mercredi 6 septembre 2017 - par Pasagenoux

Soyons un laboratoire d’idées pour 2022 !

 Au début de l’année, en pleine campagne électorale, il a fait une conférence en anglais dans une université allemande.

 Le 15 mai dernier, lors de sa première visite officielle en Allemagne en tant que président de la République française, il a parlé directement en anglais avec la chancelière allemande Angela Merkel et a lancé un "We do our best" (nous faisons de notre mieux), aux photographes qui s’impatientaient de pouvoir le prendre en photo avec elle.

 Le 16 mai, il recevait à l’Élysée, les membres de la Commission d’évaluation du Comité International Olympique (CIO), une occasion de plus pour lui de s’exprimer en anglais et de participer ainsi à enterrer un peu plus, le français, langue de l’Olympisme.

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 Suite au fait que Donald Trump, le président des États-Unis d’Amérique, a écarté les Accords de Paris sur le climat, il a lancé en anglais l’opération "Make our planet great again", sur un site tout en anglais (donc illicite), pourtant un site officiel de l'Élysée, un site qui non seulement joue contre notre langue, mais qui, de plus, a coûté, plus de 20 000 euros aux contribuables français.

 En visite au salon Viva-technology, un salon du numérique qui s’est tenu à Paris les 15, 16 et 17 juin, il a donné une conférence dont la fin était en anglais. Etc.

 « Il », vous l’aurez sans doute deviné, c’est Emmanuel Macron, le nouveau président de la République française, un "young leader" de la "French American Foundation", un ex-employé de la banque Rothschild, le bien-aimé de la Finance internationale, le bien-noté du Fonds Monétaire International (FMI), le chouchou des américano-euro-fédéralistes européens, l’homme providentiel, le « superdoué » sorti de nulle part, inconnu il y a deux ans et qui a réussi à fonder un parti, « En Marche », et à devenir Président.

 Pourtant, cet homme qui est à mille lieues de transpirer la moindre francitude, a été élu haut la main.

 Soit, cette élection a été marquée par un fort taux d’abstentionnistes (plus du quart des électeurs inscrits) et par près de 12% des votants qui ont déposé un bulletin blanc ou nul dans l’urne, soit beaucoup ont voté pour lui pour faire barrage au Front National, mais il n’en demeure pas moins qu’il a été élu. Il a été élu par des Français lobotomisés par les grands médias, des médias qui n’ont cessé des mois durant, de lui faire de la publicité, lesquels médias appartiennent, bien évidemment, à l’oligarchie dont ce monsieur est le représentant et l’heureux élu : Patrick Drahi (le troisième milliardaire français, SFR-Numéricâble, L’Express, Libération, BFM-TV, BFM-Business et RMC)) et Pierre Bergé (Milliardaire et copropriétaire de L’Observateur et Le Monde), mais aussi, Claude Bébéar (AXA et Institut Montaigne - le siège de départ d’En Marche était à l’adresse de l’Institut dirigé par Laurent Bigorgne), Bernard Arnault (LVMH, Le Parisien, Les Échos), Alexandre Bompard (Darty-FNAC), Marc Simoncini (Meetic), Vincent Bolloré (Vivendi), Henri de Castries (ex-P.-D.G. d’AXA), Pierre Danon (ex-P.-D.G. de Numéricable), Henry Hermand (Terra Nova-PS), Xavier Niel (Free, L’Observateur, Le Monde, La Vie Catholique, Télérama), sans oublier, Pierre Gattaz, patron du MEDEF, Mathieu Pigasse (Huffington Post), etc. sans parler de ses alliés de Wall Street (George Soros, par exemple) et de de la City de Londres.

 Emmanuel Macron a été choisi, programmé et mis sur orbite par cette caste-là, une caste parfaitement organisée qui l’a mis au pouvoir dans l’unique but de pouvoir continuer à faire ses affaires, sans risquer d’être entravée par un politicien trop « Français », défendant trop les intérêts de son pays, de sa langue et de sa culture.

 Assurément avec Macron au pouvoir, nous sommes loin de la France indépendante et non-alignée de De Gaulle, loin de la France des Lumières, loin du contrat social de Rousseau, loin de la France gréco-latine forte de ses valeurs humanistes et sociales, loin de la pensée de Voltaire pour qui la meilleure façon d’être heureux, est de cultiver son jardin.

 Non, avec "Mister Mycron", le but de la vie n’est plus d’essayer d’être heureux en cultivant son lopin de terre, mais plutôt d’être stressé en essayant de devenir milliardaire à l’image de Steve Jobs ou de Bill Gates, les gourous des temps modernes, les exemples qu’il donne à suivre à la jeunesse française.

 La France ne doit plus être une nation de citoyens, mais doit devenir une nation de "Start-up" (jeunes entreprises basées sur le numérique), une "start-up Nation", estampillée "French Touch", comme aime à le marteler en franglais, notre américanoïde de président.

 Face à ce désastre annoncé, face à l’anglo-américano-disparition "En Marche" de la France et forcément face à la marginalisation-folklorisation de la langue et de la culture françaises, il nous faut trouver d'autres moyens de luttes, sans abandonner pour autant, bien évidemment, ceux que nous utilisons actuellement.

