samedi 16 août 2008 - par Francis

Rémy Salvat : combien de morts avant une véritable réforme de l’euthanasie ?

La décés de Rémy Salvat vient donc s’ajouter à la longue liste de ceux à qui l’on refuse obstinément d’accorder un droit à mourir dignement. Situation choquante à bien des égards, sur le plan philosophique, moral, et enfin politique. Combien de morts faudra t’il pour qu’enfin le législateur se penche honnêtement sur la question et introduise une véritable euthanasie dans notre droit ?

Sur un plan philosophique et moral (non, ne partez pas tout de suite, je parle de politique plus bas), je n’ai jamais compris au nom de quoi l’Etat devait décider à notre place si, en cas de maladie incurable, on pouvait mourir ou pas. Le choix de la mort étant par essence une question personnelle, en quoi cette super structure est elle concernée ? D’un autre coté, en quoi la société devrait m’imposer ses choix sur cette question ? Que ceux qui sont contre ne la pratique pas, je ne leur impose pas mes choix philosophiques, et leur demande de faire de même !

La liberté de mourir ou de vivre est la dernière - et ultime – liberté d’un individu. Il est donc parfaitement intolérable que la réponse à ce choix soit le fait d’autrui (je ne suis donc pas, comme cela peut se faire dans certains pays, pour l’euthanasie des personnes ne l’ayant pas manifestée explicitement). C’est à moi, et à moi seul, que doit incomber ce choix.

En France, après le décés de Vincent Humbert, la législation a évolué vers une réformette dont nos politiciens ont le secret, et dont Marie Humbert indiquait qu’elle n’aurait strictement rien changé dans le cas de son fils. Retour à la case départ, donc.

Pourquoi ses atermoiements de la part des politiques, alors même que la société est dans une trés forte majorité pour la pratique d’une euthanasie responsable (épargnez-moi de vous sortir les multiples sondages univoques sur la question) ?

Je pense pour ma part que la principale raison est ce cancer mental qu’est la religion. Au nom des commandements catholiques on refuse ce que la Bible interdit. Pour le coup, je ne tirerai pas sur Boutin, me contentant de souligner que sa présence dans le gouvernement est significative. Nos élites, qui sortent du même moule judéo-chrétien, font passer leur conviction religieuse avant l’intérêt général. Le Pt de la République ne dit pas autres chose quand il répond à Rémy Salvat “ Pour des raisons philosophiques personnelles, je crois qu’il ne nous appartient pas, que nous n’avons pas le droit, d’interrompre volontairement la vie" Il est vrai que cela ne manque pas de sel de la part de quelqu’un qui côtoie les dictateurs de la planète en échange d’espèce sonnantes et trébuchantes, on voit à quel niveau se situent ces “raisons philosophiques personnelles” !

La deuxième raison que j’y vois est l’abscence de réalisation du principe d’apprentissage des petits chats : quand on a le nez dedans, on obient une véritable réaction. L’histoire politique française l’a démontré à de nombreuses reprises, les parlementaires/gouvernements ne se préoccupent d’un sujet qu’à partir du moment où ils sont directement concernés (usine qui se vide = électeurs pas content, parlementaire en tôle = on se préoccupe un peu plus du sort des prisonniers etc ...). J’admet que je ne connais pas l’ensemble des vies de la pseudo élite qui nous gouverne, mais je doute que ces gens aient été souvent confrontés à la question de l’euthanasie dans leur environnement familial.

Cet article est également l’occasion de citer Roseline Bachelot, pour qui il ne faut pas"légiférer sous le coup de l’émotion". Là encore, faire parti d’un gouvernement qui fait preuve d’une véritable diarée législative dès qu’un papillon produit un battement d’aile dans une obscure commune du pays et tenir ce discours serait assez ironique si le sujet n’était aussi grave. On peut même parler de véritable cynisme, lorsque la ministre croit bon d’ajouter que la loi sur la fin de vie n’est “pas suffisament connue”. Rémy Salvat aurait donc été un ignorant, peu au fait de la législation sur cette question, merci madame la ministre, vous pourrez retourner à vos projets de déremboursements des maladies de longue durée.

Pour revenir à Rémy Salvat, son décés fait directement suite à une lettre en réponse de Sarkosy dont je n’ai pas pu trouver l’intégralité (si quelqu’un l’a et peut la poster dans les commentaires...).

Il s’en explique dans une cassette audio, qui a été partiellement dévoilée dans un reportage de France2. Je tiens au passage à signaler que je ne cautionne pas la méthode puante du journaliste de Rance2, qui utilise des images d’une mère en pleurs pour tomber dans le registre compationnel, et faire monter l’audience du JT, bien loin d’une analyse de fond sur le sujet, mais enfin, s’il fallait demander aux journalistes de devenir des journalistes d’investigations, où irait la télévision d’Etat ?

VIDEO

Voici la lettre que Mr Salvat a envoyé le 24 mai dernier au Président de la République

Monsieur le Président,

Je sais qu’un jour, je vais perdre mes moyens.

