mardi 7 mars 2006 - par Anthony Meilland

SRU et carte scolaire : des armes pour la République ?

Quelques mois après les « émeutes » qui ont secoué les banlieues françaises, et à l’heure où certains voudraient fliquer les jeunes dès l’âge de trois ans et renoncer au modèle républicain, il faudrait plutôt s’intéresser réellement aux raisons du mal-être de cette jeunesse « des banlieues ». Voici donc quelques réflexions et quelques pistes pour trouver des solutions simples et républicaines.

Quelques mois après les très médiatiques « émeutes » qui ont secoué les quartiers populaires périphériques des grandes agglomérations françaises, et à l’heure où notre « intrépide et fantasmagorique » ministre de l’intérieur se demande si fliquer les jeunes dès l’âge de trois ans ne serait pas une solution, il serait peut-être plus raisonnable de s’intéresser aux raisons du mal-être de cette jeunesse « des banlieues », et d’agir réellement afin de la réconcilier rapidement avec le reste de la société, ne serait-ce que pour éviter des crises bien plus graves qui pourraient survenir si l’Etat continue sa politique « surréaliste ».

Tout d’abord, demandons nous ce qui a échoué dans la politique française, ce qui provoque la colère de cette jeunesse « non-désirée », dont le désarroi, l’amertume et la peine n’ont comme répondants que l’indifférence ou le rejet qu’ils provoquent chez une majorité de nos compatriotes.

Ne cachons pas les mots, je parle ici d’une jeunesse en grande partie issue de l’immigration, une jeunesse paupérisée et abandonnée par la France. Car comprenons maintenant que la pauvreté en France a grandement reculé en cinquante ans, et qu’elle concerne à présent en priorité les « derniers arrivants ». En quelque sorte, la pauvreté s’est ethnicisée. D’où l’amalgame souvent fait par certains hommes politiques, n’ayant quitté les quartiers chics de Paris que pour devenir maire de Neuilly, ou d’une autre paisible bourgade, et ne connaissant rien ou presque de ces banlieues « ghettos » où l’on parque les gens depuis plus de cinquante ans, en attente d’une ascension sociale.

Mais voilà, pour ces hommes dont la « malchance » est souvent d’avoir la peau trop sombre, l’ascenseur semble en panne.

Pourquoi ?

La réponse est ridiculement simple : racisme. Voilà un mot qu’il faut manier avec beaucoup de prudence, me direz-vous. Accuser l’ensemble de la population française de racisme à l’égard des populations issues de l’immigration africaine, vous y allez un peu fort...

Et je vous répondrai : racisme et ignorance. Pas le racisme de Le Pen et de de Villiers. Pas celui d’Hitler et de Pétain, pas celui d’Ahmadinejad non plus, pas plus celui du Ku Klux Klan. Ces racismes haineux et virulents ne concernent en France que 15% de la population, et n’ont que peu de répercussions sur la promotion sociale de cette jeunesse en détresse. Les décideurs et les créateurs d’emplois votent rarement pour Le Pen. Et pourtant, ils n’engagent pas ces jeunes, même les plus diplômés d’entre eux, et par répercussion d’autres jeunes se détournent alors de l’école qui leur semble inutile. Le racisme dont je parle, et qui pousse une majorité de patrons à préférer engager des « blancs », est quasiment inconscient et invisible, c’est un racisme sournois, un racisme d’ignorance et d’incompréhension.

Et comment lutte-t-on contre l’ignorance ?

Je répondrai en un mot : République... Oh ! Je sais bien, vous me rétorquerez certainement que ça ne sert à rien de sortir de grands mots vides, qu’il faut trouver des idées neuves et concrètes pour aider ces jeunes, et que, qui plus est, le modèle républicain ayant raté leur intégration, il faut tourner la page. La discrimination positive ou « affirmative action » semble être la nouvelle page que beaucoup voudraient écrire, en renonçant définitivement à l’idéal de République.

Mais réfléchissons donc un peu. La République a échoué ? Vraiment ! Mais où est-elle, cette République dont vous parlez ? Au cœur des grandes villes aseptisées où s’agglutinent les riches, plutôt blancs ? Ou bien bans ces banlieues lugubres où l’on entasse les pauvres, plutôt foncés ?

La République est indivisible par principe, mais on peut sans problème diviser notre France en deux. Elle n’est donc pas République ! Il n’y a de République que dans la Fraternité. Et il n’y a Fraternité que dans la mixité parfaite. D’ailleurs, souvenons-nous que notre idée de République est née dans cette mixité, à Paris, lorsque prolétaires et bourgeois se côtoyaient, se parlaient, s’affrontaient et s’entendaient parfois pour agir. C’est seulement dans la Fraternité de tous les hommes que peut naître la République.

