vendredi 31 août 2018 - par rosemar

Rentrée scolaire : de l’inutilité des évaluations nationales...

Le ministre de l'Education nationale, Jean Michel Blanquer veut remettre à l'honneur des évaluations, notamment en début de classe de sixième et de seconde.

Le problème, c'est que ce système d'évaluations a déjà été testé il y a quelques années, des évaluations très standardisées, avec des codages de correction très complexes, des corrections très lourdes pour les enseignants.

Ces tests faisaient perdre beaucoup de temps en début d'année où sont mis en place des programmes et des exercices nouveaux que les élèves doivent découvrir...

Et au bout du compte, on percevait l'inutilité de ces évaluations diagnostiques, très encadrées.

Les tests étaient souvent mal conçus, mal ficelés et la correction était très aléatoire.

"Un outil utile" affirme le ministre Jean Michel Blanquer... mais cette généralisation des tests ne tient pas compte de l'expérience qu'en ont les enseignants...

Au fond, il suffit à un professeur de corriger un premier devoir pour percevoir toutes les lacunes d'un élève, notamment en français : difficultés en orthographe, en grammaire, dans la maîtrise de la langue, dans la structuration de la pensée.

Comment combler ces lacunes quand les élèves arrivent en classe de seconde, alors que les heures de grammaire et d'orthographe ont disparu en lycée ?

C'est là le vrai problème !

Par ailleurs, la mode des tests d'évaluation conduit à un émiettement de la correction qui n'a pas grande utilité...

Le ministre de l'Education semble vouloir revenir à d'anciennes recettes : port de la blouse, restauration de la discipline, importance de la grammaire et de l'orthographe : c'est certain, l'enseignement de la langue est primordial ainsi que la discipline...

Mais il convient sans doute de tenir compte de l'expérience des enseignants en matière d'évaluation...

Les tests font perdre beaucoup de temps, en début d'année et n'ont pas grand intérêt...

D'ailleurs, ce n'est pas par hasard qu'on les a abandonnés...

Instaurer à nouveau des tests en sixième et en seconde ? C'est un gadget, d'autant que ces tests sont mal conçus, prêtent à confusion...

On aimerait que le ministre tienne compte de l'expérience des enseignants, dans ce domaine.

Les professeurs connaissent la lourdeur de ces tests de début d'année.

La tâche des enseignants est complexe : laissons leur une certaine liberté dans leur pédagogie... les tests ne vont pas du tout dans ce sens...

Les enseignants souffrent de plus en plus d'un manque de reconnaissance : ils ont besoin qu'on leur fasse confiance et qu'on écoute leur point de vue... ils sont sur le terrain, ils ont des compétences et une expérience.

 

Le blog :

http://rosemar.over-blog.com/2018/08/rentree-scolaire-de-l-inutilite-des-evaluations-nationales.html



19 réactions


  • Clark Kent GRUMPY 31 août 2018 17:24

    les tests ont été testés et maintenant,ils sont dér=tsestés !


  • Ben Schott 31 août 2018 17:25
     
    À peine le travail repris, ça râle déjà ?
     
    Allez courage, prochain repos le 20 octobre, on aura droit, j’espère, à quelques envolées lyriques sur les feuilles mortes ou le frimas précoce...
     


  • Désintox JPB73 31 août 2018 18:05
    Bonjour,

    On peut imaginer des tests automatisés. Le logiciel fournirait alors un diagnostic pour chaque élève ainsi qu’une batterie d’exercices de remédiation.

    Seule question : les tests ont-ils été conçus ainsi ?

    • rosemar rosemar 31 août 2018 19:24

      @JPB73

      Est-ce possible ? cela me paraît difficile de faire corriger une rédaction complète par une machine ?

    • Aristide Aristide 1er septembre 2018 12:31

      @rosemar


      Allergique à la notion de paragraphe, les pauvres élèves qui essaieraient de structurer leur rédaction, de présenter thèse et anti-thèse, ..ont à craindre le pire de votre appréciation.

    • Désintox JPB73 1er septembre 2018 14:39
      @rosemar

      En effet, seul un QCM peut être corrigé automatiquement.

      Mais un QCM bien fait est très informatif. Les QCM sont utilisés couramment pour les examens universitaires.

