samedi 21 juin 2014 - par Robert Biloute

Synthèse vaguement critique du « Manifeste du parti communiste »

Etant naturellement sympathisant marxiste sans toutefois rien comprendre au "Capital" de Marx, je navigue depuis un bout à l'estime. Entre la fascination pour une théorie citée par tous les bords, censée être la colonne vertébrale des progressistes de gauche, et la haine engendrée par l'incompréhension face au langage du vieux Karl (ressassé parfois absurdément par quelque aboyeur mal dégrossi) et la mythologie sanglante des mises en application de la doctrine, vous pourrez imaginer comme la schizophrénie n'est jamais loin.

Devant la pression des évènements, et sous l'influence des quelques rares trolls authentiquement communistes qu'il nous reste (dont Isga est très certainement l'expression la plus pure, qu'il en soit remercié ici), je suis donc parti à la recherche du grimoire qui pourrait me révéler la doctrine de manière simple et concise : une édition Librio à 2 euros du Manifeste du parti communiste. Pour le dire vite : à ma grande surprise, le texte que j'avais laissé pourrir sur une étagère (j'avais du lire au moins le titre..), m'est apparu à la fois comme très beau littérairement parlant, impressionant au niveau intellectuel, et effrayant quand il en arrive aux applications politiques.

Evacuons tout d'abord les questions d'intendance : oui, j'avais besoin d'un bouquin, je ne saurais me satisfaire d'un écran lorsqu'il faut s'y mettre sérieusement. Sinon, il y a aussi : http://www.marxists.org/francais/marx/works/1847/00/kmfe18470000.htm , et bien d'autres. C'est donc armé d'un stylo et d'un petit bouquin de 90 pages que j'ai courageusement entrepris mon exploration spéléologique. Je vous propose ici une synthèse qui se veut la plus fidèle possible, afin de permettre à d'autres moins enclin à sa lecture de se faire une idée, et dans l'espoir de dégager une structure adaptée à la critique et/ou au rafraichissement des idées. Elle sera toutefois entrelardée de critiques personnelles façon strogonoff, qui je le crains n'iront pas très loin, mais bon faut bien se faire plaisir. On remarquera d'entrée de jeu la caractère désespéré et possiblement inutile voire mutilatoire de ma démarche, puisque je cherche à faire la synthèse... d'une synthèse. Les citations exactes du texte à ma disposition seront dans des paragraphes en retrait, tout le reste peut m'être reproché pour les siècles des siècles, amen.

 

 

Prologue

Physiquement, le bouquin est attribué aux auteurs Karl Marx et Friedrich Engels, publié en première édition en févier 1848. Toutefois, un paragraphe en fin de prologue indique :

"[...] des communistes de diverses nationalités se sont réunis à Londres et ont rédigé le Manifeste suivant, qui est publié en anglais, français, allemand, italien, flamand et danois."

Je ferai ici confiance à Wikipédia pour résoudre le paradoxe : "Ce texte n'est pas l'œuvre d'une personne isolée mais une commande de la Ligue des communistes. Karl Marx a rédigé le texte final sur la base de textes et discussions préparatoires au sein de la Ligue des communistes, et notamment sur la base d'une contribution de son ami Friedrich Engels. Le slogan final — « Prolétaires de tous les pays, unissez-vous » — avait été adopté par la Ligue des communistes plusieurs mois auparavant.

Il est d'abord paru anonymement, puis a été réédité plus tard avec mention de Karl Marx et Friedrich Engels comme auteurs, sous le titre Manifeste communiste."[1]

(notons au passage l'hypothèse d'un plagiat évoqué sur cette même page wikipédia)

Mis à part ce détail de proprité intelectuelle, le prologue introduit brièvement 2 idées :

  • Le communisme fait parler de lui.

  • il est temps de publier un manifeste, à opposer aux conneries diverses fantasmées par les uns et les autres.

Le manifeste est divisé en 4 chapitres, je me cantonnerai ici à synthétiser le premier, nommé "Bourgeois et Prolétaires". Si le dieu de la procrastination me lâche un peu les basques, et si l'intrigue des chapitres suivants continuent à me tenir en haleine, je continuerai éventuellement l'exercice pour les autres chapitres.

 

 

Synthèse du chapitre I : "Bourgeois et prolétaires"

Quelle magnifique première phrase nous avons là :

"L'histoire de toute société jusqu'à nos jours est l'histoire de la lutte des classes."

Simple, lapidaire, prophétique, excessivement sûre d'elle : on n'avait pas le droit de commencer comme ça une dissertation, mais bon là c'est Marx et Engels quand même.. Notons qu'une note postérieure de Engels mériterait de figurer clairement dans une rubrique "glossaire" :

"On entend par bourgeoisie la classe des capitalistes modernes, propriétaires des moyens de production sociale et qui emploient le travail salarié. On entend par prolétariat la classe des ouvriers salariés modernes qui, privés de
leurs propres moyens de production, sont obligés pour subsister, de vendre leur force de travail. (Note d'Engels pour l'édition anglaise en 1888)."

Cette définition est à mon sens très importante pour le débat : non seulement elle fonde la théorie, mais encore elle permet de comprendre les eructations des marxistes employant sans arrêt les adjectifs bourgeois, petit bourgeois, prolétaires... Il ne s'agit pas de TOC ou d'un syndrôme de la Tourette, il ya bien à l'origine une signification précise et travaillée, qui prend sa place au sein d'un raisonnement logiquement viable.

Une deuxième note d'Engels vient préciser/atténuer la portée de cette première phrase, en expliquant que depuis la rédaction du texte, les découvertes sur la préhistoire avaient montré l'existence d'une société "communiste primitive". Il rectifie donc l'affirmation en limitant sa validité à "l'histoire transmise par les textes".

On résume ensuite l'histoire de l'humanité comme une succession d'oppositions entre dominants et dominés. Cette opposition fondamentale se décline au cours des âges sous différentes formes, et finit toujours

"soit par une transformation révolutionnaire de la société tout entière, soit par la destruction des deux classes en lutte."

Précisons qu'à ce stade, mise à part la distinction dominants/dominés, les auteurs ne voient pas de simple binarité honteusement manichéiste, critique souvent faite au marxisme :

"Dans les premières époques historiques, nous constatons presque partout une organisation complète de la société en classes distinctes, une échelle graduée de conditions sociales. Dans la Rome antique, nous trouvons des
patriciens, des chevaliers, des plébéiens, des esclaves ; au moyen âge, des seigneurs, des vassaux, des maîtres de corporation, des compagnons, des serfs et, de plus, dans chacune de ces classes, une hiérarchie particulière. "

C'est justement le capitalisme qu'ils désignent comme cause d'une simplification profonde de la hiérarchie sociale :

"le caractère distinctif de notre époque, de l'époque de la bourgeoisie, est d'avoir simplifié les antagonismes de classes. La société se divise de plus en deux vastes camps ennemis, en deux grandes classes diamétralement
opposées : la bourgeoisie et le prolétariat. "

C'est de mon point de vue dilettante une subtilité interessante : le marxisme ne tient pas forcément à imposer une binarité, il dit constater la création de cette binarité par le système capitaliste en place. Ce type de raisonnement est récurrent, montrant un aspect quasi prophétique de l'idéologie bien qu'elle soit basée sur une méthode rationnelle. La prophétie tient dans la nature du capitalisme lui même, qui analysée à travers la distinction bourgeois/prolétaires, et sous l'hypothèse que les rapports sociaux sont définis par les modes de production, annonce que le capitalisme, par son efficacité même, secrétera lui même les armes qui le feront tomber.

On en voit encore la trace dans la suite su texte, qui introduit un historique accéléré des transformations de la classe bourgeoise au cours des temps : du serf moyenâgeux au citoyen des villes, jusqu'au bourgeois dominé par la féodalité mais qui l'explose de l'intérieur sous l'effet du développement fulgurant des transactions commerciales.

"La bourgeoisie, nous le voyons, est elle-même le produit d'un long développement, d'une série de révolutions dans le mode de production et les moyens de communication."

"[...] la bourgeoisie, depuis l'établissement de la grande industrie et du marché mondial, s'est finalement emparée de la souveraineté politique exclusive dans l'Etat représentatif moderne."

Les deux phrases qui suivent cette présentation révèlent assez bien cette subtilité quand au rôle de la bourgeoisie dans le système communiste : à la fois oppresseur et producteur des outils de la révolution.

"Le gouvernement moderne n'est qu'un comité qui gère les affaires communes de la classe bourgeoise tout entière.

La bourgeoisie a joué dans l'histoire un rôle éminemment révolutionnaire. "

S'en suit une envolée quasi lyrique sur l'efficacité ravageuse de la révolution bourgeoise, je ne peux résister à l'envie de la publier en entier :

"Partout où elle a conquis le pouvoir, elle a foulé aux pieds les relations féodales, patriarcales et idylliques. Tous les liens complexes et variés qui unissent l'homme féodal à ses "supérieurs naturels", elle les a brisés sans
pitié pour ne laisser subsister d'autre lien, entre l'homme et l'homme, que le froid intérêt, les dures exigences du "paiement au comptant". Elle a noyé les frissons sacrés de l'extase religieuse, de l'enthousiasme chevaleresque,
de la sentimentalité petite-bourgeoise dans les eaux glacées du calcul égoïste. Elle a fait de la dignité personnelle une simple valeur d'échange ; elle a substitué aux nombreuses libertés, si chèrement conquises, l'unique et
impitoyable liberté du commerce. En un mot, à la place de l'exploitation que masquaient les illusions religieuses et politiques, elle a mis une exploitation ouverte, éhontée, directe, brutale.

La bourgeoisie a dépouillé de leur auréole toutes les activités qui passaient jusque-là pour vénérables et qu'on considérait avec un saint respect. Le médecin, le juriste, le prêtre, le poète, le savant, elle en a fait des
salariés à ses gages.

La bourgeoisie a déchiré le voile de sentimentalité qui recouvrait les relations de famille et les a réduites à n'être que de simples rapports d'argent. "

Haaa, les eaux glacées du calcul égoïste.. Cette présentation est suivie d'une affirmation revouvelée de la puissance de la bourgeoisie, mais également d'une certaine perception de la nature humaine :

"C'est elle qui, la première, a fait voir ce dont est capable l'activité humaine. Elle a créé de tout autres merveilles que les pyramides d'Egypte, les aqueducs romains, les cathédrales gothiques ; elle a mené à bien de tout
autres expéditions que les invasions et les croisades"

On nous dit donc que la bourgeoisie a révélé au monde le potentiel gigantesque de l'espéèce humaine. Le communisme ne fait que critiquer l'utilisation affreuse de ce potentiel, il ne le remet pas en cause mais souhaite au contraire l'utiliser autrement, de manière plus juste et efficace, les deux adjectifs ayant à mon avis un lien fort dans la doctrine communiste.

On enchaine direct sur une constatation qui n'a fait que devenir de plus en plus éclatante, et qui révêt donc un caractère au moins en partie universel :

"La bourgeoisie ne peut exister sans révolutionner constamment les instruments de production, ce qui veut dire les rapports de production, c'est-à-dire l'ensemble des rapports sociaux. Le maintien sans changement de l'ancien mode
de production était, au contraire, pour toutes les classes industrielles antérieures, la condition première de leur existence. Ce bouleversement continuel de la production, ce constant ébranlement de tout le système social, cette
agitation et cette insécurité perpétuelles distinguent l'époque bourgeoise de toutes les précédentes."

On nous donne là une caractéristique apparemment propre à définir le capitalisme, par rapport aux modes d'exploitation précédents qui n'étaient pas non plus en mode bisounours.

La description qui suit de l'objectif forcément mondialiste du capitalisme est toute aussi frappante :

"Poussée par le besoin de débouchés toujours nouveaux, la bourgeoisie envahit le globe entier. Il lui faut s'implanter partout, exploiter partout, établir partout des relations.

