Silence des SI Vaccins Covidés ou Silence des Agneaux ?
Silence des SI Vaccins Covidés ou Silence des Agneaux ? Fichier de données personnelles « pseudonymisées », « éligibilité » obligatoire…en attendant l’abattoir ?
« - Lorsque vous êtes partie dans le noir, entendiez-vous les agneaux, là où il y avait de la lumière ?
- Pas longtemps. Il n'y en avait que douze.
- Cela vous arrive encore de vous réveiller, hein ? De vous réveiller dans le noir et d’entendre les agneaux bêler ?
- Parfois.
- Pensez-vous que si vous attrapiez Buffalo Bill, vous et pas les autres, et si Catherine s'en tirait saine et sauve, les agneaux cesseraient de pleurer, pensez-vous qu'eux aussi seraient sauvés et que vous ne vous réveilleriez plus dans le noir en entendant les agneaux bêler ? Clarice ?
- Oui. Je ne sais pas. Peut-être.
- Merci, Clarice." Le Dr Lecter semblait étrangement apaisé. »
Thomas Harris, Le Silence des Agneaux[i], The Silence of the Lambs, New York, USA : St Martin Press, 1988
« Tu te nourris sur le cadavre du vieux monde »
Papageno à Max, Mad Max 2, The Road Warrior, George Miller, 1981
Avec le « SI Vaccin Covid » : l'exécutif crée un fichier de données personnelles relatives à la vaccination
Hé bien, nous y voilà ! Après la tentative mise entre parenthèses d’institution d’un « régime pérenne de gestion des urgences sanitaires[i] », voici Noël et le Jour de l'An, cette période tellement propice aux coups bas et coups tordus qui vient de voir l’apparition et la diffusion d’un nouveau concept dans la Novlangue politique : l’éligibilité. Etes-vous, serez-vous éligible(s) ?
I-Aveuglante clarté
Et pour le cas où vous ne seriez pas « éligible » à la vaccination (volontairement ou non), comme le prévoient ces nécromanciens de tout acabit qui oeuvrent à un programme de santé que toute une partie de la population considère avec hésitation et inquiétude, quel sera votre statut de citoyen de seconde zone[ii] condamné à capituler et à vous soumettre à la piqûre sociale et vaccinale pour simplement prétendre continuer à accéder (en toute "liberté", cela va sans dire, un peu sérieusement réduite à une peau de chagrin, malgré tout, avant que d'être totalement autoritairement supprimée) aux conditions de nécessité vitales (travail, transport, alimentation, moyens de paiement, déplacements, loisirs, culture, enseignement, éducation…soins médicaux) ?
« Je veux être clair : je ne rendrai pas la vaccination obligatoire », avait déclaré Emmanuel Macron le 24 novembre 2020 lors d'une allocution télévisée annonçant un calendrier de fin du deuxième confinement. Le président était très attendu sur cette question alors qu'un sondage montrait que la moitié des Français seulement étaient prêts à se faire vacciner contre le Covid-19.
« Je ne crois pas à la vaccination obligatoire pour ce vaccin. (Ah, bon ?) Parce que d'abord il faut être toujours très honnête et très transparent : on ne sait pas tout sur ce vaccin comme on ne sait pas tout sur ce virus », avait de nouveau déclaré le président lors d'une longue interview à Brut[iii] le 4 décembre suivant.
On ne saurait pas tout ? Bien sûr que si ! La composition du vaccin contre le Covid-19 de Pfizer/BioNTech est parfaitement connue, transparente, accessible comme ici , par exemple, sur le site de la Food and Drug Administration (FDA) américaine. encore que…comme le relève très sérieusement le quotidien Ouest-France[iv] – « un peu de sel, des matières grasses et du sucre » (non, vous ne rêvez pas) -, tout est horriblement compliqué : les noms des ingrédients sont abscons pour le commun des mortels. Si l’on se penche sur leur « traduction » en langage courant, comme l’a fait Futura Sciences pour voir ce que contient la petite fiole de vaccin anti-Covid dont chacun attend avec impatience l’injection salvatrice, tout devient-il beaucoup plus clair ? Chacun appréciera car ce qui compte, désormais, est bien l’urgence.
