jeudi 22 novembre 2018 - par Renaud Bouchard

Renault/Nissan/Mitsubishi : クーデター , Kūdetā, Coup d’Etat, coup fourré et jeu de Go vers le prochain renversement de l’alliance industrielle

 

クーデター , Kūdetā, Coup d'Etat, jeu de Go et coup fourré

« La barbare et dévorante cupidité des gens d'affaires, à qui la protection donnait un nouvel essor »

Abbé Raynal, Hist. phil. IV, 1. In Histoire philosophique et politiques des établissements et du commerce des Européens dans les deux Indes (1770)

 

Un accident de parcours - véritable accident industriel majeur , pour user ici d'une expression souvent galvaudée -, vient de se produire, pourtant prévisible, inéluctable, imputable au « toujours plus », aux limites sans cesse repoussées de la course à l'argent et à la cupidité qui a constitué le prétexte et l'outil imparable pour prendre un personnage important à sa propre faiblesse et le faire chuter.

 

I-Question de culture

 

Renault, l'Etat, seront-ils en mesure de comprendre, auront-ils le courage de se poser la bonne question pour avoir la bonne réponse ? Ont-ils suffisamment de culture japonaise pour réaliser qu'avec ce qui est en train de devenir "l'Affaire Carlos Ghosn" nous sommes en train d'assister à une histoire digne d'un film de gangsters Yakuza sur fond de contrôle d'un empire industriel automobile planétaire dans lequel un lieutenant -Hiroto Saikawa, Numéro 2 de Nissan -, vient de terrasser son Oyabun, ou à une échelle poilitique un daimyō (大名 ) vient de renverser le shōgun (将軍 ) ?

https://www.cnbc.com/2018/11/19/read-the-full-statement-from-nissan-regarding-allegations-against-chairmancarlos-ghosn.html

 

L'industrie automobile japonaise vient en effet de jouer un coup de Go magistral auquel la direction de Renault n'a probablement rien compris si l'on considère - hypothèse de travail-, qu'elle n'a manifestement pas vu venir le coup et que ses dirigeants n'ont probablement pas suffisamment réfléchi à un "après Carlos Ghosn", fidèles à l'habitude bien ancrée en France de ne jamais faire de l'ombre à un dirigeant s'estimant à son tour issu d'une cuisse jupitérienne.

 

Un moyen immédiat de contrer l'action mise en oeuvre par traîtrise de "l'allié" de Yokohama serait de réagir sans tarder, d'exiger la communication de l'ensemble du dossier monté à l'encontre de Carlos Ghosn, de ne pas s'excuser, de ne prêter le flanc à aucune allégation, et de lancer de manière violente une accusation d'espionnage ou de capture industrielle destinée à capturer un Ninja (dont on connaît le Clan et donc le commanditaire) pour mettre en défaut - usant à son tour de la plus parfaite mauvaise foi dans le cadre d'un rapport de force -, l'honneur et la responsabilité d'un "partenaire ami, un Allié", en réalité un traître au service, pourquoi pas ? du MITI , le Ministry of industrial trade and industry, ou ministère de l'industrie et du commerce extérieur japonais ( 通商産業省 Tsūshō-sangyō-shō).

 

II-La règle du jeu

 

Une partie de go se décompose en 3 phases : le Fuseki, le Chuban et le Yose, correspondant à l'ouverture, au milieu de partie et à la finale.

Lors du Fuseki, les joueurs vont prendre peu à peu position globalement sur le goban, le tapis, la grille sur laquelle va se dérouler la partie.

Il s'agit en l'espèce de l'enjeu que représente l'alliance Renault/ Nissan/ Mitsubishi.

Le milieu de partie (Chuban) constitue ensuite un moment critique durant lequel les 2 joueurs s'affrontent directement sur le contrôle de certaines zones. C'est le temps de la mise en œuvre du plan stratégique de chaque joueur : quelles zones contrôler, attaquer, renforcer.

Il s'agit de cibler l'ennemi, de voir ses faiblesses, de le surprendre et de le terrasser en l'enserrant dans une nasse, une grille dont il ne pourra pas ou plus s'échapper. Tous les moyens sont bons, y compris à ce niveau les moyens officiels, étatiques, les liens que la partie japonaise entretient avec le pouvoir politique et industriel.

La construction progressive de cet espace avantage ceux qui sauront appréhender l'ensemble des forces, des influences, des mouvements d'ensemble, surtout s'ils préparent leur coup dans l'ombre en "montant" un dossier fiscal implacable.

Puis on revient en fin de partie (Yose) à une partie plus technique, où les territoires sont consolidés, les frontières stabilisées.

Nous n'en sommes pas encore à ce stade et l'avenir montrera si la France, l'Etat, Renault, sauront se défendre et mener une contre-attaque victorieuse.

 

III-Le Shogun et ses failles

 

Carlos Ghosn n'est que l'instrument d'une stratégie industrielle, d'un coup de canif donné dans une alliance dont tout porte à croire qu'elle ne convenait plus à l'un de ses partenaires.

Carlos Ghosn, clé de voûte et verrou de cette alliance, était un obstacle à écarter.

Carlos Ghosn qui s'est ainsi littéralement fait piéger et « choper par la patrouille » est à l’image de ces acteurs du grand banditisme que montre le cinéma et qui se disent qu’ils se rangeront des voitures après avoir « tenté le dernier coup », le dernier hold-up, celui qui signera en réalité leur échec final plutôt qu’une retraite dorée.

https://asia.nikkei.com/Business/Nissan-s-Ghosn-crisis/Nissan-startup-unit-spent-18m-on-Ghosn-s-homes-in-Rio-and-Beirut

Carlos Ghosn, auteur et victime d’un accident capitalistique qui n’a rien d’anormal dans la mesure où le recherche et la maximisation du profit ne sont que la face dévoyée d’un enrichissement dépourvu de ce qui en des temps normaux et avec des comportements normaux n’aurait rien d’anormal, Carlos Ghosn vient donc de faire une sortie de route et d'envoyer sa bagnole dans le ravin tout en mettant gravement en péril les actifs industriels de l'Etat.

On l’oublie trop souvent, mais il n’est pas interdit de gagner de l’argent. Il n’est pas non plus interdit d’en gagner beaucoup pourvu que cela se fasse de manière honnête, dans le respect de dispositions légales, certes, mais plus encore dans l’intérêt bien compris de ne jamais basculer dans l’excès dont chacun sait que la définition comme la frontière sont élastiques, jusqu’à un certain point : celui du rappel à la Loi, jusqu'au moment où survient cette autre règle implacable propre au Capitalisme et qui énonce que les choses ont un temps et que les situations ne sont jamais acquises pour qui que ce soit.

La jungle capitalistique obéit à des règles très strictes qu'elle respecte à la lettre : elle dévore ceux qui la gênent.

 

 

IV- Carlos Ghosn vient d’être rappelé à la Loi.

