lundi 6 août 2018 - par Bertrand Loubard

Rwanda : Kagamé - Judy Rever : (2/n)[1] : « Les mondes du silence : Du Génocide des Tutsis du Rwanda au monde académique

Bernard Lugan[2], notoirement connoté par certains, comme héraut de la « droite cocardière » (et, de ce fait, négativement « critiqué »), exprime des avis qui peuvent, peut-être, prêter à discussion, mais aussi présenter un intérêt indéniable. Par exemple, il « défend » l’idée que les ethnies (en Afrique) ne sont pas l’invention des « colonisateurs »[3] (mais peut-être bien l’Œuvre du Créateur ; c’est moi qui ajoute). L’extinction de masse des « colonisateurs types XIX-XXième siècle » n’a pas fait s’éteindre la spécificité des ethnies en Afrique (heureusement !). Certains ne parleraient-ils cependant pas déjà de néocolonianisme et donc de néo – ethnicisme importé ??? N’empêche ..... ! Bernard Lugan estime aussi que l’étalon de la démocratie occidentale, « un homme = une voix », n’est pas automatiquement reproductible en Afrique, car n’ayant pas fondamentalement le même sens pour les « démocrates de là-bas » que pour les « démocrates d’ici » (Mobutu, Habyarimana, Kagamé versus Hollande, Sarkozy, Blair, Thatcher, Bush, Clinton et Obama ; c’est moi qui ajoute).

Et, de fait, tout observateur objectif reconnaît que sans l’assassinat d’Habyarimana, le FPR aurait perdu l’élection prévue par les accords d’Arusha compte - tenu du clivage ethnique évident de l’électorat. Et, à ce propos, une analyse des résultats des dernières « consultations » populaires au Rwanda (99,99%) et au Burundi (75,75%) serait extrêmement intéressante quant à l’interprétation des différences dans les chiffres (même forcément « techniqués » d’un côté comme de l’autre).

Ce qui caractérise aussi Bernard Lugan c’est le fait qu’il est, parmi ses honorables collègues, membres du monde académique, le seul (ou du moins un des rares avec Helmut Strizek, à ma connaissance) qui se soit d’une manière claire et nette remis en question, lui-même, ne fut-ce que sur des nuances dans ses positions[4] défendues dans un premier temps et reconnues comme invalides dans un deuxième temps[5] à propos de l’histoire du Rwanda en général et de certains accusés Hutus au TPIR, en particulier.

Il a aussi été un des premiers à référencer les articles que Judi Rever publiait régulièrement dans « Global and Mail », le « Toronto Star » et le « Foreign Policy Journal »[6], depuis plusieurs années déjà et dont « In Praise of Blood » est la synthèse. Cependant (et étonnamment) Judi Rever ne cite pas Bernard Lugan dans l’index de cette publication .... Dommage ?

Comme autre membre du monde académique, il faut, bien entendu, citer Claudine Vidal[7] qui dit[8] : « Précisons ici que si nous commentons cet ouvrage, c’est pour un motif d’ordre général ..... Cet ouvrage présente une caractéristique commune à de nombreuses publications : la dynamique de l’enquête ne se distingue pas de celle d’un réquisitoire. Nous savons que les enquêtes de journalistes ont souvent pour mobile d’établir la nécessité d’investigations judiciaires. Et c’est justement cette articulation entre enquêtes et preuves à finalité judiciaire qui, à notre sens pose un problème, du moins aux chercheurs en sciences sociales, si ce n’est aux journalistes ». Ce texte semble quelque peu « confus » à tout « citoyen lambda » : « Dynamique de l’enquête » versus « Dynamique d’un réquisitoire » ; « articulation entre enquêtes et preuves » ; « finalité judiciaire » : vas-t-en comprendre !.... On pourrait presque se demander si Claudine Vidal parle de Rakiya Omaar, d’Alison Desforges, de Guillaume Ancel et autres « scribes » de la presse main stream quand elle dit : « L’ouvrage publié par une puissante maison d’édition, a bénéficié d’une large campagne médiatique » et « Écrire pour condamner : la logique est connue. Cela relève de plusieurs genres, journalistes, militants, écrivains et bien d’autres le font. Il n’y a pas de normes absolues, hors sol, pour différencier les « bons » ou les « mauvais » usages de cette logique » .... Étonnant ... en fait, une sorte de « charabia » sous « Nihil Obstat » et « Imprimatur » laïcs, alambiqué, pour ne pas dire tarabiscoté ou abracadabrantesque. Ou, alors, pour Claudine Vidal, une échappatoire « en commençant à noyer le poisson », quitte à « enrober la réalité » de considérations générales, théoriques et abstraites ? Et Judi Rever, une fois de plus, de ne pas citer Claudine Vidal dans son livre.... Dommage ?