Par l'exploitation du marché mondial, la bourgeoisie donne un caractère cosmopolite à la production et à la consommation de tous les pays. Au grand désespoir des réactionnaires, elle a enlevé à l'industrie sa base nationale. Les
vieilles industries nationales ont été détruites et le sont encore chaque jour. Elles sont supplantées par de nouvelles industries, dont l'adoption devient une question de vie ou de mort pour toutes les nations civilisées,
industries qui n'emploient plus des matières premières indigènes, mais des matières premières venues des régions les plus lointaines, et dont les produits se consomment non seulement dans le pays même, mais dans toutes les
parties du globe. A la place des anciens besoins, satisfaits par les produits nationaux, naissent des besoins nouveaux, réclamant pour leur satisfaction les produits des contrées et des climats les plus lointains. A la place de
l'ancien isolement des provinces et des nations se suffisant à elles-mêmes, se développent des relations universelles, une interdépendance universelle des nations. Et ce qui est vrai de la production matérielle ne l'est pas moins
des productions de l'esprit Les oeuvres intellectuelles d'une nation deviennent la propriété commune de toutes. L'étroitesse et l'exclusivisme nationaux deviennent de jour en jour plus impossibles et de la multiplicité des
littératures nationales et locales naît une littérature universelle.

Par le rapide perfectionnement des instruments de production et l'amélioration infinie des moyens de communication, la bourgeoisie entraîne dans le courant de la civilisation jusqu'aux nations les plus barbares. Le bon marché de
ses produits est la grosse artillerie qui bat en brèche toutes les murailles de Chine et contraint à la capitulation les barbares les plus opiniâtrement hostiles aux étrangers. Sous peine de mort, elle force toutes les nations à
adopter le mode bourgeois de production ; elle les force à introduire chez elle la prétendue civilisation, c'est-à-dire à devenir bourgeoises. En un mot, elle se façonne un monde à son image. "

Beaucoup de choses à noter dans ce passage : mondialisation forcée et nécessaire, destruction des industries nationales, rappel du rôle révolutionnaire quasi irrésistible de la bourgeoisie contre les réactionnaires. J'ajouterais d'un point de vue tout personnel, que la formulation "elle se façonne un monde à son image" décrit exactement ce que je ressens du point de vue scientifique face aux pseudo-théories néo libérales. On part d'axiomes simples pour modéliser le système économique (le fameux agent économique pleinement rationnel, libre et informé qui génère la non moins fameuse "main invisible"). Ces axiome sont évidemment faux, en tout cas des approximations, ce qui ne pose pas de problème, en physique on appelle ça une "modélisation" : tant qu'on a pas mieux, on garde. Ce qui pose problème, c'est que le système néo libéral semble faire ce qu'il faut pour que le monde devienne effectivement compatible avec la théorie. D'un point de vue scientifique, on a l'équivalent d'un physicien-dieu qui modifie les lois de la nature pour qu'elles collent à sa théorie et ses intérêts personnels.

Un petit passage particulier aborde la relation ville/campagne, qui ne manquera pas de faire réagir quelques habitués de Avox je pense :

"La bourgeoisie a soumis la campagne à la ville. Elle a créé d'énormes cités ; elle a prodigieusement augmenté la population des villes par rapport à celles des campagnes, et par là, elle a arraché une grande partie de la
population à l'abrutissement de la vie des champs."

Ca commence comme le regret d'un décroissant/d'un réactionnaire (la campagne soumise à la ville), ça finit dans un gros coup de poing contre la poésie du fier campagnard (la vie des champs, ça abrutit). Le travail des champs n'est pas plus noble ou poétique que le travail en usine, c'est un abrutissement comme un autre. C'est assez logique considérant la note d'Engels sur la "préhistoire communiste" : si le communisme se réfère à un modèle passé, cela sera sûrement un modèle pré-propriété privée de la terre, donc pré-sédentarisation, donc pré-agriculture. J'avancerai donc que le modèle de référence, à choisir, serait plutôt les chasseurs-cueilleurs que les paysans. Mais c'est bien sûr une réflexion très éloignée de la doctrine, étant donnée la volonté farouche du communisme de promouvoir le progressisme contre la réaction.

Autre caractéristique fondamentale, la centralisation, de tout :

"La bourgeoisie supprime de plus en plus l'émiettement des moyens de production, de la propriété et de la population. Elle a aggloméré la population, centralisé les moyens de production et concentré la propriété dans un petit
nombre de mains. La conséquence totale de ces changements a été la centralisation politique. Des provinces indépendantes, tout juste fédérées entre elles, ayant des intérêts, des lois, des gouvernements, des tarifs douaniers
différents, ont été réunies en une seule nation, avec un seul gouvernement, une seule loi, un seul intérêt national de classe, derrière un seul cordon douanier. "

Comme déjà évoquée, la centralisation nationale est vue comme une conséquence du mouvement de concentration des moyens de production, elle ne peut être qu'à son service. Elle reste toutefois susceptible de plier devant la force dévastatrice des développements ultérieurs du capitalisme : quand il n'a plus besoin d'une structure, ou plutôt quand elle est un frein à son développement, et bien il la lessive, tout bêtement.

A moins qu'il ne soit semblable à un ado plein d'énergie et débordant de connerie insouciante :

"Les conditions bourgeoises de production et d'échange, le régime bourgeois de la propriété, la société bourgeoise moderne, qui a fait surgir de si puissants moyens de production et d'échange, ressemblent au magicien qui ne sait
plus dominer les puissances infernales qu'il a évoquées."

Cette vision trouve son point d'orgue dans le morceau de bravoure suivant, encore frappant de modernité, et qui décrit les crises comme symptôme de l'emballement capitaliste :

"Une épidémie qui, à toute autre époque, eût semblé une absurdité, s'abat sur la société, - l'épidémie de la surproduction. La société se trouve subitement ramenée à un état de barbarie momentanée ; on dirait qu'une famine, une
guerre d'extermination lui ont coupé tous ses moyens de subsistance ; l'industrie et le commerce semblent anéantis. Et pourquoi ? Parce que la société a trop de civilisation, trop de moyens de subsistance, trop d'industrie, trop
de commerce. Les forces productives dont elle dispose ne favorisent plus le régime de la propriété bourgeoise ; au contraire, elles sont devenues trop puissantes pour ce régime qui alors leur fait obstacle ; et toutes les fois que
les forces productives sociales triomphent de cet obstacle, elles précipitent dans le désordre la société bourgeoise tout entière et menacent l'existence de la propriété bourgeoise. Le système bourgeois est devenu trop étroit
pour contenir les richesses créées dans son sein. - Comment la bourgeoisie surmonte-t-elle ces crises ? D'un côté, en détruisant par la violence une masse de forces productives ; de l'autre, en conquérant de nouveaux
marchés et en exploitant plus à fond les anciens. A quoi cela aboutit-il ? A préparer des crises plus générales et plus formidables et à diminuer les moyens de les prévenir. Les armes dont la bourgeoisie s'est servie pour
abattre la féodalité se retournent aujourd'hui contre la bourgeoisie elle-même. "

La description des crises de surproduction, comment elles arrivent, et comment le système réagit pour neutraliser les mécanismes de contrôle, me font surieusement penser à ce que je vois tous les jours au 20H. Je vois toutefois de moins en moins la trace de la dernière phrase.. Mais le manifeste continue sur sa lignée : la capitalisme génère les outils de sa propre perte, et parmi eux l'outil fondamental pour la capital comme pour son reversement est le prolétaire.

"Mais la bourgeoisie n'a pas seulement forgé les armes qui la mettront à mort ; elle a produit aussi les hommes qui manieront ces armes, les ouvriers modernes, les prolétaires. "

Le prolétaire est décrit, au sein du capitalisme, comme une marchandise comme les autres, elle aussi soumise à la concurrence. On pointe en outre une conséquence de l'introduction du machinisme et de la division du travail : le boulot est encore plus merdique.

"Le développement du machinisme et la division du travail, en faisant perdre au travail de l'ouvrier tout caractère d'autonomie, lui ont fait perdre tout attrait. Le producteur devient un simple accessoire de la machine, on
n'exige de lui que l'opération la plus simple, la plus monotone, la plus vite apprise. Par conséquent, ce que coûte l'ouvrier se réduit, à peu de chose près, au coût de ce qu'il lui faut pour s'entretenir et perpétuer sa
descendance. Or, le prix du travail, comme celui de toute marchandise, est égal à son coût de production. Donc, plus le travail devient répugnant, plus les salaires baissent. Bien plus, la somme de labeur s'accroît avec le
développement du machinisme et de la division du travail, soit par l'augmentation des heures ouvrables, soit par l'augmentation du travail exigé dans un temps donné, l'accélération du mouvement des machines, etc. "

Ce qui pointe également l'absurdité du "travailler plus pour gagner plus" : des siècles de progrès technique n'ont fait qu'augmenter la quantité de travail à fournir, conséquence étrange et paradoxale pour une feignasse comme moi..

On remarquera cependant que ce type de raisonnement n'est éventuellement pour certains types de prolétaires modernes, en particulier avec le développement de l'outil informatique. On pourrait également réinjecter de l'idéologie là dedans, en disant qu'effectivement, un employé condamné à utiliser Windows et sa tripotée d'absurdités informatiques mais juteuses capitalistiquement, est bel et bien abruti par son travail, là où un fier militant du logiciel libre reprend le contrôle de son outil de production et se dirige au contraire vers l'acquisition de compétences nouvelles et l'autonomisation face à la bête (toutefois je ne me lasse pas de rappeler que le coeur siliconé de la bête reste du ressort exclusif de la machinerie capitaliste).

Sur le caractère total et inévitable de la prise en main du prolétaire par le monde capitaliste : tout ça ne se résume pas à X heures de travail par jour :

"Une fois que l'ouvrier a subi l'exploitation du fabricant et qu'on lui a compté son salaire, il devient la proie d'autres membres de la bourgeoisie : du propriétaire, du détaillant, du prêteur sur gages, etc., etc. "

Généralisation du crédit, abrutissement du marketing, pressions sociales diverses, cauchemar climatisé, on peut voir beacoup de choses dans cette simple phrase.

Un autre passage intéressant concerne le devenir des petits bourgeois, cette partie pas forcément plus riche que les prolétaires, mais qui possède son outil de production :

"Petits industriels, marchands et rentiers, artisans et paysans, tout l'échelon inférieur des classes moyennes de jadis, tombent dans le prolétariat ; d'une part, parce que leurs faibles capitaux ne leur permettant pas d'employer
les procédés de la grande industrie, ils succombent dans leur concurrence avec les grands capitalistes ; d'autre part, parce que leur habileté technique est dépréciée par les méthodes nouvelles de production. De sorte que le
prolétariat se recrute dans toutes les classes de la population. "

Là encore, la prophétie indique que tout va dans le sens de la prolétarisation généralisée, donc de la mise en danger de plus en plus crédible des bourgeois en minorité. Dans ce cadre, les petits patrons d'aujourd'hui ont tout intérêt à défendre par anticipation les droits des travailleurs : ils le seront aussi tôt ou tard.

Une autre subtilité que je n'avais jamais perçue (et que j'ai peut être encore loupé d'ailleurs), concerne la mise en garde contre les "fausses révolutions", pilotées par la bourgeoisie profitant de la dispersion des prolétaires et de leur fantasme de revenir à un mode de production où ils gagneraient en autonomie :

"La lutte est engagée d'abord par des ouvriers isolés, ensuite par les ouvriers d'une même fabrique, enfin par les ouvriers d'une même branche d'industrie, dans une même localité, contre le bourgeois qui les exploite directement.
Ils ne dirigent pas seulement leurs attaques contre les rapports bourgeois de production : ils les dirigent contre les instruments de production eux-mêmes ; ils détruisent les marchandises étrangères qui leur font concurrence,
brisent les machines, brûlent les fabriques et s'efforcent de reconquérir la position perdue de l'artisan du moyen age.

A ce stade, le prolétariat forme une masse disséminée à travers le pays et émiettée par la concurrence. S'il arrive que les ouvriers se soutiennent par l'action de masse, ce n'est pas encore là le résultat de leur propre union,
mais de celle de la bourgeoisie qui, pour atteindre ses fins politiques propres, doit mettre en branle le prolétariat tout entier, et qui possède encore provisoirement le pouvoir de le faire. Durant cette phase, les prolétaires
ne combattent donc pas leurs propres ennemis, mais les ennemis de leurs ennemis, c'est-à-dire les vestiges de la monarchie absolue, propriétaires fonciers, bourgeois non industriels, petits bourgeois. Tout le mouvement historique
est de la sorte concentré entre les mains de la bourgeoisie ; toute victoire remportée dans ces conditions est une victoire bourgeoise. "

Même l'union des prolétaire, vertu cardinale pour une révolution communiste (je vous spoile la phrase de fin : "PROLETAIRES DE TOUS LES PAYS, UNISSEZ-VOUS !"), peut être détournée par la bourgeoisie. Le texte rappele toute fois que là aussi, la force de concentration capitaliste ne peux que favoriser, cette fois à son insu, l'union des prolétaires.

