lundi 20 décembre 2021 - par Jean Dugenêt

Staline ouvre la voie à Hitler et à la liquidation des communistes allemands

 

Le PCUS devient un parti monolithique

 En 1927, Staline ayant réussi à interdire l’Opposition de Gauche dans le PCUS, il ne lui reste plus qu’à faire interdire l’opposition de droite. Ce sera chose faite facilement. Il lui suffit de se retourner contre Boukharine, son allié de la veille. Celui-ci comprend vite ce que veut Staline. Il dit à Kamenev :

« C’est un intrigant sans principe qui subordonne tout à sa soif de pouvoir. (…) Il nous a fait des concessions pour pouvoir nous couper la gorge. (…) Il ne connaît que la vengeance et le poignard dans le dos. (…) Il nous tuera tous ! C’est un nouveau Gengis Khan, il nous étranglera. (…) Les divergences entre nous et Staline sont infiniment plus sérieuses que nos anciennes divergences avec vous. (…) Il change ses théories selon le besoin qu’il a de se débarrasser de quelqu’un à tel ou tel moment » (« Le parti bolchevique » de Broué. p. 282).

Boukharine résiste un moment (voir le chapitre « l’opposition de droite » dans « Le parti bolchévique » de Pierre Broué) mais il est finalement exclu du Bureau Politique en novembre 1929. Toute l’opposition de droite capitule. Elle fait une déclaration qui préfigure ce que seront prochainement les aveux des accusés lors des procès de Moscou.

« Nous estimons de notre devoir de déclarer que, dans cette discussion, le parti et le comité central avaient raison. Nos vues, présentées dans des documents connus, se sont révélées erronées. En reconnaissant nos fautes, nous ferons pour notre part tous nos efforts pour mener en commun avec tout le parti une lutte résolue contre toutes les déviations de la ligne générale et en particulier contre les déviations de droite et la tendance conciliatrice, afin de surmonter toutes les difficultés et d’assurer la victoire la plus rapide de l’édification socialiste »

Quelques mois auparavant, en février 1929, Trotsky a été exclu de toute l’Union Soviétique. Il quitte donc Alma Ata pour se réfugier en Turquie sur l’île de Prinkipo, dans la mer de Marmara, à proximité d’Istanbul.

Désormais, le PCUS est un parti parfaitement monolithique qui ne tolère aucune « déviation de la ligne générale ». Ce sera bientôt un modèle pour tous les partis communistes. En particulier, dans le PCF, les militants continueront à parler du « centralisme démocratique » pour justifier l’obéissance aveugle envers la direction. L’indispensable « fidélité au parti » sera pour tous la stricte interdiction de critiquer quoi que ce soit. Les militants avaleront sans broncher les pires abominations. Bientôt ils obéiront aux ordres et même aux plus débiles d’entre eux. Il leur sera ordonné de ne pas adresser la parole aux trotskystes voire même parfois de passer à des agressions physiques…

 

Staline ne veut plus de révolutions socialistes victorieuses

Quand la deuxième Révolution Allemande (1923) a échoué, Staline n’y était pour rien. Il n’avait pas d’autorité particulière sur la troisième internationale. Il commence à prendre en main l’Internationale communiste lorsque Boukharine, à la fin de 1926, est désigné par le bureau politique du parti russe pour succéder à Zinoviev à la tête de l'IC. Staline s’était en effet allié à Boukharine pour écarter Zinoviev et Kamenev. Staline écartera ensuite Boukharine de la direction de l’IC dès le lendemain de la clôture du VIème Congrès de l’Internationale Communiste, en septembre 1928.

Jusqu'à 1923, Lénine et Trotsky considéraient que des dirigeants de l'internationale commettaient des erreurs avec une politique souvent trop sectaire-gauchiste. Ce fut notamment le cas en Allemagne. C'était pour cela que Lénine avait écrit : "La gauchisme, maladie infantile du communisme."

Maintenant, Staline veut pouvoir décider de l’orientation de tous les partis de l’internationale et plus particulièrement de l’orientation du KPD. Ce parti est réorganisé de fond en comble. Les assemblées générales, vieille tradition démocratique, sont interdites. Tous les « fonctionnaires » doivent être désormais des camarades qui se placent sur la ligne du parti. Le parti est domestiqué. Thaelmann, sauvé par Staline, sera son homme de main, jusqu’à la fin, avec Walter Ulricht. La politique du KPD sera maintenant une politique criminelle délibérée impulsée par Staline pour mettre en échec le mouvement ouvrier, faire obstacle à la révolution. L’échec de la révolution chinoise inaugure la nouvelle politique internationale de Staline. Celui-ci ne veut plus de révolutions socialistes victorieuses pas plus en Allemagne qu’en Chine et nulle part ailleurs car il veut asseoir le « socialisme dans un seul pays ». Staline va donc imposer un nouveau cours à l’Internationale Communiste.

Staline a fait cyniquement cet aveu plus tard lorsqu’il a été interviewé le 11 mars 1936 à Moscou par Roy Howard, l'un des plus grands journalistes de la fameuse chaîne américaine « Scripps‑Howard Newspapers ». Ses déclarations avaient suscité beaucoup de commentaires.

L'Humanité en avait publié une traduction intégrale dans son numéro du 6 mars 1936. En voici un extrait (Publié dans « Les déclarations et les révélations de Staline  »).

  • Howard : « Votre déclaration signifie‑t‑elle que l'U.R.S.S. renonce dans une mesure quelconque à ses plans et desseins de faire la révolution mondiale ? »
  • Staline : « Nous n'avons jamais eu de semblables plans et desseins. »
  • Howard : « Mais (…) »
  • Staline  : « Ceci résulte d'un malentendu. »
  • Howard : « D'un malentendu tragique ? »
  • Staline : « Non, comique, ou plutôt tragi‑comique. »

Ignace Reiss fait référence à cet interview quand il parle dans sa dernière lettre des « confidences à Howard. »

 

La ligne « de la troisième période »

Rappelons que le KPD (Parti communiste allemand) semblait en 1923-24 être l’organisation la plus porteuse au niveau mondial des intérêts de la classe ouvrière. Les militants du KPD avaient d’apparentes bonnes raisons pour détester le SPD. Ils s’étaient battus contre lui notamment au cours de « la semaine sanglante » du 6 au 13 janvier 1919. L’écrasement de cette révolte et sa répression menée par le ministre du SPD Gustav Noske fut terrible. Les grands leaders du mouvement ouvrier, Karl Liebknecht et Rosa Luxemburg avaient été assassinés le 15 janvier soit deux jours après « la semaine sanglante de la révolte spartakiste ». On peut dire que les militants du KPD avaient plus de raisons de rejeter le SPD que quiconque n’en a aujourd'hui pour rejeter Jean-Luc Mélenchon, Fabien Roussel ou Jean-Christophe Cambadélis. Et pourtant, ce fut une politique criminelle dictée par Staline de ne pas chercher l’unité.