Aujourd’hui, qu’est devenu Paris  ? Deux ghettos, un pour les riches, où les pauvres, facilement reconnaissables à leur couleur de peau ou à leur code vestimentaire, n’ont guère le droit de cité (contrôles policiers fréquents et violents), et un autre pour les pauvres, où les riches ne peuvent pas non plus entrer sans craindre d’autres violences.

Comment donc peut-on combattre l’ignorance qui grandit entre ces deux entités si semblables, et pourtant si opposées ? Comment faire comprendre aux entrepreneurs, aux policiers, aux pouvoirs publics et à l’ensemble de la population, que ces jeunes sont une chance pour le pays, et non pas un fardeau ou pire, une menace ? Et comment faire comprendre à ces jeunes que la République est une chance, leur chance, que c’est le manque de République dans le cœur des hommes qui est l’ennemi, qu’il faut se battre pour elle, par l’école et par les urnes, et lutter ensemble pour la promotion réelle de cette jeunesse qu’on songe trop souvent à sacrifier ?

La République, incarnée dans l’Ecole par la Fraternité, est bien évidemment la solution centrale du problème. Mais l’Ecole ne peut pas tout faire, et si riches et pauvres restent séparés par leurs écoles respectives, alors elles ne serviront à rien. Il y aura l’école des riches et l’école des pauvres, mais pas d’Ecole de la République. On pourra donner plus d’argent à l’école des pauvres, elle restera école des pauvres, et rien ne changera réellement.

Certains préconisent donc de redécouper la carte scolaire pour mélanger artificiellement, en milieu scolaire, des élèves de tous horizons. Mais la solution ne sera pas viable. C’est déjà le cas dans certaines villes de taille moyenne où l’ensemble de la jeunesse se retrouve réunie au lycée. Il y a rarement mélange entre les groupes issus des quartiers centraux et ceux issus des quartiers périphériques. La situation est moins grave qu’à Paris, certes, et l’animosité est beaucoup plus faible, mais les préjugés demeurent, et notre objectif de République reste donc vain. La carte scolaire n’est de ce fait pas directement en cause ; elle est d’ailleurs un juste découpage géographique et démographique. C’est l’organisation des villes qui est à revoir.

La loi dite de solidarité et de renouvellement urbain (SRU), imaginée par le gouvernement Jospin en 2000, pour forcer chaque ville à construire 20% de logements sociaux, pourrait constituer un début de réponse à notre problème d’ignorance et à l’absence de fraternité. En effet, si cette loi était respectée (les sanctions pour les villes «  délinquantes » sont actuellement ridicules) cela éviterait ainsi des villes «  ghettos » pour riches comme Neuilly (ou Antibes qui est la petite ville des Alpes-Maritimes dans laquelle je suis né et qui ne compte même pas 5% de logements sociaux). On pourrait aussi éviter à terme un amoncellement de pauvreté dans des « cités » qui peuvent représenter parfois plus de la moitié de la population de certaines communes des banlieues de nos grandes villes.

Mais avant de crier très fort «  SRU ! », regardons de plus près le cas de ces communes de banlieue qui ont plus de 20% de logements sociaux, pour entrevoir la limite actuelle cette loi. Ces villes reproduisent souvent le schéma classique du centre ville pour les riches, et des « cités » pour les pauvres. C’est aussi le cas de nombreuses autres communes de taille moyenne partout en France. La loi SRU ne dit pas où doivent être construits les logements sociaux dans chaque ville. Les maires peu scrupuleux peuvent alors détourner facilement la dimension de mixité sociale de la loi, en décidant de construire les logements sociaux le plus loin possible du centre ville, ce qui perpétue l’ignorance. Certains députés ont même proposé de vider totalement la loi de sa substance fraternelle en transférant l’obligation des 20% vers la communauté de communes ou d’agglomération. Bientôt, d’autres proposeront peut-être de regrouper tous ces indésirables dans une seule région, pour les y oublier définitivement !

Non ! Pas d’assouplissement de la loi. Il faut au contraire une loi SRU² plus contraignante au niveau géographique. Que chaque quartier, chaque rue, chaque résidence, chaque immeuble ait ses 20% de logements sociaux ! C’est très exigeant, et difficile à mettre en place, me direz-vous ? Oui, mais ... c’est exigeant, la République !