On voit en outre apparaitre la figure du martyr prolétaire : l'objectif transitoire de la lutte, c'est la lutte elle même, quel que soit son échec sanglant :

"Parfois, les ouvriers triomphent ; mais c'est un triomphe éphémère. Le résultat véritable de leurs luttes est moins le succès immédiat que l'union grandissante des travailleurs Cette union est facilitée par l'accroissement des
moyens de communication qui sont créés par une grande industrie et qui permettent aux ouvriers de localités différentes de prendre contact. Or, il suffit de cette prise de contact pour centraliser les nombreuses luttes locales,
qui partout revêtent le même caractère, en une lutte nationale, en une lutte de classes. Mais toute lutte de classes est une lutte politique, et l'union que les bourgeois du moyen âge mettaient des siècles à établir avec leurs
chemins vicinaux, les prolétaires modernes la réalisent en quelques années grâce aux chemins de fer. "

On pensera évidemment à l'avènement d'internet : si les moyens de communication efficaces favorisent l'union prolétaire et l'avènement de la révolution, on devrait s'attendre à une cyber-révolution de la mort qui tue. (je ne la vois personellement pas vraiment venir, sinon par coup de buzz qui finissent en LOL bien inoffensifs pour l'instant)

Par la suite le texte continue dans une typologie étonamment précise de tous les "faux révolutionnaires" à bien identifier lorsque l'heure de la bataille approche :

"Enfin, au moment où la lutte des classes approche de l'heure décisive, le processus de décomposition de la classe dominante, de la vieille société tout entière, prend un caractère si violent et si âpre qu'une petite fraction de
la classe dominante se détache de celle-ci et se rallie à la classe révolutionnaire, à la classe qui porte en elle l'avenir. De même que, jadis, une partie de la noblesse passa à la bourgeoisie, de nos jours une partie de la
bourgeoisie passe au prolétariat, et, notamment, cette partie des idéologues bourgeois qui se sont haussés jusqu'à la compréhension théorique de l'ensemble du mouvement historique.

De toutes les classes qui, à l'heure présente, s'opposent à la bourgeoisie, le prolétariat seul est une classe vraiment révolutionnaire. Les autres classes périclitent et périssent avec la grande industrie ; le prolétariat, au
contraire, en est le produit le plus authentique.

Les classes moyennes, petits fabricants, détaillants, artisans, paysans, tous combattent la bourgeoisie parce qu'elle est une menace pour leur existence en tant que classes moyennes. Elles ne sont donc pas révolutionnaires, mais
conservatrices ; bien plus, elles sont réactionnaires : elles cherchent à faire tourner à l'envers la roue de l'histoire. Si elles sont révolutionnaires, c'est en considération de leur passage imminent au prolétariat : elles
défendent alors leurs intérêts futurs et non leurs intérêts actuels ; elles abandonnent leur propre point de vue pour se placer à celui du prolétariat.

Quant au lumpenprolétariat, ce produit passif de la pourriture des couches inférieures de la vieille société, il peut se trouver, çà et là, entraîné dans le mouvement par une révolution prolétarienne ; cependant, ses
conditions de vie le disposeront plutôt à se vendre à la réaction. "

Le passage sur le lumpenproletariat (sous prolétariat dans ma version livre) m'a particulièrement frappé : je ne connaissais pas cette attitude définitive du communisme envers les plus faibles. Ma foi, ça nous sort un peu des niaiseries habituelles. Je trouve dans ce genre de listes, à la fois une approche très séduisante et convaincante, mais aussi le penchant de la doctrine pour la classification à outrance et la désignation limite paranoïaque d'ennemis en pagaille. On pourra mettre ça sur le dos d'une vision fondamentalement pessimiste de la nature humaine : elle est une relation dominant/dominé, et une mise en compétition de tous contre tous. Un des axiomes de base du libéralisme économique, posant l'humain comme étant naturellement guidé par son seul intérêt, est finalement également au fondement du communisme. Seulement là où la première doctrine l'accepte et en fait le coeur de son développement, la deuxième le rejette et prévoit une structure capable de le faire disparaitre.

Seul le prolétaire reste le véritable garant de la révolution prolétarienne (mais pas le lumpen..), logique. Cela dit, l'affirmation suivant ne tient peut être plus aujourd'hui :

"Les conditions d'existence de la vieille société sont déjà détruites dans les conditions d'existence du prolétariat. Le prolétaire est sans propriété ; ses relations avec sa femme et ses enfants n'ont plus rien de commun avec
celles de la famille bourgeoise ; le travail industriel moderne, l'asservissement de l'ouvrier au capital, aussi bien en Angleterre qu'en France, en Amérique qu'en Allemagne, dépouillent le prolétaire de tout caractère national.
Les lois, la morale, la religion sont à ses yeux autant de préjugés bourgeois derrière lesquels se cachent autant d'intérêts bourgeois. "

Le prolétaire n'a rien à perdre, le prolétaire n'a rien de commun avec le bourgeois, le prolétaire est uniformisé par la capitalisme triomphant. Qu'en est-il aujourd'hui ? Je dirais que dans la société française, le prolétaire a des choses à perdre (par ex. le fameux "modèle social"), il a des intérêts en commun avec la bourgeoisie (l'exemple le plus excessif reste pour moi les clips de gangsta rap), et il est certes uniformisé mais sur le modèle bourgeois justement. Tout ça diminue je pense la portée de cette belle phrase :

"Les prolétaires n'ont rien à sauvegarder qui leur appartienne, ils ont à détruire toute garantie privée, toute sécurité privée antérieure. "

Que ce soit matériel ou symbolique, j'ai le sentiment que pas mal de prolétaires actuels ont le sentiment qu'ils ont bien quelque chose à perdre, et que la propriété privée reste une sécurité pour eux (ce que Proudhon pourrait sûrement discuter mieux que moi).

Une nouvelle précision importante pour le faux marxiste que je suis :

"Tous les mouvements historiques ont été, jusqu'ici, accomplis par des minorités ou au profit des minorités. Le mouvement prolétarien est le mouvement spontané de l'immense majorité au profit de l'immense majorité. Le
prolétariat, couche inférieure de la société actuelle, ne peut se soulever, se redresser, sans faire sauter toute la superstructure des couches qui constituent la société officielle."

Bel objectif il est vrai, et j'aime l'image de la sous classe explosant les strates supérieures en relevant la tête et en retrouvant sa dignité, sa liberté.

Nous approchons de la fin, mais le texte est dense, voici un passage concernant la nation, et qui a souvent provoqué maints débats dans les fils de commentaire endiablés d'Avox :

"La lutte du prolétariat contre la bourgeoisie, bien qu'elle ne soit pas, quant au fond, une lutte nationale, en revêt cependant tout d'abord la forme. Il va sans dire que le prolétariat de chaque pays doit en finir, avant tout,
avec sa propre bourgeoisie. "

La phrase peut être interprétée de plusieurs manières différentes, suivant les penchants.. Mais le message pragmatique est clair : chacun s'occupe déjà de sa merde, une espèce de principe de subsidiarité dans la révolution.

La fin du chapitre ne fait selon moi que reprendre des idées déjà évoquées sur la prophétie du capitalisme générant sa propre perte. Je la retranscris cependant en partie :

"[...] pour opprimer une classe, il faut pouvoir lui garantir des conditions d'existence qui lui permettent, au moins, de vivre dans la servitude.

[...]

L'ouvrier moderne au contraire[du serf moyennageux], loin de s'élever avec le progrès de l'industrie, descend toujours plus bas, au-dessous même des conditions de vie de sa propre classe. Le travailleur devient un pauvre,
et le paupérisme s'accroît plus rapidement encore que la population et la richesse. l est donc manifeste que la bourgeoisie est incapable de remplir plus longtemps son rôle de classe dirigeante et d'imposer à la société, comme
loi régulatrice, les conditions d'existence de sa classe. Elle ne peut plus régner, parce qu'elle est incapable d'assurer l'existence de son esclave dans le cadre de son esclavage, parce qu'elle est obligée de le laisser déchoir
au point de devoir le nourrir au lieu de se faire nourrir par lui."

Le capitalisme, contrairement aux systèmes de domination précédents, en demande toujours plus et en donne toujours moins : il n'a pas de limites. On peut donc toujours parier sur un seuil futur où les conditions de travail seront tellement inacceptables, pour un nombre toujours croissant de personnes, que l'union se fera et la révolution éclatera. Comme déjà dit, j'ai des doutes quand je vois la situation actuelle, mais la prophétie me semble valable à plus ou moins long terme. Il est en outre évident que le système accélère de toutes les manières possible et de manière exponentielle, une révolution impensable le lundi peut donc tout à fait devenir inévitable le mardi.

Le chapitre se finit par un rappel de la puissance centralisatrice du capitalisme, et de son outil l'industrie, qui contribue à unir le prolétariat :

"L'existence et la domination de la classe bourgeoise ont pour condition essentielle l'accumulation de la richesse aux mains des particuliers, la formation et l'accroissement du Capital ; la condition d'existence du capital, c'est
le salariat. Le salariat repose exclusivement sur la concurrence des ouvriers entre eux. Le progrès de l' industrie, dont la bourgeoisie est l'agent sans volonté propre et sans résistance, substitue à l'isolement des ouvriers
résultant de leur concurrence, leur union révolutionnaire par l'association. Ainsi, le développement de la grande industrie sape, sous les pieds de la bourgeoisie, le terrain même sur lequel elle a établi son système de
production et d'appropriation. Avant tout, la bourgeoisie produit ses propres fossoyeurs. Sa chute et la victoire du prolétariat sont également inévitables. "

Je terminerai sur une question : quid de ce dernier paragraphe dans une société "post industrielle" ? Certains prédisent déjà l'avènement d'une société sans salariat, sous l'action des nouvelles technologies. De fait, la part d'emplois non salariés en france recommence à croitre depuis 2007 après une chute continue et persistante [1]. La vision nationale est très certainement trop limitée pour être décisive, et nous n'assitons peut être qu'à une réaction politique factice d'un sytème en crise : inciter les sans emploi à devenir bourgeois. Cette tactique pourrait cependant être la prochaine tentative de prolongation et d'accentuation de l'épiphanie caitaliste, comme elle pourrait être le signe de l'avènement d'une société fondamentalement différente. Dans cette société, et pour reprendre le raisonnement communiste : les moyens de production sont profondément modifiés, donc les rapports sociaux le sont aussi.

PS : Cette "synthèse" était bien une escroquerie : j'ai du copier-coller pas loin d'une moitié du texte original.. Moralité : allez le lire, et pis c'est tout.

[1] https://fr.wikipedia.org/wiki/Manifeste_du_Parti_communiste

[2] http://www.insee.fr/fr/themes/series-longues.asp?indicateur=part-non-salaries



90 réactions


  • Diogène diogène 21 juin 2014 17:38

    « Certains prédisent déjà l’avènement d’une société sans salariat. »


    C’est déjà le cas dans tous les pays où les enfants travaillent : en Chine, en Inde, au Bengla-Desh, en Malaise... mais aussi dans les pays où l’esclavage est toujours pratiqué, ne serait-ce qu’à Paris, dans des familles résidentes qui importent des jeunes femmes compatriotes de leur pays d’origine pour les soumettre à une exploitation totale non rémunérée.

    Les fondements de la pensée de Marx reposent sur le concept hégélien de sens de l’histoire. Depuis son apparition , l’humanité progresserait, même si c’est à travers des luttes (de classes).

    Il semblerait que la régression ne soit pas impossible, pourtant.

    • Robert Biloute Robert Biloute 21 juin 2014 22:40

      Je suppose qu’un marxiste convaincu vous répondrait que ça n’est qu’une affaire de temps : un jour la grande majorité sera salariée, partout dans le monde, face à l’imbattable extension du capitalisme et sa concentration à des échelles toujours plus grandes(sauf que la ref [2] semble indiquer un frémissement contraire).

      Je ne connais pas du tout Hegel, mais il y a effectivement cette « flèche du temps » un peu partout dans ce que j’ai lu, j’ai utilisé le terme « prophétique » pour traduire cette idée.

      J’en profite pour préciser que la dernière référence dans l’article est notée [1] mais fait en fait référence à [2], toutes mes confuses.