Le VIème congrès du Komintern de juillet/août 1928 a défini la ligne ultra-gauche de la « Troisième période » en complète contradiction avec la stratégie et les tactiques développées par les quatre premiers congrès de l’Internationale communiste sous la direction de Lénine et Trotsky. En même temps, ce VIème congrès place le Komintern sous la domination exclusive de Staline. Depuis 1914, Boukharine et Staline distinguent trois périodes : la vague de guerre et de révolution (1ère période), suivie d’un reflux (2e période) et, depuis 1926, la troisième période qui serait une « période d’édification ». Ce congrès a décidé que la politique révolutionnaire était incompatible avec toute forme de collaboration politique avec les partis sociaux-démocrates de masse, même dans l’intérêt d’une défense mutuelle contre l’Etat bourgeois et le fascisme. D’après Staline, la social-démocratie était la jumelle du fascisme. Elle en était l’aile gauche. D’ailleurs, il indiquait qu’il n’y avait guère de raison de craindre le fascisme qu’il convenait de ne pas diaboliser. Dans un article intitulé « Sur certaines fautes du PCA dans la lutte contre la social-démocratie », Thaelmann écrivait :

« Nous-mêmes, fascinés quelque peu par le problème du fascisme, nous avons été trop souvent enclins, au lieu de ranger le fascisme parmi les multiples formes de la dictature de la bourgeoisie, à le placer parmi les formes les plus hautes de cette dictature. Quelle erreur ! Il y a des gens à qui les arbres du national socialisme cachent la forêt de la social-démocratie (…) Pour triompher des fascistes, il faut dénoncer devant les travailleurs le parti social-démocrate allemand, son alliance avec le fascisme. »

En dépit de la menace montante du fascisme, les staliniens se sont opposés à toute forme d’action de front uni de la part des forces combinées du Parti communiste et du Parti social-démocrate contre Hitler. Les staliniens ont affirmé que la victoire de Hitler était préférable à la collaboration avec les « sociaux-fascistes ». Ils affirmaient qu’un régime nazi s’effondrerait rapidement et la voie serait alors ouverte à une victoire du Parti communiste.

La Xème assemblée plénière de l’Internationale, en juillet 1929, achève de préciser la ligne, esquissée au VIème congrès, avec l’élaboration de la théorie du social-fascisme, qui fait de la social-démocratie l’ennemi numéro un des communistes. Manouilski, devenu président de la IIIème Internationale, affirme dans son rapport :

« De plus en plus, la social démocratie prendra à la bourgeoisie l’initiative de la répression contre la classe ouvrière. (…) Elles se fascisera. Ce processus de transformation de la social- démocratie en social-fascisme a déjà commencé »

Au début des années 30, le KPD traitait les socialistes du SPD de sociaux-fascistes au moment même où le parti nazi se développait. Les nazis pouvaient faire de l’humour cynique du style  : « Ces crétins ne savent pas ce qu’est le fascisme. Ils vont le découvrir quand nous serons au pouvoir. Nous les enverrons tous dans des camps de concentration ».

Voici une citation exacte de ce qu’ils écrivaient dans leur journal le « Nationalsozialist » :

« Mais ce qui est plus comique et grotesque que toutes les injures est [...] l'hommage tout à fait injustifié fait aux sociaux-démocrates désignés comme des fascistes. Présenter la masse petite bourgeoise de la IIème Internationale, la bande juive, les ennemis mortels du fascisme italien, comme fascistes, il faut pour cela une gymnastique cérébrale peu ordinaire... Mais patience ! Communistes et socialistes, autrement dit marxistes, auront bientôt l'occasion d'apprendre ce que signifie le fascisme ».

La politique stalinienne interdisait au KPD de s’unir avec le SPD pour faire face à la montée du nazisme. KPD et SPD avaient d’ailleurs chacun leur organisation de combat : le « front de fer » pour le SPD et le « front rouge » pour le KPD. Trotsky a lutté de toutes ses forces contre cette politique démente et défaitiste. Il proposait la politique du FUO (Front Unique Ouvrier) pour unir le SPD et le KPD contre les nazis telle qu’elle avait été élaborée dans les quatre premiers congrès de la IIIème internationale.

Thaelmann, le principal leader du KPD tonnait : « La création du prétendu "Front de fer" social-démocrate [...] est la tentative d'une plus grande activité fasciste ». Il assimilait donc l’activité du « front de fer » (des socialistes) à une activité fasciste. Il écrivait : « Sans la victoire de notre lutte contre la social-démocratie, nous ne pourrons vaincre le fascisme ». Il donnait la priorité au combat contre le SPD plutôt qu’à la lutte contre les nazis. Il fallait selon lui commencer par battre le SPD avant de lutter contre le nazisme.

En dépit de la menace montante du fascisme, les staliniens se sont opposés à toute forme d’action de front uni de la part des forces combinées du KPD et du SPD contre Hitler. Les staliniens ont préféré aller jusqu’à affirmer que la victoire de Hitler était un moindre mal que la collaboration avec les « sociaux-fascistes, » parce que, d’après les théoriciens du Kremlin, un régime nazi s’effondrerait rapidement et la voie serait alors ouverte à une victoire du Parti communiste.

Cela a amené à la catastrophe de la prise du pouvoir par Hitler en 1933 après l’élection d’Hindenburg en 1932 qui n’est pas sans nous rappeler l’élection de Macron. En effet, les Besancenot de l’époque avaient appelé à voter pour Hindenburg, en se bouchant le nez, afin, d’après eux, de voter contre Hitler. Être trotskyste s’est aussi avoir assimilé cette leçon. Nous en reparlerons.

Le 30 janvier 1933, Hitler est arrivé au pouvoir sans qu’un coup de feu ne soit tiré et la classe ouvrière internationale a subi la plus grande défaite de son histoire. A partir de ce moment, nazisme et stalinisme vont monter en puissance parallèlement. La répression va s’abattre sur le mouvement ouvrier et son avant-garde.

 

La nazification de l’Allemagne

En Allemagne le parti nazi (NSDAP) s’impose dans toute la société avec une étonnante fulgurance par des moyens légaux et illégaux et surtout par un recours à la violence. En quelques mois la société allemande s’est métamorphosée.

