Soutenir la voiture électrique plutôt que le numérique une aberration !
Avec le Covid-19, on a découvert que le travail à distance par le numérique était une réponse à la poursuite de certaines activités économiques en période de crise grave. Mais le plus fort de la crise sanitaire passée, c’est la voiture électrique qui est « chouchoutée », ce qui est une aberration !
Nouvelle révolution Numérique réalité, perspectives
Tirer les leçons de la crise du coronavirus sur le plan économique par rapport au rôle joué par le numérique pour construire l’avenir et ne pas rater le coche, notamment à l’aube de l’informatique quantique devrait être la priorité parmi les urgences pour lesquelles on ne devrait pas faire l’impasse et qui devrait permettre d’animer les débats électoraux. Mais c’est loin d’être le cas et nos candidats aux élections ne semblent guère préoccupés par ces problèmes…
Si des avantages incontestables sont une évidence, notamment, par rapport à la réduction des mobilités domicile-travail grâce à la possibilité du travail à distance qui devrait perdurer et se développer, il faut aussi avoir à l’esprit les inconvénients et les contraintes qu’elle suscite, tant sur le plan économique et sociétal, voire culturel, ainsi que sur le plan environnemental et énergétique. Avec les perspectives de voitures sans chauffeur, les taxis drones et demain les trains, avions ou les entreprises 4.0 sans intervention humaine ne peuvent que soulever des interrogations et des craintes. Par ailleurs, les terres rares (qui ne le sont pas toutes) dont sont issus les métaux rares indispensables aux intelligences artificielles ne sont pas inépuisables. Sans ces métaux rares pas d’éolien performant, de photovoltaïque, sans compter l’usage quotidien des ordinateurs, smarphone, télévision, appareils ménagers etc. Le lytterbium qui sera au coeur des futures mémoires des ordinateurs quantiques qui sont actuellement en cours de développement n’y échappera pas non plus. A lire également ( https://www.techniques-ingenieur.fr/actualite/articles/lytterbium-la-memoire-quantique-de-demain-56937/ ). Quand on sait que la Chine, dont les réserves sont inférieures à 30 % des réserves mondiales, détient plus de 90 % de la production mondiale, on peut imaginer le pire.
Avec les besoins d’électricité et vu l'explosion de la croissance démographique, pour rappel : en 1973 la population mondiale est de 3,9 milliards, elle est passée à 7,4 milliards en 2016 ( plus de 7,8 milliards actuellement ). La consommation mondiale d’électricité est passé de 6 129 TWH ( six mille cent vingt neuf mille milliards de watts) en 1973 à 23 107 TWH en 2016 et ne cesse d’augmenter depuis ( https://www.edf.fr/groupe-edf/espaces-dedies/l-energie-de-a-a-z/tout-sur-l-energie/le-developpement-durable/la-consommation-d-electricite-en-chiffres ). soit une augmentation de plus de 4 fois celle de population mondiale dans la même période. Il y a toutefois des écarts considérables entre pays riches et pays pauvres, mais tous, sans exception ont enregistré des progressions continues.
La nouvelle révolution numérique des « intelligences artificielles » trop souvent ignorée des débats politique exige aujourd’hui un « plan de réarmement technologique »
Par rapport au Covid-19 et aux inconvénients constatés, non seulement la crise a montré qu’en France, de nombreux acteurs du secteur privé et public n’étaient pas assez préparés numériquement parlant, mais aussi que les solutions vers lesquelles ils se sont tournés sont dans l’écrasante majorité étrangères. Éducation nationale peinant à supporter la charge, infrastructures cloud pas à la hauteur, systèmes d’institutions publiques non interopérable, VPN pas calibrés, les exemples d’impréparation sont légion. « Le système d’information de l’État a dû s’adapter à différents formats de données, les différentes Agences régionales de santé utilisant des formats de données différents, les Ehpad ayant un système ne s’intégrant pas au décompte national » rappelle L’association « France digitale », qui réunit quelque 1800 start-up et une centaine de d’investisseurs français. ( https://www.lefigaro.fr/secteur/high-tech/start-up/pour-france-digitale-la-france-a-besoin-d-un-plan-de-rearmement-technologique-20200526 ).
Une réflexion et des initiatives doivent être prises. Sans toutefois préjuger de son évolution à l’aube de l’informatique quantique avec ses avantages qui ne sauraient toutefois masquer les problème nouveaux qui vont apparaître, notamment au niveau de la sécurité et des libertés individuelles A lire (.https://www.techniques-ingenieur.fr/actualite/articles/linformatique-quantique-une-reelle-menace-pour-la-securite-des-connexions-78692/ ) Les gouvernements et les entreprises doivent commencer à réfléchir dès maintenant à la manière dont ils assureront la sécurité de leurs données une fois que l’informatique quantique sera une réalité, car elle progresse très vite. Il devient urgent de prendre des initiatives dans ce sens. La question du financement des start-up et PME est aussi la clé. Faut-il rappeler que selon selon l’association professionnelle « France digitale » il faudrait en urgence 10 Milliards d’euros sur deux ans...