  • coinfinger 21 juin 2014 18:32

    Faut mettre le Manifeste dans le contexte Européen de 1848 . Cette révolution Européenne n’a pas aboutit à ce que l’on pouvait croire et n’a pas donné le méme resultat en Allemagne et en France . Ce qui méritait une réflexion profonde Marx et Engels faisant l’expérience qu’ils étaient loin du compte en matiére Théorique et Pratique .
    Donc un conseil , mettre le Manifeste aux toilettes comme papier , si possible , et au contraire ouvrir le Capital et avec circonspection .
    La lutte des Classes est une découverte/invention d’un historien Français , vivant sous la Restauration . Elle explique la Révolution Française , par la transformation de la lutte des races commencées sous les Mérovingiens , en lutte des Classes vers l’an Mil . ( apparition du Français , de la notion de France , etc ...) d’où la conclusion qu’on peut en tirer à la Restauration , c’est que le Match n’est pas terminé et qu’il y aura prolongation avec méme causes , mémes effets . Alors , non seulement Marx et Engels n’ont retenu qu’une moitié de la leçon Mais ont schinté complétement la révolution industrielle qui donne un tout autre tour à la question . D’où l’Idée qu’il existe peut étre une autre base encore à toute cette écume .


    • CN46400 CN46400 21 juin 2014 19:38

      Quel autre ouvrage, vieux de plus de 150 années, est encore capable d’allumer pareilles polémiques ? Pour du papier chiottes c’est pas mal.......


    • Robert Biloute Robert Biloute 21 juin 2014 22:45

      @coinfinger Vous parlez bien de lutte des *races* ? quelle sens faut il donner à ce mot dans ce contexte ?

      Concernant le shuntage de la révolution industrielle, je ne suis pas d’accord, leur doctrine a au moins prévu les faits saillants : développement rapide, concentration, spécialisation, machinisme, explosion successive des pouvoirs passés pour continuer à dégager de la marge..


    • César Castique César Castique 21 juin 2014 23:11

      « Quel autre ouvrage, vieux de plus de 150 années... »


      Tous les autres livres servant de supports à une religion, comme par exemple la Thora, la Bible, le Coran... 

    • Robert Biloute Robert Biloute 21 juin 2014 23:24

      @Michel Maugis

      C’ est le propre de la conception et analyse marxiste que d’ aller au delà des détails, du bruit, de la mauvais herbe idéologique, pour découvrir l’ essentiel de tout processus.

      Je dois dire que c’est dans ce que vous dites là que je verrais la trace d’une foi. Parceque je sens bien la volonté matérialiste, la modélisation pertinente, mais peut-on vraiment être sûr, par exemple, que les axiomes de base ne sont pas un tant soit peu subjectifs ? Je me pose déjà la question en sciences dures, alors imaginez pour un machin aussi complexe que la modélisation de toute l’histoire humaine..


  • Aristoto Aristoto 21 juin 2014 19:12

    Attention lsga va débarquer ! Je prépare le pop corn smiley !


  • kalachnikov lermontov 21 juin 2014 20:49

    « L’histoire de toute société jusqu’à nos jours est l’histoire de la lutte des classes. »

    La note d’Engels ne précise ni n’atténue rien. Il persiste dans son erreur qui est : ethnocentrisme et anachronisme.

    Dans la préhistoire, il y avait vraisemblablement une société sans idée de propriété ; le concept même de chasseur-cueilleur l’implique puisque n’étant pas sédentaire et suivant les cycles naturels (migrations de troupeaux, etc), tu ne peux physiquement amasser, juste le strict nécessaire qui en ce temps est abondant (l’homme fait avec ce qu’il a sous la main) ; et la nature étant un frigo à la porte ouverte dont le contenu se renouvelle constamment l’idée-même de posséder ne peut t’effleurer l’esprit, c’est absurde.
    Et cela aussi est une pierre dans le jardin de tous ceux qui au fond pensent que l’homme est mauvais par nature et qu’il lui faut panpan cucul (un ordre pour le tenir). Non, les vices de l’homme sont apparus plus tard ; disons qu’ils sont la rançon du confort matériel.

    A l’époque dont on parle, c’est-à-dire avant l’apparition de l’agriculture, il y a a la surface du globe 3 millions d’individus à tout casser (je donne ça comme ordre d’échelle, je n’ai plus les chiffres en tête).

    L’apparition de l’agriculture et la sédentarité qu’elle implique - il est difficile de donner une prééminence chronologique à l’une ou l’autre - vont entraîner une augmentation de la population (ne pas croire que c’est lié à une meilleure nourriture et donc qu’avant on crevait la dalle, les raisons semblent être autres) et l’apparition de choses ultérieures comme travail, propriété, monnaie.
    Hors de la sédentarité, ces choses n’ont pas lieu d’être ; ça n’effleure pas l’esprit, ça n’a aucune nécessité. Le travail, par exemple : auparavant, l’homme a faim, il cueille un fruit ou tue le gibier qui passe, il n’a pas peur du lendemain, la nature est abondance ; plus tard, il lui faut travailler. car ce n’est plus la nature qui subvient à ses besoins, c’est lui-même.
    De surcroît, tu peux observer qu’un basculement s’opère qui ne peut qu’entraîner le mental vers l’abstraction et la rationalisation ; parce qu’auparavant l’homme vit dans l’immédiat alors qu’avec l’agriculture il bascule dans la médiateté et est contraint sous peine de se mettre en péril d’envisager l’avenir.

    L’âge précédent l’apparition de l’agriculture a laissé dans la mémoire un souvenir si vif qu’il est appelé l’âge d’or par tous les mythes. Pour cette raison que, en effet, tous les fléaux humains étaient inconnus.

    Ce qui est vrai. L’erreur humaine, ce n’est pas les bourgeois ou je ne sais quoi, c’est l’apparition de l’agriculture. Le reste n’est qu’effets et conséquences.

    Pour percuter tout cela, un simple regard sur une chronologie suffit :

    homosapiens, c’est 100 000-120 000 ans de durée (ce sont des échelles évidemment, car on ne peut avoir de dates précises) ;
    l’apparition de l’agriculture,c’est -12 000
    la population, c’est dans la première période quelques millions sur 100 000 ans de durée ;
    depuis l’agriculture à aujourd’hui, soit 15 000 ans de durée : 8 milliards d’individus ;
    Sur le plan technologique, de tout ce qu’on a retrouvé, concernant les 100 000 années précédent l’agriculture, ça se limite quasiment au pagne ;
    les dernières 15 000 années, on est passé du pagne à la fission nucléaire.


    • Diogène diogène 21 juin 2014 21:43

      Le mythe du paradis perdu n’apporte aucun éclairage nouveau au sujet traité !

      Outre que tout le monde ne pense pas que la vie des Pygmées ou des Papous soit enviable, pas plus que leur espérance de vie de 25 ans, on peut penser, si on se coule dans votre perspective, que le déclenchement de nos malheurs bien plus d’une conséquence de l’avènement de l’agriculture que de la croissance exponentielle de population qu’elle a permise. Et cette conséquence, c’est l’invention de la propriété privée.

    • kalachnikov lermontov 21 juin 2014 22:25

      @ Diogène

      N’entres-tu pas dans ce cadre ?

      "Que ce soit matériel ou symbolique, j’ai le sentiment que pas mal de prolétaires actuels ont le sentiment qu’ils ont bien quelque chose à perdre, et que la propriété privée reste une sécurité pour eux."

       Le mytho, c’est Marx et son pote qui inventent un communisme primitif complètement fantasmatique. Leur théorie est une élucubration qui s’élève depuis cette première phrase que j’ai citée ; ils sont partis de ce que l’on appelle une pétition de principe, laquelle en l’espèce n’a aucune valeur absolue mais seulement relative. Le fait qu’ils aient justement mis cette note pour pseudo atténuer/truc signifie juste qu’ils se sont aperçus en route que leur théorie n’étaient que château de cartes ; d’où la tentative d’arrimer leur fantasme à un passé fantasmatique, histoire de le justifier. Or, on peut déterminer aujourd’hui que cette justification est complètement chimérique. Donc,le marxisme n’est rien d’autre qu’une religion, au sens on y croit ou on n’y croit pas ; et comme toute religion,elle se transforme en opium, lequel est un analgésique servant à supporter la souffrance. En attendant mieux. Voilà pourquoi la révolution prolétarienne n’a pas lieu et n’aura pas lieu.

      De surcroît, où as-tu vu que je préconisais comme idéal politique la vie des Pygmées ? Cette civilisation préhistorique et celle sur laquelle se base le marxisme sont deux formes historiques, point.

      Contrairement à ce que tu penses, il y a un fossé aussi large entre un papou et un pygmée qu’entre un pygmée et toi. Et ces gens sont aussi éloignés de la civilisation préhistorique que nous le sommes. La culture de ces peuplades est infiniment complexe, bien plus qu’on ne se le figure ; simplement elle n’est pas technologique. On ne va pas refaire la controverse de Valladolid. Si ?


    • Robert Biloute Robert Biloute 21 juin 2014 22:56

      @lermontov

      je bloque pas mal aussi sur cette première phrase et la note qui l’accompagne. C’est sans doute une des choses qui me dérange le plus au final (mais je me doute que le manifeste est un peu trop succinct pour aborder ce pb fondamental). Par rapport à ce texte en particulier, je vois une forme de contradiction entre la vision communiste d’une humanité fondamentalement « mauvaise » (en gros, état de nature avec dominants/dominés), et la vision issue des travaux sur la préhistoire qui montre au contraire des sociétés primitives naturellement « communistes ». Je mets des guillemets, puisque dans le langage marxiste qu’est ce qu’un chasseur-cueilleur ? un prolétaire parcequ’il ne détient pas son outil de production (=> la nature), ou un bourgeois qui s’approprie ce qu’il veut quand il veut ? Peut être pourrait-on dégager une notion de « prolétaire de la nature », une mise en retrait de l’homme qui accepte ne *pas* posséder ces outils de production naturel, le concept de nature étant lui même le seul bourgeois symbolique ?

      Je rejoins finalement à la fois votre position et celle de diogène : l’agriculture, qu’est ce d’autre que l’appropriation par l’homme des outils de production naturels ? Et par la même elle serait indissociable de la propriété privée des moyens de production.


    • Robert Biloute Robert Biloute 21 juin 2014 22:57

      @lermontov

      Donc,le marxisme n’est rien d’autre qu’une religion, au sens on y croit ou on n’y croit pas ; et comme toute religion,elle se transforme en opium, lequel est un analgésique servant à supporter la souffrance

      Les hommes sont-ils seulement capables de créer autre chose que ce que vous décrivez là ?


    • kalachnikov lermontov 21 juin 2014 23:10

      Oui, contrairement à ce que M.Maugis dit ci-dessous, non seulement le marxisme n’est pas ce qu’il y voit, mais il existe bien en plus une conception du monde de ce type. Elle a à peu près 100 000 ans, s’est transmise sans livre, de façon universelle. Ca s’appelle le chamanisme.


    • Robert Biloute Robert Biloute 21 juin 2014 23:17

      Bon, il faudrait détailler : personellement je pense que tout ce que nous faisons est sous tendu par une/des foi(s). Par conte cette foi ne nécessite pas forcément un formalisme « dieu », i.e. une puissance surhumaine et surnaturelle incarnée dans un/des individus comme je le vois.

      Le chamanisme a des « esprits » si je ne m’abuse, j’aurais tendance à les différencier des dieux car ils ne sont pas conçus comme surnaturels, mais bien *dans* la nature. Par contre cela réclame aussi une foi, une foi peut être aussi discrète que celle du physicien face au principe d’incertitude, mais une foi quand même.


    • kalachnikov lermontov 22 juin 2014 00:19

      @ Robert

      Le chamanisme est une conception du monde selon laquelle tout n’est qu’énergie et échange d’énergie*. Dans cette conception, le monde existe en double ; il y a d’une part la sphère matérielle visible (que dans notre conception occidentale nous appelons le monde) et d’autre part une sphère qui serait comme une ombre ou une enveloppe et qui elle est invisible mais sensible. Dans le chamanisme, ce qui arrive dans la sphère matérielle est conséquence ou effet de ce qui se passe dans la sphère invisible. En quelque sorte, cette sphère cachée est celle de la machinerie.
      Cette sphère n’est pas accessible à l’homme commun, seul le chamane a ce pouvoir. C’est la nature qui élit le chamane, on le reconnait à certains signes ; il n’est pas choisi par les hommes, le pouvoir ne se transmet pas héréditairement. Simplement, il a des facultés psychiques particulières. Selon des études scientifiques, certains de ses traits rapprochent beaucoup de nos maladies psychiatriques occidentales ; mais il n’est pas fou. De ce fait, il vit hors de la communauté, en ermite. Il n’est pas chef ; c’est littéralement un prophète au sens littéral du terme (’interprète du dieu’, en grec).
      (Il y a des variantes locales, en particulier en Amérique du Sud ; le chamanisme sibérien semble le plus ancien et comme vous le savez le peuplement de l’Amérique s’est fait par le détroit de Béring. Le chamanisme amazonien apparait donc comme une altération ou pour penser comme le chamane une adaptation. C’est un phénomène plastique, qui repose sur un dialogue constant avec une nature - constituée des deux sphères - toujours changeante. D’où l’inutilité de fixer les choses dans un livre.)