En effet, pour qui demeure attentif à la parole officielle, il se trouve que l'idée de restreindre certaines libertés pour les personnes non vaccinées a été évoquée plusieurs fois dans le débat public depuis la dernière prise de position présidentielle. Ainsi, le député UDI (centre) Valérie Six a-t-il plaidé à la tribune de l'Assemblée le 16 décembre pour la mise en place d'un « passeport vert » immunitaire[v] dans des propos qu’il convient de lire là encore très attentivement :
« Un certain nombre de nos concitoyens expriment une forme de défiance envers les nouveaux vaccins développés [...] Ces inquiétudes sont légitimes, il faut donc les entendre [...] Pour autant, il convient de susciter cette confiance, d'inciter les Français sans l'assortir d'une obligation à se faire vacciner », a déclaré le député avant d'ajouter : « Nous pourrions aussi prendre exemple sur Israël qui octroie à chaque personne vaccinée un "passeport vert" leur permettant de se rendre dans des lieux de culture, au restaurant, en définitive de retrouver une vie normale. Notre groupe considère qu'une telle mesure serait de nature à inciter les Français à se faire vacciner et à faire prendre conscience que la vaccination permet de se protéger soi-même, mais également autrui ». Mais voilà que le 22 décembre, sur Cnews, histoire de susciter l’adhésion des foules, le ministre de la Fonction publique Amélie de Montchalin explique encore que le texte n'est « pas là du tout pour créer des pouvoirs exceptionnels pour le gouvernement » (qu’alliez-vous imaginer, là ?), mais bien « pour renforcer notre gestion de crise ».
« Il y aura bien sûr un débat, tout ce qui devra être clarifié le sera », ajoutait-elle.
II-Trêve de plaisanterie : on jette le masque !
Mais nécessité et calendrier font loi. Oubliées les « clarifications », à la trappe les débats, balayées les « inquiétudes légitimes », autant de fariboles auxquelles le gouvernement n’a jamais cru un instant, désormais beaucoup plus préoccupé par le souci de passer une bonne fois pour toutes en recourant à la manière forte, croyant profiter de l’extinction des feux et de la baisse de vigilance générale d’une population définitivement considérée comme une foule d’abrutis, d’agneaux bêlants destinés à l’abattoir de la vaccination coercitive.
La veille de l'arrivée en France des premières doses du vaccin américano-allemand Pfizer-BioNTech contre le Covid-19, le gouvernement français a en effet publié au Journal Officiel[vi] un décret autorisant le traitement de données à caractère personnel relatif aux vaccinations contre le virus.
Ce décret détaille les termes de la création d'un fichier de données pour « les personnes éligibles à la vaccination contre le Covid-19, ainsi que les professionnels du secteur sanitaire intervenant dans la vaccination ».
Baptisé « SI Vaccin Covid », ce traitement a donc pour but « la mise en œuvre, le suivi et le pilotage des campagnes vaccinales » contre le Covid-19 (notez le pluriel) avec un programme où seront notamment renseignés les informations personnelles des personnes vaccinées ainsi que des éléments sur l'injection (date, lieu, modèle du vaccin, nom du soignant, etc).
Est-ce à dire que nous nous orientons vers une suite de campagnes vaccinales en suivant le doux mouvement des vagues successives désormais destinées à servir d’horizon sanitaire, entre périodes alternant « piquouses », mascarades et muselières, confinement-déconfinement ?
Quid des effets desdites injections ? D’autres souches apparaissent, mutations en cours[vii], annoncées alors que connues depuis un bon moment, déjà.