Pour suivre, la réaction de Filip Reyntjens[9]. En effet, certains sortent de leur « placard réputé négationniste » dans lequel d’« autres » les avaient (prématurément) enfermés, et reconnaissent que ce qu’ils jugeaient comme difficilement imaginable il y a peu, était devenu, sinon acceptable, du moins envisageable. Justement, à l’article de Claudine Vidal, Reyntjens a eu une réaction assez révélatrice d’un « virage de cuti » (pressenti déjà dans son livre : Le génocide des Tutsi au Rwanda - Que sais-je ?, livre qui, lui aussi, a fait un certain bruit à l’époque de sa parution[10]). En effet, entre autre et en gros, Reyntjens, vis-à-vis de Vidal, se positionne comme suit : « Voyant sa démarche (celle de Judi Rever), qui s’étale sur une vingtaine d’années, j’ai plutôt l’impression que la possibilité que le FPR ait commis un génocide est venue se préciser, pour enfin être confirmée. Des éléments contingents, et surtout l’accès à de nombreux documents confidentiels du TPIR, ont contribué à autoriser ce constat ». Alors, finalement : Vidal - Reyntjens, des point de vues qui fluent progressivement l’un vers l’autre ?..... Il n’y a pas si longtemps, précurseur en la matière, Reyntjens n’avait-il pas dit que Kagamé était « le plus grand criminel (de guerre), chef d’Etat en fonction » ? Il faut dire qu’il avait sans doute attendu que Clinton et Blair aient terminé leur mandat, pour décerner ce « grand prix de la barbarie » sans devoir recourir à la photo-finish. Il faut également rappeler que Reyntjens avait bien tenté de couper la « poire en deux » en disant : « au Rwanda, il n’y a pas des bons et des mauvais, ils sont tous mauvais ». Il n’a pas voulu modérer son expression en y ajoutant le codicille orwellien : « mais certains le sont plus que les autres » .... Dommage ?

Finalement, et ce qui semble fort intéressant à examiner et à « étudier » en détail, c’est l’article, ci-dessous référencé, de René Le Marchand[11], lui aussi membre du monde académique puisque « Emeritus Professor - University of Florida ». Il reprend un texte qu’il avait publié en 2013, pour le remettre au goût du jour et l’« up grader version 2018 ». Dans un premier temps il recopie ses propres analyses critiques et objectives des ouvrages disponibles à cette époque initiale de 2013. Cet article fort long (51 pages) ne peut être « disséqué » ici, malgré l’intérêt de son caractère complet et précis. Un soupçon de réserve toutefois sur certains aspects de la présentation de Lemarchand quand, par exemple, il expose les positions de « Survie »[12]. Il semble accueillir assez positivement la thèse de « Survie » sur la « participation française au Génocide » puisqu’il cite cette approche comme celle d’une ONG ...... or Survie n’est bien qu’une ASBL - Loi 1901 ! Mais est-ce suffisant pour avoir « une accréditation, un agrément gouvernemental » et prétendre à la « respectabilité » généralement admise des ONG « officielles » ?. Un autre aspect d’étonnement, c’est, par exemple, que la « thèse du double génocide » qui était encore il n’y a guère une cause d’excommunication, de mise au rang des négationnistes et des révisionnistes de tous poils, semble, dorénavant, pouvoir être abordée, pour Lemarchand, d’une manière rigoureuse et désintéressée, comme sujet d’études, sur base du livre de Judi Rever ..... Ce qui, finalement, est malgré tout interpellant et peut-être inquiétant est, par exemple, de savoir que « depuis son départ à la retraite, il (Lemarchand) a travaillé pour l'Agence des États-Unis pour le développement international (USAID). Il faut se souvenir, à ce propos, que François Mitterrand disait : « La France ne le sait pas, mais nous sommes en guerre avec l’Amérique » .... et il est tout aussi évident que si toutes les ASBL ne sont pas des ONG tous les membres de l’USAID ne sont pas agents de la CIA. N’empêche que les pages 226 et 227 du livre de Judi Rever font référence aux écrits de Lemarchand (dont question ci-dessus), mais sous la forme d’un extrait réducteur dans sa brièveté et « hors » contexte ........ Dommage ?