  • Henry Canant Henry Canant 31 août 2018 23:47

    rosemar,


    à mon humble avis, le principal problème de l’EN, ce sont des gens qui comme toi dont l’intellect est quasi inexistant mais dont l’ego surdimensionné empêche tout discernement.

    Si tu veux le bien pour tes élèves, démissionne.



  • Montdragon Montdragon 1er septembre 2018 00:56
    Je propose de faire passer le BAC avec une machine qui distribue gifles ou sucettes selon réponse.
    On me dit l’oreillette que cela a déjà été tenté^^.

  • Albert123 1er septembre 2018 12:18

    Au fond, il suffit à un professeur de corriger un premier devoir pour percevoir toutes les lacunes d’un élève, notamment en français : difficultés en orthographe, en grammaire, dans la maîtrise de la langue, dans la structuration de la pensée.


    bref toutes les qualités requises pour obtenir le BAC actuel.

  • Gilles COLIN 1er septembre 2018 12:24

     Il est vrai que ces tests sont chronophages et inutiles.

     Le vrai problème est les incessantes réformes des programmes qui créent une incohérence et un flou préjudiciables dans l’enseignement. Comment parler de lacunes si les notions à enseigner ne sont pas clairement définies et pérennes ?
     On peut prendre pour exemple le massacre des programmes de grammaire à l’école primaire.

  • Aristide Aristide 1er septembre 2018 12:28

    dans la structuration de la pensée.


    Rosemar en correctrice ! Elle qui jette des phrases dans des articles sans structure, sans plan, une thèse unique, des lieux communs ... Savoureux.

  • JP94 1er septembre 2018 17:12

    Le Patronat ( dont l’idéologie hostile au droit à une éducation de qualité pour tous se manifeste ici par la voix de ses affidés hostiles à celles et ceux qui incarnent cette volonté) a décidé de casser le système scolaire privé, afin d’ouvrir un marché de l’Education à des intérêts privés. 

    Il a donc choisi M. Blanquer, ex prof d’espagnol me semble-t-il, mais dont l’idéologie ultra-libérale voire fascisante, était peu en phase avec ce métier d’intérêt public, pour briser en profondeur les structures éducatives françaises, certes déjà inégalitaires, mais ayant permis que notre pays soit au premier rang pour les médailles Fields ( en maths ) et produisant d’excellents ingénieurs et chercheurs .. pas très bien payés rémunérés pour autant.

    Mais le Patronat sacrifie notre Industrie de pointe, il n’a plus besoin d’une élite scientifique. Il a placé à la tête de la SNCF et ailleurs non plus des ingénieurs ( Polytechnique etc ...) mais de vulgaires énarques, et des commerciaux, comme ces DRH nuls en maths et en anglais chargés d’évaluer les ingénieurs ...( même en anglais), pour le recrutement ...

    Il a cassé le bac, avec une évaluation bidon, le grand oral - pourquoi ne pas recruter des Julien Lepeers pour ce nouveau bac ? - 

    Alors il met en trompe-l’oeil ces évaluations pour qu’on veuille croire qu’il a le souci de former des élèves...
    Il prône la suppression des notes et l’évaluation par compétences ... au détriment des notes et de l’évaluation des connaissances. 
    Les tests en question, sont abscons pour les parents et les profs et catégorisent dès le premier jour les élèves par ce sceau de l’infamie qu’est un 65% de « réussite »... 

    A Cuba, 10 élèves par classe au collège., et 15 en primaire.
    La taux d’échec scolaire est à 0% ... environ (seul un élève structurellement inapte n’étudie pas).
    C’est le premier pays d’Amérique au PISA.
    80% des Cubains dépassent les 50% les meilleurs en Occident.

    Cuba est pauvre, mais à Cuba, l’Education est une priorité.

    Plus dans l’UE.
    Plus en France. 