 

Une double loi : celle des dispositions légales qui interdisent de franchir la ligne pourtant claire des « optimisations fiscales" excessives qui finissent toujours par porter l’étiquette de fraude fiscale, mais aussi celle d’une régulation mystérieuse propre au fonctionnement interne de la machine capitaliste qui veut qu’à un moment donné Mammon (dont on sait qu’il est un dieu très exigeant), détruit celui dont le comportement peut désormais menacer l’ordonnancement disharmonieux des flux financiers et de l’accumulation de ce qu’on appellera « les richesses ».

Carlos Ghosn, le talentueux patron de l’alliance Nissan-Renault-Mitsubishi qui revendique le titre de premier constructeur assembleur automobile mondial, avec 10,6 millions de voitures vendues en 2017, a été arrêté à Tokyo et placé en garde à vue, ainsi que le rapporte notamment le quotidien japonais Yomiuri Shinbun. Les réactions des places boursières ont été immédiates et irraisonnées avec une baisse de plus de 10% du titre du groupe Renault à la Bourse de Paris, la Bourse de Tokyo ayant été fermée pour éviter un dévissage incontrôlé des cotations.

 

 

V- Une bulle méphitique

 

Une bulle méphitique vient en effet de remonter et d’éclater à la surface du bayou, confirmant semble-t-il des rumeurs suggérant que le PDG de Renault-Nissan aurait dissimulé depuis longtemps une partie de ses revenus au fisc.

En juin 2017, l’agence Reuters révélait déjà que l’alliance industrielle réfléchissait à un système de bonus cachés pour ses dirigeants, via une société installée aux Pays-Bas, ce que Carlos Ghosn avait démenti.

Sans attendre, le groupe Nissan – qui a procédé à une enquête interne lancée à la suite d’un lanceur d’alerte –, reproche désormais à son dirigeant de nombreuses malversations constitutives d’abus de biens sociaux pour avoir utilisé des biens de l’entreprise à des fins personnelles, tous agissements entraînant sa démission de ses fonctions de président non exécutif.

https://www.reuters.com/article/us-nissan-ghosn-newsmaker/carlos-ghosn-the-cost-cutter-with-a-big-price-tag-idUSKCN1NO1B2

Il lui est en effet reproché d’avoir « pendant de nombreuses années déclaré des revenus inférieurs au montant réel », affirme la direction de Nissan, parlant de 5 milliards de yens (38 millions d’euros) dissimulés pendant cinq ans, à compter de 2011. Les informations proviendraient d’une enquête interne lancée à la suite d'éléments rassemblés par un lanceur d’alerte ou à tout le moins qjuelqu'un d'informé qui a probablement reçu toute licence d'ouvrir le feu.

On rappellera qu’en 2017, le cumul des rémunérations de Carlos Ghosn chez Nissan et Renault – salaire fixe, variable et stocks options additionnés – était officiellement 13 millions d’euros, plus d’un million par mois. En février 2018, le même Carlos. Ghosn avait accepté de baisser sa rémunération de 30%, une condition imposée par l’État actionnaire (la France) afin que ses administrateurs votent sa reconduction pour quatre nouvelles années, décision adoptée encore de justesse l’année précédente malgré un refus de vote initial.

 

 

VI-Règlement de comptes ou rééquilibrage industriel ?Les deux, naturellement !

 

Le marché ayant accordé toutes ses faveurs et largement récompenseé les talents de celui qui avait su redresser Nissan, Carlos Ghosn personnifiait son alliance avec Renault et préparait une intégration encore plus poussée au sein de l’Alliance qui emploie 470.000 salariés.

Son déboulonnage pose de nombreuses questions. En France, le Parquet national financier (PNF) affirme « qu’aucun dossier n’est ouvert aujourd’hui à l’encontre de Carlos Ghosn ». Restons sérieux trois secondes et considérons qu'à pareil niveau (d'ordre diplomatique) il n'y a aucun doute doute que si la procédure japonaise demandait des actes judiciaires en France, cela pourrait conduire à ouvrir plus que pour la forme une « enquête miroir » pour prévenir tout autre dérapage intempestif dans la révélation de turpitudes ou d'informations sensibles.

« Il faut une gouvernance intérimaire », a affirmé le ministre sur FranceInfo, au lendemain de l’arrestation à Tokyo du PDG, accusé de malversations par la justice japonaise. Pour rappel, l’État détient 15 % de Renault.

L’alliance Renault-Nissan est le premier constructeur automobile au monde, a déclaré Bruno Le Maire. Notre priorité, c’est la stabilité de Renault et de l’alliance Renault-Nissan. Il faut que soit mis en place, le plus vite possible, une gouvernance intérimaire #8h30Politiquepic.twitter.com/mFyaCqzLbo

— Bruno Le Maire (@BrunoLeMaire) 20 novembre 2018

« Nous n’allons pas demander le départ formel de Carlos Ghosn au conseil d’administration pour une raison simple : nous n’avons pas de preuve (l’accusant) », a encore déclaré le ministre.

https://www.bbc.com/news/business-46271048

https://www.ctvnews.ca/business/arrest-of-nissan-s-ghosn-in-financial-probe-stuns-japan-1.4184242

https://www.ctvnews.ca/business/nissan-chairman-arrested-in-probe-of-financial-misconduct-1.4182647

M. Le Maire a précisé qu’il se réunirait « avec les administrateurs de l’État au sein du groupe, ainsi que l’administrateur de référence Philippe Lagayette, « pour leur demander de mettre immédiatement une gouvernance intérimaire puisque M. Ghosn est aujourd’hui empêché de diriger l’entreprise ».

Renault étant bien entendu parfaitement informé des informations diffusées par Nissan, la véritable raison de l’éviction de Carlos Ghosn est encore à chercher dès lors que ce n’est rien d’autre que l’avenir de l’alliance industrielle et financière du groupe automobile qui est désormais en jeu.

Si Renault a contribué à relancer Nissan au début des années 2000, le constructeur japonais a depuis quelques années repris suffisamment du poil de la bête pour exprimer des velléités d’indépendance et reprendre ce qui lui a un temps échappé.

D'où ces questions auxquelles il va falloir répondre :

L’Etat a-t-il venu venir le coup ou serait-ce que les partenaires industriels japonais ont décidé de se séparer d’un acteur industriel devenu trop puissant en lui retirant le tapis sous les pieds par le biais d’une procédure fiscale et pénale à la fois classique et imparable ?

Quelles sont les motivations profondes de cette véritable "nasse judiciaire" qui s'est emparée de Carlos Ghosn ?

https://www.lesechos.fr/industrie-services/automobile/0600182268646-comment-la-nasse-judiciaire-sest-refermee-sur-carlos-ghosn-2223293.php

La réponse ici proposée est très simple à comprendre : l'Alliance Renault/ Nissan/Misubishi a vécu et le constructeur Japonais veut tout simplement récupérer ce qu'il considère lui appartenir.

https://www.lesechos.fr/idees-debats/crible/0600184135440-renault-nissan-le-mauvais-quart-dheure-japonais-2223319.php

La manoeuvre est commencée et l'intention nippone de reprendre le contrôle sur son deuxième constructeur automobile. parfaitement établie.