En continuant et en recherchant quelles auraient pu être les réactions d’un Jean-Pierre Chrétien[13] aux écrits de Judi Rever, je me suis rendu compte que je devais analyser plus en détail le cadre dans lequel semblait s’exprimer, d’une manière générale, Jean-Pierre Chrétien, à propos du Rwanda. Ce cadre je ne le connaissais pas précisément mais, une fois approché, il m’a fort interpellé. Dois-je avouer que cela n’a pas été, malgré tout, une surprise. En effet, j’ai appris que Jean-Pierre Chrétien exposait, il n’y a guère, l’histoire du Rwanda avec un certain Marcel Kabanda[14] Président d’Ibuka – France (ASBL ? = ONG ?). Or, Ibuka est affublé, par certains, du « sobriquet » de « syndicat des délateurs » pour le compte de la propagande du FPR, en Europe et dans le monde. Evidemment le fait que Jean-Pierre Chrétien est partie prenante d’une manière ou d’une autre avec le Comité de Vigilance face aux Usages Publics de l’Histoire (CVUH = ASBL ? = ONG ?) m’a fait sursauter quelque peu, d’autant plus que ma rupture avec le monde discret de l’Œuvre de la Propagation de la Foi (OPF= ONG ?= « Orwell 1984 »), est consommée depuis bientôt 65 ans .... Dommage ?

Et donc, comme vous l’aurez compris, un peu échaudé du côté de Jean-Pierre Chrétien et de ses acolytes, mais sans avoir la prétention d’être exhaustif, je me devais de rechercher du côté rwandais (les premiers intéressés ?) au moins un point de vue, dans le monde du silence académique sur l’épique épopée du livre de Judi Rever. Il était normal de chercher du côté de l’opposition ..... Et alors je trouve, par exemple, la réponse du Pr. Charles Kambanba[15] à une mise au point du Dr. Rudasingwa Théogène[16] (justement à propos du livre de Judi Rever). Mais eux aussi, à la manière de Claudine Vidal, n’hésitent pas à « poil de-cutter » (dans le sens contraire du poil) c’est-à-dire d’employer les tournures « ubwenge ». ... Mais tout cela est fort décevant et à suivre via l’URL ci-dessous référencée[17] (entre autres). On n’y apprend fondamentalement rien de bien neuf qu’on aurait pu attendre de ces anciens bras droits de Kagamé, entrés en « opposition », comme dans un ordre religieux ou un parti politique ........ Le recouvrement de toutes les fréquences du chœur de la cacophonie anti - Kagamé est tel qu’il en résulte un « bruit blanc », une variété aigue de souffle...du vent quoi ! Le silence n’est-il pas d’or ?.... Bien joué Kagamé ! ...... Dommage ?

A suivre ?