Pour trouver un début de solution à ce problème, partons donc de la carte scolaire comme base géographique, et appliquons-lui la SRU. 20% d’enfants habitant des logements sociaux dans chaque établissement scolaire, avec pour conséquence des logements pour tous les revenus et toutes les origines dans chaque quartier, voilà une solution. Si ce travail est bien fait, alors les enfants de tous milieux pourront enfin se retrouver dans cette Ecole de la République que nous appelons presque tous de nos vœux ; ils pourront enfin se parler, s’apprivoiser mutuellement, se comprendre, débattre, et peut-être même, finalement, s’aimer. Ce serait la fin des préjugés « fraternicides » véhiculés par chaque milieu social, et le début, peut-être, d’une société plus juste. Les décideurs n’auraient plus de mal à engager les nouveaux amis de leur enfants, Ecole et réussite seraient à nouveau liées pour tous, le cercle vertueux de la promotion sociale se réenclencherait, et la République serait enfin sauvée.

Coupler SRU et carte scolaire me semble donc être un moyen efficace et républicain pour résoudre trois problèmes d’un seul coup : la détresse de ces jeunes, l’ignorance du reste de la population, et la faiblesse de l’idéal républicain.

Reste que cette solution nécessite volonté et moyens, et qu’elle ne pourra être mise en place que sur le long terme...

Commençons donc dès maintenant.



19 réactions


  • Marc P (---.---.232.49) 7 mars 2006 12:40

    Comme d’habitude, Anthony, votre réflexion est intéressante et on vous en remercie... votre conclusion sur volonté et moyen n’est pas ce à quoi je souscris le moins...

    L’idée de la mixité de l’habitat est bien sûr expérimentée et mise en oeuvre, sans doute très ponctuellement, et très rarement....

    En cas d’accélération d’une telle démarche ne devons nous pas craindre qu’un « sauve qui peut » général des plus favorisés les fasse envoyer leurs enfants dans le privé comme l’indique la tendance très grave et peu républicaine actuelle (il n’y a alors même pas de contournement de la carte scolaire)....

    Peut être savez vous que dans les années soixante les mêmes cités ghettoïsées étaient habitées également par des cadres et des cadres sup originaires souvent de province...

    Un processus identique à celui qu’on a connu pourrait vider en quelques années des quartiers mixisés soit des plus favorisés soit des moins favorisés...

    En outre je m’interroge sur les modalités d’une mixités réussie... En effet la mixité doit être intériorisée mentalement, assumée par ceux qui la pratiquent, pour être réussie : on peut être mélangés dans un même immeuble, un même quartier ou une même école tout en « s’ignorant » superbement d’un milieu à l’autre...

    Par exemple la désastreuse affaire d’Angers s’est déroulée dans un immeuble appliquant cette mixité... Je me demande chaque jour si sans la mixité elle aurait pris cette ampleur ou seulement existé... Je m’explique : lorsque des personnes défavorisées et fragiles (RMI, analphabetes...) constituent un petit groupe au milieu de personnes de la classe moyenne (profs, artistes..)ils n’en subissent pas le « contrôle social » (celui qui fait qu’on porte des vêtements décents ou qu’on s’exprime correctement pour ne pas trop se démarquer de la norme ambiante) entre autres du fait de l’absence d’échanges entre eux à part un vague bonjour et encore... La réciproque est vraie, des gens plus aisés peuvent avoir des comportements brutaux ne tenant pas compte de la proximité d’un entourage fragile et défavorisé... Je suis d’accord que cette affaire terrible est une situation extrême mais elle explique certaines modalités possible d’une mixité à marche forcée... Lorsqu’on interrogeait les voisins sur les raisons de l’absence d’échanges, ils répondaient : « mais ce sont des cas soc ».. ou encore, « de toutes façon l’assistante sociale vient les voir chaque semaine... ».

    Donc revoir le SRU et la carte scolaire, cela se fera à n en pas douter...

    Mais s’intéresser les uns aux autres ce qui par exemple aurait épargné beaucoup de vie en 2003 (canicule)suppose qu’on s’intéresse et qu’on s’attaque aux fameux plafonds de verre, celui qui interdit à quelqu’un de quitter sa strate d’appartenance par le haut, ou encore la pratique d’évitement lorsqu’on s’est « élevé » qui fait qu’on fuit les individus et les groupes de strates moins élevées par crainte de « déclassemnt » (forme d’intouchabilité toute relative mais aux conséquences que l’on sait).