Biroto Saikawa, Numéro 2 de Nissan et "tombeur" de Carlos Ghosn, dispose de la volonté, du soutien politique et des moyens financiers pour mettre Renault sur une voie de garage.

L'Etat et la France vont-ils réagir et si oui, de quelle manière ?

Quelle est la raison du silence observé par le patronat français ?

La réponse est ici et mérite le détour.

https://www.20minutes.fr/economie/2377143-20181121-affaire-carlos-ghosn-pourquoi-patronat-francais-reste-silencieux

  • Selon deux spécialistes interrogés par 20 Minutes, le mutisme des grands patrons après l'arrestation de Carlos Ghosn s’explique tout d’abord par le grand respect qu’ils ont pour ce grand capitaine d’industrie .
  • Eux qui sont souvent décriés par l’opinion publique pour leur rémunération conséquente, pourraient craindre que l’opinion publique les mette dans le même sac que Carlos Ghosn.
  • En s’exprimant sur cette affaire, ils redoutent aussi que l’on finisse par critiquer leur mode de gouvernance.

 



35 réactions


  • leypanou 22 novembre 2018 10:34

    l’avenir montrera   si la France, l’Etat, Renault, sauront se défendre et mener une contre-attaque victorieuse 

     : on risque d’attendre longtemps.

    Et puis surtout, ce n’est qu’une seule attaque pour le moment.

    Je pense qu’il est plus urgent de trouver une contre-attaque aux attaques répétées de l’empire contre les intérêts français, à cause de l’extra-territorialité des lois états-uniennes, dont la dernière en date l’amende de 1,4 milliards de $ contre la Société Générale pour cause d’embargo contre l’Iran et Cuba (détails ici) (plusieurs sociétés françaises ont été « corsetées », l’une des dernières Alstom, cf l’excellente émission sur la question des conséquences de l’extra-territorialité des lois états-uniennes avec Eric Denecé entre autres).


    • Renaud Bouchard Renaud Bouchard 22 novembre 2018 11:05

      @leypanou

      Bonjour et merci pour votre visite et votre observation à laquelle je souscris entièrement.
      L’attaque ne fait que commencer et il y en aura d’autres.

      "Je pense, écrivez-vous, qu’il est plus urgent de trouver une contre-attaque aux attaques répétées de l’empire contre les intérêts français, à cause de l’extra-territorialité des lois états-uniennes, dont la dernière en date l’amende de 1,4 milliards de $ contre la Société Générale pour cause d’embargo contre l’Iran et Cuba (détails ici) (plusieurs sociétés françaises ont été « corsetées », l’une des dernières Alstom, cf l’excellente émission sur la question des conséquences de l’extra-territorialité des lois états-uniennes avec Eric Denecé entre autres).« 

      Il est inacceptable de se »coucher" et d’abdiquer toute souveraineté devant le principe inique de l’extra-territorialité des lois d’un pseudo-allié qui ne voit que la défense et la promotion de ses intérêts. De Total en Iran qui abandonne l’extraordinaire offre d’exploitation du gisement gazier de South Pars (https://www.usinenouvelle.com/article/l-iran-annonce-que-total-a-quitte-le-projet-south-pars.N731559, laissant naturellement la place à la China National Petroleum Company (CNPC)

      aux amendes payées par BNP, SocGen, sans compter d’autres contrats dans lesquels l’Europe et la France se font tailler des croupières avec l’assentiment et la collusion de dirigeants politiques incapables de taper du poing sur la table et de rembarrer des concurrents déloyaux (https://www.forbes.com/sites/beltway/2011/02/28/how-boeing-won-the-tanker-war/), la mesure est pleine.
      Votre lien à propos de la scandaleuse « Affaire Alstom » qui devrait conduire MM Kron et Macron à répondre de leurs actes devant une justice impartiale vient à point.
      Il est urgent de punir les agissements qui relèvent du crime économique.

      Bien à vous,
      Renaud Bouchard


    • Laurent 47 22 novembre 2018 18:27

      @Renaud Bouchard
      Les lois d’extra-territorialité américaines n’ont d’emprise que sur les pays qui continuent à se prosterner devant le dollar, cette monnaie qui ne repose sur rien de concret et qui s’appuie sur la servilité des esclaves des Etats-Unis !
      La Chine, la Russie, l’Iran, l’Inde, et de plus en plus de pays commencent enfin à comprendre le pouvoir de nuisance des Etats-Unis, et commercent enfin dans d’autres monnaies convertibles, échappant ainsi à toutes les sanctions économiques imaginées par Washington !


    • leypanou 22 novembre 2018 18:43

      @Laurent 47
      Les lois d’extra-territorialité américaines n’ont d’emprise que sur les pays qui continuent à se prosterner devant le dollar 

       : il n’y a pas que des pays qui sont concernés, mais des entreprises aussi.
      Total ou Peugeot, qui espéraient investir en Iran, ont préféré renoncé au marché iranien pour ne pas se voir fermer le marché états-unien, d’autant plus qu’avec le gel possible des avoirs, il y a un très gros risque à prendre.


  • gaijin gaijin 22 novembre 2018 10:41

    sans rien connaître aux détails de l’affaire mais un peu le go il est probable que le gone il a voulu pousser trop loin son avantage .....

    c’est la grande différence entre le go et les autres jeux : un maintien de l’équilibre est indispensable sinon le prétentieux s’expose a un retournement de situation qui peut être catastrophique .....


    • Pazillon-des-Iles Pazillon-des-Iles 22 novembre 2018 10:42

      @gaijin

      Ça roule, ARAGORNE ? smileysmiley ? )


    • Renaud Bouchard Renaud Bouchard 22 novembre 2018 11:13

      @gaijin
      Bonjour et merci pour votre commentaire.

      "c’est la grande différence entre le go et les autres jeux : un maintien de l’équilibre est indispensable sinon le prétentieux s’expose a un retournement de situation qui peut être catastrophique ..."

      Prétentieux, peut-être (restons courtois), imprudent et sûr de son impunité, probablement.

