Supplique pour un avenir meilleur
Depuis son adolescence ce travailleur espère et lutte pour qu’enfin aboutisse l’espoir d’une société plus juste. Rien ne lui a été épargné, ses débuts en vie active dans le secteur industriel privé, le travail en 3X8, une semaine du matin, une semaine de l’après midi, une semaine de nuit. 44 heures par semaine dans des conditions pénibles : cadences, bruits, chaleur. Petits salaires améliorés par une course au « Boni »( prime concédée en fonction du rendement). Fin de mois difficiles économiquement, qui exigeait du conjoint l’obligation de travailler et ce afin d’améliorer l’ordinaire. Mais bien évidemment ce sacrifice impliquait quelques complications pour élever les enfants qui parfois étaient livrés à eux-mêmes durant l’absence des parents.
Puis vint 1968 avec ses luttes, les conditions sociales et de vie s’améliorèrent sensiblement avec réduction du temps de travail, augmentation des salaires, participation aux bénéfices de l’entreprise, ainsi que la reconnaissance du droit syndical à l’entreprise.
La victoire de ces luttes donnait aux travailleurs de l’espoir d’une société nouvelle. Une société plus juste, plus équitable, plus humaine.
Très rapidement à partir des années 1970 le patronat s’organisait pour reprendre ce qu’il avait du concéder lors des accords de Grenelle. Dans les entreprises au nom de la rentabilité les cadences s’intensifièrent et la répression contre l’organisation des travailleurs se manifestait par des pressions sur les militants divisant les catégories de salariés entre elles. Depuis ces années, les choses sont allées de mal en pis. Dégradations des conditions de travail, perte du pouvoir d’achat. Les augmentations générales sacrifiées aux augmentations individualisées (dites au mérite). La volonté pour le patronat de reprendre la maitrise totale de la gestion du personnel tant sur le plan économique que morale était évidente : divisions des travailleurs, chasse aux sorcières, corruptions, pressions ou licenciement des militants les plus résistants sont devenues monnaie courante.
Ce qui avait été un immense espoir se traduisait par une nouvelle aggravation des conditions de vie et de travail des salariés dans les entreprises.
Ce travailleur comme beaucoup de ses camarades se demandait à qui et quoi avait servit ce grand élan populaire de 1968 ?? Le pouvoir de l’argent, les multinationales et les banques avaient repris le pouvoir. Les gouvernements se sont succédés depuis, l’alternance entre la droite et la gauche réformiste n’a servit qu’a asseoir l’autorité de ce système tant dans la ruine de l’économie que dans l’aggravation de l’exploitation des travailleurs.
A l’aube de sa vie, ce travailleur convaincu que l’ennemi héréditaire de la classe ouvrière est ces exploiteurs, ce grand patronat qui détient tous les pouvoirs avec son argent. Ce grand patronat qui dirige les politiciens, qui décide de notre avenir, qui est propriétaire des organes de presse, n’a qu’un but c’est de tout privatiser et ainsi devenir le maître absolu de nos vie et de nos consciences. Ces grands bourgeois capitalistes veulent revenir avant 1789 et rétablir les privilèges qui rythmaient les relations de Maîtres à Valets.
Alors ce travailleur supplie ce peuple et l’appelle à se réveiller, se mobiliser afin de chasser les marchands du temple. Le peuple doit s’unir et reprendre à ces exploiteurs, à ces banques le pouvoir économique et social, le pouvoir de décider de son avenir. Pour lui la lutte, la résistance, ont permis de ne pas sombrer dans une dictature pire encore. Les générations nouvelles, fortes de l’expérience du passé et puissantes d’une volonté unitaire doivent devenir le phare des grands changements vers une société humaine, de partage, et d’épanouissements.