    Enfin nous somme tous plus ou moins prisonniers de nos représentations (identification)des autres de nous mêmes et de la réalité. Ces représentations sont extrêmement entretenues et renforcées par ce que déversent les médias.... TF1 semble enfin s’en être avisé ce jour même avec ce journaliste Martiniquais ; en GB, c est fait depuis presque 30 ans..), et le ministre de la culture gb est noir comme de l’ébène.

    Ce que les français ne savent pas ’cest que leur société est une des plus stratifiés et hiérachiques dans le monde occidental.... cela est favorisé également par le vouvoiement autrefois marque de respect, aujourd hui utilisé pour maintenir une distance « respectable » ou de sécurité... (pas seulement en France).

    Je crains que les différents niveaux de langues stigmatisants y contribuent (sans oublier une orthographe difficile à souhait)... L’élitisme à la française bénéficie et entretient ces sectarismes (sauf quand ça brûle dans les cités par exemple)..

    Dans « le Monde » récemment des jeunes étrangers s’étonnaient de n’avoir jamais rencontré leurs chefs de service...

    D’autres expliquaient qu’en france des négociations commerciales par exemple peuvent se dérouler en l’absence des personnes qui décident in fine... (encore cette marque d’arrogance).

    Il est déconseillé aux étrangers (américains travaillant en France en l’occurence) de s’adresser à un supérieur non immédiat) ce dont ils s’étonnent bien sûr....

    La société Française même Républicaine aime trier, aime l’homogénéité (assimilation)... chaque strate pratique l’entre soi

    Enfin et j’arrêterai de vous ennuyer... la pauvreté n’est pas vécue aujourd’hui comme il y a 40 ou 50 ans...

    Lorsqu’on est 20% de pauvres, entourés d’autres gens comme nous, que les plus riches n’ont pas forcément de voiture ou la télé (les 2 critères de l’époque), et que la télé n’est pas là pour nous permettre de mesurer les différences en mettant sans cesse le doigt dessus), on se sent « comme tout le monde » et le monde des gens aisés est celui du rêve...

    Aujourd’hui tout semble à portée de main même si on n en a pas les moyens, comme dans un hypermarché... ce qui je pense accentue une souffrance déjà bien légitime... Bon débat. Cordialement

    Marc P

    PS :« Le Ghetto Français » de Maurin souvent cité résume bien le constat...


    • Anthony Meilland Anthony Meilland 7 mars 2006 16:11

      Merci encore une fois Marc pour vos prolifiques commentaires.

      - Sur les problèmes d’engouement actuel pour le privé : Le problème se pose déjà pour les établissements qui accueillent une majorité de jeunes issus de milieux défavorisés. Si la mixité s’installe progressivement dans tous les quartiers de France et qu’on atteint à terme « seulement » 20% d’élèves habitants dans des logements sociaux, le phénomène de fuite vers le privé ne devrait pas empirer, il pourrait même diminuer dans les quartiers qui posaient problème.

      - Pour répondre à votre problème de « ghettoïsation » des cités depuis les années 60. Ce phénomène ne pourra pas avoir lieu si la mixité concerne toute la France et non pas des zones restreintes.

      - Ceci-dits je suis d’accord qu’il pourra y avoir des problèmes de la part des habitants des quartiers les plus favorisés qui ne veulent pas voir arriver des populations pauvres. Mais si le processus dure 10 ou 20 ans (il est difficile de faire plus rapide), ils se rendront rapidement compte que leurs craintes étaient vaines et que le niveau de « leur école » ne baisse pas. Faisons confiance un peu au civisme de nos concitoyens.

      - Sur la façon de réussir la mixité je suis entièrement d’accord avec vous. Ce n’est pas parce qu’on fait cohabiter des personnes qu’elles vont forcement s’entendre ni même se parler. Mais si elles vivent dans des environnements très différents, c’est sur qu’elles vont s’ignorer. L’école doit être, je pense, au centre de cette mixité (avec des efforts de la part des profs). Si on a cohabitation dans le quartier et cohabitation dans l’école les choses devraient s’améliorer. Il faut bien sur ajouter un travail important de maillage social réalisé par les mairies et par des associations locales.

      - Sur la stratification de la société je suis par contre en désaccord partiel avec vous. De nombreuses études, que j’ai d’ailleurs citées dans mon précédent article sur les différents modèles sociaux, montrent que la mobilité sociale est plus grande en France qu’aux USA ou au RU. Cette stratification dont vous parlez est en fait assez illusoire et plutôt due à des aspects culturels (vousoiement, bonnes manières, traces diverses de l’ancien régime ...) Je ne pense pas qu’il s’agisse du principal frein à la promotion sociale des jeunes issus des « quartiers difficiles ». Mais c’est vrai qu’il serait plus républicain et plus sympathique de tutoyer tout le monde et de s’appeler « Citoyen » comme pendant la révolution.