 Aujourd’hui, pour défendre notre langue, nous collons, nous affichons, nous pétitionnons, nous distribuons des tracts, nous postons sans timbrer dans le cadre de l’opération « courriel », nous faisons des vidéos militantes, nous courriellons, nous sommes présents sur les réseaux sociaux, nous faisons des procès et éditons un bulletin, mais il faudrait faire plus, encore.

 Peut-être - sûrement - faudrait-il aider à ce qu'un mouvement populaire de salut public apparaisse en France, un mouvement alliant les idées de gens comme Mélenchon, Asselineau, Cheminade, Chevènement, Philippot, De Villiers, Dupont-Aignan, côté politiciens et les idées de gens comme Étienne Chouard, Pierre Jovanovic, Jean-Paul Brighelli, de l’autre.

 Ce mouvement populaire de salut public, organisé autour d’un programme commun de gouvernance, aurait alors des chances de pouvoir recevoir le soutien de personnalités comme Jacques Sapir, Emmanuel Todd, Bernard Friot, Frédéric Lordon, pour ne citer que quelques-uns et, fort de l’union de toutes ces têtes pensantes, ce mouvement pourrait alors faire boule de neige et entraîner sur son passage, l’adhésion de millions de Français.

 Oui, plus que jamais, nous devons être un laboratoire d’idées, une force de propositions, pour qu’en 2022, il y ait enfin un président français et francophonophile à la tête de notre Nation.

 

Régis Ravat,

Président de l’Afrav (https://www.francophonie-avenir.com/fr/accueil/bienvenue)

 

 

 

 

 

 



9 réactions


  • Daniel Roux Daniel Roux 6 septembre 2017 11:13

    Un mouvement populaire de salut public, certes mais sur quel principe ?

    Ceux qui connaissent un peu l’histoire savent que la ligne de fracture d’une société se situe entre ceux qui possèdent et ceux qui ne possèdent pas, entre les riches qui exploitent et les pauvres qui sont exploités, entre les propriétaires et les locataires.

    A part la courte période Robespierre/St Just, ceux qui exploitent ont toujours dominés politiquement et militairement.

    Napoléon n’a pu accéder et se maintenir au pouvoir, malgré ses excès, que parce qu’il s’engageait à favoriser les propriétaires en général et les banquiers en particulier. La création de la Banque de France, banque privée avec privilèges nationaux, le rétablissement des délégations et de l’esclavage, en sont des exemples parmi d’autres.

    Toute la politique nationale et internationale à pour but de maintenir cette domination mais chut ! Il ne faut ni le dire, ni l’écrire. La personnalité qui s’y risquerait se verrait aussitôt attribuer d’une ou de plusieurs étiquettes infamantes, type « populiste », « communiste »,« démagogue », « fasciste ».. par les éditorialistes rentiers et les médias dominants détenus par les financiers vivant grassement des commandes de l’état, c’est à dire de nos impôts.

    La lutte organisée contre le « populisme », entretenant la confusion avec la démagogie et le fascisme, est une lutte des propriétaires pour maintenir leur domination.

    Les Français sont-ils suffisamment bien éduqués pour comprendre cette problématique ?

    Existe t-il une majorité en France contre la propriété abusive, la limitation des héritages, la justice de classe, les passe-droits et tout ce qui va avec ?

    Autre problème : Le financement et la visibilité du mouvement.


    • rogal 6 septembre 2017 13:18

      @Daniel Roux
      Très juste, mais que penser du point de départ de l’article, la question linguistique ?


    • Daniel Roux Daniel Roux 6 septembre 2017 14:46

      @rogal

      L’idéologie dominante est l’idéologie de la classe dominante, prétend Marx.

      Il semblerait qu’il en soit de même pour la linguistique.


  • lloreen 6 septembre 2017 11:52

    « Un mouvement populaire de salut public, certes mais sur quel principe ? »

    Sur le principe d’un conseil national de transition, un organe juridique reconnu en droit international sur lequel s’est d’ailleurs appuyé monsieur Sarkozy, en le dénaturant - comme tout ce qu’il a d’ailleurs touché- en s’ en servant pour déstabiliser la Libye du colonel Khadafi qui voulait introduire le dinar-or dans son pays et l’étendre au continent africain.

    Un collectif de citoyens a crée le conseil national de transition de France le 18 juin 2015.
    Proclamation du CNTF.
    https://www.youtube.com/watch?v=Eg78p_fwt0g
    https://www.conseilnational.fr/

    Ce conseil dispose d’une radio
    http://reveil.ddns.net/

    Ce conseil de transition a également crée la Cour Suprême.
    https://conseilnational.blogspot.fr/2017/08/cour-supreme.html

    Ce n’est évidemment ni TF1, ni France 2 ni aucun média de l’oligarchie qui en fera la publicité, celle-ci étant de la seule responsabilité des citoyens français. Ce CNTF gagne à être connu car les français -comme tous les peuples du monde- sont les seuls souverains.