En un magistral coup de filet, ledit décret prévoit que les soignants réalisant la vaccination, les médecins traitants et la Caisse nationale d'assurance maladie (CNAM) auront accès à certaines des informations contenues dans « SI Vaccin Covid ».
Lesquelles ? Question déplacée ; vous réfléchissez trop, décidément.
Dans le même esprit, d'autres « professionnels de santé » (des industriels de la santé, peut-être ?) auront toute licence pour consulter, traiter et utiliser (gratuitement, avant de les revendre, par altruisme, cela va sans dire) ces informations après « pseudonymisation », c'est-à-dire la « suppression des noms, prénoms, adresses, numéros de sécurité sociale, numéros de téléphone et adresses mail », pour permettre d'assurer le « suivi de la couverture vaccinale » et « mesurer l'efficacité de la vaccination », comme si un numéro de code n’était pas en mesure de renvoyer à la nomenclature complète susceptible d’identifier en tous points le Patient Mystère « éligible » à ladite vaccination.
Toute personne pourra naturellement faire valoir son droit à l'effacement de ses données personnelles…à condition que l’exercice de ce droit réponde à l'un des cas de figure listés par le règlement européen de protection des données, véritable jungle administrative dans laquelle, vous l’aurez compris, chacun a bien évidemment l’habitude de se mouvoir avec aisance.
III- De l’Hôtel California au Silence des Agneaux, avant l’abattoir
Se rappelle-t-on qu’au mois de mai 2020, un fichier semblable pour le dépistage avait déjà été créé avec l’outil numérique Si-Dep[viii], lequel renseigne depuis plus de sept mois les informations des personnes testées, ainsi que le résultat (positif ou négatif) de leur prélèvement ? Cela permet, notamment, d'assurer la prise en charge des individus infectés par le SARS-CoV-2. En toute "pseudonymisation", là encore.
Le gouvernement entend aussi faciliter (ah les braves gens !) « la mise en œuvre et le pilotage des campagnes vaccinales » contre le virus, notamment en recueillant des données permettant de mesurer l'efficacité et la sécurité du vaccin, mais aussi à travers un suivi statistique global amené à appuyer la réalisation d'études et de recherches.
Mais comme le soulignait l’article précité de Futura Sciences, « vu la liste des ingrédients, il apparaît que les effets secondaires sont surtout le fait du principe actif, ajoutant (ce dont vous vous souvenez peut-être), que deux personnes ont fait une grave réaction allergique à l’injection du vaccin de Pfizer au Royaume-Uni sans que l’on en connaisse la cause exacte.
Dans la foulée, l’Agence britannique de régulation du médicament ainsi que le Canada ont publié une mise en garde déconseillant aux personnes ayant des antécédents de crises allergiques aiguës de se faire vacciner, ce qui tendrait à montrer (mais je puis me tromper), que « la liste détaillée et publique des ingrédients ne suffira pas à éviter les problèmes qui ne manqueront pas de se poser lors des vaccinations de masse. »
Mais qu'en est-il exactement de la seule question qui importe et à laquelle il n'est pas répondu : l'efficacité de ces traitements- vaccins miraculeusement apparus en quelques mois alors que d'autres affections pérennes, récurrentes, n'ont toujours pas été éradiquées ?
Mais peu importe puisqu’un nouveau supermarché mondial de la santé est en train de naître et que rien ne doit empêcher la caravane des vaccins de foncer à tombeau ouvert et de déployer ses filets à grands coups d’avertisseurs en rassemblant et parquant les brebis et agneaux tremblants déjà confinés avec leurs petites muselières.
L’efficacité du pistage étant la priorité, le croisement de données recueillies pourrait également permettre d'optimiser le suivi de l'approvisionnement des lieux de vaccinations en vaccins et consommables. En outre, le fichier pourrait aider à orienter les personnes vaccinées « vers un parcours de soins adaptés […] en cas d'apparition d'un risque nouveau ».
