lundi 28 janvier 2019 - par Jean Dugenêt

Sans le Frexit, ni le RIC ni l’AC n’apporteront la démocratie

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Soyons clair. Tout est dit dans le titre. Répétons-le en explicitant les acronymes : Sans la sortie de l’Union Européenne, de l’Euro et de l’OTAN, ni le Référendum d’Initiative Citoyenne, ni l’Assemblée Constituante n’apporteront la démocratie. Alors tout ceux qui font des grands discours que ce soit sur le RIC ou sur l’Assemblée Constituante cherchent à duper, à berner les militants s’ils ne proposent pas le Frexit. Car, c’est acquis, maintenant tout le monde est conscient que nous ne sommes pas dans un système démocratique et il est normal de chercher des remèdes. Il coule de source que le RIC ou l’Assemblée Constituante soient alors évoqués comme de possibles solutions. Il faut considérer comme un premier aboutissement des discussions au sein des gilets jaunes que le RIC arrive comme une proposition même s’il est nécessaire, de notre point de vue, qu’ils aillent plus loin dans la réflexion. Car, les gilets jaunes ayant des options très diverses, puisqu’ils veulent représenter tout le peuple, cherchent une proposition qui fasse l’unanimité. Mais, quand cette même proposition vient de la part des politiciens professionnels, il y a lieu de se méfier. Même Ségolène Royal dont on connait les discours habituels, notamment à propos de la répression contre les lycéens, s’est prononcée pour le RIC. C’est dire, qu’à l’évidence, il y a anguille sous roche. Rappelons qu’elle a dit ouvertement qu’il ne fallait surtout pas faire la même erreur que David Cameron en demandant aux français s’ils veulent ou non le Frexit. De son point de vue la seule question autorisée serait : de quelle autre Europe voulez-vous ?

Un RIC sans Frexit aurait un champ d’application extrêmement réduit. Il serait impossible de proposer un référendum qui aille à l’encontre des traités européens ni même de la politique définie à Bruxelles.

Et, qu’en est-il de ceux qui, comme Jean-Luc Mélenchon, proposent une Assemblée Constituante sans sortir de l’Union Européenne ? Il y a actuellement 28 états dans l’Union Européenne avec 28 constitutions différentes mais ils sont tous logés à la même enseigne. Toute leur politique est décidée à Bruxelles. C’est Viviane Reding, vice-présidente de la Commission Européenne qui l’a dit en ces termes : « il n’y a plus de politiques intérieures nationales. Il n’y a plus que des politiques européennes qui sont partagées dans une souveraineté commune. »

Dans ces conditions, tous les discours de Jean-Luc Mélenchon sur sa 6ème république qui sera super-démocratique avec de la proportionnelle et tout le tsointsoin ne sont que de l’enfumage pour occuper l’esprit des militants de la France Insoumise. Remarquons d’ailleurs, même si c’est d’une importance moindre, qu’il y a une certaine disconvenance à proposer une Assemblée Constituante tout en annonçant à l’avance ce qui devra en sortir. Nous ne savons d’ailleurs pas comment, par qui et dans quelles conditions cette Assemblée Constituante sera convoquée et nous nous demandons si tout cela est vraiment démocratique.

La priorité absolue doit être la lutte pour le Frexit.

Dans la situation révolutionnaire, sans précédent depuis 1968, que nous connaissons, le mouvement des gilets jaunes joue un rôle particulièrement important. Le mouvement ouvrier traditionnel avec ses organisations syndicales aussi. Nous savons qu’il est traversé par des contradictions entre l’orientation des directions collaboratrices et les aspirations des militants. Dans les circonstances présentes, l’aspiration des militants peut l’emporter. Nous voyons des gilets rouges et des gilets oranges se joindre aux gilets jaunes dans des manifestations. Ce fut le cas notamment à Cugnaux, près de Toulouse, le 17 janvier 2019, pour accueillir comme il convenait Macron qui était en visite. Nous voyons aussi les drapeaux rouges apparaître dans les manifestations des gilets jaunes. Tous les exploités aspirent à ce « tous ensemble ». L’occasion se présente le 5 février alors que des syndicats appellent à la grève pour que des actions communes soient lancées. La perspective d’une grève générale pour chasser Macron est à l’ordre du jour.

Nous voyons comment la réaction s’organise. A nouveau tous les médias aux mains des milliardaires qui avaient fait élire Macron sont mobilisés. Des heures et des heures d’antenne sont consacrées au grand blablabla de Macron ainsi d’ailleurs qu’à ce non-événement, en lui-même insignifiant, de la soi-disant « liste gilets jaunes pour les européennes ». Il aura suffi aux nantis de trouver une dizaine de noms pour lancer sur cette affaire un énorme déploiement médiatique dont tout le monde a compris la portée et l’objectif. L’autre volet de cette politique est encore et toujours la répression.

Il faudra d’ailleurs réfléchir à une réforme de tout le système médiatique pour interdire qu’il soit au service des grands capitalistes. C’est aussi une nécessité pour la conquête de la démocratie.

Dans le contexte actuel, le mouvement des gilets jaunes tend à élaborer une stratégie en tenant de multiples réunions à différents niveaux parfois en réponse aux incitations du blablabla à Macron. Pour notre part, nous proposons un boycott total de l’entreprise Macron mais nous encourageons les gilets jaunes à organiser la réflexion au sein de leur mouvement et, dans ce cadre, à se prononcer pour le Frexit.

 

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