      (*il ne s’agit pas d’énergie au sens où nous l’entendons. En quelque sorte, ce qui est est la résultante d’un jeu de forces constant. Le chamane n’a pas la possibilité de modifier ces forces, leur jeu, ou bien seulement à la marge. Il n’a que le pouvoir de lire et comprendre. Et par là, dans la sphère immédiate prévenir, atténuer.)

      ’Esprit’, ’dieu’, sont en fait à entendre dans ce sens d’énergie, d’onde. Il n’y a rien d’anthropomorphe ; cet anthropomorphisme vient de ce que certains, dans un but de domination, ont appliqué une lecture morale aux mythes.
      Votre acception du mot ’surnaturel’ (= chimérique, imaginaire) est inexacte ; c’est-à-entendre au sens des 2 sphères. surnaturel = qui se trouve dans la sphère invisible quoique sensible ; m^me sens littéral que métaphysique.


    • kalachnikov lermontov 22 juin 2014 00:28

      @ Robert

      Vous dites : ’un prolétaire parce qu’il ne détient pas son outil de production (=> la nature), ou un bourgeois qui s’approprie ce qu’il veut quand il veut ?’

      ’détenir’ (= posséder) ; ’s’approprier’. L’idée est : propriété.

      Il ne peut y avoir de communisme (ou son antagonisme le capitalisme) dans un tel monde parce que la propriété est inconcevable et n’a pas de sens.


    • Robert Biloute Robert Biloute 22 juin 2014 00:52

      @lermontov

      tout ça me parle beaucoup, mais pour l’instant je n’ai justement abordé le sujet que par l’amérique du sud, du genre castaneda, les tribus amazoniennes.. vous auriez des lecture à conseiller sur le chamanisme sibérien ?

      Votre acception du mot ’surnaturel’ (= chimérique, imaginaire) est inexacte ; c’est-à-entendre au sens des 2 sphères. surnaturel = qui se trouve dans la sphère invisible quoique sensible ; m^me sens littéral que métaphysique.

      http://www.universalis.fr/encyclopedie/surnaturel/

      j’étais plutôt dans le genre transcendance : "En fait, le mot surnaturel, qui de lui-même marque seulement une supériorité sur la nature (sans énoncer de quelle nature, de quelle supériorité il s’agit), est souvent pris dans un sens lâche« 

      et vous semblez me décrire quelque chose qui est assez proche de :  »Chez les Grecs, le surnaturel s’oppose à la nature physique et il signifie ce qui lui est immédiatement supérieur, à savoir la nature intellectuelle, ce qui appartient à l’intelligence, à l’intelligible"



    • Robert Biloute Robert Biloute 22 juin 2014 00:56
      @lermontov

      Il ne peut y avoir de communisme (ou son antagonisme le capitalisme) dans un tel monde parce que la propriété est inconcevable et n’a pas de sens.

      Je dirais : tant qu’il n’y a aucune pression sur les ressources.

    • kalachnikov lermontov 22 juin 2014 03:01

      @ Robert

      Cette conception du monde a eu cours jusqu’en 1789 (je prends cette date symbole). Après la conception du monde se rétrécit à la stricte sphère matérielle. C’est ce que pointe Nietzsche avec son fameux ’Dieu est mort’ (le mot ’dieu’ ici signifie conception métaphysique de la vie).

      Et vous avez raison, on la trouve chez les Grecs. Chez Socrate/Platon, par exemple, il explicite cette conception dans le Phèdre. Il nomme la sphère invisible ’la Beauté’ et dit qu’on ne peut l’atteindre qu’ainsi : il compare l’être à un chariot tiré par deux chevaux, l’Instinct et la Raison, et il faut que ces montures tirent de concert vers elle ; si elles tirent à hue et à dia, comme l’on dit, on ne peut y accéder.
      [Vous avez raison jusqu’à ’intellectuelle’ parce que ça m’apparait aventureux ensuite ; les Grecs plaçaient le siège de l’intelligence dans le diaphragme (ou le foie, les entrailles, selon les Cités, cf Corinthe et le mythe prométhéen p.ex). Ils faisaient une distinction nette entre intelligence (sous entendu des choses,qui impliquent donc une relation avec l’extérieur) et l’intellect qui est en circuit fermé.]

      Je n’ai pas de références à vous fournir parce que je lis à la sauvage ; tout ce que je cite est de mémoire.

      Je peux cependant encore vous dire qu’une des différences fondamentales entre chamanisme sibérien et amazonien est dans l’utilisation de psychotropes. Chez les Sibériens, c’est le son de tambour qui sert de ’véhicule’ (mais chez les derviches, c’est la danse p ex ; les média sont multiples selon les endroits ; des ascèses aussi ont été développées).
      Ensuite, pour déterminer ce qui est chamanique ou non, il ne faut pas se fier à l’explicite. Par ex, quand Mahomet dit que le Coran est la parole de Dieu, qu’il la tient de Dieu, ce qu’il veut dire c’est qu’elle est de l’autre sphère et a trait à l’autre sphère. Idem lorsque le Christ parle de rendre à César ce qui est à César (ie sphère matérielle vs sphère ’spirituelle’ ). Ou bien : ’Je ne suis pas venu réformer la Loi (édictée par Moïse)« = ’je parle de l’autre sphère, pas de l’immédiate ». Ou bien : ’Je suis dans le monde mais je ne suis pas de ce monde’.

      Je ne saurais trop vous conseiller de lire de l’ethnologie puisque vous avez des interrogations concernant la famille. Ce qui fonde toute société est vraisemblablement la canalisation et l’orientation de la pulsion sexuelle via les incestes (détermination de qui peut s’unir avec qui). Chaque peuplade a un système social d’une complexité inouïe.

      Puis, fiez-vous à vos pas. Nous avons un guide peut-être, c’est ce que vous appeleriez la foi. Bon, je ne jette pas la pierre à Marx, vous savez, je l’apprécie bien ; il n’y avait pas ces connaissances à l’époque.
      Ce qui m’horripile chez les marxistes, c’est qu’ils dépeignent en creux un monde carcéral. Autant se tirer une balle tout de suite. J’ai le même problème avec les coranistes et autres qui, au fond, veulent tous faire un pénitencier à ciel ouvert à leur sauce. C’est mon chagrin : mes congénères ne conçoivent pas la liberté, ils n’imaginent la vie qu’avec des barreaux aux fenêtres.


    • kalachnikov lermontov 24 juin 2014 15:46

      "l’agriculture, qu’est ce d’autre que l’appropriation par l’homme des outils de production naturels ? Et par la même elle serait indissociable de la propriété privée des moyens de production."

      Ce que vous appelez appropriation, c’est le remplacement de la volonté de la nature par celle de l’homme. Le substrat est naturel mais l’homme le détourne comme il détournerait une rivière. Avec l’expérience, le résultat est calamiteux et on peut déduire qu’il n’entre pas du tout dans les vues de la nature qu’il y ait des champs. En fait, nous avons nous-même créé le problème et chaque fois que je l’ai observé, chaque fois que nous avons donné à quelque chose une destination autre que celle voulu par la nature, chaque fois nous avons créé un problème pour nous et nous seuls. Et chaque fois, nous entêtant, nous avons persisté.
      Vous retrouvez de fait l’opposition nature/culture (entendu que la culture est une antinature par essence).


  • Vipère Vipère 21 juin 2014 21:52

     

     

    A tout prendre 25 exaltantes années bien remplies, m’irait mieux que 100 ans de médiocrité à attendre la faucheuse !


    • Robert Biloute Robert Biloute 21 juin 2014 22:58

      Comme l’a dit le grand philosophe Kurt Cobain : « It’s better to burn out than to fade away »

      Cela dit, je ne vois pas le rapport avec l’article, et ça m’intrigue !


  • christophe nicolas christophe nicolas 21 juin 2014 23:14

    Qu’on m’explique le communisme dan votre couple..... voir votre belle mise en commun.... Hypocrite, hypocrite, hypocrite...


    • Robert Biloute Robert Biloute 21 juin 2014 23:19

      vous pourriez développer ? ça m’intrigue parceque justement, je trouve que la famille est un exemple de structure ou peuvent encore survivre des principes de mise en commun quasi naturels.


    • kalachnikov lermontov 22 juin 2014 15:32

      @ Robert

      La famille est une construction sociale ; elle est la résultante des incestes (les unions qui sont interdites ou permises). Ce que vous entendez par famille, c’est la famille judéochrétienne, propre à cette culture ; elle a été établie par Moïse.
      Mais partout,que ce soit dans l’Histoire [Abraham vit par exemple sous le mode matriarcal et c’est bien pour cela qu’il a pu se marier avec sa demi-soeur, Moïse bouleversant cet ordre], ou sur terre, il y a une quantité invraisemblable de notions de famille. Par ex, concernant la question des incestes (toujours à entendre au sens d’unions permises ou proscrites, l’interdi fils/mère est un inceste, il n’y a pas d’inceste absolu), vous pouvez aller jusqu’à trouver des peuplades où se cotoient dans la même société des inverses comme polygamie et monogamie.
      Vous avez des peuplades où le rôle de l’homme est ignoré ; donc, le concept de père n’existe pas. D’autres où ce rôle dans la conception est connu mais où il est ignoré et l’on construit un système social justement pour supprimer cette idée du père. Etc, etc.

      Croyez bien que je me suis marré lors du mariage pour tous avec les opinions des uns et des autres. La monogamie, l’hétérosexualité seraient naturelles ! L’homosexualité serait naturelle ! La réalité est que tout est artificiel/culturel parce que résultant de la canalisation/orientation de la pulsion sexuelle à travers le système social.


    • Robert Biloute Robert Biloute 22 juin 2014 16:06

      certes, mais il y a toujours l’idée d’organiser l’élevage des enfants, ces prolétaires ultimes ! je veux dire on doit bien s’occupper d’un truc gratuitement, pasque le truc en question est incapable de produire quoi que ce soit. bon vous me direz : c’est aussi un investissement..


    • lsga lsga 22 juin 2014 16:34

      la famille est un mode de production correspondant à une économie basée sur l’agriculture. Rien de plus, rien de moins. 

       
      Avant l’agriculture, vous avez le Tribalisme, qui n’a rien à voir avec la famille telle qu’on la conçoit. Il s’agit de groupes de nomades familiaux, constitués parfois de plusieurs dizaines de personnes, tous rattachés par des liens sanguins ou matrimoniaux. La vie consistait alors à voyager, de la Bretagne à la Sibérie et de la Sibérie à la Bretagne, et régulièrement, rencontrer d’autres groupes dans le cadre de fêtes, de rituels ou de concours de chasses et de techniques. Lors de ces rencontres entre les tribus se formaient les unions matrimoniales. Ceci est l’essentiel de l’Histoire des êtres humains. Nous avons fait cela pendant des centaines de milliers d’années. Le néolithique, la sédentarisation, n’apparaît que quelques milliers d’années avant nous (une dizaine d’après les plus optimistes). 
       
      Durant l’antiquité, où la guerre reste un élément essentiel de l’économie (et qui peut même prévaloir sur elle, comme par exemple, chez les achéens), la famille commence certes à apparaître telle que nous la connaissons, mais le tribalisme prévaut toujours. La famille est alors encore très tribale : plusieurs femmes, toutes les femmes qui travaillent dans le groupe (servantes, cuisinières, nourrices, etc.) sont esclaves/maitresses. La sexualité « normale » reste l’homosexualité et la pédérastie. la femme n’y est conçue que comme un outil agricole comme un autre, comme une vache ou une poule : elle reste un outil destinée à produire de petits être humains. 
       