    Les islandais ont exercé leur souveraineté en organisant leur révolution pacifique de 2009. Et si elle a été totalement occultée par tous les médias de l’oligarchie, ce n’est pas un hasard non plus...
    http://www.wikistrike.com/article-revolution-loin-des-medias-l-islande-reecrit-entierement-sa-constitution-99142021.html

    Cette révolution a permis l’annulation par deux fois d’une grosse partie de la dette hypothécaire des ménages islandais.
    http://www.lemonde.fr/economie/article/2013/11/30/l-islande-va-annuler-jusqu-a-24-000-euros-de-dettes-par-menage_3523345_3234.html

    Ce n’est donc sûrement pas l’associé-gérant des Rothschild et ses zélés collaborateurs qui appliqueront la méthode islandaise pour soulager les maux de la France, celle-ci ne pouvant compter que sur ses citoyens pour l’extraire du gouffre dans lequel elle a été plongée depuis la présidence de l’ex-directeur de la banque Rothschild, monsieur Pompidou, dont le ministre des finances monsieur Giscard d’Estaing a permis aux Rothschild de privatiser l’émission monétaire par cette fameuse loi de 1973 (loi Rothschild).

    Le 26 janvier 2015, un collectif canadien (COMER) a obtenu l’annulation de la loi Rothschild de 1973 pour inconstitutionnalité dont les médias ont occulté l’information.
    http://www.lejournalinternational.info/rocco-galatti-contre-la-banque-du-canada-une-poursuite-judiciaire-historique/


  • Christian Labrune Christian Labrune 6 septembre 2017 16:07

     Ce mouvement populaire de salut public, organisé autour d’un programme commun de gouvernance, aurait alors des chances de pouvoir recevoir le soutien de personnalités comme Jacques Sapir, Emmanuel Todd, Bernard Friot, Frédéric Lordon,
    ======================================

    à l’auteur

    Ah oui, c’est une très bonne idée. La peste après le choléra, pourquoi pas ? Ca continuera à faire très mal, mais pas exactement au même endroit et ça nous changera un peu.
    De toute façon, après un ou deux ans d’application des « réformes » actuelles, on va très vite s’apercevoir que la « courbe du chômage », loin de « s’inverser », comme le prétendait encore naguère une autre cervelle tout aussi ramollie, va s’accentuer de plus en plus.
    La politique stagne et s’enlise dans ses marécages, l’informatique est en pleine accélération, et c’est bien la seule bonne nouvelle de ces dernières années. Il n’en demeure pas moins que dans vingt ans, plus de la moitié des emplois, dans le secteur tertiaire, auront déjà disparu, et ce sera pire dans le domaine de la production industrielle. Il n’y aura pas une seule activité, au milieu de ce siècle, qui ne pourra être réalisée par des machines.
    Les actuelles réformes sont purement cosmétiques et seront aussi coûteuses pour le pays que le budget de l’Elysée consacré au maquillage. La politique de Saint-Macron et de ses dévots (qui se raréfient quand même sensiblement !) ressemble à la dernière phrase de la Comtesse du Barry sur l’échafaud : « Encore une minute, Monsieur le bourreau » . Une minute, non : disons cinq ans. Après moi, le déluge !


    • Le421... Refuznik !! Le421 6 septembre 2017 19:17

      @Christian Labrune
      Figurez-vous que je ne crois pas un seul instant que cette orientation catastrophique soit fortuite ou inconsciente.
      Ce type est là, aux ordres, pour gratter les fonds de tiroir et voir jusqu’où on peut pousser le bouchon sans que ça pète.
      Point, barre.


    • Christian Labrune Christian Labrune 7 septembre 2017 10:53

      Figurez-vous que je ne crois pas un seul instant que cette orientation catastrophique soit fortuite ou inconsciente.
      =============================================
      @Le421
      C’’est ce que je pense aussi. Le capitalisme retombe toujours sur ses pattes et finit toujours par corriger ses dysfonctionnement. il est donc increvable. Ce serait un bon système s’il était capable de se corriger instantanément, mais durant les vingt ou trente ans qu’il faut pour que les changements nécessaires se réalisent, beaucoup resteront sur la touche.
      Une politique responsable imposerait de prendre en compte ce qui va résulter des progrès de l’informatique et de la disparition progressive de presque tous les métiers.
      Macron est là pour coller des rustines et faire croire que l’ancien système durera bien encore le temps d’un mandat. L’avenir s’en trouvera salement obéré, mais à l’époque du trading haute fréquence, le seul avenir qu’on prenne en compte, c’est celui des prochaines secondes. Pour le reste, il n’y a pas le feu, on verra plus tard.


  • Le421... Refuznik !! Le421 6 septembre 2017 19:14

    Je préfère quand Jupiter parle en anglais.
    Au moins, on saisit quelques bribes de ses pensées.
    En français, bon courage à tous !!

    Ce type n’est pas le Président de TOUS les français, c’est évident.


  • troletbuse troletbuse 6 septembre 2017 21:36

    Moi je préfère le petit nègre de Hollandouille qui parait-il suivait les cours de HEC en anglais. s’il vous plait.
    https://www.youtube.com/watch?v=M2wyG8Kt3fA


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