Les nazis promulguent des lois leur donnant les pleins pouvoirs pour diriger le pays. Joseph Goebbels est nommé, le 11 mars 1933, ministre de la Propagande, et se voit chargé de contrôler et de mettre en place une propagande habile et intensive dans la presse, la radio et le cinéma. Le 10 mai 1933, des étudiants et bibliothécaires « nettoient » les bibliothèques universitaires des ouvrages écrits par des auteurs jugés « indésirables » – libéraux, pacifistes, socialistes et juifs. Dans de gigantesques bûchers, des milliers de livres sont brûlés notamment ceux de Voltaire, Marx, Heinrich, Freud, Einstein, Brecht… L’ensemble des activités culturelles du pays est placé dès septembre 1933 sous l’autorité de la « Chambre culturelle du Reich  ».

L’élimination des communistes et une des priorités d’Hitler. L’incendie du Reichstag qui survint dans la nuit du 27 au 28 février 1933 est immédiatement exploité pour accuser les communistes. La thèse du complot communiste a été rejetée lors d’un procès qui s’est déroulé à Leipzig en septembre 1933. Mais, entre-temps, toutes les dispositions ont été prises pour que la répression s’abatte contre les communistes et tout le mouvement ouvrier. Dès le lendemain de l’incendie, Hitler soumet un décret à Hindenbourg « pour la protection du peuple et de l’Etat ». Ce décret est aussitôt approuvé par Hindenbourg en application de l’article 48 de la constitution qui est similaire à l’article 16 de notre constitution de la Vème république. Il mentionne dans son préambule que ses dispositions sont ordonnées pour contrer les violences communistes qui mettent l'État en danger. En son article premier, le décret prévoit que les restrictions à la liberté personnelle, au droit de la libre expression des opinions, y compris la liberté de la presse, les restrictions aux droits de réunion et d'association, les violations du secret des communications [...], les mandats de perquisition, les ordonnances de confiscation [...] sont autorisées au-delà des limites légales. Un autre décret le 1er mars assimile l’incitation à la grève à de la haute trahison. Le 6 mars le KPD est interdit et tous les députés communites sont emprisonnés. Au printemps 1933 plusieurs dizaines de milliers de communistes et sociaux-démocrates sont envoyés dans des camps de concentration

La presse communiste ainsi que quelques journaux socialistes sont interdits et la milice du parti nazi, la SA, obtient le statut de police auxiliaire et se charge de traquer militants et responsables de l'opposition de gauche. Le KPD a été infiltré par les services de renseignements du parti nazi. Pierrre Broué écrit (« Trotsky p. 729) :

« Des hommes connus jusqu'alors comme des dirigeants du Front rouge, des comités de chômeurs et autres organisations de masse, proches des organismes de direction, inflexibles dans la persécution des oppositionnels, apparaissent du jour au lendemain en uniformes de S.A. ou dans un bureau de police, dirigeant personnellement perquisitions et arrestations, interrogatoires même de militants arrêtés grâce à eux et par leurs soins. De telles découvertes, on s'en doute, accélèrent l'effondrement de l'appareil, le découragement et l'isolement des militants qui tentent de maintenir des éléments d'organisation.

Tout s'est déroulé très vite à partir de l'incendie du Reichstag, pièce maîtresse de la provocation au moyen de laquelle Hitler cherche à se débarrasser du Parti communiste dans un premier temps. Ce dernier est interdit le 1er mars, 4 000 de ses membres, des cadres essentiellement, sont arrêtés le jour même et le lendemain. A partir du 3 mars, se déroule, sur une plus vaste échelle, une véritable chasse aux communistes qui ne provoque que peu de réactions. Pourtant, à Oranienburg, un détachement de défense ouvrière organisé par un oppositionnel du P.C., Helmuth Schneeweiss, accueille à coups de feu le commando S.A. qui tente de pénétrer dans le quartier ouvrier. Le même jour, Thälmann, chef du K.P.D. est arrêté dans l'appartement où il se cachait à Berlin. »

Dans ses priorités, Hitler vise aussi le milieu universitaire. Il veut que celui-ci soit contrôlé par les nazis. Ceux-ci s’appuient pour cela sur l’union nationale-socialiste des étudiants NSDStB créée dès 1926 et qui avait donc noyauté le milieu étudiant bien avant 1933. Les nazis ont opéré une véritable « purge » du corps des enseignants. Rien qu’entre 1933 et 1934 environ 1 680 enseignants universitaires ont été licenciés ou forcés de démissionner soit 14,4%. La Gleichschaltung (mise au pas) avait pour but de mettre la formation universitaire au service exclusif des objectifs du national-socialisme en obtenant, d’une part, qu’elle se concentre sur la propagation de la Weltanschauung (conception du monde) raciste et impérialiste nazie en éliminant toute voix discordante et, d’autre part en fournissant à la société totalitaire des cadres civils et militaires loyaux et dévoués.

A partir de 1933, seuls les nazis agréés pouvaient soutenir une thèse et faire l’objet de nominations universitaires. La « nazification » fut totale lorsqu’en 1936 tous les étudiants furent placés sous l’autorité du chef de la NSDStB (association des étudiants nazis). Au départ c’est l’association des étudiants nazis qui est le principal outil de la nazification. Ces étudiants fanatiques se chargent de faire la chasse aux enseignants juifs, communistes, socialistes… Une association d’enseignants nazis (NSDDB) s’est alors mise en place. Dès 1935 celle-ci était en mesure d’épauler l’association des étudiants dans cette « nazification » du milieu universitaire. Un enseignant sur quatre était alors membre de cette organisation nazie très sélective puisqu’en plus d’être membre du parti nazi il fallait être parrainé par deux nationaux-socialistes éprouvés. Cette association jouait un rôle dans les nominations, promotions et mutations des enseignants en épaulant et contrôlant l’administration universitaire. Le zèle partisan des enseignants nazis a eu dès lors plus d’importance que leurs qualités scientifiques et pédagogiques pour ceux qui voulaient obtenir des promotions. Pour les postes supérieurs (doyen, recteur, directeur…), il ne suffisait plus d’être membre du NSDAP. Une sélection plus sévère devait garantir qu’ils seraient prêts à participer activement à cette mise-au-pas de l’université. Parmi ceux qui ont été ainsi sélectionnés, rappelons que se trouvait Walter Hallstein qui sera le président de la CEE.