Je ne pourrai plus marcher mais aussi plus utiliser mes bras et mes mains. Ma mémoire sera aussi tombée et je ne sais pas si je pourrai encore lire ...

Mais mon coeur et mes poumons tiendront le coup. On pourra me maintenir en vie pendant des annéesen me fournissant [NDR : pas sur que ce soit “fournissant”] par exemple une sonde.

Je ne veux pas rester comme ça, je ne veux pas que l’on m’oblige à vivre en m’abandonnant à mon corps si j’en suis prisonnier. Comme Vincent Imbert, je demande à ce moment qu’on me permette de mourir pour me libérer de mes souffrances.

Je sais qu’en france, il n’y a pas de loi qui permette aux équipes médiales de pratiquer l’euthanasie. Ça m’empêche de vivre en paix ...

Alors, j’ai demandé à ma mère d’avoir le courage de m’aider à partir quand je serai trop malade. Mais je sais que je lui demande quelque chose de terrible pour une maman. Il faut que la loi change !

Le problème est que vous, Monsieur Nicolas Sarkosy, vous ne voulez pas en entendre parler. Moi, Rémy Salvat, je vous demande laisser de coté votre avis personnel et d’arréter d’être sourd. Vous le pouvez, si vous êtes Président de tous les français.

Rémy Salvat

ps : à mon insistance, mes parents vont écrire ceci : Monsieur le Président, je vous demande d’avoir du courage. Vraiment. Et [illisible] de ne pas être sourd, de pas vous laisser influencer par ceux qui ne sont pas directement concernés. Contactez-nous, nous les malades !! Merci d’avance.

Ce à quoi NC répondait le 6 aout entre autre “Pour des raisons philosophiques personnelles, je crois qu’il ne nous appartient pas, que nous n’avons pas le droit, d’interrompre volontairement la vie" "Mais je ne veux pas fuir mes responsabilités (...) Je voudrais que soit privilégié le dialogue au chevet du malade, entre lui-même, le médecin et la famille, en toute humanité afin que soit trouvée la solution la plus adaptée à chaque situation."

Je laisse à chacun le soin d’en tirer ses conclusions. Pour sa part, Rémy a considéré qu’on lui refusait l’aide dont il avait besoin, et a décidé de mettre fin à ses jours.

L’affaire Salvat aurait pu s’en tenir là, si le parquet de Pontoise n’avait décidé de demander une autopsie la veille des obsèques. Il est vrai qu’avant d’être diminué par sa maladie, Rémy a sans doute gagné une fortune, ce qui rend son décés éminement suspect, d’autant que sa mère avait déjà tenté de mettre fin à ses jours lorsqu’il avait neuf ans. Son fils lui en a alors voulu .. de ne pas être allée au bout. Elle fut mise en examen pour tentative de meurtre, avant qu’un non-lieu soit heureusement prononcé.

Combien de Chantal Sébire, de Vicent Humbert et de Rémy Salvat faudra t’il pour que nos politiciens admettent que la loi existante ne suffit pas, ne vas pas assez loin, ne répond absolument pas à la question posée ainsi qu’aux besoins des malades, et qu’il serait grand temps de mettre en place un système qui permette une mort digne et sans souffrance ?


Témoignage de l’avocate et proche de la famille
Témoignage de Régine Salvat, la mère de Rémy



30 réactions


  • Francis Francis 16 août 2008 13:29

    Oublié de rajouter ce lien suivant à la fin : état des législations sur l’euthanasie en Europe en 2005


  • nihalem 16 août 2008 17:33

    Encore combien d’enfants non-désirés avant qu’enfin la pilulle soit autorisée ?
    Encore combien d’échecs contraceptifs avant que l’avortement ne soit autorisé ?
    Encore combien de discours homophobes avant qu’ils ne soient spécifiquement interdits ? (1)
    Encore combien de couples homosexuels cachés avant que le pacs ne soit autorisé ?
    Encore combien d’homosexuels pacsés frustrés avant que le marriage homosexuel ne soit autorisé ?
    Encore combien d’enfants à parents homosexuels sans statut juridique clair avant la légalisation de l’homoparentalité ?
    Encore combien d’agonisants ou comateux désespérés avant que la cession volontaire de leur alimentation ne soit autorisé ?
    Encore combien de futur suicidés avant que l’interdit du meurtre n’enregistre une nouvelle exception ?
    Encore combien de règles communes et de modèle commun avant que la civilisation ne soit plus que naître libres et égaux en droit d’être une exception juridique ?
    Encore combien d’exceptions juridique avant que la communauté nationale ne se désagrège par cessessions larvées et que notre civilisation retourne à la barbarie qu’on peut voir dans les quartiers où la police ne met plus les pieds, par exemple ?

    Le mieux est l’ennemi du bien...

    (1) Cf le député Christian Vanneste condamné pour avoir dit que « l’homosexualité est inférieure à l’hétérosexualité » en plein débat sur la légalisation du marrige homosexuel...