      C’est à partir de l’antiquité tardive, du moyen-age, que l’agriculture va définitivement prendre le dessus sur l’économie de pillage. Mêmes les guerres ne visent plus simplement à aller « cueillir et chasser » la production des autres. Elles servent désormais à s’accaparer l’outil de production des autres. Dès la Paxa Romana, le but n’est plus de tuer, violer, et piller (comme pour Ulysses et Agamemnon) mais de prendre le contrôle du territoire. Ainsi, dans les classes paysannes, les hommes eux aussi vont devenir un simple outil de production, un Taureau à côté d’une vache, à qui l’on demandera bientôt d’aller expier ses pêchés et d’aller demander pardon chaque semaine au curé de sa paroisse. 
       
      Comme avec les vaches et les Taureaux, les princes commencent alors à pratiquer de la sélection génétique, et le Curé va avoir son mot à dire sur quel paysan à le droit de s’accouple avec quelle paysanne. En même temps, les seigneurs eux-mêmes se soumettent à une logique d’alliance familiale. Un mariage permet de regrouper des zones de productions et d’échange à un coût plus avantageux qu’une guerre. C’est dans ce contexte d’exploitation qu’apparaît le mariage moderne tel que nous le connaissons. Le mariage a été le premier outil d’ingénierie de sélection génétique. 


      Ce que les abbés ont fait avec la vigne, le blé et les fraises, ils l’ont fait avec les êtres humains. Ils se sont réservé le droit de toujours pouvoir juger et donner leur avis sur qui avait le droit de se reproduire avec qui. 
       
      Se faisant, ils ont métisser les paysans entre eux, au gré des arrivages de nouveau serfs amenés par les conquêtes et les alliances. Ils ont uni les plus beaux mâles, les plus forts, les plus productifs, avec les femelles les plus charnues, les plus voluptueuses, les meilleurs nourricières. Le summum de cette technique sera utilisée au début de l’air capitaliste, dans les zones d’esclavages dans les caraïbes, ou le marché de la location d’étalons « nègres » a permis de scientifiser le processus à un niveau encore jamais atteint. 

      Voilà ce qu’est le mariage. 
       
      Bien entendu, aujourd’hui, un Curé n’est plus la bonne personne pour ce type de travail. Dans le cadre du Capitalisme, c’est le marché et le paiement au comptant qui va remplacer cette vielle institution féodale :


      Le matérialisme : ça permet de voir les choses tellement plus clairement, vous devriez essayer. 
       



    • lsga lsga 22 juin 2014 16:35
      @Robert
      vous me faites l’honneur de me remercier de vous avoir fait relire le Manifeste : je vous remercie avec des commentaires sérieux 
       
       smiley
       


    • Robert Biloute Robert Biloute 22 juin 2014 16:40

      @Isga

      ça me va tout à fait !


    • kalachnikov lermontov 22 juin 2014 16:57

      @ Isga

      Sérieusement, ta vision matérialiste de l’Histoire est délirante. C’est une réécriture révisionniste.

      Je me suis rappelé un truc hier, que je voulais rapporter à Robert.
      Une peuplade papou qui cultive des jardins de façon collégiale. Un communisme ’primitif’ ? Pas du tout. Chacun travaille selon sa force ou son bon plaisir et à la fin la récolte est partagée de façon strictement égale et cela quelque soit ton investissement (lié aux capacités individuelles et au tempérament). Jamais il n’y aura quelqu’un pour reprocher à l’autre ’ouah tu n’as rien branlé, ouah j’ai conséquemment DROIT à une part plus grosse*’. Le concept de production et de productivité est étranger, et même inconcevable.
      Autre exemple : quand le blanc est arrivé, il a montré des innovations au ’primitif’. Pour faire mieux,être plus productif, avoir moins de peine. Ce ’primitif’ a regardé et a repris ses habitudes. Il ne recherche pas le plaisir, le gain, la productivité, etc. Tout ceci lui est étranger, inconcevable.
      La raison de cette attitude apparemment stupide (ce qui fait qu’il passe pour sous homme et ne doit pas être traité dignement, et donc exploité, réduit en esclavage, exterminé), c’est qu’il respecte de manière fondamentaliste le mythe. Le mythe dit d’ouvrir la terre avec une houe, oublie ton motoculteur ; car si le mythe n’est pas scrupuleusement respecté le monde va dégénérer.

      (*j’ai été salarié et même ouvrier dans ma vie ; je ne te dis pas comment sont les prolles entre eux. D’ailleurs, les clebs que tu vois hurler contre les feignants d’assistés en tout genre ou les barbus, ce sont des prolles si je ne m’abuse. De vrais petits saints avec des dents grosses comme ça qui raient le parquet en attendant mieux. Comme dirait Nietzsche : ’Ce n’est pas parce que le peuple a faim qu’il fait les révolutions ; c’est parce que l’appétit vient en mangeant".)


    • Diogène diogène 22 juin 2014 19:40

      « Qu’on m’explique le communisme dan votre couple..... voir votre belle mise en commun.... Hypocrite, hypocrite, hypocrite... »


      Ah par ceque toi, ta femme, c’est ta propriété privée ?
      Et un moyen de production, peut-être ?

  • coinfinger 22 juin 2014 04:46

    Par race , il faut comprendre un terme nébuleux qui signifie en gros ethnie , gens qui se reproduisent entr’ eux . On a des concepts déjà plus précis aujourd’hui avec Lévy Strauss , ou les divers anthropologues , ou Emmanuel Todd .
    Avant l’an 1000 la Gaulle/France (?) n’était qu’ une mosaique de communautés d’origine dites ’latines’ parce que parlant quelque chose évoquant le latin , de tribus Celtes , Basques et autres dont on a oubliés l’existence . ( je peux vous situer précisémment par ex un endroit où persistent une population descendant manifestement des Huns qui parle un patois imcompréhensible , et continue à se nourrir de l’élevage d’une de chévres uniquement connue en Asie Centrale ) .
    Charlemagne c’est juste une ligue d’une de ces ethnie , rassemblée sous le terme de Francs , à l’instigation de l Eglise cherchant un pouvoir capable de mettre fin aux Razzias Arabes . Bref , cette ’France’ là n’est pas trés différente de l’Afrique noire d’aujourd’hui et de ces problémes tribaux .
    Dés lors que des mariages interéthniques s’effectuent des alliances se consolident on a autre chose , Mais si l’on consulte une carte de France d’aujourd’hui portant sur des questions humaines quelqu’elles soient ( religieuse , accents , familles, activités économiques) on voit ressurgir les implantations , initiales , malgré toutes les vicissitudes historiques , les migrations , les modernités ....


    • Robert Biloute Robert Biloute 22 juin 2014 12:48

      vous pensez donc que ce concept de race, aussi flou soit il dans sa définition (disons un mix environnement/génétique ?), est bien une réalité et perdure au cours des siècles malgré tous les changements. J’ai bien compris ?


    • kalachnikov lermontov 22 juin 2014 14:32

      @ coinfinger

      Un Dieu unique est quelque chose d’absolument tardif ; cela remonte au derniers 5 000 ans sur 100 000 ans d’Histoire. Auparavant, il y a une multitude de dieux et de fait, chaque peuple ou ethnie a son dieu ou ses dieux.

      Ma théorie est la suivante :
      le culte le plus ancien que l’on connaisse est celui de l’Ancêtre ou des Ancêtres ; il est universel, on le retrouve partout à la racine des peuples. Un jour, dans un temps immémorial, un ancêtre, ou des ancêtres a fondé le monde tel qu’il est ; puis disparaissant, il plane au-dessus du village, de l’ethnie ; c’est en quelque sorte son génie tutélaire. Tout ceci est le mythe ; c’est ce mythe qui sert de ciment à la communauté, c’est ce qui fonde l’identité aussi bien collective qu’individuelle. Des rituels sont empiriquement inventés dans le but de transmettre ce mythe* ; dans des cultures orales, ce sont très simplement des moyens mnémotechniques, servant à créer une mémoire collective.
      Voilà ce que l’on trouve au niveau le plus pur.
      Et tout ce que l’on trouve plus tard est une altération/défiguration de de cela. 

      [les peintures rupestres entrent dans ce cadre, je pense ; ce ne sont pas des lieux d’habitation mais spécialement dévolus à cela. Quand on examine sans a priori ce genre de choses,on ne peut que cosntaterque ces populations ne sont pas des benêts, des hommes inachevés, etc. Mais au contraire qu’ils sont porteurs d’une intelligence complexe.]


    • Diogène diogène 22 juin 2014 18:23

      à Isga et Lermontov :


      moi je trouve que vous auriez pu remonter un peu plus loin, quand on était pas encore séparés des bonobos : là, c’était vraiment le pied !

    • Robert Biloute Robert Biloute 22 juin 2014 18:27

      oui enfin si on dispose d’un bon fluide lubrificateur quand même


  • coinfinger 22 juin 2014 05:18

    Je vais régler leur compte , ici , à toutes ces prétentions au matérialisme , marxisme , matérialisme dialectique et historique , etc ...
    Je ne suis pas anti-communiste , je n’ai jamais estimé que ce fut un danger , mais au contraire un stimulant . Je suis pas contre , mais pour le matérialisme . Pour un vrai matérialisme . Déjà une simple remarque logique qui justifie le ’isme’ indicateur d’erreur non consciente . Le matérialisme s’oppose par définition à l’idéalisme . Hors il se présente à nous comme un corpus d’idées c’est à dire un autre idéalisme .
    Si l’on veut trouver de véritable pratiques ’matérialistes’ il faut les chercher dans des pratiques corporelles peu ou prou récupérées religieusement en Orient comme le yoga , le Zen ou le Soufisme et encore bien d’autres , pratiques comme les danses Africaines (originelles ) , ou les initiations ésotériques Grecques , etc ...
    Le matérialisme n’étant plus alors qu’une réflexion sur ces pratiques et leurs incidences sociales et leurs prolongements sociaux . ( ’communismes primitifs’) .

    La déclaration de Marx et Engels de fonder un matérialisme historique eut démandé pour le moins de sortir de la philosophie , tout au moins de l’historisme Hégélien , et de rattacher cela aux sciences dites de la nature . Malheureusemennt ces sciences en étaient elles mémes à leurs balbutiements .
    On sait maintenant que chaque science est fondée sur une autre qui est sa base et que ses méthodes sont qualitativement différentes . Donc tant que les ’sciences’ humaines et çà vaut éminemment pour le Marxisme n’auront pas trouvé , énoncé , leur rapport à la Biologie , ce sera bidon .
    Ce rapport existe chez Marx , ce qu’ignore complétement nos Marxistes . Quand il affirme que la valeur par ex est le temps de travail , nécessaire , etc ...Il introduit la nécessité de la reproduction biologique du travail et le deuxiéme principe de la thermodynamique . Mais bien qu’il est pressenti le pb , il n’a pu formuler l’équivalent du 3e
    principe . Encore moins pouvoir formuler qu’à un certain niveau tout les principes scientifiques se renversent çà s’appelle la liberté .
    Tout cela déborde largement des concepts ( pas faux mais grossiers )comme lutte de classes . Dont on ne peut plus se contenter maintenant . La fin de la Civilisation Maya , çà concerne toutes les classes , à supposer qu’on puisse enfermer la population dans des catégories économiques ( rente , profit , salaire ) .


    • Robert Biloute Robert Biloute 22 juin 2014 12:45

      je dirais que, comme l’école classique, l’économie marxiste se limite au premier principe. La seule approche économique qui introduit le 2ème, à ma connaissance, est celle de Georgescu-Roegen.

      Quel est le 3eme principe pour vous ?

      Ce que je trouve vraiment gonflé *pour ce que j’en ai compris*, c’est que le matérialisme dialiectique vise même à la description de la nature partant de l’hypothèse que cette nature est fondamentalement dialectique. Bon, pourquoi pas, mais je trouve ça très arbitraire.


    • kalachnikov lermontov 22 juin 2014 14:14

      @ coinfinger

      Je m’accorde avec vos propos. A mon sens,ce que nous vivons en ce moment, c’est quelque chose bien plus ample et grandiose que nous ne le croyons. J’appelerais ça : la fin de l’ère matérialiste,qui implique la mort de choses comme l’Etat, l’économie, la politique, etc. C’est aussi la fin de l’ère des masses avec en ligne de mire la naissance de ce qui n’est jamais arrivé jusqu’ici : l’individu. Toute société jusqu’ici s’est élevé sur le sacrifice de l’individu. A titre personnel, j’incline à cela, j’aspire à cela et il me semble que c’est le fil d’Ariane qui court tout au long de l’Histoire. Pour moi, l’Histoire, c’est celle de la créature Homme qui détruit âge après âge toutes les choses qui l’entrave. Prométhée déchaîné.

