Schwarzbraun ist die Haselnuss
L'Allemagne va bien. Est-ce que les médias changeront finalement de refrain, qui, à l'aune de l'actualité résonne comme une mauvaise plaisanterie ?
Il y a comme un air de « Weimar » qui flotte sur la Germanie et personne n’a rien vu venir. Ce ne sont pas quatre années de guerre qui ont dévasté le pays, mais vingt ans de néolibéralisme. Mais, chut, l’Allemagne va bien, disent les médias. Les comptes publics sont excédentaires et le chômage est à 4%, un plancher historique.
Raison pour laquelle « Alternative für Deutschland » ou AFD, un parti politique fondé en 2013 par un groupuscule de « Wutbürger », fête son entrée au Bundestag avec 12,6% des votes (+7,9%), tandis que l’Union d’Angela Merkel perd 8,6% de l’électorat. Mais peu importe. De toute façon elle ne s’intéresse pas à la politique, elle veut rester chancelière. Qu’à cela ne tienne, elle formera une nouvelle grande coalition ou « Groko » avec les « Verts », qui le lui ont bien rendu jusqu’à maintenant en retournant leur veste à tant d’occasions qu’ils ne savent plus de quel côté la porter et l’ultralibérale FDP « Freie Demokratische Partei », une sorte de LREM allemande.
Dans l’opposition il y aura donc le SPD (-5,2%) qui ne trouve rien à redire, car Martin Schulz compte bien rester président comme si de rien n’était et « die Linke » qui stagne à 9%, une vraie déception.
Et bien sûr l’AFD, dont le vice-président Alexander Gauland, ancien membre du parti CDU et ancien secrétaire d’état du Land de Hesse, fait part de l’état d’esprit de son parti avec ces mots qui n’annoncent rien de bien : « Les français sont fiers de leur empereur, les anglais célèbrent Lord Nelson et Winston Churchill, donc nous, les Allemands, avons bien le droit d’être fiers des exploits de nos soldats qui ont combattu dans deux guerres mondiales pour l’honneur de la patrie » ou Jens Maier, ancien membre du SPD, juge au tribunal de Dresde, membre de l’AFD Sachsen, qui trouve que l’Allemagne devrait en finir avec son « culte de culpabilité » et met en garde la société contre « le mélange des races qui vise à éliminer l’identité des nations ».
L’histoire ne se répète pas, mais comment ne pas voir les parallèles avec les causes de l’avènement du nazisme et la simultanéité des événements en cette année 2017, causes qui sont éminemment économiques et non sociétaux, comme le prétendent les médias.
L’année a commencé avec l’investiture d’un président américain fascistoïde, élu sur les débris de deux mandatures ratées d’un président dans lequel le peuple américain avait mis tous ses espoirs. A peine sorti de la Maison Blanche, il court déjà les parterres de la finance pour monnayer son statut d’ex président.
Pour un discours à l’intention des clients de la « Northern Trust Corporation » à New York il a encaissé 400'000 USD. La semaine passée il a révélé les petits secrets de la Maison Blanche au Carlyle Group, pour 400'000 USD, apparemment c’est le tarif. Pour la petite histoire, sous la présidence Obama, l’agence gouvernementale EPA (Environmental Protection Agency) avait dument assoupli certaines régulations pour permettre à Carlyle d’acquérir deux raffineries de pétrole. (WSJ) Une main lave l’autre.
En Angleterre, quarante ans de néolibéralisme ont mis le pays à terre, avec une premier ministre obligée de gouverner avec l’extrême droite pour se maintenir au pouvoir.
En France, sur les débris des partis politiques en décomposition, le capital s’essaye à la conquête de l’état social.