      Le Go a ceci d’intéressant qu’il oblige à anticiper en permanence.

      http://www.inter-ligere.fr/index.php/fr/strategie/103-0le-jeu-de-go-et-la-strategie-d-entreprise
      http://dailyscience.be/02/08/2016/jeu-de-go-et-mathematiques-des-univers-strategiques/

      Bien à vous,
      RB


    • gaijin gaijin 22 novembre 2018 12:11

      @Pazillon-des-Iles
      « tout ce qui est or ne brille pas
      tous ceux qui errent ne sont pas perdus »


    • gaijin gaijin 22 novembre 2018 12:23

      @Renaud Bouchard
      par prétentieux j’entendais au go celui tente de pousser trop loin son avantage ....
      une question que ferai bien de méditer aussi un certain macron smiley
      au niveau géostratégie il est intéressant de se poser la question de qui joue a quoi
      les américains jouent au poker qui repose sur le rapport de force et le bluff
      les russes jouent aux échecs qui reposent sur l’anticipation et la recherche du zugzwang ( coup forcé )
      les asiatiques ( chinois, japonnais, coréens ..) jouent au go qui repose sur la construction de territoires et l’équilibre des forces ( seul jeu dans lequel a la fin de la partie le perdant n’est pas éjecté de la table ) 
      les français jouent a la pétanque ( ou autres jeux de boules ) seul jeu d’équipe dans lequel il n’y a pas d’interaction entre les membres de l’équipe
      ........


    • gaijin gaijin 22 novembre 2018 12:30

      @Renaud Bouchard
      sur votre premier lien quelques rectification historiques : le go a été inventé en chine et pas au japon et lao tseu n’y a pas joué ( ou en tout cas on ne peut le savoir ) car contrairement a confucius, lao tseu n’a pas d’existence historique ....
      ( c’est a dire que l’on a aucune preuve de son existence .......)


    • Renaud Bouchard Renaud Bouchard 22 novembre 2018 14:18

      @gaijin
      Bonjour.

      Je n’ai jamais dit que le jeu de Go avait été inventé au Japon et n’ai fait aucune mention du Vieux Maître 老子 dont l’existence réelle est discutée malgré les oeuvres qui lui sont attribuées.
      Chacun sait que ce jeu, originaire de Chine, est arrivé en Corée au Vème siècle et au Japon vers le VIIème siècle où il est beaucoup pratiqué, d’où cette référence.

      Bien à vous,
      RB


    • Renaud Bouchard Renaud Bouchard 22 novembre 2018 14:58

      @gaijin

      Les Français jouent aussi aux quilles ( Landes, Gascogne, Aveyron, Alsace) et au bowling.
      Les Français aiment aussi pratiquer le bowling.

      Ils aiment les spare et se mettent à rêver en ce moment de réussir une série de strikes, histoire de faire voler quelques quilles qui encombrent le paysage.

      RB


    • gaijin gaijin 22 novembre 2018 15:14

      @Renaud Bouchard
      pour le go je parlais du contenu du premier lien que vous donné
      oui il y a les quilles mais c’est pareil que les boules : même en équipe chacun joue avec sa ou ses propres boules sans interaction avec les autres ....
      a la différence du foot et autres jeu anglo saxon ou tout le monde joue avec la même balle ......


  • Francis, agnotologue JL 22 novembre 2018 11:15

    Ce genre d’affaires, ce n’est pas ma tasse de thé.

     

    J’aimerais poser une simple question : Carlos Gohn déclare-t-il des revenus en France, et si oui, qu’en est-il ?


    • Renaud Bouchard Renaud Bouchard 22 novembre 2018 14:40

      @JL
      « Carlos Gohn déclare-t-il des revenus en France, et si oui, qu’en est-il ? »

      Question intéressante à laquelle je ne suis pas en mesure de vous répondre, n’ayant pas connaissance des éléments qui constituent la situation fiscale de l’intéressé, à la différence de Bercy.

      Tout dépend en effet s’il est ou non un résident fiscal français. A la fois de nationalité brésilienne, libanaise et française, Carlos Ghosn a aussi développé ces dernières années de forts liens économiques avec le Japon, via Nissan. Il pourrait donc être résident fiscal de chacun de ces pays. A Bercy, où l’on ne souhaite pas préciser si Carlos Ghosn est un contribuable français, on précise toutefois qu’il doit, quoi qu’il arrive, déclarer au fisc ses revenus perçus en France.

      Je vous renvoie à la lecture de l’article qui suit dans lequel vous trouverez des indications exactes bien que non détaillées, qui répondent à votre question.

      Vous relèverez comme je l’ai fait l’incongruité de l’information recueillie (pas de détail) et relatée par l’auteur de l’article qui écrit ( je cite) :

      "A Bercy, où l’on ne souhaite pas préciser si Carlos Ghosn est un contribuable français., comme si pareille situation relevait de la discrétion absolue ou du secret d’Etat.

      Pour vous dire les choses clairement, je ne serais pas surpris que le même « contribuable » bénéficie à l’instar d’autres « intouchables » vivant hors-sol d’un traitement particulier compte-tenu de leur rang, de leurs activités, de leur puissance économique et financière etc.

      Je vous rappelle, au cas où vous l’auriez oublié, que nous sommes des « rien(s) » qui traversons les gares comme des êtres impalpables, ou à tout le moins des « lépreux ».

      Il se trouve que l’un de ces personnages dont on ne souhaite pas préciser la situation fiscale mais dont on espère "toutefois qu’il doit, quoi qu’il arrive, déclarer au fisc ses revenus perçus en France« , s’il en perçoit (c’est moi qui écrit), est actuellement en résidence dans une sorte de...lazaret, au Japon, sans doute considéré là-bas comme un »lépreux".

      Sic transit gloria mundi. Je sais. Le monde est cruel.

      RB

      http://www.leparisien.fr/economie/dissimulation-de-revenus-carlos-ghosn-victime-ou-complice-19-11-2018-7946952.php


    • Renaud Bouchard Renaud Bouchard 22 novembre 2018 15:04

      @Cadoudal

      Passeports, « golden visas », une mondialisation bien triste qui ouvre la porte à tous les trafics et à tous les excès.

      https://www.lecommercedulevant.com/article/27923-lachat-de-passeports-etrangers-une-pratique-en-plein-essor-au-liban


    • Francis, agnotologue JL 22 novembre 2018 20:03

      @Renaud Bouchard
       
       merci pour la réponse circonstanciée. Je pense comme vous, et tout ça est bien affligeant.


  • zygzornifle zygzornifle 22 novembre 2018 16:54

    Mince moi qui voulait pour noël un porte clés Carlos Ghosn  (pas les moyens d’avoir la bagnole avec) ....


    • Renaud Bouchard Renaud Bouchard 22 novembre 2018 19:14

      @zygzornifle
      Pas de porte-clés pour les gens qui ne sont pas grand-chose et dont on ne soupçonne même pas l’existence, sauf lorsque qu’il font crépiter leur crécelle de lépreux.
      Mais bon, consolez-vous. Noël ne va pas être joyeux pour tout le monde et je vois quelqu’un dont l’agenda risque fort d’être bousculé avec de nombreux rendez-vous annulés dans les semaines qui viennent.
      RB


  • zygzornifle zygzornifle 22 novembre 2018 16:57

    Sacré Carlos Ghosn 

    , il s’est ruisselé sur lui même et s’est fait gauler et comme la justice Japonaise n’est pas molle du genoux avec les puissants comme chez nous il va traverser la rue pour aller voir son avocat ....