Le 14 juillet 1933, toutes les formations politiques sont interdites au profit du parti nazi, décrété parti unique. Ce parti avait été un instrument de la prise du pouvoir par Hitler. Il devient dès lors l’instrument de la nazification de la société. Le schéma selon lequel il y aurait eu deux minorités aux extrémités de la société : d’un côté une minorité de résistants et de l’autre une minorité de nazis doit être revu. Avec ce schéma, la grande masse des allemands auraient été des « monsieur-tout-le-monde » qui ne se mêlaient pas de questions de politique. Non ! Nous sommes très loin de ce schéma. Le parti nazi a compté environ 11 millions d’adhérents. J’ai calculé que cela faisait approximativement 1 homme adulte sur 2 et 1 femme sur 10 (voir le détail du calcul dans mon article : « Walter Hallstein était un nazi »).

Précisons que diverses organisations directement liées au parti nazi ont joué un rôle de premier plan dans tout ce processus. Les plus connues sont sans doute les SA (sections d’assaut) et les SS (SchutzStaffel - groupe de protection). Mais il y en avait d’autres. Voici la liste de celles qui étaient intégrées au parti nazi :

  • SA : Les sections d’assaut
  • SS : Schutzstaffel. « Escadron de protection »
  • NSKK : Corps de transport National-Socialiste (transport de troupes, de matériel, de munitions, déportation des juifs). Organisation para-militaire.
  • HJ : Les jeunesses hitlériennes
  • NSDStB : Les étudiants hithériens
  • NS : Les femmes nazies.
  • NSDDB : Association Nationale-Socialiste des enseignants

Elles constituaient la colonne vertébrale du NSDAP. Elles ont joué un rôle majeur dans la montée en puissance de ce parti puis dans la diffusion et la suprématie de l’idéologie nazie dans tous les secteurs de la société. Elles étaient en fait, à elles seules, l'expression du nazisme autant voire plus que le parti lui-même.

Les syndicats sont remplacés par un nouvel organisme corporatiste, le « Front du travail », contrôlé par les nazis. Les discours officiels sont désormais prononcés au cours de grandes cérémonies soigneusement orchestrées, rythmées par des musiques et des défilés.

Les mouvements de jeunesse, aux premiers rangs desquels figurent les Jeunesses Hitlériennes, enrôlent et mobilisent les jeunes Allemands. Au sein de son propre camp, Hitler ne garde que les éléments les plus dévoués et les plus disciplinés. Des militants de la SA sont éliminés lors de la « Nuit des longs couteaux, du 29 au 30 juin 1934 », au profit des SS (Schutzstaffel – groupe de protection) dont le chef, Heinrich Himmler, est investi des pleins pouvoirs de police.

À partir de 1934, les fonctionnaires sont contraints de prêter un serment de loyauté à Hitler.

Une loi adoptée le 14 octobre 1933 permet la détention des individus pour une durée indéterminée, tant que les autorités de police l’estiment nécessaire et sans qu’aucun jugement ne soit prévu. En application de cette loi des camps de concentration sont ouverts dès 1933 : Dachau, Oranienburg et Emsland. Dès leur entrée dans les camps, les Juifs font l’objet d’un traitement particulièrement brutal, beaucoup y sont assassinés ou meurent d’épuisement.

 

Les réfugiés sont parqués dans des camps avant d’être livrés aux nazis

Dans ce contexte, les communistes, les socialistes, les juifs, les intellectuels écrivains et artistes comprennent vite qu’ils sont menacés et beaucoup essaient de fuir le pays ce qui n’est pas toujours facile. Ce n’est pas d’aujourd’hui, qu’existe dans les États européens, une certaine obsession du « risque migratoire ». Les gouvernements barrent l’accès à leur territoire, des exilés qui fuient en masse le nazisme. Les analogies sont troublantes entre l’attitude des États à l’égard des Juifs et des communistes dans les années 1930 et ce que nous connaissons aujourd’hui. Hitler pouvait faire de l’humour sur « ces juifs dont personne ne veut » car tous les Etats étaient réticents pour accueillir les réfugiés allemands.

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Les réfugiés juifs, communistes et sociaux-démocrates qui arrivent cependant à l’étranger sont parqués dans des camps que ce soit en France ou en Russie. Dans ces deux cas, ils seront livrés aux nazis. Staline livrera ceux qui se sont réfugiés en URSS en application d’une clause secrète du pacte Hitler-Staline du 23 août 1939 et le gouvernement français les livrera en application de la convention de l’armistice du 22 juin 1940. Le PCF ne protestera ni dans un cas ni dans l’autre. En effet, jusqu’à l’opération Barbarossa du 22 juin 1941, la direction du PCF couvre la politique d’Hitler.

 



44 réactions


  • Lynwec 20 décembre 2021 15:47

    Mais bien sur, Staline qui ouvre la voie à Hitler....A force d’assembler des mots au hasard, on finit par écrire ce genre de trucs. Parfois on se dit que le mur de la c... n’a pas été franchi, puis on lit ça...


    • Clark Kent Schrek 20 décembre 2021 16:04

      @Lynwec

      pas mieux, merci de m’avoir évité de me fatiguer


    • Jean Dugenêt Jean Dugenêt 20 décembre 2021 16:55

      @Lynwec
      Vous avez lu le titre. C’est bien ! Je vous remercie !
      Si vous lisiez l’article vous auriez la démonstration qui justifie le titre. Mais, il n’est pas nécessaire que vous vous fatiguiez. Empressez vous de tapoter votre clavier pour vous soulager en écrivant ce qui vous passe par la tête.
      C’est un substitut intellectuel à une méthode plus manuelle pour se soulager.


    • Clark Kent Schrek 20 décembre 2021 17:35

      @Jean Dugenêt

      Ça a au moins l’avantage d’éviter les préliminaires et la contradiction.


    • Lynwec 20 décembre 2021 18:17

      @Jean Dugenêt
      Quand on veut écrire un texte, on réfléchit soigneusement au titre qu’on va lui donner et celui-ci est particulièrement provocateur. Vous avez tendu le bâton pour vous faire battre, ne venez pas vous plaindre.

      La tentative d’ironie en dessous de la ceinture ne rattrape pas l’erreur de départ, c’est le moins qu’on puisse dire...


    • Jean Dugenêt Jean Dugenêt 20 décembre 2021 19:00

      @Lynwec

      Il n’y a ni erreur ni provocation. J’ai la volonté de dire clairement de qui s’est passé. Tout est dans l’article. Je ne vais pas reprendre la démonstration dans un commentaire. Je constate que personne ne conteste la démonstration. Je ne vois que des manifestations de mauvaise humeur à propos du titre qui correspond au contenu.