      Pour prendre une image afin de donner quelle valeur je donnerai au marxisme, je dirai : voilà, l’apparition de l’agriculture qui semblait un bienfait a entraîné des conséquences destructrices imprévues. Le capitalisme, ce serait l’agriculture classique, du produit à mort avec l’éradication de la vie au bout ; le marxisme, ce serait la même repainte en bio*. Bien sûr,que le bio est préférable, pour de tas de raisons. Mais c’est toujours le même esprit : il faut produire et produire à mort. Or ce qui m’apparait problématique, c’est cet esprit justement.

      (*je tiens à redire que je n’ai rien contre Marx ; c’est un esprit admirable qui a fait quelque chose avec ce qu’il avait en main.Il a fait lever un antagonisme, lequel a peut-être et sans doute empêché que nous ne soyions rayés de la carte en tant qu’espèce, par pure imbécilité mécanique.)


  • coinfinger 22 juin 2014 05:20

    En résumé Marx , oui , comme point de départ , oeuvre achevée , non .


  • coinfinger 22 juin 2014 05:44

    Encore une question à laquelle je n’ai pas répondu . La révolution industrielle . Et oui comme la vague de révolutions Européennes n’a pas du tout donné la méme chose en Allemagne et en France , elle a donné encore tout autre chose en Grande Bretagne là d’où elle est partie . ( Plus exactement d’Irlande avec ses pommes de terres ) .
    Il va de soi qu’enfermer tout çà dans la lutte de classe n c’est vraiment trés léger . Et presque 200 ans aprés on a toujours pas assimilé parce que les Anglo-saxons çà leur glissent manifestement sur la peau : la lutte des classes . Toute leur histoire indique que la question de l’égalité et de la justice est le cadet de leurs soucis . Pourtant les conflits peuvent y étre aussi féroce ou durables mais pour d’autres raisons . Oppositions Ecossais/Anglais ou Irlandais/Anglais par ex . Aller caser çà en lutte des classes !


  • Julien30 Julien30 22 juin 2014 09:34

    Je me permets de reprendre un commentaire de Ffi qui résume bien l’arnaque marxiste :

    « Pour Marx, le processus révolutionnaire était inévitable et devait se produire rapidement, conséquence du mouvement Hegelien de l’histoire.
    C’est pour cela qu’il prétend sa théorie scientifique.
     
    Manifestement, il s’est donc complètement planté.
    D’une, aucune révolution ne s’est faite toute seule.
    De deux, aucune n’a abouti à ce qu’il prédisait. »


  • Jean-Pierre Llabrés Jean-Pierre Llabrés 22 juin 2014 10:11
    Synthèse vaguement critique du « Manifeste du parti communiste »

    Depuis plus de 160 ans, Karl Marx fourvoie le prolétariat, de manière criminelle, en le focalisant sur la lutte des classes (éradication de la bourgeoisie) et la possession prolétarienne des moyens de production.

    Aujourd’hui encore, la situation semble lui donner raison puisque le capital boursier mondial, d’environ 36.000 milliards d’Euros, est majoritairement détenu par une minorité de « nantis ».

    Toutefois, il est vain d’espérer une plus juste répartition des moyens de production par des nationalisations, voire des révolutions. Cela a déjà été fait avec les tristes résultats que chacun connaît...

    Puisque le capital boursier mondial est en permanence disponible à la vente et à l’achat, pour que le prolétariat, les « démunis », puisse accéder à la possession des moyens de production, la solution la plus simple consisterait à produire un effort soutenu d’épargne et d’investissement à long terme afin d’acheter ce capital financier des entreprises, banques incluses, et parvenir à l’Acquisition collective et citoyenne du Pouvoir Économique.

    Alors, les citoyens-électeurs-contribuables deviendraient collectivement propriétaires du Pouvoir Économique qu’ils géreraient via une représentation démocratiquement élue et absolument indépendante de l’État.

    Par cette voie, les citoyens-électeurs-contribuables transformeraient le « capitalisme ordinaire » que nous connaissons en un authentique Capitalisme Écologique, Anthropocentrique, Philanthropique et Équitable.

    En effet, de telles prises de participation (minorités de blocage ou majorités absolues) dans le capital des entreprises et des banques permettraient aux peuples d’orienter leur Recherche & Développement vers des voies bien plus écologiques et humanistes qu’aujourd’hui.

    Cette capitalisation progressive mais massive dans l’économie réelle marchande devrait permettre l’instauration d’un Dividende Universel qui résulterait des profits réalisés par ces capitaux accumulés durant et après la phase initiale d’épargne et d’acquisition du patrimoine boursier mondial.

    Refondation du Capitalisme & Dividende Universel
    ou/et
    http://ddata.over-blog.com/xxxyyy/3/40/ ... cerite.pdf

    • Le Parti Capitaliste Français ( PCF ) propose une synthèse socio-économique permettant d’instaurer une authentique compatibilité entre compétitivité et cohésion sociale ; entre compétitivité et solidarité.

      Ce projet de « Refondation du Capitalisme et de création d’un Dividende Universel » se compose d’un Objectif Principal et de deux Objectifs Spécifiques qui découlent de l’objectif principal.

      Objectif Principal :
      Acquisition Citoyenne & Collective du Pouvoir Économique
      Par un effort préalable d’épargne soutenu, les « démunis » (par opposition aux « nantis ») acquerront collectivement des actions du capital des entreprises du secteur marchand, banques incluses.
      Cette participation au capital pourra être minoritaire (minorité de blocage) ou majoritaire.

      Objectifs Spécifiques :
      I)
      Transformer le « capitalisme ordinaire » en un véritable Capitalisme Écologique, Anthropocentrique, Philanthropique et Équitable.
      Les représentants des « démunis », démocratiquement élus, géreront ce patrimoine financier de manière à infléchir Recherche, Développement, Production & Commercialisation des entreprises contrôlées : Refondation du Capitalisme.
      II)
      Faire bénéficier chaque citoyen, même mineur, d’un Dividende Universel évolutif qui, de facto, éradiquera définitivement le concept même de chômage ainsi que celui de la « lutte des classes ».
      II.1)
      À terme, les profits des entreprises sous contrôle des « démunis » seront partiellement distribués à l’ensemble des « démunis » sous forme de Dividende Universel.
      II.2)
      a) Ceux qui le souhaiteraient pourraient s’arrêter de travailler et se satisfaire du Dividende Universel.
      b) Ceux qui souhaiteraient gagner plus que le seul Dividende Universel pourraient travailler dans l’économie marchande et, éventuellement, y gagner des rémunérations faramineuses sans être accusés d’exploiter qui que ce soit.
      II.3)
      Si plus personne ne souhaitait travailler dans l’économie marchande, celle-ci s’effondrerait totalement et, avec elle, le patrimoine accumulé des « démunis » deviendrait stérile et interdirait le bénéfice du Dividende Universel (Auto-régulation automatique : Activité économique / Dividende Universel).


    • Diogène diogène 22 juin 2014 12:17

      « Cette capitalisation progressive mais massive dans l’économie réelle marchande devrait permettre l’instauration d’un Dividende Universel qui résulterait des profits réalisés par ces capitaux accumulés durant et après la phase initiale d’épargne et d’acquisition du patrimoine boursier mondial. »


      Un vrai conte de fées !

    • César Castique César Castique 22 juin 2014 12:26

      « En effet, de telles prises de participation (minorités de blocage ou majorités absolues) dans le capital des entreprises et des banques permettraient aux peuples d’orienter leur Recherche & Développement vers des voies bien plus écologiques et humanistes qu’aujourd’hui. »


      Et naturellement, tout cela se gérerait à l’unanimité, sans majorité ni, évidemment, opposition, au double nom du bien commun et de l’intérêt général réunis. 

      Resterait à déterminer l’organisme chargé de définir le bien commun et l’intérêt général, parce que cette mission essentielle ne peut pas être confiée au suffrage universel, avec ses risques de 51/49 % et les frustrations qui en résultent pour la puissante minorité.

      Que l’on songe simplement, pour fixer un peu les idées, à l’affrontement entre les universalistes, qui veulent abolir toutes les frontières, et les « territorialistes » qui souhaitent les renforcer.

  • Christian 22 juin 2014 10:15

    Je respecterai toujours l’idée de défense des plus faibles, cependant ce qui me dérange le plus dans le communisme c’est d’enfermer toute une classe sociale, celle des ouvriers, dans une sorte de ghetto de gens tous pareils, tous exploités, comme s’il n’y avait pas parmi les ouvriers des gens capables de créer une entreprise, d’inventer. Comme ingénieur électricien j’ai travaillé 5 ans dans une entreprise créée par un ouvrier et dont le succès est toujours actuel. Et malheureusement le communisme a démontré son incapacité à encourager des ouvriers à devenir entrepreneurs...


  • Dwaabala Dwaabala 22 juin 2014 11:42

    Je ne vois vraiment pas ce qui fait débat.


  • lsga lsga 22 juin 2014 14:14

    Et bien : je ne suis pas peu fier de réussir à faire lire ce texte magnifique et aujourd’hui méprisé par les communistes eux-mêmes.

     
    On voit que vous avez été touché par la force et la beauté des arguments. On ne peut que l’être.
     
    J’aurais bien entendu quelques petites choses à redire sur vos analyses, notamment sur la partie « interprétation dans l’économie contemporaine ». Toutefois, vous avez vu l’essentiel : le logiciel libre, l’abolition de la propriété intellectuelle, et la fin du salariat. Un jour, quand le dieu procrastination et les muses du troll me laisseront un peu tranquille, je rédigerais cet article... smiley
     
    Toutefois, un indice de taille : le prolétaire n’est pas nécessairement salarié. Le prolétaire, c’est celui qui vit en vendant sa force de travail. Un « auto-exploité » comme dit Mélenchon, le travailleur payé à la journée, reste donc un prolétaire. 
     
    Quoi qu’il en soit, la grande différence entre le 19ème siècle et aujourd’hui, c’est qu’aujourd’hui, le Socialisme est possible. L’émergence des nouvelles technologies totalement incompatible avec le Capitalisme (dont l’énergie libre et Internet sont les deux piliers) font que l’on va commencer à voir les prémisses du Socialisme émerger dans les nouvelles technologies. Le prolétaire révolutionnaire du 21ème siècle est l’ingénieur, pas le manouvrier (qui lui est devenu totalement réactionnaire, comme les poujadistes hier : il ne veut pas disparaître). 
     
    Quoi qu’il en soit, votre texte est très drôle. Ne vous inquiétez pas si vous n’arrivez pas à lire le Capital : mieux vaut ne pas le lire que le lire que de ne pas le comprendre (comme Piketty... sauf si il est de la mauvaise fois). C’est le texte le plus « idéaliste » de Marx, ce n’est pas si grave. 
     
    Par contre, si cela vous a plu, je vous conseille d’enchaîner sur Socialisme Utopique et Socialisme Scientifique de Engels, qui est une sorte de version augmentée et plus abstraite du Manifeste :
     
    J’attends avec impatience votre résumé smiley


    • Robert Biloute Robert Biloute 22 juin 2014 14:43

      Ha vous voilà !
      C’est votre article sur le vote FN qui m’a relancé, comme quoi ça vaut le coup d’écrire des articles ! Bon cela dit j’ai aussi pas mal regarder vos différents commentaires, comme quoi troller ça peut aussi servir..

      Ce qui m’attire dans le matérialisme dialectique, c’est la matérialisme. Pour le peu que j’en connais aujourd’hui, je suis cependant plus qu’interloqué par la prétention à étendre la dialectique comme principe premier de la nature elle même, là mon sang de physicien ne fait qu’un tour mais je ne demande qu’à prolonger la réflexion, donc merci pour la ref Engels je crois que ça me conviendrait bien (pour le résumé vous risquez d’attendre longtemps cela dit..).

      Toutefois, un indice de taille : le prolétaire n’est pas nécessairement salarié. Le prolétaire, c’est celui qui vit en vendant sa force de travail. Un « auto-exploité » comme dit Mélenchon, le travailleur payé à la journée, reste donc un prolétaire.