    Quand tout sera fini il aura une place style ministre de l’industrie et du travail dans le gouvernement ....


    • Renaud Bouchard Renaud Bouchard 22 novembre 2018 19:11

      @zygzornifle

      "Quand tout sera fini il aura une place style ministre de l’industrie et du travail dans le gouvernement ....

      "
      Pas de mauvais rêve, même si tout est possible, effectivement.
      Si l’intéressé est innocent des faits qui lui sont reprochés : défense et réhabilitation.
      S’il est coupable : il a joué et perdu et sa place est aux oubliettes.

      Bien à vous,
      RB


    • Renaud Bouchard Renaud Bouchard 22 novembre 2018 19:18

      @zygzornifle
      Parfaitement bien vu.
      Il s’est effectivement « ruisselé » sur lui-même.
      Question et devinette :
      Savez-vous quel est le pire cauchemar pour une chauve-souris ?


  • Laurent 47 22 novembre 2018 18:15

    Si j’ai bien compris, Carlos Gohsn est pour la « Justice » japonaise, ce que François Fillon a été pour la « Justice » française !

    Que se soit l’un ou l’autre, aucune preuve formelle de culpabilité n’a été apportée, et pourtant François Fillon a été écarté de la présidentielle, comme Calos Gohsn va l’être du consortium Renault-Nissan-Mitsubishi !

    Peut importe que les deux soient innocents, le principal étant que François Fillon qui pourtant avait un patrimoine déclaré correct, ait été écarté de la présidentielle, alors qu’Emmanuel Macron qui avait triché sur sa déclaration patrimoniale ( 156.700 € au lieu de 3.996.010 € ) puisse réussir à devenir notre président !

    Cette affaire a été révélée en 2016, documents à l’appui par le Canard Enchaîné, a fait l’objet d’une procédure lancée par Anticor, et est relancée par le magasine Le Point ( pas de fumée sans feu ).

    Et pour Carlos Gohsn, ça va sans doute être le même tabac !


    • Renaud Bouchard Renaud Bouchard 22 novembre 2018 19:06

      @Laurent 47
      Bonsoir et merci pour votre commentaire.
      Vous avez parfaitement compris.
      M. Carlos Ghosn a été « Strausskahnisé ». La petite faiblesse, le petit détail qui permet de flinguer la proie à bout portant ou d’écraser la mouche au marteau-pilon en donnant à « l’Affaire » une dimension et une couverture planétaires.
      Présomption d’innocence, possibilité de répondre en homme libre et disposant de son honneur, de son image comme de ses capacités, que nenni ! Au cul-de-basse-fosse, tout de suite. On passe de la case Trésor à la Case Prison, sans possibilité de se défendre. La rumeur et le « buzz » font le reste.
      Je vais être très franc. Je ne connais pas le personnage, ne l’ai jamais rencontré mais en ai entendu parler par des relations qui l’ont côtoyé et le connaissent. Le bilan est unanime : personnalité brillante, remarquablement intelligente, exigeante, parfois odieuse, avec une très haute idée d’elle-même, inspirant la crainte mais aussi l’admiration. En somme, tous les ingrédients et le profil idoine du grand fauve à abattre à la carabine à grand gibier du type .700 Nitro Express, histoire de « tuer le mort »
      MAIS, rien ne saurait justifier pareil comportement, pareil déboulonnage de la statue du Commandeur sans des protestations à l’échelle diplomatique et étatique, la France ne pouvant accepter ce type de procédé qui va la laisser se faire avaler par l’ancien « Allié » Nissan.

      Là encore il me semble que si le chef du personnel qui est à l’Elysée était désireux de remonter dans l’estime et de recouvrer quelque stature, il serait fort inspiré de protester de la manière la plus ferme qui soit en faisant un distinguo entre les intérêts supérieurs de la « firme France » et les agissements de Carlos Ghosn (peut être répréhensibles ou non au regard de la loi pénale française, personne n’en sait rien),
      Imagine-t-on D. Trump laisser emprisonner le CEO de Amgen et Astellas Pharma, une JV américano-japonaise, sans lever le doigt ?

      Pearl Harbour n’est pas resté impuni et a été suivi, à la grande surprise de ses auteurs qui ne l’imaginaient même pas, du raid de bombardement 30 secondes sur Tokyo.
      https://www.youtube.com/watch?v=6lQ-36KgKk8

      Message reçu.

      Renaud Bouchard


    • jeanpiètre jeanpiètre 22 novembre 2018 20:05

      @Renaud Bouchard
      vieux proverbe , quand on monte à l’arbre, mieux vaut avoir le cul propre


    • kirios 23 novembre 2018 10:41

      @Renaud Bouchard
      "Le bilan est unanime : personnalité brillante, remarquablement intelligente, exigeante, parfois odieuse, avec une très haute idée d’elle-même, inspirant la crainte mais aussi l’admiration."
       à l’évidence cet homme est dangereux pour tout le monde.


  • Abou Antoun Abou Antoun 22 novembre 2018 19:21

    Article intéressant qui éclaire un peu cette ténébreuse affaire.

    Il me semble que Ghosn est avant tout Libanais. C’est un pays que je connais pour y avoir résidé plusieurs années.

    Faire des affaires avec des Libanais, quand il s’agit d’acheter est relativement simple. ils ont toujours une proposition qui peut vous convenir, leurs ancêtres Phéniciens connaissaient déjà toutes les ficelles du métier.

    Pour vendre aux Libanais c’est déjà plus difficile, mais c’est possible si on a réellement une ’bonne’ affaire à leur proposer (bonne de leur point de vue bien sûr).

    Pour être en affaires avec les Libanais, faire du ’business’ avec eux de manière autre que ponctuelle, là c’est nettement plus difficile. Il faut une compréhension profonde de ses partenaires et si possible, cela aide beaucoup, des liens extra-professionnels.

    Je ne connais rien à la mentalité japonaise, mais apparemment l’auteur nous apporte quelques lumières là-dessus.

    C’est un militaire français je crois qui a dit « L’Orient est le pays des marchandages et l’Extrême-Orient est le pays des extrêmes marchandages » . Je ne retrouve malheureusement pas la citation exacte ni l’auteur.


    • Renaud Bouchard Renaud Bouchard 22 novembre 2018 19:54

      @Abou Antoun
      Bonsoir et merci pour votre visite comme pour votre commentaire.

      On ne fait pas d’affaires avec les Libanais.
      On commerce...

      Quant à la citation, intéressante, il me plaît d’imaginer que son auteur ou son inspirateur aurait pu être ce remarquable connaisseur que fut Frank Ashton-Gwatkin, diplomate britannique plus connu sous son nom de plume, John Paris.