      - Quand au problème de la sous représentation dans les « élites » des minorité en France par rapport au RU et aux USA, c’est certes un problème important, mais secondaire à mon humble avis. Le système de discrimination positive américain permet en effet d’avoir plus de personnes de couleur à des positions importantes. Il n’en demeure pas moins que la grande majorité de ces populations reste discriminée négativement. Il ne faut donc pas sous-estimer l’impact positif sur le mental de ces populations en terme d’identification que cela peut avoir, mais le problème principal reste néanmoins d’intégrer l’ensemble de ces personnes dans la société, et cela ne me semble pas être le cas, ni au RU, ni en France ni aux USA.

      - Sur la façon de vivre la pauvreté je suis encore une fois entièrement d’accord avec vous. C’est pour cela qu’il faut, à mon avis, coupler la politique de mixité sociale, avec une politique de lutte contre la pauvreté encore plus efficace et en ciblant plus la redistribution. Intégré toute la jeunesse à la société devrait permettre de diminuer sensiblement la pauvreté. La redistribution doit faire le reste. Sans moyens suplémentaires on peut facilement en améliorer l’efficacité. Savez-vous par exemple que presque 30% des produits de la redistribution sont destinés à des familles vivant avec plus du revenu médian ?

      Merci encore pour tous vos commentaires.


    • Marc P (---.---.232.49) 7 mars 2006 18:54

      Merci pour votre réponse élaborée, Je trouve recevable votre argumentation, et partage je pense largement votre vision... et les solutions que vous proposez...

      Juste un ou 2 mots cependant :

      « Il ne faut donc pas sous-estimer l’impact positif sur le mental de ces populations en terme d’identification que cela peut avoir » : l’impact en question sur les mentalités est aussi important sur le mental des populations victimes du plafond de verre que sur le mental de ceux qui sont intégrés, car ces derniers participent bien activement sinon consciemment à l’installation et à la pérénisation de ce plafond. Je me suis mal exprimé mais je ne pensais pas tant à la représentation des personnes de couleur ou immigrés parmi les élites qu’à la représentation que les personnes intégrées ou ghettoïsées ont d’elles même et/ou des autres... Par exemple nous avons mis du temps à concevoir qu’on puisse être Maghrebin et policier, ou Antillais et agent de la SNCF....

      Je ne réfute pas le chiffre comparatif sur la mobilité sociale en Fr et aux US ou au RU... Mais j’ai quelques interrogations sur l’explication.... En effet un certain modèle républicain français a pu être performant davantage hier qu’aujourd hui.... ces chiffres se maintiendront ils... Qui plus est le fait que la France était un pays particulièrement rural pourrait constituer un biais : partant de plus loin, la mobilité pourrait être plus grande... Ensuite on a fabriqué une nation d’ingénieurs et pour cela la république ne démérite pas... Enfin le plafond de verre est également un plancher de béton au sens ou le système par les moyens que chacun connaît « interdit » toute mobilité en sens inverse alors que me semble t il il n y a rien de si déshonorant dans une seule vie à s’élever et redescendre plusieurs fois aux Etats Unis....prise de risque oblige... Il s’agit bien sûr d’une image extrême...

      J’ai tout de même l’impression que le système éducatif avec les sections (nécessaires sans doutes), les grandes écoles, une moindre valorisation des professions manuelles, un ethocentrisme exacerbé, fabrique des forts en thèmes qui se suffisent à eux mêmes,pas toujours soucieux du sort des autres... heureusement la République redistribue, mais la république a t elle une voisine exposée à une éventuelle canicule ? Bien à vous Marc P


    • Anthony Meilland Anthony Meilland 7 mars 2006 19:35

      Evidemment, le manque de représentation de ces personnes a tous les échellons de la fonction publique contribue certainement au peu de croyance en la République chez les jeunes. Vous avez tout à fait raison en parlant de la police, et je voudrez aussi rajouter l’éducation nationale. Des profs et des flics issus des « banlieues » c’est évidemment indispensable.