 

 

[1] n=(a+ib) soit « n » nombre complexe, encore indéterminé », dont « a » est la partie réelle et « ib » la partie imaginaire

[2] Université nationale du Rwanda (1972-1982), Maître de conférences à l'université de Lyon III (1984-2009), Expert assermenté dans les principaux procès au TPIR (2003)

[3] Voir

[4] Dans « Lugan B. : Rwanda un génocide en question - Paris 2014 », la référence (p 274) à « Lugan B. : Histoire du Rwanda de la préhistoire à nos jours. Paris 1997 », ajoute la note de page n°2 : "La partie contemporaine de ce livre à partir de 1973 est totalement obsolète"…….

[5] Helmut Strizek, historien allemand, témoin expert au TPIR à propos du procès Ferdinand Nahimana : « Lugan a eu le courage d’écrire qu’il s’est trompé, de lui (Nahimana) rendre visite à la prison à Arusha et de lui présenter ses excuses à propos de ses attaques antérieures »

[6] Jeremy R. Hammond. - Lara Santoro

[7] Claudine Vidal, sociologue française, directrice de recherche émérite au CNRS.

[9] Constitutionnaliste et politologue belge, professeur de droit et de sciences politiques à l'Université d'Anvers et à l'Université de Londres.

[10] Jules Crétois Jeune Afrique 11/10/2017 + Un collectif d’historiens, e Monde 25/09/2017

[13] 'École normale supérieure du Burundi – Unesco (1964 - 1968).Université Lille III (1969 – 1972). Directeur de recherche, en histoire de l'Afrique au CNRS (1973 – 2003).

[14] Historien, Monde Académique (?)

[15] Professor at St. John’s University in New York City ex-member du FPR

[16] Un des ex-bras droits de Kagamé 10 années.



5 réactions


  • Mandrin71 6 août 2018 17:49

    Intéressant que cette rapide revue de position de certains universitaires.

    Quelques remarques  tout aussi rapides.

    Passons sur JP Chrétien qui fait notoirement partie des lobbies français pro - Kigali, les "blancs
    - menteurs" , idiots - utiles bien connus. On notera que dont René Lemarchand a écrit que le problème avec J.-P. Chrétien est que l’« on ne sait jamais très bien où finit le plaidoyer et où commence l’analyse scientifique ; où se situe l’exhortation, la vindicte ou l’affirmation gratuite (...) et où s’amorce le discours de l’historien-politiste »
    .

    Pour rester sur René Lemarchand, dans son étude, mise à jour récemment à destination des étudiants de Sciences - Po :

    https://www.sciencespo.fr/mass-violence-war-massacre-resistance/fr/document/rwanda-state-research

    il est stupéfiant de ne pas le voir citer une seule fois le rôle dans la zone  des anglo - saxons et en particulier les USA.  On a l’impression de lire une histoire des  démocraties populaires dans l’après - guerre  .... mais sans jamais lire une seule ligne sur le rôle d ’URSS. Un exploit ...étonnant, pour le moins alors que des tas de faits, prouvés, inattaquables sont là. Etonnant car ce ne sont pas les témoins,  les études qui manquent ...

    Aussi surprenant est d’aller chercher comme source pour attaquer le rôle de la France des documents fournis par Survie dont on connaît l’honnêteté intellectuelle et l’absence de travers qui consiste à faire dire à des textes  ce qu’ils ne disent pas... et en plus l’indépendance de Survie  vis à vis de Kigali !

    Tout aussi étonnant est de le voir s’en prendre plusieurs fois à P. Péan, sans jamais citer son ouvrage « Carnages », et ironiser   à propos  des liens avec les USA que prête Péan à  Dallaire... ce qui fera sourire certains connaisseurs.