Précisément, qu’en est-il de ce « risque nouveau » ? Là réside l’astuce : il faut payer sinon être bien sage pour voir la petite fiole miracle, sachant que le fait de la voir c’est déjà l’essayer et que l’essayer, c’est l’adopter, n’est-ce pas ?
Mais que faut-il pour que l’on cesse de prendre les gens pour des demeurés et des imbéciles ?
Rien. Le Silence des Agneaux serait-il devenu réalité ?
A chacun de voir et de décider, effectivement, sachant que la suite sera probablement terrifiante[ix] et que toutes ces mesures gouvernementales de contrôle sanitaire dans lesquelles le souci principal qui devrait être celui de protéger et de soigner est tout simplement en train de prendre la forme d’un monstrueux Hôtel California[x] dirigé par nos « Aigles/Eagles politiques », évoquant l’image d’un sinistre bastringue policier et médical rempli de seringues, de médecins inquiétants et de biologistes fous dans lequel, comme chacun sait : « You can check out any time you like/ But you can never leave » (« Tu peux quitter l'hôtel quand tu veux/ Mais tu ne pourras jamais partir »)…avant de consentir en silence à l’abattoir.
« Vaut-il mieux une fin terrifiante qu’une terreur sans fin ? » s’interrogeait S. Ferenczi[xi].
Ni l’une, ni l’autre. La chasse aux nécromanciens - à ceux qui pratiquent sous forme « d’art divinatoire » l’interrogation des morts grâce à la magie afin de communiquer avec un avenir plutôt sombre et inquiétant -, est commencée.
Notes et sources :
[i] Projet de loi nº 3714 instituant un régime pérenne de gestion des urgences sanitaires, https://www.assemblee-nationale.fr/dyn/15/textes/l15b3714_projet-loi#
[ii] https://francais.rt.com/france/82043-non-vaccines-futurs-citoyens-seconde-zone-nouveau-projet-loi-polemique-covid-19
[iv] Hervé Hillard, Ouest-France, 16/12/2020, https://www.ouest-france.fr/sante/vaccin/un-peu-de-sel-des-matieres-grasses-du-sucre-ce-que-contient-le-vaccin-anti-covid-de-pfizer-7087246
[v] Valérie Six propose la mise en place d'un "passeport vert" pour les personnes vaccinées, qui leur permettrait de se rendre au restaurant ou dans des lieux de culture. Cette mesure, mise en place en Israël, inciterait à la vaccination, fait-elle valoir.#DirectAN#COVID19pic.twitter.com/rHBQvM8Qm9— LCP (@LCP) December 16, 2020 https://twitter.com/LCP/status/1339251733315399682
[vi] Décret n° 2020-1690 du 25 décembre 2020 autorisant la création d'un traitement de données à caractère personnel relatif aux vaccinations contre la covid-19 NOR : SSAP2033349D
ELI : https://www.legifrance.gouv.fr/eli/decret/2020/12/25/SSAP2033349D/jo/texte
Alias : https://www.legifrance.gouv.fr/eli/decret/2020/12/25/2020-1690/jo/texte
JORF n°0312 du 26 décembre 2020
Texte n° 82
[vii] Emma Hollen, Covid-19 : que sait-on de la nouvelle souche plus infectieuse du coronavirus ? Futura Santé, 21-22 décembre 2020
[viii] « Contact Covid » et « SI-DEP » : des outils numériques au service du dépistage, 22 octobre 2020
[ix] François Lemaire, Les 60 ans du procès des médecins de Nuremberg. Pourquoi le Code n’a-t-il pas été appliqué avant plusieurs décennies ? The 60th anniversary of the Nuremberg doctor’s trial : why a so long waiting to implement the Code ? Med Sci (Paris) Volume 23, Number 11, Novembre 2007 https://www.medecinesciences.org/en/articles/medsci/full_html/2007/12/medsci20072311p1063/medsci20072311p1063.html