mercredi 21 mars 2018 - par
« Sortir du nucléaire civil » ou … sortir de l’UE et de la « défense euro-atlantique » ?
Quoi qu’on pense sur le fond de la question du nucléaire civil en France (et le PRCF a pris position sur ce sujet dans le programme adopté à l’unanimité par la conférence nationale de 2011), est-il bien raisonnable pour nos camarades de la France Insoumise de centrer leur activité actuelle sur cette thématique alors que…
- La destruction et la privatisation d’EDF battent leur plein au nom de la « construction européenne », et que la mise en place hautement discutable des compteurs « Linky » est inséparable de la casse du service public de l’électricité ? En particulier, est-il indispensable de faire chorus avec Europe-Ecologie les Verts, qui a toujours combattu EDF en tant que tel sous l’égide d’un Cohn-Bendit ?
- Macron est en train d’araser tout le socle social issu de 68, de 45 et de 36 en attaquant « tous ensemble et en même temps » le Code du travail, les statuts, l’hôpital public, la SNCF, le lycée, le bac national, l’enseignement professionnel public, les qualifs et les diplômes nationaux qui fondent les conventions collectives salariales, l’indemnisation du chômage, et qu’une grande manif se prépare le 22 mars à laquelle tous les militants progressistes – politiques ou syndicalistes – se doivent d’accorder une priorité absolue ?
- Faire la cour à EELV, qui a sombré avec Hollande, après avoir littéralement aboyé pour l’intervention militaire et/ou pour les ingérences occidentales en Libye, en Syrie, en Ukraine, non sans avoir agoni d’injures le Venezuela bolivarien et Cuba. Flirter avec EELV est peut-être bon pour construire on ne sait quelle liste européenne (la faire gagner, c’est autre chose), mais cela ne peut qu’indisposer les dizaines de millions d’ouvriers et d’employés qui en ont plus qu’assez de la casse de la France et de la « construction » européenne que portent aux nues les EURO-FEDERALISTES prétendument « verts » ;
- EELV est notoirement partisan d’une Europe des régions « dépassant » le cadre national et qui ressemble furieusement à l’euro-régionalisation de la France que Macron veut graver dans la constitution avec son « pacte girondin » et son inscription de la Corse dans la constitution.
- seule une France franchement insoumise à l’UE, s’engageant fermement dans la construction d’une République sociale, souveraine et fraternelle, pourrait fédérer la MAJORITE de notre peuple, offrir une véritable alternative à Macron et aux Le Pen, et mettre enfin « le monde du travail au centre de la vie nationale », comme y appelait le CNR.
- Certes, l’attitude ultra-européiste, des directions syndicales confédérales et du PCF-PGE n’aide pas à orienter l’ « insoumission » vers le Frexit progressiste et révolutionnaire. Raison de plus pour tous les militants franchement communistes, mais aussi pour les insoumis qui veulent vraiment stopper Macron, pour appeler ensemble – comme l’avait pourtant fait JLM au congrès de Clermont-Ferrand, à « briser les chaînes de l’Union européenne ».
Or, comme son nom l’indique, « Europe-Ecologie-les Verts » n’est rien d’autre, comme la Confédération européenne des syndicats ou comme le Parti de la gauche européenne, que conteste à juste titre le Parti de gauche, que l’une de ces chaînes !