    M. Blanquer n’est que le valet du MEDEF. et il ne fait que promouvoir ce que le MEDEF lui souffle.

  • Christian 1er septembre 2018 17:33
    On est pour ou contre les notes...et si on partageait ?
    En classe il y a deux catégories...les bons élèves et les mauvais...certes avec quelque uns entre deux.
    Les bons élèves aiment la compétition et la stimulation...pourquoi pas, après tout ? Donc on note uniquement à partir de la moyenne. Là il n’y a pas d’humiliation même si on a juste la moyenne.
    C’est tout autre en dessous. C’est humiliant d’avoir un mauvaise note et c’est tout de même facile à comprendre qu’une humiliation continue entraîne forcément des conséquences qui peuvent être graves. Donc supprimons déjà cette humiliation en ne notant pas en dessous de la moyenne mais simplement en corrigeant et avec une phrase encourageante style : tu dois absolument améliorer ceci ou cela, je sais que tu le peux. Si le cas est désespéré, ce qui arrive, aucune remarque puisqu’il n’y a rien à faire.


    • JP94 2 septembre 2018 13:23

      @Christian

      L’idée a l’air intéressante.
      Mais entre l’élève qui a 8,5 et qui cherche à atteindre la moyenne et celui qui a 2 et a renoncé, il y a un fossé ! 

      En suède, ils ont un système similaire à celui que vous proposez, en tout cas après le bac. 
      On utilise des lettres A, B, C , ....qui correspondant à un pro rata de bonnes réponses, et il y a un pro rata pour le classement de l’étudiant.
      F = en dessous de la moyenne : recalé ! point ! 
      Ils transposent les notes françaises en % mais ça ne dit rien du niveau de l’évaluation, très exigeant et normalisé en France ( pour les écoles d’ingénieur). Le niveau n’étant pas normalisé en Suède, les étudiants se précipitent au plus facile ... 

      Quel effet sur la motivation ? 
      Très peu de Suédois dans le scientifique, choix d’études brèves pour la plupart et ils remplissent leurs classes avec des étudiants étrangers...les meilleurs ( recrutés au niveau). 
      Une société pas très performante derrière un bel écran de fumée.

      Le problème de la notation est qu’il considère un cadre donné, alors que la première chose à modifier est le cadre. Seulement ce cadre est celui de notre société capitaliste dans une phase d’ultra-libéralisme, de casse généralisée de l’Industrie, de la réussite sociale sur des critères financiers, d’individualisme et de résignation ...


      Je ne pense pas que supprimer la note soit la solution. Ce qu’il faut - mais ça nécessite une volonté politique de progrès social, des moyens, c’est supprimer l’échec scolaire, et non son constat. Or c’est le vrai but de la suppression des notes : flatter les parents ( attachés aux notes), faire perdre les repères et la motivation pour le travail...

    • Christian 3 septembre 2018 05:24

      @JP94

      Mais entre l’élève qui a 8,5 et qui cherche à atteindre la moyenne et celui qui a 2 et a renoncé, il y a un fossé !

      Je comprends bien mais ce n’est pas du tout un problème bien au contraire. Dans ce cas l’enseignant au lieu de simplement constater une note insuffisante pourra au contraire montrer la progression. Par exemple si l’élève a eu 4 lors de l’ancien examen il aura progressé de ((8,5-4)/20)x100 soit 22,5%. L’élève reçoit ainsi, même en dessous de la moyenne, une information encourageante et POSITIVE. Sa recherche de progression est ainsi satisfaite.

      Ce qu’il faut - mais ça nécessite une volonté politique de progrès social, des moyens, c’est supprimer l’échec scolaire, et non son constat

      Tout à fait d’accord, l’école telle qu’elle est actuellement n’est pas adaptée à tous les élèves, elle est bonne que pour les bons et ce n’est pas suffisant. Pour les mauvais élèves il faudrait un apprentissage intégré dans la pratique, les arts et le sport...à mon avis. Partout on peut intégrer le calcul, la lecture et l’écriture, à petite dose et concrètement.

  •  C BARRATIER C BARRATIER 1er septembre 2018 20:36

    Pourquoi répéter dans le même texte que l’évaluation des élèves fait perdre du temps...Il s’en perd tellement plus avec la durée scandaleuse des vacances

    Voir en table des news :

    Ecole,projets reforme Blanquer examen critique http://chessy2008.free.fr/news/news.php?id=296

    En lycée j’avais trouvé un système efficace d’évaluation des enseignants. De la seconde à la terminale je leur laissais les mêmes élèves. Au bac on reçoit le détail des notes obtenues à l’examen pour les reçus et les collés. Instructif et mobilisateur. Pour tout le monde il est salutaire de travailler l’évaluation.


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