    • Lynwec 20 décembre 2021 19:33

      @Jean Dugenêt
      Aucune mauvaise humeur, juste un constat ironique dont je me serais abstenu si dans votre article vous aviez mentionné les sources de financement identiques entre les deux mouvements, celui qui visait à détruire la Russie trop croyante en 1917 sous prétexte d’inégalités et celui qui visait à achever le peuple russe ultérieurement, financement à but d’ultime vengeance en représailles pour des événements religieux d’un passé bien plus ancien. Mais ça, ce n’est pas l’histoire officielle qui le relatera.

      Les deux mouvements n’ont en commun que le totalitarisme, c’est tout selon moi. Dire que l’un a ouvert la voie à l’autre est un abus de langage.

      Par contre, vous pourriez à raison dire que De Gaulle, en organisant un système de gouvernement tyrannique comme la 5ème république a ouvert la voie aux génocidaires actuels, leur permettant d’agir sans contre-pouvoirs.


    • Jean Dugenêt Jean Dugenêt 21 décembre 2021 07:07

      @Lynwec
      Là tout devient clair. C’est le fameux complot judéo-bolchévique. Ni le titre ni le contenu de l’article de peuvent vous convenir.


    • Lynwec 21 décembre 2021 12:28

      @Jean Dugenêt
      Sauf qu’il s’agit de faux juifs, faites vos recherches et cessez d’utiliser le mot « complot » quand une affirmation dérange votre vision du monde.


    • Jean Dugenêt Jean Dugenêt 21 décembre 2021 12:36

      @Lynwec
      « si dans votre article vous aviez mentionné les sources de financement identiques entre les deux mouvements,  »

      Au lieu de faire des sous-entendus dites clairement ce que vous avez à dire. Quelles sont donc ces « sources de financement identiques » ? Ne venez tout de même pas me reprocher d’avoir cherché à deviner ce que vous vouliez dire. Si vous vous exprimiez clairement je n’aurais pas à le faire.

      L’histoire de complot judéo-bolchévique n’est pas mon invention. C’était le discours des russes blancs repris ensuite par les nazis.


  • Jean Dugenêt Jean Dugenêt 20 décembre 2021 15:51

    La légende de la dernière photo a disparu. Je la restitue :


    « Ces juifs dont personne ne veut » disait Hitler.

    Ces réfugiés allemands se sont embarqués sur le « Saint-Louis ».

    Cuba puis les Etats-Unis ont refusé de les accueillir.


    • njama njama 20 décembre 2021 18:12

      @Jean Dugenêt
      « Ces juifs dont personne ne veut » disait Hitler.

      C’est parfaitement exact, ce sont les sionistes qui ont fait capoter tous les plans de sauvetage des Juifs d’Allemagne, et donc échouer la Conférence d’’Évian (1938). Seul le peuplement de la Palestine les intéressait...


    • njama njama 20 décembre 2021 19:17

      @Jean Dugenêt

      Question :
      Pourquoi la Russie (URSS ou vs Staline) aurait-elle dû accueillir plus de juifs que les autres pays de l’ouest  ?... lesquels (États-Unis et Angleterre particulièrement) n’en voulaient pas, ou plus exactement n’en voulaient pas davantage, ils en avaient déjà accueilli beaucoup.

      Ceci dit par rapport aux Juifs, Staline avait résolu le problème à sa façon en créant un oblast juif autonome dès 1934.
      Que l’on soit d’accord ou non, au moins cela proposait une solution concréte appliquée de suite., et qui perdure encore à ma connaissance.
      https://fr.wikipedia.org/wiki/Oblast_autonome_juif

      Le livre Blanc de la Palestine limitait l’immigration, l’équation est donc dès lors quasi insoluble,, c’est la quadrature du cercle.

      1939 est l’année du « Troisième Livre blanc », publié le 17 mai 1939 (soit 3 mois et 1/2 avant l’entrée en guerre WW2) à la suite de la Grande Révolte arabe en Palestine mandataire (1936-1939) par lequel les Britanniques arrêtent de fait toute immigration juive. Un État palestinien unitaire (donc à majorité arabe) est promis pour 1949. C’est la rupture avec le mouvement sioniste.

      L’immigration juive est limitée à 75 000 personnes sur une durée de 5 ans, afin que la population juive ne dépasse pas le tiers de la population du pays. De ces 75 000 entrées sera déduit le nombre d’immigrants illégaux interceptés.

      Tout cela était inacceptable pour les sionistes de la Haganah, de l’Irgoun... comme pour les nazis qui escomptaient en priorité diriger (se débarrasser d’) une bonne partie des Juifs d’Europe vers la Palestine.

      Les sionistes escomptaient 1,2 millions de Juifs


    • njama njama 20 décembre 2021 19:27

      @Jean Dugenêt

      Brièvement, il me semble vu de ma lorgnette et de ce que j’en ai appris que le sort des Juifs et des communistes pendant ces périodes troublées, avant ww2 et pendant) sont deux questions vraiment très différentes, et que les uns et les autres aient pu se retrouver internés ou emprisonnés dans des mêmes camps n’autorisent pas un amalgame à charge contre le régime nazi.
      La chasse aux juifs n’expliquent pas la chasse aux communistes, et vice-versa, vu que des communistes pouvaient être complétement aryens contrairement aux juifs khazars ou autres.

      .

      .


    • Jean Dugenêt Jean Dugenêt 20 décembre 2021 23:34

      @njama
      mon article porte sur le rôle de Staline dans la prise du pouvoir par Hitler et de l’élimination des communistes allemands.
      Je pense que, encore une fois, vous ne l’avez pas lu.
      Je vous conseille à nouveau d’écrire un article sur le sujet qui vous intéresse au lieu de venir spammer mes articles.


  • sirocco sirocco 20 décembre 2021 17:20

    @l’auteur

    Big Pharma ouvre la voie à l’oligarchie du NOM et à la liquidation de 90 % de la population mondiale...

    Mais qu’est-ce que je raconte là ?... Mince ! J’ai mal lu votre titre...  smiley


  • soi même 20 décembre 2021 20:51

    Dans ses affaires sordides Wall Street, c’est fait des couilles en or.


    • Jean Dugenêt Jean Dugenêt 21 décembre 2021 07:19

      @soi même
      N’est ce pas toujours les mêmes qui fomentent hypocritement des sales coup dans l’ombre uniquement motivés qu’ils sont par l’appât du gain ?
      L’intérêt de ce genre d’explication c’est qu’il n’est pas utile de réfléchir. La réponse à tous les problèmes et toutes les situations est toujours la même.


