Soyons un laboratoire d’idées pour 2022 !
Au début de l’année, en pleine campagne électorale, il a fait une conférence en anglais dans une université allemande.
Le 15 mai dernier, lors de sa première visite officielle en Allemagne en tant que président de la République française, il a parlé directement en anglais avec la chancelière allemande Angela Merkel et a lancé un "We do our best" (nous faisons de notre mieux), aux photographes qui s’impatientaient de pouvoir le prendre en photo avec elle.
Le 16 mai, il recevait à l’Élysée, les membres de la Commission d’évaluation du Comité International Olympique (CIO), une occasion de plus pour lui de s’exprimer en anglais et de participer ainsi à enterrer un peu plus, le français, langue de l’Olympisme.
Suite au fait que Donald Trump, le président des États-Unis d’Amérique, a écarté les Accords de Paris sur le climat, il a lancé en anglais l’opération "Make our planet great again", sur un site tout en anglais (donc illicite), pourtant un site officiel de l'Élysée, un site qui non seulement joue contre notre langue, mais qui, de plus, a coûté, plus de 20 000 euros aux contribuables français.
En visite au salon Viva-technology, un salon du numérique qui s’est tenu à Paris les 15, 16 et 17 juin, il a donné une conférence dont la fin était en anglais. Etc.
« Il », vous l’aurez sans doute deviné, c’est Emmanuel Macron, le nouveau président de la République française, un "young leader" de la "French American Foundation", un ex-employé de la banque Rothschild, le bien-aimé de la Finance internationale, le bien-noté du Fonds Monétaire International (FMI), le chouchou des américano-euro-fédéralistes européens, l’homme providentiel, le « superdoué » sorti de nulle part, inconnu il y a deux ans et qui a réussi à fonder un parti, « En Marche », et à devenir Président.
Pourtant, cet homme qui est à mille lieues de transpirer la moindre francitude, a été élu haut la main.
Soit, cette élection a été marquée par un fort taux d’abstentionnistes (plus du quart des électeurs inscrits) et par près de 12% des votants qui ont déposé un bulletin blanc ou nul dans l’urne, soit beaucoup ont voté pour lui pour faire barrage au Front National, mais il n’en demeure pas moins qu’il a été élu. Il a été élu par des Français lobotomisés par les grands médias, des médias qui n’ont cessé des mois durant, de lui faire de la publicité, lesquels médias appartiennent, bien évidemment, à l’oligarchie dont ce monsieur est le représentant et l’heureux élu : Patrick Drahi (le troisième milliardaire français, SFR-Numéricâble, L’Express, Libération, BFM-TV, BFM-Business et RMC)) et Pierre Bergé (Milliardaire et copropriétaire de L’Observateur et Le Monde), mais aussi, Claude Bébéar (AXA et Institut Montaigne - le siège de départ d’En Marche était à l’adresse de l’Institut dirigé par Laurent Bigorgne), Bernard Arnault (LVMH, Le Parisien, Les Échos), Alexandre Bompard (Darty-FNAC), Marc Simoncini (Meetic), Vincent Bolloré (Vivendi), Henri de Castries (ex-P.-D.G. d’AXA), Pierre Danon (ex-P.-D.G. de Numéricable), Henry Hermand (Terra Nova-PS), Xavier Niel (Free, L’Observateur, Le Monde, La Vie Catholique, Télérama), sans oublier, Pierre Gattaz, patron du MEDEF, Mathieu Pigasse (Huffington Post), etc. sans parler de ses alliés de Wall Street (George Soros, par exemple) et de de la City de Londres.
Emmanuel Macron a été choisi, programmé et mis sur orbite par cette caste-là, une caste parfaitement organisée qui l’a mis au pouvoir dans l’unique but de pouvoir continuer à faire ses affaires, sans risquer d’être entravée par un politicien trop « Français », défendant trop les intérêts de son pays, de sa langue et de sa culture.
Assurément avec Macron au pouvoir, nous sommes loin de la France indépendante et non-alignée de De Gaulle, loin de la France des Lumières, loin du contrat social de Rousseau, loin de la France gréco-latine forte de ses valeurs humanistes et sociales, loin de la pensée de Voltaire pour qui la meilleure façon d’être heureux, est de cultiver son jardin.
Non, avec "Mister Mycron", le but de la vie n’est plus d’essayer d’être heureux en cultivant son lopin de terre, mais plutôt d’être stressé en essayant de devenir milliardaire à l’image de Steve Jobs ou de Bill Gates, les gourous des temps modernes, les exemples qu’il donne à suivre à la jeunesse française.
La France ne doit plus être une nation de citoyens, mais doit devenir une nation de "Start-up" (jeunes entreprises basées sur le numérique), une "start-up Nation", estampillée "French Touch", comme aime à le marteler en franglais, notre américanoïde de président.
Face à ce désastre annoncé, face à l’anglo-américano-disparition "En Marche" de la France et forcément face à la marginalisation-folklorisation de la langue et de la culture françaises, il nous faut trouver d'autres moyens de luttes, sans abandonner pour autant, bien évidemment, ceux que nous utilisons actuellement.
Aujourd’hui, pour défendre notre langue, nous collons, nous affichons, nous pétitionnons, nous distribuons des tracts, nous postons sans timbrer dans le cadre de l’opération « courriel », nous faisons des vidéos militantes, nous courriellons, nous sommes présents sur les réseaux sociaux, nous faisons des procès et éditons un bulletin, mais il faudrait faire plus, encore.
Peut-être - sûrement - faudrait-il aider à ce qu'un mouvement populaire de salut public apparaisse en France, un mouvement alliant les idées de gens comme Mélenchon, Asselineau, Cheminade, Chevènement, Philippot, De Villiers, Dupont-Aignan, côté politiciens et les idées de gens comme Étienne Chouard, Pierre Jovanovic, Jean-Paul Brighelli, de l’autre.
Ce mouvement populaire de salut public, organisé autour d’un programme commun de gouvernance, aurait alors des chances de pouvoir recevoir le soutien de personnalités comme Jacques Sapir, Emmanuel Todd, Bernard Friot, Frédéric Lordon, pour ne citer que quelques-uns et, fort de l’union de toutes ces têtes pensantes, ce mouvement pourrait alors faire boule de neige et entraîner sur son passage, l’adhésion de millions de Français.
Oui, plus que jamais, nous devons être un laboratoire d’idées, une force de propositions, pour qu’en 2022, il y ait enfin un président français et francophonophile à la tête de notre Nation.
Régis Ravat,
Président de l’Afrav (https://www.francophonie-avenir.com/fr/accueil/bienvenue)