    • Traroth Traroth 19 août 2008 19:43

      Bref, ce que vous dites avec une absence de clarté remarquable, c’est qu’il ne faut pas légiférer sur des cas particuliers comme l’euthanasie pour sauvegarder une espèce d’uniformité assez dégueulasse et dont on ne comprend pas très bien l’utilité à part faire taire les oppositions, et tant pis pour ceux qui sont broyés entre les bords du moule ?

      Votre raisonnement est à gerber, et je reste poli ! :((


  • La Taverne des Poètes 16 août 2008 18:48

    "Au nom de quoi l’Etat devait décider à notre place ?" Vous posez la question et y répondez : au nom de la religion ! Et bien oui, la réponse du président Sarkozy est claire quand il parle de ses convictions philophhiques personnelles. Il s’exprime au nom de la religion catholique. Dans les années 70, il aurait fait la même réponse à une femme demandeuse d’avortement si avant que la a loi Veil soit votée.

    Nous sommes supposés vivre dans une république qui défend le principe de laïcité. Seulement voilà : nous avons un chanoine comme président et il s’exprime au nom du Vatican. Le débat sur l’euthanasie devrait avoir lieu et dans un cadre laïc. Avec la réponse actuelle du président la position est simple : pas de débat !



    • La Taverne des Poètes 16 août 2008 18:50

      Hum ! version sans fautes : "Au nom de quoi l’Etat devait décider à notre place ?" Vous posez la question et y répondez : au nom de la religion ! Et bien oui, la réponse du président Sarkozy est claire quand il parle de ses convictions philosophiques personnelles. Il s’exprime au nom de la religion catholique. Dans les années 70, il aurait fait la même réponse à une femme demandeuse d’avortement avant que la loi Veil soit votée.

      Nous sommes supposés vivre dans une république qui défend le principe de laïcité. Seulement voilà : nous avons un chanoine comme président et il s’exprime au nom du Vatican. Le débat sur l’euthanasie devrait avoir lieu et dans un cadre laïc. Avec la réponse actuelle du président la position est simple : pas de débat !


  • PUCK 16 août 2008 19:02

    Votre article ou du moins son titre ,est d’un illogisme parfait .

    Vous titrez :"combien de morts avant ...." .Logiquement ,ces personnes mourraient de toutes façons avec votre loi sur l’euthanasie .

    En bref ,je trouve extrêmement cruel de demander à qui que ce soit ,président ,médecin ou entourage de prendre cette décision extrême . La loi n’interdit pas le suicide ,cette responsabilité appartient à chacun de nous . N’en chargeons pas la conscience d’autrui .


    • La Taverne des Poètes 16 août 2008 19:12

      "La loi n’interdit pas le suicide" : si ! pour ceux qui n’ont pas la capacité physique de se supprimer tout seul. Humbert était dans ce cas. En leur empêchant l’accès au suicide assisté médicalement, la loi le leur interdit de fait. Mais de toute façon, on se saurait se contenter d’une réponse guidée par la religion et l’opinion d’un homme seul.

      Bonne remarque sur le titre.



    • Francis Francis 16 août 2008 19:38

      En effet, j’ai tapé ce titre sous le coup de l’émotion, je suis donc allé un peu vite en besogne, j’aurai dû préciser le fond de ma pensée : "combien de morts indignes ..."

      Pour le reste, La Taverne m’ôte les mots du clavier ...


    • Francis Francis 16 août 2008 19:46

      alors que doit faire un médecin face à une tentative de suicide ?

      En cas de maladie incurable, et si le patient a manifesté explicitement sa volonté d’en finir, s’abstenir de prodiguer des soins, si ce n’est pour soulager la douleur, voire accélérer le processus mortifère.

      Pour les suicidés pour des raisons "morales" , le cas est à mon sens différent, dans le sens où il y a objectivement un espoir de guérison : leur point de vue sur la question peut légitimement évoluer avec le temps, donc pas d’euthanasie.


      Car pourquoi seul le malade aurait droit de décider d’abréger sa vie ?


      Parcequ’il est un peu concerné, vous ne croyez pas ?


    • Sav 16 août 2008 21:04

      Petite erreur... Que doit-faire un médecin, d’après-vous, devant une tentative de suicide ? En fait, il s’agit d’une demande de suicide... C’est un peu différent... n’est-il pas...


  • Manu Manu 16 août 2008 19:13

    Comme toujours, je demanderai ceci à l’auteur : si, je cite "Sur un plan philosophique et moral (non, ne partez pas tout de suite, je parle de politique plus bas), je n’ai jamais compris au nom de quoi l’Etat devait décider à notre place si, en cas de maladie incurable, on pouvait mourir ou pas. Le choix de la mort étant par essence une question personnelle, en quoi cette super structure est elle concernée  ?", alors que doit faire un médecin face à une tentative de suicide ?