    • soi même 21 décembre 2021 17:25

      @Jean Dugenêt, l’intérêt de ma réponse est qu’il a en fait très peut de personnes qui sont en quette de la vérité, car elle est très dérangeante de savoir la bienveillance que l’Occident à eu pour ses deux régimes. 

      • Western Technology and Soviet Economic Development : 1917-1930 (1968)
      • Western Technology and Soviet Economic Development : 1930-1945 (1971)
      • Western Technology and Soviet Economic Development : 1945-1965 (1973)
      • National Suicide : Military Aid to the Soviet Union (1973)
      • What Is Libertarianism ? (1973)
      • Wall Street and the Bolshevik Revolution (1974, 1999)
      • Wall Street and the Rise of Hitler (1976, 1999)

    • soi même 21 décembre 2021 17:30

      @soi même et la se n’est que l’aspect financier. Pour votre gouverne Antony Cyril Sutton n’a jamais eu de procès pour diffamation.


    • Jean Dugenêt Jean Dugenêt 23 décembre 2021 23:05

      @soi même
      Pour votre gouverne Antony Cyril Sutton n’a jamais eu de procès pour diffamation.

      Et pour cause !!! Il ne s’attaque jamais à ceux qui pourraient se plaindre !


  • Laulau Laulau 21 décembre 2021 09:59

    Comment tordre la réalité, voilà le vrai titre de l’article.

    Les communistes refusent l’alliance contre Hitler, l’histoire commence là, pas vrai ?

    Oublié la politique des sociaux démocrates, oubliée l’assassinat des dirigeants communistes sur ordre des mêmes sociaux traitres au pouvoir, de quoi quand même les mettre un peu de mauvaise humeur pour une « union de la gauche » contre Hitler.

    Et de conclure que c’est Staline qui « ouvre la voie » à leur « liquidation ».

    Ceux qui ont essayé d’éliminer les communistes

    ce sont les sociaux démocrates allemands. 


    • Jean Dugenêt Jean Dugenêt 21 décembre 2021 10:53

      @Laulau
      Vous apportez donc votre caution à cette politique stalinienne dite de la troisième période qui est en contradiction avec la politique que Staline va défendre ensuite. Avec la politique « des fronts populaires » et de « la révolution par étapes », la politique de Staline sera l’unité avec les socialistes en y ajoutant surtout des partis bourgeois. Je suppose que quand je parlerai de la politique stalinienne en Espagne vous serez cette fois-ci complètement d’accord avec l’unité des communistes, des socialistes... Idem d’ailleurs pour le front Populaire en France. Vous ne viendrez plus accuser les socialistes des pires maux.


  • njama njama 21 décembre 2021 11:09

    bon je ne suis pas « soviétologue », mais pour mettre de l’eau au moulin un point de vue contradictoire sur le personnage de Staline qui va à contresens du titre de l’article :

    Le jugement historique à porter sur Staline : Annie Lacroix-Riz répond au biographe trotskiste, Jean Jacques Marie
    28 Février 2020 , Rédigé par Réveil Communiste

    Lettre diffusée par l’auteur (ALR) , au moment de sa rédaction. Elle comporte trois parties : la réfutation des clichés colportés par J.J.Marie sur la personnalité monstrueuse prétée à Staline, le dossier d’archive sur les compromissions du trotskisme pendant l’occupation, et une mise au point sur la famine ukrainienne de 1932.

     Le Pecq, le 8 décembre 2007

    Annie LACROIX-RIZ

    ...

    http://www.reveilcommuniste.fr/article-annie-lacroix-riz-repond-a-l-historien-trotskyste-jean-jacques-marie-biographe-de-staline-55479078.html


    • njama njama 21 décembre 2021 11:14

      à contresens du titre de l’article

      (Extraits) : "

      En revanche, quelles sont vos sources sur la tenue en laisse de Thorez et d’Ernst Thälmann, par Staline qui «  aim[ait] les taches » ? Prétexte à imputer à Staline seul la ligne « de combattre en priorité les socialistes, jugés plus dangereux que les nazis » (article, p. 42). Il faut résolument ignorer l’histoire allemande, et le rôle réel du SPD de soutien actif aux forces de réaction avant, pendant et après la Première Guerre mondiale, pour attribuer le conflit SPD-KPD aux caprices de Staline. Vous n’allez pas dans votre article jusqu’à mentionner la thèse de Margaret Buber-Neumann, selon laquelle cette canaille de Staline aurait livré à Hitler les militants du KPD. Merci de me dire si des archives soviétiques ont confirmé la thèse de cette ex-communiste que l’Occident a sacralisée autant que Kravchenko (franche canaille selon les fonds du Quai d’Orsay, formels : correspondance de janvier 1948, Europe URSS 1944-1948 vol. 45, relations avec les Anglo-Saxons, janvier-mai 1948, MAE  qui a d’ailleurs usé de son témoignage au procès de 1949). Je n’ai en des décennies jamais rien trouvé sur ce point, mais vous suggérez que Staline obtint par le pacte germano-soviétique la capacité de libérer des griffes hitlériennes certains militants communistes ou d’y maintenir les autres, tel Ernst Thälmann qui, « emprisonné par la Gestapo, […] ne sert plus à rien. Staline le laissera pourrir en prison.  » (article, p. 42). Il aurait donc eu le pouvoir de l’en sortir."


    • njama njama 21 décembre 2021 11:18

      toujours à contresens
      extraits) « 
       »Lorsque j’ai répondu aux énormes sottises de Mme Hart, j’ai fourni à mes interlocuteurs les sources de documents établissant la complicité formelle, de 1935 à 1946, entre trotskistes, Trotsky en tête, et élites des puissances les plus résolues à en finir avec l’expérience soviétique (qu’on taxe cette ligne d’anti-stalinisme ne change rien à l’affaire). J’ai notamment envoyé à mon ami (trotskiste) Pedro Carrasquedo, le 22 octobre 2004, les références qui suivent, puisque, travaillant aux Archives nationales, il se proposait de les examiner pour « arbitrer », après le délai nécessaire à l’examen, entre mes accusations graves et les cris d’indignation de divers groupements trotskistes. C’est ce que vous appelez ignorance des «  documents soviétiques eux-mêmes ». Pedro, que j’ai relancé dans les semaines qui ont suivi son engagement, n’a à la présente date toujours pas usé de son arbitrage et ne m’a plus reparlé du dossier après avoir différé sa remise d’avis.