Plutôt que d’investir dans les nouvelles technologies du digital, l’État investit dans la voiture électrique, une aberration !
Autrement plus importante que le Covid-19, la pollution atmosphérique cause en moyenne chaque année la mort prématurée de 7 millions de personnes dans le monde dont 600 000 en Europe et 45 000 en France, selon l'Organisation Mondiale de la Santé.
Bien sûr, des progrès sont réalisés : filtre à particules (encore que moins de 25 % des véhicules diesel neufs en sont équipés avec une efficacité limitée), essence sans plomb, Agrocarburants pour lesquels on peut s'interroger : est-ce vraiment un progrès ou plutôt une tromperie ?.. Et les défenseurs de l'automobile se hâtent de le rappeler au point que l'automobile apparaît pour certains moins polluante que les transports en commun ! La réalité est hélas toute différente d'autant près de 32% des déplacements automobiles font moins de 5 km !. C'est justement durant cette période semée de ralentissements, de freinages et d'accélérations que la pollution automobile est maximale.
Par ailleurs, d'après une étude du fournisseur d'info « trafic INRIX », le coût des embouteillages à la France est estimé à 20 milliards d'euros chaque année ( Perte de temps, de clients, stress…) une perte colossale qui devrait augmenter de plus de 30 % d'ici 2030...
La solution de la voiture électrique est-elle la bonne réponse ou plutôt une aberration ?
Emmanuel Macron a détaillé son plan pour l’automobile. Parmi les principales mesures, 8 milliards d’euros seront investis par l’État français avec pour objectif de « faire de la France le premier pays producteur de véhicules propres d’Europe ». Ainsi la France investit 8 milliards d’euros dans le véhicule électrique, l’Europe 60 milliards...
Concrètement, pour le particulier qui achètera une automobile électrique cela passera par une prime de 7000 euros pour l’achat d’un véhicule électrique et 2000 pour un hybride rechargeable. La prime à la casse sera renforcée, mais limitée dans le temps. Pour inciter l’adoption de l’électrique, 100 000 bornes de rechargement seront en fonction dès 2021, contre 29 000 aujourd’hui.
La voiture électrique tant « chouchoutée n’est pas aussi propre que cela
La voiture électrique n’est pas aussi propre que cela quand on la compare avec la moyenne des voitures thermiques. Pour la voiture électrique, lors de la fabrication, les rejets équivalent CO2 sont de 6,57 tonnes, dont 3,15 tonnes pour la fabrication des batteries, quand ils sont de 3,74 tonnes équivalent CO2 pour la voiture thermique. Concernant l’utilisation pour les émissions en phase d’usage, il y a zéro rejet équivalent CO2 pour la voiture électrique, contre 15,84 tonnes équivalent CO2 pour la voiture thermique. Par contre pour la production d’énergie, on obtient 2,34 tonnes équivalent CO2 pour les batteries et 2,42 tonnes équivalent CO2 pour le carburant. Sauf que les batteries ont un coût pour leur élimination et recyclage
Récupérer les métaux rares des batteries, une exigence mais peu rentable actuellement
Pour les batteries de voitures électriques, on retrouve un peu de tout. Des matières valorisables, mais aussi dangereuses et polluantes.
L'exigence française est de recycler 50 % d'une batterie lithium ion. Pour plus de 70 % des batteries rechargeables Nickel-Metal Hydrure, là aussi la norme est de 50 %, mais c'est plus de 75 % de la batterie qui sont récupérées. Quid des 20 % à 30 % restants ? Ils sont détruits, brûlés (bonjour les rejets de CO2) et à la fin il reste 2 % qui sont enfouis, avec l’impact sur l'environnement que l’on peut imaginer...
Pour les professionnels, la filière du recyclage des batteries aujourd'hui n'est pas rentable, car, selon eux, il manque du volume. Les professionnels espèrent toutefois que ce faible volume de récupération actuel progressera de façon importante si les ambitions exprimées et les investissements annoncés par Emmanuel Macron, qui souhaite développer considérablement la voiture électrique, se concrétisent… Ainsi, à terme, grâce à l’effort du gouvernement pour promouvoir et développer la voiture électrique, avec la revente et la réutilisation des métaux rares récupérés, la filière peut espérer gagner de l'argent. Alors que les terres rares, dont l’extraction pose de graves problèmes à l’environnement et à la santé des personnes, sont situées dans les sous-sols de quelques pays et principalement la Chine qui détient plus de 90 % de la production mondiale, leur récupération à l'issue du recyclage des batteries permettrait de sécuriser une petite partie de l'approvisionnement en métaux rares.