    Pour ce qui est du texte récent de Claudine Vidal, qui a laissé de nombreux lecteurs perplexes, tout aussi perplexes que vous, peut-être peut-on se rapporter à cette analyse sans concession de Michel Robardey :

    https://blogs.mediapart.fr/michel-robardey/blog/120618/rwanda-et-genocides-l-embarras-des-chercheurs-0

    et se demander si certains chercheurs ne sont pas prisonniers d’écrits antérieurs,  définitifs  dans leur ton (et peut être imprudents ?) comme celui -ci :

    "Doit-on pour autant présenter comme équivalents le génocide des Rwandais tutsis et les crimes commis par le FPR ? Absolument pas. Pour cela il faudrait oublier la différence entre deux types d’ordres : « Exterminez les tous » ou « Massacrez une partie d’entre eux ».

    https://www.marianne.net/monde/rwanda-les-idiots-utiles-de-kagame

    Tout compte fait, l’article de Michel Robardey ne résume-t-il pas certaines ambiguïtés  et lacunes de la recherche ... dont on attend toujours qu’elle analyse, sereinement ,  pourquoi et comment ce dossier rwandais provoque une telle fureur, tout  particulierement en France,  et propage de telles contre-vérités depuis si longtemps.

    La vérité avancerait beaucoup en analysant le particularisme français dans ce dossier  ... mais il y a, sans nul doute, des coups à prendre et des chapelles à démolir.


    • JBL1960 JBL1960 6 août 2018 18:44
      @Mandrin71 = Merci pour ce brillant commentaire bien plus intéressant, à mon goût, que l’article lui-même. Ainsi que le lien (et comme souvent) vers l’article de Michel Robardey.

      Je n’ai pu m’empêcher en le lisant, de penser au Contre-rapport de la Commission Vérité & Réconciliation « Meurtre Par Décret » car j’ai eu la chance d’en réaliser la version PDF, en français, par la traduction partielle mais substantielle de Résistance 71. Car précisément, les auteurs, ont tenu à rappeler la définition de « génocide » à la page 13 & 14 : le génocide veut dire l’intention de détruire en totalité ou en partie, tout groupe national, ethnique, racial ou religieux..." adoptée dans la mouture finale de la Convention sur le Crime de Génocide de l’ONU en 1948.

      Notamment parce que la question de savoir si l’empire colonial d’Amérique du Nord est-il fondé sur un génocide ou un holocauste ?… Alors pour les Amérindiens génocide ou holocauste ?
      Une fois de plus l’Allemagne fait face à son passé alors que les États-Unis sont incapables de se regarder dans le miroir de l’histoire est toujours ouverte... ICI

      100 millions (à la louche, hein ? On s’en fout c’est des indigènes...) d’Amérindiens génocidés, en continu, depuis 1492 vous pensez si on s’en fout  !

      Demandez au Général D. Trumpette, y travaille avec Pocahontas, alors...

      Je ne suis rien, ni personne, je n’ai pas l’érudition de tous ses gens, et ne prétends à rien.
      Je consacre juste le temps qui me reste à vivre, portée par les ombres natives, génocidés au N.O.M. d’un dieu dont on veut nous faire croire qu’il n’est qu’amour pour une certaine catégorie de gens sur Terre qui se trouvent être des Festoyeurs de Génocide...

      Et en ce 6 août c’est plutôt détonant, non ?
      JBL



    • Bertrand Loubard 6 août 2018 22:17

      @Mandrin71
      Merci pour vos commentaires. Je crois qu’effectivement mon style devrait être plus aéré. Je constate néanmoins qu’il y a des « convergences » (parmi tous « nos » lecteurs) dans les attitudes adoptées par ceux qui estiment pouvoir jouir encore de la liberté de penser, de douter, de poser des questions, de remettre en cause (sans défendre une théorie du grand complot....), comme le fait Judi Rever. Les « silences » à propos du Génocide des Tutsis du Rwanda que ce soit des mondes médiatiques, diplomatiques, académiques seraient-ils révélateurs de l’impossibilité de dire toutes les vérités sans dévoiler une horreur, indicible en elle-même, sauf à devoir en tirer des conclusions effroyables sur le plan des responsabilités personnelles de certains hommes et certaines femmes politiques bien connues ?
      Par exemple, ne peut-on se poser la question de savoir pourquoi aucun des Hutus génocidaires, condamné au TPIR à Arusha, n’a–t-il été ne fut-ce qu’ « inculpé » de l’assassinat d’Habyarimana....puisque tout le monde s’entend pour dire qu’il s’agit de l’élément déclencheur du Génocide des Tutsis du Rwanda .... Que les génocidaires soient condamnés de la planification jusqu’à l’exécution !.... Mais pas condamnés pour l’exécution tout en étant exonérés de la planification .....
      Bien à vous.