      Je m’intéroge tout de même sur le côté stigmatisant de la discrimination positive à l’américaine pour atteindre cet objectif. Y-a-t-il plus de policiers noirs au USA (en proportion avec la population), le nombre d’actes racistes commis par la police y est-t-il inférieur ? Je ne suis pas sur. J’ai vraiment l’impression que la discrimination positive est un arbre qui cache une foret.

      Un autre problème concernant la police provient des missions de celle-ci. La jeunesse, dans son ensemble mais plus particulièrement celle « des banlieues », a souvent l’impression que la police agit contre elle, surtout en ce qui concerne la consommation de cannabis et les autres petites incivilités. Si on créé des unités de police spécialisées dans la délinquance qui touche ces jeunes, le racisme et les discriminations, on pourrait aussi les réconcilier avec elle.

      Il y a donc 2 problèmes à mon avis. La représentabilité au sein d’un service de l’état et son utilité. Si un service leur ressemble mais qu’il ne s’interresse a eux que de manière négative je ne pense pas que cela résoudra le problème.

      Sur le cas du cloisonnement des formations, et en particulier en ce qui concerne les grandes écoles, je suis absolument certain que leur surpression favoriserait encore plus la mobilité sociale et l’égalité républicaine. La rigidité du système français dont vous parlez et vraiment incarnée dans ces machins obsolètes. L’université est bien plus souple et juste sur tous les points.


  • vivalite (---.---.105.167) 7 mars 2006 12:45

    L’article est bien conçu, mais il est NECESSAIRE de préciser que Villiers n’est pas un raciste !!!


    • Anthony Meilland Anthony Meilland 7 mars 2006 14:36

      Il stigmatise pourtant souvent les jeunes issus de l’immigration. Sa fameuse phrase « la France aimez-la ou quittaient là » est raciste, car personne n’aurait prononcé cette phrase si la majorité des jeunes révoltés avait été « blanche ».

      S’ajoute à cette stigmatisation des origines géographiques, une stigmatisation cultuelle. C’est sa non moins fameuse « islamisation de la France ».

      Peut-être ne considérez-vous pas cela comme du racisme pur et dur, car cela n’est pas basé directement sur l’existance de races ?

      Préférez-vous le terme de xénophobe ?


    • cougar (---.---.191.157) 7 mars 2006 16:15

      Villiers n’est ni raciste ni Xenophobe et vous pouvez lire la charte de son parti le MPF qui vous eclairera la dessus. (pourlafrance.fr) En ce qui concerne la formule « La France tu l’aimes ou tu la quittes » je ne vois pas en quoi elle est raciste ou xenophobe car elle s’applique a tout le monde quelque soit comme vous le dites sa couleur de peau. par exemple si on n’aime pas Dijon et qui on y habite et bien on s’en va on demenage.de meme pour la France si on n’aime pas son mode de vie ses valeurs...bref si on ne s’y sent pas bien et bien on s’en va.et c’est valable pour tout le monde.


    • Anthony Meilland Anthony Meilland 7 mars 2006 18:09

      Je préfère quand même la formule suivante :
      - « la France aimez la ou changer la ! »

      On pourrait dire aussi à M. de Villier de quitter la France si elle ne lui convient pas. Et pourquoi ne me demandez-vous pas de quitter la France moi qui n’aime pas la ségrégation sociale ou ethnique ? Tous ceux qui veulent changer quelque chose dans ce pays doivent donc le quitter ou se taire.

      En fait, vous avez raison cette phrase n’est pas raciste, elle est simplement idiote !


    • Napoléon (---.---.129.119) 7 mars 2006 20:13

      Je trouve votre raccourci un peu facile ! Rien de raçiste dans le slogan « la france tu l’aimes ou tu la quitte ». Vous avez une maginifique chemise rose, elle ne fait pas pour autant de vous un homosexuel ! CQFD N’importe qui peut traiter n’importe quel autre de raçiste, sans argumenter, sans réflechir. Simplement parce qu’il n’y a rien de plus facile de dire que Villiers est raçiste, meme si ce n’est qu’une impression, un vague sentiment ! A un moment, j’ai hésité à signaler votre article aux modérateurs : il est diffamatoire, injurieux, voir tout simplement raciste !


    • Anthony Meilland Anthony Meilland 7 mars 2006 21:07

      Je me répette encore : s’adresser à des jeunes révoltés et leur dire « la France tu l’aime ou tu la quitte » uniquement parcequ’ils sont d’origine Africaine est raciste. Personnes n’a tenu des propos aussi scandaleux à l’encontre des jeunes qui ont manifesté en 1968 (ou à toute autre occasion).