    La réponse est toujours la même : ça n’aurait rien à voir ? Ah bon reponds-je ! Car pourquoi seul le malade aurait droit de décider d’abréger sa vie ? J’invite le lecteur à réfléchir à l’accidenté de la route qui devient paraplégique : il est bien connu qu’il passera par une phase suicidaire. Pourquoi lutterait-on contre cette volonté ?

    Je suis profondément incroyant, mais l’euthanasie, me pose un problème de principe : comment la société décide-t-elle de qui peut légitimement se supprimer ?

    Je dirais aujourd’hui que la société, quoiqu’on en dise, se base sur l’utilité : un malade mourant est "inutile", alors qu’un paraplégique pourra toujours "rendre service".

    Si vous avez d’autres réponses, n’hésitez pas !


    • Bobby Bobby 16 août 2008 20:46

      Bonsoir,

      Le droit a ne pas souffrir n’apparaît que depuis peu d’années. Je me souviens d’un livre qui pour l’époque avait lancé le sujet des soins paliatifs, très bien traité et écrit. 

      La question de l’euthanasie peut très bien se poser dans l’autre sens : A-t’on le droit, en tant que médecin, de laisser souffrir une personne dont on connaît fort bien l’état qui ne laisse aucun espoir d’amélioration ?

      Un excellent film traite le sujet :"Un coeur en hiver", avec Daniel Auteuil comme acteur principal.  Je suis persuadé que la question est bien de permettre à chacun de décider de sa propre existence... domaine où l’on trouve décidément beaucoup de personnes pour essayer de décider à notre place !

      Oui, franc à l’euthanasie dans des cas que la loi doit permettre !

      Bien à vous


    • La Taverne des Poètes 16 août 2008 22:12

      Ce qui est demandé c’est un débat sur la question en-dehors de toutes convictions religieuses, pardon "philosophiques". Il y aura discussion alors entre ceux qui sont opposés et ceux qui sont favorables, avec des arguments non religieux des deux côtés. Je ne vois pas pourquoi, un type seul ,même président, pourrait bloquer tout débat au nom de ses "convictions personnelles".



    • PUCK 17 août 2008 19:03

      (je ne sais pourquoi le serveur veut absolument me faire répondre à Manu )

      @taverne des poètes
      le président ne dit pas qu’il veut bloquer tout débat ni que ses convictions sont religieuses même s’il aurait le droit de le dire .

      Mes convictions à moi sont que le désir d’euthanasier est souvent dù à de mauvaises raisons : on ne supporte plus ,à titre personnel ,de voir quelqu’un ,surtout si on l’aime ,souffrir à ses cotés . Seulement ,la mort est irréversible et le remord peut être intolérable .

      Seul un médecin peut ,en dosant intelligemment les antalgiques , supprimer la douleur sans tuer son malade .

      Quand aux tétraplégiques ,certains cas célèbres nous ont démontré que la vie ne résidait pas seulement dans le corps . Je citerait seulement Le SCAPHANDRE ET LE PAPILLON . L’auteur nous a prouvé qu’on pouvait mourir "dans la dignité" sans éprouver son entourage . D’ailleurs ,qu’est ce que c’est ,"mourir dans la dignité " ? c’est une formule creuse ,qui ne veut rien dire ,sinon que notre mort est honteuse quand on supporte de la subir .


    • Francis Francis 17 août 2008 20:41

      Dans mon propos "mourir dans la dignité " fait allusion au fait de ne pas devoir souffrir inutilement face à une mort inéluctable.

      Ensuite, pour répondre à votre question, face à une tentative de suicide non couronnée de "succès", si la personne a explicitement exprimée sa volonté de mourir, cela ne me choquerai pas qu’il s’abstienne de prodiguer des soins.


  • Alfred 16 août 2008 23:48

    Que voulez-vous que le gouvernement légifère concernant l’euthanasie ?

    Comment circonscrire ce qui serait légal et ce qui ne le serait pas. Chaque cas de malade est unique, certains peuvent être conscients, d’autres inconscients, d’autres encore dépressifs au point de vouloir la mort. Quels critères appliquer pour justifier ou interdire l’euthanasie ?

    Imaginez un nouveau-né avec un handicap lourd ?  Quand on sait les réelles difficultés qu’il devra affronter dans notre société, la logique de l’euthanasie ne devrait-elle pas alors s’appliquer dès la naissance ?

    Au delà de l’euthanasie, c’est le rapport à la mort qui est le point fondamental. Notre société n’a plus ce rapport naturel à la mort qu’avaient nos aïeux. La mort est inéluctable, un fait de vie pour chacun d’entre nous, et tous nous sommes seuls au moment de la mort. Comment demander à autrui, fut-il un proche parent, d’assister dans un acte volontaire de mort ? Et surtout, quoi mettre dans une loi ?

    Personnellement, la loi actuelle me semble la moins mauvaise chose : Soulager la douleur en priorité, éviter l’acharnement thérapeutique. Pour le reste, la justice doit se prononcer dans les cas d’assistance effective d’un proche, quitte à accorder la clémence dans les situations les plus douloureuses. Sinon, à l’inverse, combien de malades  pourraient être ainsi condamnés par des proches peu scrupuleux et surtout désireux de leur propre bien-être ?