      Bien à vous,

      Renaud Bouchard


    • kalachnikov kalachnikov 24 novembre 2018 13:21

      @ Renaud Bouchard

      Ajoutons que la charte des droits fondamentaux a un cadre juridique restrictif, celui de la liberté du Marché. Concrètement, ça signifie que toute organisation politique, syndicale, etc peut être déclarée illégale et traitée comme telle si elle franchit la ligne jaune implicite.


    • Renaud Bouchard Renaud Bouchard 24 novembre 2018 13:47

      @kalachnikov
      Bonjour et merci pour votre commentaire.

      J’aime beaucoup votre idée de « franchissement de ligne jaune implicite » lorsque vous écrivez - je vous cite -, que "toute organisation politique, syndicale, etc peut être déclarée illégale et traitée comme telle si elle franchit la ligne jaune implicite."

      Où commencent et finissent l’en-deçà et l’au-delà de cette ligne implicite...

      Bien à vous,
      RB


    • kalachnikov kalachnikov 24 novembre 2018 14:13

      @ Renaud Bouchard

      Lol, ce n’est pas une idée de moi, c’est de la philosophie politique.
      Dans un Etat de droit, dont l’objet est de fixer les bornes de la légalité (= l’ordre public), il n’y a jamais de droits sans devoirs. Et si les droits sont toujours exprimés, les devoirs sont souvent implicites.

      Par nature, l’Etat de droit communautaire est différent de celui républicain. Pour l’un, le Bien absolu est les droits de l’Homme et du citoyen tandis que pour l’autre, c’est la liberté du Marché. La raison d’Etat, c’est la liberté du Marché et concrètement, ça signifie que les droits du citoyen (de l’individu, en fait) sont en dessous et peuvent être sacrifiés au nom de la raison d’Etat, pour préserver l’Etat.


    • Yanleroc Yanleroc 24 novembre 2018 14:25

      @kalachnikov, CQFD.


  • Renaud Bouchard Renaud Bouchard 24 novembre 2018 13:43

    Aux Lecteurs que je remercie de leurs visites, observations, commentaires.

    "Pas plus l’UPR que les « Insoumis » (...) pas plus la gauche et la droite ne gagneront les « européennes », écrit Le Panda auquel je viens de répondre, notice corrigée (fautes de frappe).

    Vous avez raison, lui dis-je. Ces « partis » sont liquidés, obsolètes, ne représentent plus rien sinon des structures et des « dirigeants » consanguins qui ne sont animés que par une seul souci : « le dur désir de durer ». Ils n’ont tout simplement pas vu que le monde fonctionnait désormais sans eux et que leurs militants finiront par les fuir en rangs entiers après avoir enfin réalisé que la promesse d’horizons fuyants n’était qu’un leurre.On sent déjà quelques « troubles dans la Force » avec des militants et députés LREM qui se demandent si le temps n’est pas venu d’envisager quelques positions de repli.La réalité des faits est simple : on ne résout pas les problèmes avec les gens qui les ont créés et qui ont contribué à les aggraver.Les alternances politiques du type « essuie-glace » (gauche-centre-droite-centre-gauche) ont vécu et fatiguent tout le monde.On ne peut que s’en féliciter.A l’heure actuelle (et j’imagine ce qu’ont dû être les heures et la nature des entretiens en « haut-lieu »), il règne dans les sphères du pouvoir une ambiance à la Sigmaringen de fin de règne, faite de spectres politiques qui n’ont pas encore réalisé (ou réellement compris) que le quinquennat était terminé et que quelque chose est effectivement en train de naître.Il ne s’agit pas de lire les événements en cours et à venir avec les lunettes de Gramsci, mais il n’est pas non plus interdit d’évoquer la fameuse citation du penseur Italien : « Le vieux monde se meurt, le nouveau monde tarde à apparaître et dans ce clair obscur surgissent les monstres » ( Les Cahiers de Prison, Cahiers 3, Ed. Gallimard Paris, 1983).A ceci près que ce « nouveau monde » en gestation est déjà là et n’a strictement rien à voir avec les élucubrations gauchistes distillées par des sites tels que Mediapart, par exemple, qui rêvent l’avènement d’un monde...révolu.Alors oui, les sociétés résistent et les contradictions sont à l’œuvre ; ce sont elles qui déterminent l’avenir, et il n’est pas exclu que puisse apparaître avec le mouvement dit des Gilets jaunes quelque chose qui est en train de subvertir le « rêve macronien » dont personne ou plus personne ne veut, en réalité.

    Les prochaines semaines comme les prochains mois vont être intéressants et je verrais assez bien - ce qui est d’ailleurs la crainte profonde des « cercles dirigeants », comme j’ai pu récemment le constater -, la mise en place de listes « Gilets jaunes » pour les prochaines élections européennes.Il est en effet évident que ce cas de figure viendrait bouleverser le programme initialement prévu dans lequel les concurrents officiellement admis à courir seraient la REM face au RN, à l’exception de tout autre trublion impossible à maîtriser. Foutu Peuple, n’est-ce pas, qui tout d’un coup semble vouloir autre chose que du carburant à bas prix et veut autre chose que du « pouvoir d’achat » !

    La « Radiodiffusion » officielle est amusante à écouter (les bulletins comme les analyses matinales) qui tentent d’accréditer l’idée que seuls les « syndicats » qui « ont l’expérience des manifestations » seraient en mesure d’éviter « les dérapages », et seraient donc les seuls habilités à reprendre la main et à canaliser cet électorat et ces foules ingérables qui n’entrent pas, et pour cause, dans les « cases et grilles politiques » habituelles et surtout autorisées, donc manipulables et contrôlables.

    Il n’est qu’à voir les instructions adressées aux Préfets pour comprendre l’état d’esprit général pour faire face à ce « foutu peuple » (c’est moi qui parle) qui mériterait bien d’être changé puisqu’il pense « mal », (on voit se profiler l’ombre de Bertold Brecht...), se conduit mal, s’exprime par des canaux autres que ceux « habituels et autorisés » des partis, des syndicats,(qui ont dû d’ailleurs sérieusement toucher quelques dotations financières discrètes pour comprendre où étaient leurs intérêts) , des media stipendiés et de leurs chiens de garde habituels, un peuple qui descend dans la rue et ose même revêtir comme uniforme subversif un vêtement de sécurité signalant le danger, ce fameux gilet dont la disposition et le port sont obligatoires dans le paquetage.Les débats sont ouverts, effectivement. Envoyez le son et les images, le spectacle interactif commence avec une première saison qui pose une grave question : « Eurogendfor ou Fuite à Varennes » ?
    http://www.eurogendfor.org/francais

    Analyse précise ici que je vous invite, comme tous les autres Lecteurs, à lire attentivement tant il est fort possible que la vraie menace est là, en cas de débordement.Qu’est-ce qui se cache derrière Eurogendfor, son mandat son droit d’occupation ?