      La pensée de M de Villiers est simple. Ces jeunes ont la chance de vivre en France « et pas en Afrique » alors qu’il ne sont pas pour lui « des vrais Français ». Ils n’ont donc pas, d’après lui, à critiquer ce pays. Comme ce même M de Villiers ne sort pas sa phrase magique lorsque d’autres, plus blancs, se plaignent, manifestent, ou critiquent, alors j’en conclue que M. de Villiers est raciste. Pourquoi ne dit-on pas par exemple à Nicolas Sarkozy que, s’il n’est pas satisfait du modèle français, il peut quitter le pays ? José Bové devrait lui aussi quitter le pays pour d’autres raisons. L’ensemble de l’extrème gauche et de l’extrème droite doit aussi quitter ce pays qu’ils n’aime plus.

      Et vous aussi, si vous n’aimez pas la France comme elle est, avec sa jeunesse turbulente, vous pouvez toujours la quitter.

      De plus, M. de Villiers veut une immigration zéro, et il ne l’explique pas par une nécessité économique, mais par une nécessité culturelle. Il veut « reconstruire une identité française par une immigration zéro ». Ces propos qui stigmatisent « l’étranger » comme menaçant la France dans son identité, sont simplement xénophobes.

      Pour finir, je vous rappelle que l’article ne traite pas de M. Villiers, mais des problèmes d’exclusion et discrimination dont est victime une partie de la jeunesse française.


    • Napoléon (---.---.45.76) 7 mars 2006 21:22

      Attention ! Ce message est destiné à des jeunes nés de parents étrangers ou étrangers, qui revendiquent souvent leur appartenance ou à une religion exclusive (l’islam), ou à leur pays originel ! Ils ne revendiquent pas leur appartenance à la france, pays sur lequel ils vomissent, mais leur haine pour cette nation, et sortent drapeaux marocains, tunisiens à la première occasion : vous n’aimez pas votre pays, quittez le ! Si vous voulez le changer, aidez nous, faisons le « démocratiquement » et « légalement ». Ce slogan peut etre étendu à tout ceux qui haissent notre pays, et veulent y semer le désordre et la violence, sans autre interet que leur propre confort, au détriment de tout interet commun .


  • parisvisa (---.---.110.56) 7 mars 2006 14:25

    Monsieur Marc, vous voulez nous marier de force !

    Vous savez ce qui ce produit à plus ou moins long terme dans les mariages forcés ?

    Les gens se tapent dessus, voir ils s’entretuent !

    J’ai le droit d’aimer ou de ne pas aimer, vous par contre, vous n’avez pas le droit de me faire la morale ni celui de me juger pour cela !

    Cette immigration, une majorité de Français de toutes sensibilités politiques ne la jammais désirée !

    Elle nous a été imposé, sans jamais nous demander notre choix, avec le plus grand mépris pour le peuple Français et la démocratie !

    Et je ne parle pas des immigrés rentrés illégalement sur le territoire et inexpulsables pour y avoir un ou des enfants !

    Le peuple Français c’est fait déposseder de ses terres, de cet hétigage pour lequel nos parents et nos grands parents se sont si souvent battus !

    Aujourd’hui même on assiste au genocide de la culture Française, à titre d’exemple tous les médias parlent du ramadan, mais plus aucun ne parlent du careme, et ceci dans l’indifférence generale !

    Vous dites que le peuple Français est raciste, moi je vous réponds « FAUX » il n’est pas encore raciste, mais il va fatalement le devenir et ce sera votre faute, vous qui vous souciez plus des enfants des autres plutot que de vos propres enfants !


  • patriote lorrain (---.---.27.65) 7 mars 2006 16:53

    Il est vraiment sacandaleux de votre part d’insulter Mr Villiers de raciste. Vous n’avez pour cela aucune preuve de se que vous avançé, c’est de la pure diffamation. Il est vrai que l’immigration a été imposé au peuple Français, pire meme ce sujet est completement tabou et nous menera forcement à une France fragmentée, une france basé sur le communautarisme. Mr Villiers est contre la politique communautarisme que preconise Mr Sarkozy. Je ne vois pas ce qu’il ya de mal dans le slogan « la france tu l’aimes ou tu l’as quittes ». Pour vivre serainement dans notre pays sa me semble etre la regle minimum. Certains rappeurs vomissent la France et malheureusement la jeunesse de ces quartiers se nourri de ce type de musique au quotidien. Pour pouvoir vivre en France et accepter et reconnaitre le mode vie des Français il faut commençer par respecter ce pays ces regles et ces lois. Le problème des cités s’est que bien souvent ces gens se regroupent suivant leurs ethny et leurs croyances, et sa vous n’y pourrez rien s’est un phenomène humain et na&turel. Alors dire que ces gens sont parqués parce que les Français sont des racistes, je trouve là vraiment votre analyse indigne et meme dangereuse.