    Si médiatiquement, un jeune homme entouré d’une famille aimante qui l’accompagne dans la mort émeut au point de vouloir une telle loi, on ne voit par contre jamais le cas de la vieille femme atteinte d’alzeimer abandonnée de tous dans un hospice quelconque, sans famille proche, et pour laquelle seul le personnel médical se pose encore quelques questions .......


    • Francis Francis 17 août 2008 20:43

      Chaque cas est en effet unique, pourtant nous sommes soumis à une corpus juridique énorme, donc ça ne sera pas la première fois que la loi rentre dans le détail (sans parler des décrets d’applications. Enfin, en cas de litige, il y a toujours des tribunaux pour fixer les limites de ce qui constitue, ou pas, une infraction.


    • Francis Francis 17 août 2008 20:56

      L’article ne pose pas de question, il affirme une position extrêmement contestable en se donnant l’apparence de la réflexion.

      En effet, c’est pour cette raison qu’il est dans Tribune libre, je ne prétend qu’affirmer mon point de vue.

      Votre recherche dans la religion de la cause d’absence de législation contre l’euthanasie est très imparfaite ; vous voulez vous donnez bonne presse sur un site qui veut bouffer du curée.

      Je ne prétend pas avoir la science infuse, j’exprime un point de vue. Il est néanmoins difficilement soutenable que les politiciens n’agissent pas pour des motifs religieux.

      Vous oubliez bien d’autres causes qui viendrait enlever du crédit à vos développements. Pour moi c’est leur absence qui vient enlever le peu d’intérêt qu’aurait pu représenter votre tirade.


      Et je rend grâce à Dieu que vous daigniez accorder vos lumières à un ignorant comme moi ..

      Les vraies causes les voila et elles tiennent principalement aux médecins :


      Merci !



      L’euthanasie concerne des personnes influençables, en situation de faiblesse en contact avec des médecins qui peuvent influer sur leur volonté.

      Pas nécessairement, mais le cas existe en effet, il revient à la loi d’en tenir compte.


      Et la religion a été parfaitement étrangère à ce mouvement.

      Si le Pape dirigeait un mouvement pro euthanasie, ça se saurait.

      Les médecins ne pratiquent pas l’euthanasie : ce sont les infirmières qui le font. Elles ont la possibilité de refuser actuellement de suivre les prescriptions. Elles deviendront de véritables anges de la mort avec le faire mourir.
      Et vous préférez donc une situation vaseuse qui laisse la place
      à l’erreur, plutôt qu’un débat public et une loi claire ?

      La loi Leonetti permet une forte sédation associée à l’arrêt de l’alimentation et de l’hydratation par sonde. De quoi laisser mourir n’importe qui.
      Génial, au lieu de mourir quasi instantanément, il va falloir attendre d’agoniser et de  crever au bout de x jours, dans la joie et la bonne humeur bien sur, ça c’est de la loi intelligente !


      Je souhaiterais également que les débats concernant la santé publique cessent de faire l’objet de débats démagogiques, volontairement orientés et obscurcis par les lobbys de l’euthanasie ou de la suppression de l’éthique tels qu’on les trouve dans le corps médical ou dans un certain nombre de grands établissements français relatifs à la santé.

      Moi, ce que je souhaiterai, c’est que les représentants du peuple fassent abstraction de leurs convictions religieuses lorsqu’ils légifèrent.
      Quand aux lobbys, vous serez bien gentil de ne pas me ranger dans cette case...


  • Syrius Syrius 17 août 2008 01:14

    L’article ne pose pas de question, il affirme une position extrêmement contestable en se donnant l’apparence de la réflexion. Votre recherche dans la religion de la cause d’absence de législation contre l’euthanasie est très imparfaite ; vous voulez vous donnez bonne presse sur un site qui veut bouffer du curée. Vous oubliez bien d’autres causes qui viendrait enlever du crédit à vos développements. Pour moi c’est leur absence qui vient enlever le peu d’intérêt qu’aurait pu représenter votre tirade. Les vraies causes les voila et elles tiennent principalement aux médecins :

    - L’euthanasie concerne des personnes influençables, en situation de faiblesse en contact avec des médecins qui peuvent influer sur leur volonté. Entre les intérêts économiques des hôpitaux (débarasser les lits des malades condamnés plus rapidement, c’est un argument que l’on entend souvent) et l’ego des médecins qui ne peuvent pas faire face à leur échec et veulent se débarasser d’un certain nombre de malades, laisser le faire mourir aux médecins serait la porte ouverte à un abattage généralisé, encore plus important que l’informel qui a lieu en ce moment.

    - Le faire mourir et le laisser mourir : l’euthanasie a été considérablement utilisé au milieu du siècle pour nettoyer l’espèce humaine des "tares héréditaires" de bien du monde. Et la religion a été parfaitement étrangère à ce mouvement. L’euthanasie n’est donc pas particulièrement bien vue.