    Armées ou troupes d’intervention policière secrètes existent depuis longtemps dans l’UE, mais peu de gens le savent. La troupe policière de l’UE existe depuis longtemps et dispose de larges pouvoirs ! C’est une « troupe d’intervention spéciale » forte de 3000 hommes  : « Eurogend­for » (European Gendarmerie Force/troupes de police européennes) dont le commandement est à Vincenza en Italie, loin du siège de l’UE. Ce corps de police a été créé à l’initia­tive de l’ancienne ministre de la Défense française M.Alliot-Marie, pour réprimer à l’avenir plus facilement les manifestations qui dégénèrent dans les villes françaises. Le grand problème est le suivant : Eurogend­for va à l’avenir réduire au niveau européen le droit national et la souveraineté natio­nale des Etats-membres de l’UE .Un « conseil de guerre » composé des ministères de la Défense et de la Sécurité des pays de l’UEparticipant à l’Eurogendfor et du pays concerné décidera de l’intervention dans un Etat-membre de l’UE - voilà comment est réglementée la nouvelle troupe policière de l’UE dans le « document constitutif » dé­nommé Accord de Velsen (NL).https://www.legifrance.gouv.fr/eli/decret/2012/9/4/MAEJ1232508D/jo/texte/fr Car, si une intervention à l’intérieur d’un pays « ami », membre de l’UE, est décidée, tous les bâtiments et zones occupés par des unités Eurogendfor jouissent de l’immu­nité et ne sont plus accessibles pour les autorités du pays concerné : il s’agit d’un droit d’occupation par l’UE. Pire : Eurogendfor ne dispose de compétences policières mais aussi de compétences propres aux ser­vices secrets. Mission : réinstaller l’ordre et le calme dans la zone d’intervention concernée en collaboration étroite avec l’armée ( !). En cas de besoin, les troupes doivent avoir à disposition toutes les autorisations et tous les moyens pour remplir leur mandat. 

    Eurogendfor a pour but de résoudre divers problèmes pour les gouvernements européens. A l’avenir, ils pourront, lors de troubles sociaux ou de manifestations majeures de longue durée, utiliser des armes à feu contre leurs populations, mettre des zones entières sous quarantaine militaire et retirer les meneurs de la circulation sans avoir à engager leurs propres forces militaires ou policières qui pourraient éventuellement se solidariser avec les manifestants. L’Eurogendfor de son côté, ne pourra pas être poursuivi en justice grâce à ses autorisations exceptionnelles, civiles et militaires. 

    Ce n’est que grâce au Traité de Lisbonne - qui n’est rien d’autre que l’ancienne « Constitution européenne » - qu’une telle situation incroyable à pu être instaurée. (...)

    Il est évident, et chacun l’aura compris, que le jour où l’on en arrivera à cette extrémité la situation politique de la France comme celle de l’Europe aura sérieusement et irrémédiablement dégénéré, le « macronisme » révélant le véritable visage de l’Europe que le DRH de la « firme France » a reçu mission d’établir en muselant et détruisant les « nationalismes », « populismes » et démocraties dites « illibérales », traduisez "non conformes à la doxa officielle.

    Source : Vertraulicher Schweizer Brief du 23/1/10 

    http://www.brujitafr.fr/article-qu-est-ce-qui-se-cache-derriere-eurogendfor-et-son-droit-d-occupation-123213341.html


  • Renaud Bouchard Renaud Bouchard 20 décembre 2018 10:11

    Aux Lecteurs.

    Affaire Ghosm.

    Récents développements du Pearl Harbour à la sauce Samouraï :

    Depuis l’arrestation surprise de Carlos Ghosn, le 19 novembre, le constructeur français est pris dans la tourmente. Récit.

    https://www.lesechos.fr/industrie-services/automobile/0600369777149-renault-quatre-semaines-en-enfer-2231576.php

    https://www.lesechos.fr/industrie-services/automobile/0600374356052-exclusif-affaire-ghosn-la-gestion-de-lalliance-renault-nissan-au-coeur-des-critiques-2231286.php

    La gestion de l’Alliance Renault-Nissan est au coeur des critiques. Le dossier japonais cible le rôle de la société Renault Nissan BV et de hauts dirigeants du groupe français dans l’affaire Ghosn.

    En épluchant les centaines d’e-mails, de factures et de contrats récupérés dans le cadre de l’enquête lancée sur les malversations supposées de Carlos Ghosn, les juristes de Nissan ont identifié, ces dernières semaines, plusieurs documents mettant en lumière le rôle ambigu joué dans les montages financiers reprochés au PDG de Renault par un ou plusieurs hauts dirigeants du constructeur français. Ce sont ces activités qu’ils auraient souhaité pouvoir présenter, la semaine dernière, directement à la direction du constructeur, ainsi qu’à son conseil d’administration.

    Selon des archives, que « Les Echos » ont pu consulter, une poignée de proches de Carlos Ghosn, chez Nissan et chez Renault, a ainsi régulièrement échangé dès l’année 2010 afin d’organiser le paiement d’une compensation complémentaire pour leur patron, par le biais de la société Renault Nissan BV, la coentreprise détenue à parts égales aux Pays-Bas par les deux entreprises afin de superviser l’Alliance.

    Echapper à la transparence

    Le dirigeant, alors PDG de Renault et de Nissan, s’inquiétait, à l’époque, de la mise en application d’une nouvelle réglementation nippone, qui allait contraindre le constructeur japonais à inclure dans son rapport aux autorités boursières les revenus de l’ensemble de ses cadres touchant, en salaires, stock-options et autres bonus, plus de 100 millions de yens par an. Très au-dessus de cette limite, le dirigeant franco-brésilien cherchait une solution alternative pour échapper à cette transparence.

    Source : Les Echos 20 décembre 2018


  • Renaud Bouchard Renaud Bouchard 15 janvier 2019 19:16

    Aux Lecteurs.

    Une analyse intéressante de Loïk Le Floc-Prigent à propos de Carlos Ghosn.

    Depuis l’arrestation de Carlos Ghosn à sa sortie d’avion sur l’aéroport de Tokyo, il n’y en a que pour le train de vie du célèbre industriel et les « révélations » distillées dans la presse japonaise par le Procureur Japonais. L’industrie française et ses représentants sont aux abonnés absents, l’Etat a disparu et les journalistes se font les gorges chaudes des avions et des résidences multiples du globe-trotter de l’industrie automobile. Être ainsi franco-libanais-brésilien , patron à Paris et à Tokyo et assembleur de véhicules dans un nombre impressionnant de pays conduisait Carlos Ghosn à passer 110 nuits en avion « privé » par an pour travailler partout à la fois ! De quoi exciter la jalousie certes, mais aussi d’avoir à tenir un rythme exigeant une organisation d’habitudes ne conduisant pas à utiliser « aussi » les chambres d’hôtels.