  • Mandrin71 7 août 2018 10:28

    @ Bertrand Loubard & JBL 1960


    B. loubard : je n’ai aucune critique à faire sur votre style, je tiens à le préciser.
    JBL 1960 et B. loubard : toutes mes excuses, j’ai posté trop vite ce commentaire et ai laissé passer des coquilles.

    Ceci dit, votre article est le bienvenu pour montrer que la recherche peut ne pas être exempte de critiques et que ce qu’écrivent nos « académiques » ... n’est pas toujours parole d’évangile.

    Par exemple, comment expliquer les lacunes béantes du texte, pourtant fleuve, de René Lemarchand qui n’a pas jugé bon dans son « génocide rwandais pour les nuls » version 2018 d’analyser le rôle des anglo - saxons dans la zone de la fin des années 80 à nos jours et qui va, pourtant chercher des éléments de preuves contre la France ... chez Survie !

    Il eut été peut être plus pertinent qu’il réservât ses sarcasmes à Survie et à toute la clique des blancs - menteurs qui monopolisent les médias français depuis le début des années 90, plutôt qu’à Pierre Péan.

    Et je persiste et signe : qui s’attaquera chez les chercheurs à une analyse fouillée et sans complaisance ni compromission de « l’exception française » qui fait que les mensonges énormissimes des blancs - menteurs et autres « compagnons de route français de Kagame » ont un tel écho (positif) dans les médias et dans l’opinion publique (particulièrement à gauche) ? 

    Qui nous expliquera pourquoi, en France, des ONG comme la Licra, la LDH, la FIDH, SOS Racisme, etc., (liste non exhaustive), sont depuis des années des relais serviles d’une dictature criminelle et terroriste basée à Kigali et contribuent à brouiller totalement les cartes avec le relais de médias français incompétents, serviles, voire stipendiés pour certains...

    Il y aurait là une oeuvre infiniment plus pertinente et utile que de chercher des poux dans la tête à des Judi Rever et autres Pierre Péan... 

    L’avenir montrera que ces journalistes - enquêteurs ont peut-être plus participé à l’établissement de la vérité dans ces horreurs que la plupart des chercheurs...

    • Bertrand Loubard 7 août 2018 15:28

      @Mandrin71
      Merci pour vos commentaires. Les questions soulevées par le Génocide des Tutsi du Rwanda sont tellement complexes et impliquent tant de groupements d’intérêt et de groupes de pression que la spirale du silence risque de se développer si certains ne tentent pas d’exprimer ( simplement) leurs sentiments (ou même, à la rigueur, leurs ressentiments). Heureusement il y a aussi beaucoup de personnes (comme mes aimables lecteurs dont vous êtes) isolées et bien intentionnées qui sont honnêtement désireuses de connaître une vérité qui ne soit pas celle d’une « secte ».
      Je crois aussi qu’il faut bien comprendre que parmi les thuriféraires de Kagamé une véritable séduction joue vis-à-vis du personnage et cela très souvent par le vecteur de la « conversion ». Car la conversion implique la conviction et le partage de celle-ci avec ses proches. Or dans un couple en épousant le conjoint, séduit par ses convictions, on épouse toujours aussi ses causes, comme tous les membres des couples mixtes vous le diront. C’est cet attrait incroyable que peut avoir (et/ou qu’a pu avoir) un Kagamé sur tant de personnes (Blair, Clinton, Vidal, Braeckman, etc.), qui, selon moi, en a fait un « visionnaire », indifférent au jugement de l’opinion publique, elle-même prise dans la spirale du silence. Bien à vous.


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