    - Les mouvements comme l’ADMD ne sont pas majoritaires au sein des équipes médicales. Nombreux sont les médecins qui considèrent au mieux comme des incapables, au pire comme des meurtriers leurs confrères qui pratiquent l’euthanasie .

    - Les médecins ne pratiquent pas l’euthanasie : ce sont les infirmières qui le font. Elles ont la possibilité de refuser actuellement de suivre les prescriptions. Elles deviendront de véritables anges de la mort avec le faire mourir.

    - La loi Leonetti permet une forte sédation associée à l’arrêt de l’alimentation et de l’hydratation par sonde. De quoi laisser mourir n’importe qui.

    Compte tenu des risques qui pèsent sur de nombreuses personnes , parmi les patients, les proches, le personnel médical, je continue à me prononcer fortement contre la dépénalisation de l’euthanasie ou la création d’une exception d’euthanasie comme le souhaite le CCNE.

    Je souhaiterais également que les débats concernant la santé publique cessent de faire l’objet de débats démagogiques, volontairement orientés et obscurcis par les lobbys de l’euthanasie ou de la suppression de l’éthique tels qu’on les trouve dans le corps médical ou dans un certain nombre de grands établissements français relatifs à la santé.


    • sonjaline 19 août 2008 10:32

      ce serait bien aussi que les anti-réformes soient moins insultants pour les autres et ne se croient pas supérieurs et ne se veulent pas tout-puissants !

      chacun a encore un peu le droit de parler dans notre pays, c’est bien le peu de droits qu’il nous reste...
      alors ne demandez pas qu’on reste bouche close ! où est la liberté ?

      vous ne voulez pas de la liberté de choix pour chacun de disposer de son corps (droit de l’Homme pourtant, pas vraiment respecté !), même dans des conditions où la vie n’est plus que souffrances inutiles et de ce fait appelle une demande d’accompagnement vers une mort douce...vous avez le droit de refuser cette lliberté pour vous, mais vous n’avez aucun droit à le refuser pour d’autres qui pensent autrement.

      on ne veut pas vous obliger au suicide, vous avez le droit de souffrir autant que vous le souhaitez et nul ne vous ôtera ce droit, mais laissez ceux qui le souhaitent vivre et mourir en paix.

      n’oubliez pas que les religions qui soi-disant prônent la vie "sacrée", comme ne nous appartenant pas, ont de tout temps encouragé de nombreuses guerres, soutenu de nombreux tyrans dont Hitler et Mussolini pour le Pape de l’époque, donc les tortures qui allaient avec, sans se préoccuper du tout des souffrances et des morts provoquées intentionnellement sur des bien-portants...


    • Manu Manu 18 août 2008 10:52

      Bien triste argumentation, erronée de surcroit : l’abolition de la peine s’inscrit dans un cadre tout autre. Il ne s’agit pas de la peur d’infliger la mort, mais de prendre simplement en compte l’impossibilité d’avoir écarté toute possibilité d’erreur dans le rendu d’un jugement. Des cas récents l’ont bien montré : des personnes ont passé plusieurs dizaines d’années en prison alors qu’ils étaient innocents. Même si cela ne peut pas rendre les années perdues, il est possible de libérer lesdites personnes une fois l’erreur révélée. Pour un condamné à mort, il n’y a aucun moyen de revenir en arrière. Il s’agit en quelque sorte d’un principe de précaution : on ne doit pas appliquer une sentence qu’on ne puisse lever.


    • Vincent Verschoore VincentV 18 août 2008 15:57

      @ Manu
      Mmmm pas sur... si un juge donne 10 ans à un type, qui est révélé innocent après avoir purgé sa peine, ou se trouve la capacité à lever un jugement injuste ? Nulle part, alors en quoi est-ce différent avec la peine de mort, à condition bien évidemment qu’il n’y ait pas de doute objectif (genre aveux, témoins crédibles, marquage indubitable) et pour des crimes extrêmes, genre meurtre d’enfants. Je oenbse aussi que l’abolition de la peine de mort comme principe de base (que ce principe soit bien ou pas n’est pas l’objet de ce post) relève surtout d’un principe moral, donc fortement influencé par la religion car la plupart des gens qui prennent ces décisions sont issus de milieux ou la religion, de façade du moins, occupe une place non négligeable.