  • Français d’en bas (---.---.254.153) 7 mars 2006 17:48

    Cet article est un magnifique inventaire de tous les poncifs de la « pensée unique » gauchisante. Et bien entendu, tous ceux qui peuvent avoir un avis différents sont d’avance catalogués de « racistes » et « xénophobes ». Vous avez oublié « fascistes »...

    Messieurs les maîtres à penser, sortez un peu de vous gentillets quartiers « bobos », et essayez de cotoyer les « Français d’en bas » (comme on dit). Cela va vous être difficile, mais avec un petit effort...

    Et vous commencerez à mieux penser.


    • Anthony Meilland Anthony Meilland 7 mars 2006 19:04

      Si la devise ci-dessous définit pour vous la « pensée unique », en effet j’y adhère entièrement :
      - République française : Liberté, Egalité, Fraternité

      Vous êtes peut-être contre le principe de Fraternité entre les être humains, c’est votre droit. De mon côté, et en en ma qualité de « bobo » gauchisant, c’est un principe auquel je tiens beaucoup.

      - Ne pas engager des personnes à cause de leur couleur ou de leur nom, c’est être raciste.
      - Stigmatiser les gens car il ont une culture différente et une religion différente, c’est être xénophobe.
      - Le fascimes c’est une autre histoire...


  • JC (---.---.92.222) 7 mars 2006 18:14

    J’ai l’impression que l’on habite pas le meme pays.. L’immigration massive est en train de balkaniser la France.. C’est pourquoi, après avoir longuement réfléchi, je voterai Villiers, pour que tel le phoenix de la mythologie, notre cher et vieux pays renaisse de ses cendres...

    Vive la France, vive Villiers


  • Casimir (---.---.113.238) 8 mars 2006 12:00

    Nous n’habitons vraiment pas le même pays. L’auteur de cet article vit visiblement sur la planète des Bisounours.


  • conde Mamadi (---.---.101.83) 11 mars 2006 12:55

    je compte sur vous


  • Bergame (---.---.39.204) 18 mars 2006 23:00

    « Je ne vois pas ce qu’il ya de mal dans le slogan »la france tu l’aimes ou tu l’as quittes« . Pour vivre serainement dans notre pays sa me semble etre la regle minimum. Certains rappeurs vomissent la France et malheureusement la jeunesse de ces quartiers se nourri de ce type de musique au quotidien ».

    Moi non plus, je ne vois pas ce qu’il y a de mal dans ce slogan. Je le trouve très bien. Je ne pense pas qu’en tant que tel, il exprime d’ailleurs une quelconque xénophobie. Et je sature, moi aussi, d’entendre mon pays constamment trainé dans la boue.

    En revanche, étrangement, je n’entends pas que les clameurs proviennent de la même direction. Au contraire, j’ai souvent l’impression qu’il n’y a plus que deux catégories, en France, qui osent encore dire aimer profondément ce pays : Les nationalistes, et les immigrés.

    Oui, les immigrés. Car à part quelques excités -il y en a partout, et même chez les nationalistes ! :) - c’est bien dans cette population qu’on trouve les défenseurs les plus sincères de la France. Peut-être parce que c’est par choix qu’ils sont venus dans ce pays ? Peut-être parce qu’eux, ils ont des référents, ils savent comment cela se passe, « ailleurs ».

    Je me faisais cette réflexion contre-intuitive en regardant le débat d’Arlette Chabot à propos du CPE. Ce n’est pas que je veuille mélanger les sujets, mais s’il y a bien quelque chose qui m’a frappé, c’est cette impression que ceux qui « crachent » le plus violemment -veuillez me pardonner l’expression- sur notre pays, ce semble être aujourd’hui nos élites. Elites politiques, élites économiques, ils semblent tous avoir de bonnes raisons de fustiger la France et les français, notre système éducatif et notre modèle social, notre jeunesse mal formée, nos seniors trop près de leur épargne et dépassés technologiquement, les autres, des fainéants accrochés à leurs privilèges rétrogrades, que n’entend-t-on pas !

    Et les jeunes immigrés ? Bizaremment, eux, ils demandent à être considérés comme des français à part entière ! C’est bien les seuls à sembler y accorder encore une importance quelconque !


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