      "


    • CN46400 CN46400 21 décembre 2021 12:59

      @njama
      La critique anti-stalinienne des trotskistes a un point faible congénital : Elle repose toute entière sur la personnalité de Staline, jamais sur une description un peu détaillée de la politique alternative qu’ils voudraient voir appliquée.
       Mais il faut reconnaître que sur ce plan, Trotski a donné l’exemple. Du vivant de Lénine il soutient ouvertement la NEP alors que d’autres, notamment Staline, se taisent. Et une fois Lénine disparu, il contre Staline sur « le socialisme dans un seul pays » (décembre1925), mais abandonne la NEP dès que Staline, sans s’y référer, la troque concrètement contre une reprise discrète, via Boukharine du « socialisme dans un seul pays ».
      En fait, Trotski ne soutient plus la NEP dès qu’il constate que Staline a réussit à construire dans le parti une majorité anti NEP basée sur la critique des inégalités que génère cette politique sans noter les résultats globaux qui sont positifs. Sur la NEP, Trotski s’est, jusqu’à son assassinat, aligné sur Staline. Et, à part Moshe Lewin ou Isaac Deutcher, tous les thuriféraires de Trotski, jusqu’à aujourd’hui, resteront scotchés sur cette ligne...


    • Jean Dugenêt Jean Dugenêt 21 décembre 2021 13:02

      @njama
       Si vous avez un passage de la lettre d’ALR qui concerne le sujet de mon article, vous pouvez le citer. Apparemment, aucune des 3 parties que vous signalez ne correspond à mon sujet.

      Le sujet de mon article n’est ni le sionisme ni un duel entre ALR et Jean-Jacques Marie.

      Je suis saturé de vos interventions qui tombent sur les débats qui suivent mes articles comme un cheveu tombe sur la soupe.


    • Jean Dugenêt Jean Dugenêt 21 décembre 2021 13:26

      @njama

      Voilà encore une de vos salades indigestes ! Pour m’en tenir à ce que vous avez souligné, il n’est d’aucun intérêt de savoir que ALR a fourni à quelqu’un des preuves au sujet de quelque chose.

      Si vous avez une preuve établissant la complicité formelle de trotskystes avec des « élites des puissances les plus résolues à en finir avec l’expérience soviétique » donnez-là.


    • Jean Dugenêt Jean Dugenêt 21 décembre 2021 14:00

      @CN46400
      "La critique anti-stalinienne des trotskistes a un point faible congénital : Elle repose toute entière sur la personnalité de Staline, jamais sur une description un peu détaillée de la politique alternative qu’ils voudraient voir appliquée.« 

      La critique anti-stalinienne que je fais dans mon article repose entièrement sur la description d’une part de la politique »de la troisième période" imposée par Staline et d’autre part sur la description de la politique alternative de Trotsky. C’était la politique du FUO (Front Unique Ouvrier) qui correspondait à la politique des premiers congrès de l’internationale communiste.

      Je ne fais aucune affirmation sur la personnalité de Staline.


  • njama njama 21 décembre 2021 14:27

     « Il faut résolument ignorer l’histoire allemande, et le rôle réel du SPD de soutien actif aux forces de réaction avant, pendant et après la Première Guerre mondiale, pour attribuer le conflit SPD-KPD aux caprices de Staline. » ALR

    Puisque le KPD et le SPD s’étaient violemment opposés comme vous l’écrivez*, la réconciliation entre eux était hautement improbable sauf à s’associer avec ses ennemis d’hier (.« sociaux-fascistes ») Dès lors pourquoi imputer à Staline l’échec d’un « front uni » ** ?

    A vous lire, ou j’ai mal compris (?) le KPD plus internationaliste (« l’organisation la plus porteuse au niveau mondial des intérêts de la classe ouvrière ») n’était pas stalinien, ou pas pur jus.

    * L’écrasement de cette révolte et sa répression menée par le ministre du SPD Gustav Noske fut terrible. Les grands leaders du mouvement ouvrier, Karl Liebknecht et Rosa Luxemburg avaient été assassinés le 15 janvier soit deux jours après « la semaine sanglante de la révolte spartakiste ».

    ** En dépit de la menace montante du fascisme, les staliniens se sont opposés à toute forme d’action de front uni de la part des forces combinées du KPD et du SPD contre Hitler. Les staliniens ont préféré aller jusqu’à affirmer que la victoire de Hitler était un moindre mal que la collaboration avec les « sociaux-fascistes, » parce que, d’après les théoriciens du Kremlin, un régime nazi s’effondrerait rapidement et la voie serait alors ouverte à une victoire du Parti communiste.


    • Jean Dugenêt Jean Dugenêt 21 décembre 2021 15:04

      @njama
      « Il faut résolument ignorer l’histoire allemande, et le rôle réel du SPD de soutien actif aux forces de réaction avant, pendant et après la Première Guerre mondiale, pour attribuer le conflit SPD-KPD aux caprices de Staline. »

      Pure répétition par une stalinienne de la politique stalinienne qui est en l’occurrence une politique anti-léniniste puisqu’elle fait référence à ce qui s’est passé "avant, pendant et après la Première Guerre mondiale« c’est-à-dire du vivant de Lénine. Lénine qui a écrit en 1920 »La maladie infantile du communisme : le gauchisme" était parfaitement au courant des trahisons des dirigeants du SPD mais il n’en demandait pas moins de réaliser le FUO entre SPD et KPD.

      J’aimerais que vous me disiez ce que vous cherchez à faire en volant ainsi au secours des staliniens. Étes vous fasciste ? stalinien ? Avec vous toutes les éventualités sont envisageables.


    • Jean Dugenêt Jean Dugenêt 21 décembre 2021 15:08

      @njama
      "A vous lire, ou j’ai mal compris (?) le KPD plus internationaliste (« l’organisation la plus porteuse au niveau mondial des intérêts de la classe ouvrière ») n’était pas stalinien, ou pas pur jus. "

      Je crois qu’il est inutile que vous cherchiez à comprendre. Pouvez vous imaginer que le KPD a été un parti révolutionnaire avant d’être un parti stalinien ?


    • Jean Dugenêt Jean Dugenêt 21 décembre 2021 15:06

      @njama
      Le pacte Hitler/Staline légende ou pas ?

      Je sature avec vos stalineries après avoir défendu el-Assad... que cherchez-vous ?


  • njama njama 21 décembre 2021 16:16

    @Jean Dugenêt
    Je pense que vous prêtez beaucoup trop d’influence et de pouvoirs à Staline (comme à Bachar al-Assad d’ailleurs), particulièrement sur l’Allemagne entre les deux guerres, ça doit être votre grille de lecture (?), aussi pour le coup je rejoindrais l’avis de CN46400.