      Pour en revenir au sujet d’origine, voici ce que je mettais voici qques jours sur mon blog (un post sur l’Etat policier en France ) à ce sujet :
      "Que penser du fait qu’un malheureux jeune homme, désirant mettre un terme digne à sa propre déchéance et faisant l’effort d’utiliser son cas pour relancer le débat sur l’euthanasie, ne reçoive en guise de réponse qu’une missive hypocrite du Président et - comble de l’horreur et marqueur de la profonde déchéance morale de la magistrature - une demande d’autopsie suite à son décès ? Une autopsie dans ces conditions (on sait de quoi Remy est mort, tout comme on savait de quoi est morte Chantal Sébire) n’a rien à voir avec une quelconque recherche utile, et tout à voir avec l’humiliation volontaire d’un corps brisé et de toute une famille ayant déjà beaucoup souffert. Pourquoi ? Et pourquoi accepter ces pratiques, qui en d’autres temps auraient été dignes d’un sordide passe-temps de docteur SS ?"

      http://www.rhubarbe.net/blog



    • Manu Manu 18 août 2008 17:57

      @ VincentV : vous ne m’avez pas compris ! Effectivement, une fois la peine purgée (toute ou en partie), il est difficile de revenir en arrière. Au moins est-il possible de recevoir réparation. En ce qui concerne la peine de mort, la sentence, par nature, n’offre aucune possibilité de réparation.


    • sonjaline 19 août 2008 10:59

      bien sûr, ne pas confondre peine de mort pour un condamné, avec un risque d’erreur judiciaire : on en a vu suffisamment ! c’est pour cela que la peine de mort ne peut pas être appliquée

      avec la décision de quelqu’un qui veut faire cesser ses souffrances, et qui appelle la mort, seul soulagement possible, soulagement d’autant plus grand qu’il est réfléchi, préparé, accompagné, jamais imposé ! 


  • oth1909 19 août 2008 00:55

    @Francis Bonjour, Je suis un des cousins de Rémy. Je voudrais revenir sur une phrase de l’article qui a particulièrement attiré mon attention : "Il est vrai qu’avant d’être diminué par sa maladie, Rémy a sans doute gagné une fortune, ce qui rend son décés éminement suspect,..." Je ne vois pas ce qui vous permet d’affirmer cela, ou alors sa "fortune" est un secret de famille extrèmement bien gardé. Hormis cela, l’article et le débat qui s’ensuit sont intéressants. Cordialement. Othman B.


    • Francis Francis 19 août 2008 01:27

      Mille excuses, mais il y a méprise, cette phrase doit être prise sur le mode ironique : "si le parquet demande une autopsie, c’est qu’il y a  nécessairement quelquechose de louche dans cette histoire, sa famille l’aurait donc occit pour une question d’héritage". Cela me sert à démontrer l’attitude méprisable, ridicule et infamante du ministère public ...

      Pourriez vous publier en commentaire, si cela vous est possible, la réponse de Mr Sarkosy, cela enrichirait le débat, merci.


    • sonjaline 19 août 2008 10:19

      oui, c’était évidemment de l’humour...on sait bien que les handicapés ne font pas fortune ! alors que les aides sont toujours insuffisantes...

      je veux témoigner de toute ma compassion pour vous et votre famille endeuillée et pour moi, de plus, martyrisée par une Justice qui ne mérite pas son nom.
      voir mon commentaire plus général.


    • oth1909 25 août 2008 02:06

      Bonjour,

      Désolé pour cette réponse tardive. Moi qui manipule l’ironie je suis complètement tombé à coté... comme quoi l’état d’esprit y est pour beaucoup dans la compréhension des messages. Merci pour cet explication de texte ey pour tous ces commentaires qui enrichissent le débat.

      Voici la copie de la lettre de M. Sarkozy, Président de la République.

      Le Président de la République

      Paris, le 5 août 2008

      Cher Monsieur,

      C’est avec une particulière attention que j’ai pris connaissance de votre témoignage.

      Sensible à l’épreuve qui vous frappe, je tiens tout d’abord à vous exprimer ma sympathie.

      Les préoccupations que vous évoquez concernant votre avenir et plus spécialement les conditions de votre fin de vie me touchent profondément. Aussi voudrais-je vous expliquer ma position sur ce douloureux sujet.

      Pour des raisons philosophiques et personnelles, je crois qu’il ne nous appartient pas, que nous n’avons pas le droit, d’interrompre volontairement la vie. Il existe toutefois une différence, qui n’est pas de l’hypocrisie, entre donner la mort par une injection létale et refuser l’acharnement thérapeutique.

      Mais je ne veux pas fuir mes responsabilités, surtout pas devant le courage et la lucidité que vous manifestez. Je voudrais que soit privilégié le dialogue au chevet du malade, entre lui même, le médecin et la famille, en toute humanité afin que soit trouvée la solution la plus adaptée à chaque situation. Je souhaite vivement que ces explications apportent réponse à vos questions en même temps qu’elles apaisent vos inquiétudes.


  • sonjaline 19 août 2008 10:15

    Il me semble que cette autopsie était bien inutile, et morbide : a-t-on besoin de çà ? Quel est le but ?

    Après sa demande, quoi d’autre était possible qu’un suicide, approuvé ou non par le Président Sarkosy ? sauf une mort naturelle ? Veut-on accuser les parents ? Les médecins ? De non-assistance à personne en danger ? Veut-on que ce jeune homme soit seulement victime d’une dépression passagère et guérissable ? (je pense que, si c’était le cas, cela aurait été fait, vu son état de santé, il étati bien entouré par les médecins). Le suicide est-il un crime ? Contre qui ???? les religions ??? le Pouvoir médical et pharmaceutique qui voudrait faire croire que la Science peut éradiquer la mort et les maladies ??? absurde !