    Mais est-ce que la vie personnelle de Carlos Ghosn est si importante à connaitre, à visiter, à imaginer, est-ce le sujet de cette aventure singulière conduisant l’industriel à dormir sur un tatami en prison japonaise ? Personne ne peut le croire et remuer des épisodes que l’on désirerait croustillants n’est d’aucune utilité pour aider à comprendre ce qui s’est passé.

    L’industrie automobile a été au centre de l’évolution de notre civilisation pendant les cent dernières années . L’objet, de la ferraille sur quatre roues avec un moteur thermique, exerce une fascination incroyable , symbole de liberté individuelle, de réussite, de virilité, aide à une organisation de l’espace avec habitat pavillonnaire, unificateur familial, aide à l’émancipation féminine, véhicule de l’aventure, des aventures, lieu privilégié des amours débutantes …et plus récemment récepteur principal des nouvelles technologies , aides électroniques à la conduite et avancées vers le véhicule autonome avec une motorisation devenue électrique. On le voit, restreindre l’automobile et son évolution au concept de mobilité des personnes et des biens est stupidement réducteur. Pour 65 millions d’habitants en France on compte 30 millions de véhicules individuels, et donc 30 millions d’usages et de représentations de l’automobile. Que les 7 milliards d’habitants de la planète en possèdent une ou pas, ils se sont appropriés une idée de ce qu’ils ont ou de ce qu’ils désirent, et la simplification est forcément un abus de langage.

    La mutation de l’industrie de l’automobile à travers la mondialisation des échanges a conduit un certain nombre de visionnaires à orienter les investissements colossaux de production des véhicules pour satisfaire le plus grand nombre possible de consommateurs. Si les Américains, malgré le talent de leur grand ancêtre Ford se sont laissés endormir par une essence trop bon marché conduisant à des gros véhicules chromés, l’Europe et le Japon ont montré une autre facette et illustré d’autres concepts. Cette rencontre entre une vision de l’évolution de la société et des automobiles n’a pu se réaliser qu’à travers des techniciens parfaitement intégrés dans les désirs profonds de millions d’individus et qu’européens et japonais , tout seuls ou ensemble aient pu en quelques dizaines d’années emplir le monde entier de leurs véhicules avec les adaptations nécessaires aux cultures est toujours pour moi l’objet d’un émerveillement. Parmi ces hommes la France a eu le bonheur d’en connaitre un, Carlos Ghosn, et sans doute un deuxième, Carlos Tavares. Ne gonflons pas trop le torse, il y a eu aussi beaucoup d’Allemands et de Japonais, mais on peut dire qu’après bien des années sombres on a vu revenir des hommes de la trempe des Renault, Citroën, Peugeot et autres Berliet .

    Parlons donc de Carlos Ghosn qui a transformé une société issue de la sphère publique française en une société mondiale, organisatrice d’une alliance franco-japonaise avec des ramifications en Roumanie devenue le premier producteur de véhicules mondial avec plus de 10 millions d’unités par an. Il a saisi au bon moment le deuxième fabricant japonais Nissan en pleine déconfiture. Devenu son dirigeant il l’a redressé , tandis qu’il maintenait les intérêts de Renault premier actionnaire avec 43% , pour ne pas dire propriétaire et ainsi éviter de vexer l’empire nippon. Mais il utilise aussi la marque roumaine Dacia pour lancer un véhicule low cost …qui finit par intéresser le monde entier , tandis que cette expérience le conduit à imaginer le véhicule qui va convenir aux Indiens que le groupe Tata avait cru pouvoir convaincre avec un genre de « Trabant » le véhicule des anciens pays de l’Est . Qui pouvait imaginer que ce personnage peu mondain et très sur de lui allait ainsi révolutionner la planète tout en misant avec Nissan sur la « Leaf » première voiture électrique de grande série mondiale ? On n’a peu l’occasion de voir à l’œuvre un génie, et en France on sait que cela fait peur, mais il était partout , citoyen du monde, polyglotte, et voyageur infatigable . On ne savait pas, effectivement où il pouvait s’arrêter, et il y a eu un os, en 2015, quand il a voulu organiser le futur de l’alliance franco-japonaise qu’il avait jusque là maitrisée. Cet os c’était un Ministre, devenu depuis Président de la République, mais c’est surtout un Corps de l’Etat, l’inspection des finances, qui sait tout et qui voit tout, c’est le mélange d’une frustration devant le réel génie et la jalousie devant une réussite insolente, c’est le pouvoir de celui qui peut empêcher contre celui qui fait et qui sait faire.

    De ce combat de coqs qui était un non-sens national est né un ressentiment profond, une humiliation, chez les japonais jusque là conscients du coup de main apporté pour éviter la déconfiture d’une de leurs sociétés phares. Mais surtout pour calmer les esprits il a fallu abandonner le pouvoir , évident, de Renault avec ses 43% chez Nissan ! Ahurissant de naïveté, d’amateurisme, un véritable sabotage ! Il ne restait alors plus qu’un seul espoir pour conserver le joyau bâti par Carlos Ghosn : que celui-ci manœuvre correctement pour maintenir et pérenniser l’alliance et les intérêts de la France .

    J’entends et je lis que la presse japonaise, relayée par la presse française, parle de « rééquilibrage «  de l’Alliance entre Nissan et Renault au titre d’une production plus importante chez les Japonais ! Voilà bien le résultat d’un manque de culture industrielle ! Et si Dacia réalise la même opération , on rééquilibrerait avec les Roumains, et ainsi de suite …un fonctionnement nouveau de l’économie mondiale où il serait dangereux de faire croitre une filiale étrangère serait ainsi initié par cette opération ! On croit rêver ! Il existe même des propriétaires qui ne produisent rien et qui n’auraient plus rien à dire sur l’évolution de ce qu’ils ont bâti à partir du moment où l’opération connaitrait un succès ! On reviendrait à la nationalisation soviétique où nos amis japonais auraient beaucoup à perdre en Europe comme aux USA. Après les FCPA qui permettent aux USA de racketter l’industrie mondiale, les japonais auraient inventé le « rééquilibrage « qui permet de nationaliser en douceur (sauf pour Carlos Ghosn) son tissu industriel…mondial.

    Il fallait donc protéger et défendre Carlos Ghosn , je n’ai pas le sentiment que cela ait été fait , mais plutôt tout le contraire , et tout le monde s’y est mis et continue, pleurez donc vous qui passez votre temps à créer les malheurs tandis que le peuple souffre de sa désindustrialisation, mais ce sont des larmes de crocodiles.

    La vie n’a pas permis que je fasse la rencontre de Carlos Ghosn, j’ai simplement regardé ce qu’il a réalisé et j’ai mal à mon pays de le voir si mal traité.


    Source : http://loikleflochprigent.com/?p=843


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