Sauf pour certaines applications professionnelles limitées, notamment en zone urbaine, la voiture électrique ne peut être une réponse satisfaisante à la « transition écologique
Au prétexte de la transition écologique et du réchauffement climatique, les choix technologiques pour décarboner l'automobile offrent plusieurs alternatives, parmi lesquelles la voiture électrique justifie un « loobbing automobile » de plus. Malgré les évolutions de la recherche en cours, notamment avec les supers condensateurs, elle est toujours très énergivore en métaux rares pour les batteries et les pollutions qui les accompagnent …
Il y a aussi la voiture hydrogène à pile combustible, grâce au couple hydrogène plus pile à combustible qui peut apparaître comme une alternative, car la recharge du véhicule est rapide et dispose d'une autonomie supérieure à la voiture électrique. Mais pour recharger ces véhicules en hydrogène, il faut des stations à 700 bars de pression. En France, il n'existe que six stations 700 bars, toutes opérées par Air Liquide, contre 82 en Allemagne, et une vingtaine de stations de 200 à 350 bars pour les bus selon le site spécialisé h2-mobile.fr. Ce petit nombre s'explique, car une station sans voitures ne sert à rien ! Or, les constructeurs français, avec le soutien du gouvernement n'ont pas privilégié cette filière mais plutôt les batteries pour leurs véhicules électriques. A lire ( https://www.latribune.fr/supplement/ceux-qui-transforment-la-france/l-hydrogene-le-carburant-propre-de-la-voiture-du-futur-842709.html ).
Pourquoi ne pas développer, à coté de la recherche pour des véhicules thermiques décarbonés, un véhicule multi-usages consommant moins de 2 litres aux 100 km, c’est possible…
Au cours des années 1980 l’aboutissement des recherches de Renault s’était traduit en 1987 par la sortie d’un prototype automobile nommé VESTA II consommant moins de 2 litres d’essence aux 100 km. Cela constituaient la réponse de Renault au défi proposé par le ministère de l'Industrie en 1980, qui demandait de réaliser une voiture capable de consommer moins de 3 l / 100 km (en moyenne pondérée des consommations normalisées ville -route / 90 km/h / 120 km/h).
Conformément aux objectifs, VESTA II il avait été réalisé un record mondial de consommation sur l'autoroute de Bordeaux – Paris : 9,447 litres avait été consommés pour ce trajet, soit 1,94 l/100 km à 100,9 km/h de moyenne. À son bord à l’époque, le journaliste auto Jean-Pierre Gosselin au volant et une huissière à la place du passager avant. La vitesse maxi mesurée par les journalistes en est de 138,2 km/h. Et puis plus rien, le véhicule n’est resté qu’au stade du prototype.
Reprise en 2013 de la poursuite du projet de véhicule sobre
Après l’élection de François Hollande, poussés par le gouvernement, constructeurs et équipementiers se mobilisent pour concevoir une voiture très sobre, très peu polluante et financièrement abordable pour les revenus modestes (une sorte de 2 CV du 21eme siècle). L’occasion de structurer une bonne fois pour toute la filière automobile française.
« développer un véhicule sobre consommant au mieux 2 litres aux 100 kilomètres d’ici à 2018 ». Jean-Marc Ayrault alors premier Ministre avait enfoncé le clou en précisant « qu’un prototype serait présenté au Mondial de l’auto, à Paris, dans un an ». Le projet, démarré en mars 2013, est intégré aux 34 plans industriels de relance de l’industrie française présentés le 12 septembre (« L’Usine Nouvelle", n°3344 ( https://www.usinenouvelle.com/article/2-litres-aux-100-km-un-moteur-pour-la-filiere.N205688 ). Nous sommes en 2020 et ce projet semble bien « au point mort »…
Pour conclure
Concernant un véhicule sobre, ce que l’on pouvait réaliser dans les années 1980 avec un prototype de véhicule aux lignes futuristes, pourquoi ne le réaliserions nous pas aujourd’hui, vu le niveau atteint par la recherche ? Il est vrai que que l’argument du véhicule décarboné à primé avec la voiture électrique… Sauf que l’on continue également de fabriquer des gros 4 X 4 ou Crossovers qui sont tout sauf décarbonés… Bien qu’il s’agisse de deux sujets différents, Il est vrai que la nouvelle révolution numérique, comme la réalisation d’un véhicule thermique très sobre ne semblent pas être à l’ordre du jour des priorités budgétaires… Dommage !