    Notre Président perd le sens de l’Humanité, le sens des réalités, comme trop de Français, on parle des Droits de l’Homme en Chine et au Tibet, mais le plus élémentaire des droits : celui de mourir dans sa dignité, celui d’être maître de son corps, n’est pas respecté en France, comme d’autres d’ailleurs.

    Quand est-ce que les Français comprendront que l’on peut choisir de mourir, qu’on peut demander une assistance pour avoir droit à une mort accompagnée (le seul « droit » au suicide est de le faire en cachette, isolé) dès lors que la vie, telle que les médecins se sont acharnés à la prolonger, n’a plus d’intérêt pour le malade, l’handicapé ou le vieillard, que les souffrances sont telles que seule la mort peut les ôter ?

    Et que l’accompagnement concerne aussi la famille ? Après qu’elle ait subi la terrible maladie, la souffrance du fils, très jeune, le refus d’écoute de tous, on lui inflige une deuxième souffrance : soupçons qui laissent entrevoir des accusations, vérification du choix du médicament, et alors ???, quelle importance ??? on ne l’accompagne pas dans son deuil, on la martyrise comme si elle était coupable... honte à ceux-là !

    Il semblerait que maintenant les malades soient coupables d’être malades, les vieux coupables d’être vieux, mais aucune solution pour les aider, à vivre et à mourir le mieux possible, selon leurs choix personnels, aucune compassion, aucune solidarité... société où tout le monde doit être performant, riche, et beau et jeune ??? société du veau d’or ???

    La demande de quelques-uns, qui pourrait être écoutée, entendue, et parfois réalisée, n’influencerait en rien les autres, ceux qui se complaisent dans l’obéissance aveugle à la Médecine technologique, et dans les souffrances des autres. A chacun son choix. Mais laissez la liberté à chacun ! Liberté de vivre selon son choix, donc de terminer sa vie aussi selon son choix, liberté de refuser trop de souffrances impossibles à supprimer, la loi devant bien entendu encadrer et contrôler les réalisations des voeux, comme dans les autres pays où la loi le permet déjà.

    Un livre ( traduit par l’admd belge) vient de paraître de récits d’euthanasies à l’hôpital d’Anvers, autorisées par la loi hollandaise, où enfin la sérénité devant la mort est trouvée, pour la personne et pour son entourage, fin de vie accompagnée, il faudrait en prendre exemple !


  • Walter SALENS Walter SALENS 19 août 2008 11:44

    A Sonjaline : plus qu’ en phase avec votre commentaire. La liberté qu’a prise Rémy, était son droit le plus absolu. Je regrette pour lui, qu’il ait été obligé de le faire, probablement sans son entourage, sa famille, ses amis.

    Vs faites réf à la Belgique et Anvers : il y a à peine quelques mois, HUGO CLAUS, romancier belge flamand, poète, pièces de théâtre.... y est allé avec sa compagne et une amie pour un départ - euthanasie assistée. Il avait toujours dit que si ses facultés mentales seraient diminuées au-delà de certaines limites, il choisirait ce départ. Atteint d’Alzeimer, il l’a fait. Un dernier verre et une cigarette, sourire au lèvres...

    Libé a fait un bel article le concernant. J’avais du chagrin et aussi de la joie, parce Hugo est parti digne.
    Le hasard faisant que je l’avais rencontré il y a bien 45 ans, lors d’une journée consacrée à la poésie....

    Certains commentateurs ne semblent pas réellement savoir ce que peuvent être les douleurs provoquées par les maladies évolutives et quasi incurables. Il y plus d’un demi-siècle, j’ai vu une grande-mère mourir après un coma trop long, à la maison. Et aussi une petite soeur de 3 ans, atteinte de mucoviscidose : elle est partie en s’étouffant. Dès années après seulement, j’ai commencé à comprendre le combat pour une mort digne.

    Actuellement, je suis actif sur 4 sites dédiés à l’handicap, étant moi-même handicapé léger. J’y découvre des personnes atteintes de ces maladies orphelines, chroniques... , souvent aux noms inconnus, avec des douleurs permanentes. Elles trouvent sur ces forums, encouragements, échanges de données médicales, amitié. Ces malades livrent un combat de tous les jours, d’espoir en déception quand un protocole s’avère stérile dans leur cas. Elles traversent des périodes de dépression profonde et ce, qu’on soit jeune ou adulte ou vieux. Nous, les forumeurs, essaions de les soutenir par les posts réguliers positifs, photos ou petites histoires heureuses. Et dans quelques cas, ces malades ne sont pas trop entourés par leur famille proche, ce qui ajoute à leur souffrance.

    Certains commentateurs devraient d’abord connaître un peu mieux la réalité, avant d’étaler leurs opinions bien théoriques.

    Au plaisir

    Walter


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