    En fait à remuer l’histoire, que cherchez-vous ? je pense qu’il n’y a rien à gagner à raviver de vieilles querelles du passé, qui ne feront qu’élargir le fossé entre divergences idéologiques, staliniens vs trotskystes...

    La principale critique que je ferais du système communiste soviétique qui s’est poursuivi bien après Staline, c’est son organisation verticale, hiérarchisé à outrance, son hyper centralisation, en cela il ne diffère pas du système politique qu’il a remplacé, celui de l’aristocratie. L’Union soviétique n’était rien d’autre qu’un État fédéral. Le trotskysme lui, n’a pas eu l’occasion historique d’être mis en pratique, il faudrait espérer qu’il ne porterait pas les mêmes travers, et qu’idéalement il flirterait avec l’anarchie, une anarchie bien comprise, populaire, et bienveillante, ou à minima comme une confédération, sans pouvoir central.

    Hier comme encore aujourd’hui le monde(les États) fonctionnent sur la base d’alliances et d’oppositions, y compris au sein et entre classes sociales, rien n’a changé, ce qui permet d’entretenir, de faire perdurer une sorte d’ordre immuable, rempli d’ennemis, un ordre policier, militaire, économique (concurrence)


    • Jean Dugenêt Jean Dugenêt 21 décembre 2021 16:53

      @njama
       Je n’écris pas pour le plaisir de faire de la littérature. Je suis un militant internationaliste (au sens fort). C’est-à-dire que comme Marx, Lénine et beaucoup d’autres je pense nécessaire de construire un parti mondial de la révolution. Cette idée qui était banale au siècle dernier a été abandonnée depuis longtemps par les dirigeants traitres du mouvement ouvrier. J’ai connu le PS au temps où il s’appelait encore SFIO et bien des militants du PCF se souvenaient que leur parti avait été une section de l’internationale communiste. Défendre ces idées classiques du mouvement ouvrier parait maintenant pour beaucoup extravagant. Pour ma part, contrairement aux réformistes et staliniens, je ne renie rien. Je dois donc défendre cette orientation. J’écris pour cela un livre dont le titre sera « défense du trotskysme III » où il faut que j’explique en quoi les partis traditionnels sont dirigés par des traitres. Il me faut expliquer comment se sont faites ces trahisons. C’est ce que je fais. Chaque chapitre de mon livre fait l’objet d’un article préalable.
      Je le répète : je ne fais pas de littérature. Je construis un parti révolutionnaire. Je ne discute ni de Cuba, ni de la Syrie ou d’aucun autre pays (Palestine, Chili, Argentine...) sans penser à ce qu’il faut faire pour y construire des sections d’une internationale révolutionnaire. N’est-il pas évident dans ces conditions que je ne pourrais jamais défendre el-Assad ?


    • njama njama 21 décembre 2021 17:18

      @Jean Dugenêt

      je dois être trop rêveur... le marxisme me plaît bien parce qu’il tend du moins en théorie à rétablir de l’ « équité » entre les hommes, politiquement (droits) et économiquement, et en cela qu’il respecte cultures, et religions... c’est pourquoi d’ailleurs il fut si vite adopter sous différentes latitudes, aucune idée politique n’a jamais eu une telle rapidité à être adoptée aussi vite, un vrai feu... de paille hélas.

      j’avoue que vu les expériences passées, URSS et Chine je me méfierais d’un Parti Suprême... le monde est trop vaste pour cela il me semble, c’est pourquoi les « globalistes » quant bien même ils ont les banques avec eux, ils se casseront la gueule je n’en doute pas un instant.

      Vous nous avertirez quand votre livre paraîtra j’imagine...
      bonne route et bonnes fêtes de fin d’année.

      C’est toujours instructif de se frotter à d’autres idées... c’est la raison même d’Agoravox


    • soi même 21 décembre 2021 17:36

      @njama, vous oublie dans cette histoire le rôle de Lénine et de Trotski qui avec Staline et le Soviet Suprême fait une belle brochette de criminels sans précédent .


    • soi même 21 décembre 2021 17:39

      @njama ( le marxisme me plaît bien parce qu’il tend du moins en théorie à rétablir de l’ « équité » entre les hommes, politiquement (droits) et économiquement, et en cela qu’il respecte cultures, et religions...) Vous vivez dans la légende politique ;


    • Jean Dugenêt Jean Dugenêt 21 décembre 2021 18:04

      @njama
      Vous nous avertirez quand votre livre paraîtra j’imagine...

      Il sera consultable gratuitement sur le site de l’AGIMO. Je vais publier les chapitres qui seront prêts le mois prochain sans attendre que tout soit rédigé.


    • njama njama 21 décembre 2021 20:00

      @soi même

      Vous devriez méditer la notion « d’équité », qui est une orientation tant politique, que de relations culturelles, que humaniste... à l’inverse de « l’égalité » qui n’est que de la théorie, un concept abstrait sauf d’un point de vue juridique qui place chacun sur un pied d’égalité de droits.

      En mathématique on appelle ça tendre vers une limite, ou vers une (idéale) asymptote comme vous voulez. Je ne vois pas de projet politique valable autrement que dans le respect de nos différences historiques. Je veux rester pragmatique et donner du temps au temps, je ne suis pas adepte des révolutions, sauf celle d’une résistance pacifiste à la Ghandi, j’exclus de prendre un fusil, question de philosophie.

      ,


    • njama njama 21 décembre 2021 20:10

      @Jean Dugenêt

      Merci pour l’info, j’irais voir...

      Ne restez pas sur (ce que j’estime être) notre petit différend sur la Syrie, je vous ai exposé le point de vue du Parti communiste syrien, sources à ’appui  (que je respecte intégralement) merci de le respecter, même si vous n’êtes pas d’accord, ou raccord avec cette ligne, leur choix politique.L es Syriens me semblent mieux placés que vous, et d’autres... d’une manière générale, communistes ou non, pour choisir leur destin.
      Cordialement.
      njama


    • Jean Dugenêt Jean Dugenêt 21 décembre 2021 20:42

      @njama

      "Les Syriens me semblent mieux placés que vous, et d’autres... d’une manière générale, communistes ou non, pour choisir leur destin."
      J’ai l’impression que nous ne fréquentons pas les mêmes syriens ceux que je connais ont pour la plupart fui la Syrie et ceux qui y sont encore rêvent d’aller ailleurs mais ne le peuvent pas.


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