      Je trouve qu’on s’éloigne un peu de la définition originale. En gros ça devient plutôt « le bourgeois est un rentier », quelqu’un qui n’a pas besoin de fournir de travail pour vivre. Alors que finalement, « détenir les moyens de production », ça peut être un vrai travail aussi non ? En tout cas c’est le cas chez pas mal de petits patrons.

      J’aurais aussi besoin d’éclaircissement sur, par exemple les professions intelectuelles : l’appareil de production est le cerveau/l’esprit, faut-il le collectiviser ? (on peut en fait faire le même genre de réflexion sur un travail purement manuel et sans outils : ma force physique doit-elle être collectivisée ?) Comprenez que je ne cherche pas la baston, j’essaie de tester la cohérence logique du bouzin.

      Vous entendez quoi par énergie libre ?

      Sur le progrès technique, j’ai bien du mal à voir si on est en train de favoriser l’émergence du socialisme, ou si on est en train de crééer les outils parfaits de l’hyper-libéralisme, internet en est l’exemple le plus frappant à mon sens, mais les possibilités d’auto-production aussi (quoique je le redis pour le fun : pour faire une galette de Si dopée au pouillème et gravée à la 10aine de nm, on ne sait pour l’instant pas faire en dehors du Kapital, en tout cas ça va ête chaud à opensourcé/libérer/décentraliser. Dans un système à la soviétique pas de problème, mais sinon je ne sais pas top.. Bon, on n’est pas à l’abri d’une rupture technologique, du genre microprocesseurs organiques à faire pousser chez soi allez savoir)

      Ha, Das Kapital.. ça reste très frustrant de ne rien entraver.. ça me fait la même chose avec Freud, au risque de vous choquer j’ai du coup tendance à les mettre dans le même panier : ça a l’air intéressant, impressionant, mais incroyablement ambitieux voire pédant. De plus, je suis moi même pédant, donc quand je ne comprends pas, j’ai tendance à croire qu’on veut m’enfumer..
      Cerise sur le gateau : dans mon édition du capital, il y a une préface qui explique qu’il est normal que les vrais prolétaires comprennent très bien le capital, alors que les bourgeois ne le peuvent pas vraiment, et pan dans mes dents.

      Sinon au hasard de mes lectures actuelles, je suis retombé sur l’affaire Lyssenko : désolé de ressasser le prosaïque, mais en temps que scientifique, c’est vrai que ce genre d’absurdité rend très très très méfiant..


    • kalachnikov lermontov 22 juin 2014 14:51

      @ Isga

      Je pense que ceci va mettre un terme à ta fuite en avant idéaliste : le jour où la nature va t’envoyer une p*** d’éruption solaire de classe méga X et te couper le courant, tu seras bien démuni vu que ce n’est pas prévu dans ton catéchisme. Inévitablement, en bon idéaliste, tu te rabattras sans doute alors sur l’idée grotesque de Dieu et la fin du monde.

      Tu serais inspiré de te rencarder sur les changements terrestres actuels majeurs qui sont inouïs et qui sont de l’ordre du jamais vu en terme de nombre, de constance et d’intensité. Même si c’est difficile vu que c’est camouflé de toutes les façons et qu’on va juste à t’inventer de toute pièces une théorie fumeuse du réchauffement climatique histoire d’encore mieux te culpabiliser. Tu serais inspiré aussi de surveiller l’activité de la violence dans la société, ça t’évitera en tant qu’idéaliste de chercher dans un bouc émissaire à djellaba le remède à ton angoisse primale. C’est que même si la faculté Raison t’enivre et t’aveugle,tu es un animal avant tout ; c’est-à-dire que tu ne vis pas en dehors de la nature, tu ne la domines pas ; non, c’est l’inverse et elle est en toi. Tu n’es pas encore sorti du tube à essai que dans ta manie suicidaire tu appelles de tes voeux.


    • lsga lsga 22 juin 2014 15:19
      PS : désolé pour l’orthographe, c’est trop long, je ne vais pas me relire.
       
      Ok, je vous répond au fur et à mesure.
       
      Tout d’abord, n’hésitez pas à venir me chercher dans les coms pour que je vienne réagir à vos articles ou commentaires. J’aurais très bien pu passer à côté de votre article.
       
      Concernant la dialectique : que voulez vous ? Marx a été influencé par Hegel, comme la plupart des gens de son époque. Si il était née quelques années plus tard, nul doute qu’il aurait plutôt été influencé par le courant analytique de la philosophie. D’ailleurs, l’analyse de la valeur dans le Capitale est une sorte de partition de la valeur sur la base du travail, dont le « prix » n’est qu’un passage au quotient. Un exemple de Philosophe/logicien qui a été un grand marxiste :
      (vous remarquerez qu’il n’y a même pas d’article en Français alors qu’il est français, ce qui est très symptomatique de l’état du marxisme en France...)
       
      Pour la définition de Bourgeois : c’est qui vit du profit. Exemple : un boulanger qui gagne 800€ par mois pour 50h de travail, mais qui est propriétaire de sa boulangerie est un bourgeois. Il a intérêt à ce que les salaires baissent pour pouvoir embaucher, que le temps de travail augment pour rentabiliser son embauche, que le code du travail se durcisse pour asseoir son pouvoir dans son entreprise. En revanche, le boulanger qui a gravit les échelons à carrefour, qui est devenu « manager » des boulangers, et qui gagne 2500€ par mois pour 35h est un prolétaire. Il a intérêt à ce que les salaires augmentent, à ce que le temps de travail baisse, à ce que le code du travail lui donne plus de pouvoir.
       
      Concernant le travailleur journalier, l’intérimaire, l’auto-exploité : il s’agit simplement du statut le plus précaire possible pour un salarié. Le rapport de classe (ça) ne s’exprime même plus en terme de lois/droits/acquis/temps de travail/salaire ; mais lui aussi tombe dans la dure réalité du paiement au comptant (le prix de la journée de travail se négocie avec le bourgeois à chaque projet).
       
      Concernant le travail intellectuel, le logiciel libre vous donne un bon indice. Il faut abolir la propriété intellectuel. D’ailleurs, ce n’est que le prolongement de ce que l’on nomme « l’ethos scientifique ». En informatique, l’outil de production, c’est le langage et le framework. Soit ils sont propriétaires, comme C# et .NET, soit ils sont libres (cad : collectiviser), comme PHP et ZEND.
       
      Idem pour les arts : soient on permet à tout à un chacun de reprendre ce que fait l’autre pour le modifier, soit on verrouille tout. Par exemple, en art, on a la licence creative commons qui émerge :
       
      Les artistes étant naturellement plus « petit bourgeois » que les ingénieurs, ils ont plus de mal à se défaire de leur propriété intellectuelle, ce qui fait que la licence creative common est plus lâche que la licence GPL. 
       
      Pour la littérature, je vous renverrais vers cet écrivain (encore un marxiste... oui, c’est une obsession assumée) qui prophétise la mort du Roman depuis les années 60 (il fait partie du courant chilien « anti-novelas »). Son analyse, très matérialiste, consistait à dire que le roman n’est que la forme de la littérature correspondant à l’outil de production « imprimerie ». Pour lui, l’essor de l’électronique et de l’informatique (on était dans les années 60, pas encore d’internet) allait nécessairement tuer le Roman, pour permettre l’émergence d’une nouvelle littérature : intertextuelle, plurilinguistique, interactive. Or, l’intertexte, pour fonctionner, à besoin de l’abolition de la propriété privée intellectuelle (comme le mix en musique).
       
      Par énergie libre, j’entend ça :
       
      ça ne coûte strictement rien à fabriquer, ni à entretenir. Cela devrait nous permettre, dans les décennies à venir, de centupler la production énergétique mondiale. Et franchement : quand on dit centupler, ça pourrait aussi bien être multiplier par 1000. On ne parle pas du photovoltaïque hein, mais du solaire thermodynamique. Sur cette image, le plus grand des carré rouge représente la taille que devrait faire une telle centrale pour fournir la demande en électricité MONDIALE actuelle :
       
      Bref : au revoir les économies d’énergie. Le vrai problème du 21ème siècle sera d’être capable d’utiliser toute l’énergie qu’on est capable de produire. Ce mode de pensée, basé sur l’abondance, est socialiste. Le capitalisme repose sur la pénurie. 
       
      Pour l’autoproduction, c’est pareille : laissez tomber. Les imprimantes 3D n’ont pas d’avenir. Ce qui a de l’avenir : c’est la possibilité d’accéder aux usines directement depuis internet pour faire fabriquer ce que vous voulez.
       
      Celui qui rapproche Freud et Marx, c’est Karl Popper :
       
      Mais, avec Marx, il est de mauvaise fois. Les prédictions de Marx du Capital se vérifient chaque jour.
       
      Oui, incontestablement, il faut être le plus scientifique que possible. Le socialisme, nous l’espérons, sera une théorie économique scientifique. Pour l’instant, le socialisme n’existe pas. Le Communisme, en fait, c’est avant tout la théorie qui explique que l’on doit faire la Révolution et renverser la bourgeoisie. Le Socialisme viendra après la révolution communiste. 
       
      Voilà ! N’hésitez pas publier un résumé du Socialisme Scientifique de Engles (qui est un texte que l’on pourrai qualifier d’épistémologie économique, le PREMIER).

       


    • lsga lsga 22 juin 2014 15:23

      Alors bug sur les guillemets sur Agoravox (ce qui veut dire qu’on peut hacker la BDD), je reposte les liens pour Andasol et Ivanpah :



    • lsga lsga 22 juin 2014 15:26

      Sur Jean van Heijenoort , que les communistes Français ont oublié :


    • lsga lsga 22 juin 2014 15:27

      Ah ! et un texte qui résume ses critiques de la Dialectique à la Hegel (c’est pour ça que je vous le citais, il est analytique) :



    • Robert Biloute Robert Biloute 22 juin 2014 15:59

      C’est vrai que j’ai tendance à me servir de Avox comme un réseau social avec notifications et toussa, mais ça n’est pas le cas (ça manque cruellement d’ailleurs je trouve, mais bon ça régule peut être un peu le bordel dans les commentaires..)
       

       
      Bon déjà, je manque de culture en philosophie, je suis trop un self-made man dans ce domaine et j’ai du mal à m’en départir.
      Je pense que dès qu’on me parle de matérialisme, je m’attends à une théorie qui part des lois de la thermodynamique, de la quantique, de la relativité.. donc je suis toujours déçu. Les philosophes me font penser aux penseurs grecs : c’est passionant, mais au même stade que la théologie. En fait j’ai toujours du mal à voir ce qu’il y a de matérialiste dans les philosophies matérialistes.. Finalement je manque de culture en « humanités » comme on dit, j’aurais tendance à faire mienne l’idée d’Edgar Morin « sciences humaines/sciences exactes, on aurait tout aussi bien pu appeler l’une science inexacte et l’autre science inhumaine »..
      Pour la définition de Bourgeois : c’est qui vit du profit.
       
      oui mais on est d’accord qu’à l’origine c’est « celui qui détient les moyens de production » ? il me semble qu’il y a une subtile différence mais j’ai du mal à la formaliser..
      Bon, disons que celui qui détient les outils de production, si il est pas trop con, à priori il peut vivre du profit généré par le travail des autres.
      Mais si on revient au patron seul, ok il possède l’appareil, mais il doit bosser pour vivre : 50% prolétaire, 50% bourgeois, 100% marxiste ? (je voulais faire une allusion à robocop mais ça foire..)

      Et avec votre définition, comment ne pas dire que le prolétaire *aussi* vit du profit (et là je rejoins votre article sur le vote FN : les prolos qui réclament plus de profits)

      Concernant le travailleur journalier, l’intérimaire, l’auto-exploité : il s’agit simplement du statut le plus précaire possible pour un salarié. Le rapport de classe (ça) ne s’exprime même plus en terme de lois/droits/acquis/temps de travail/salaire ; mais lui aussi tombe dans la dure réalité du paiement au comptant (le prix de la journée de travail se négocie avec le bourgeois à chaque projet).
       
      ha ouai ça c pas mal, si on doit se coltiner des discussions avec un détenteur de capital, c’est qu’on est un prolétaire. Je me demandais justement si le statut ’entrepreneur’, vu comme un gars qui a des idées mais qui a besoin de capital, pouvait être vu comme un prolétaire : dans ce cadre là c’est le cas (au moins au début..)
      Concernant le travail intellectuel, le logiciel libre vous donne un bon indice. Il faut abolir la propriété intellectuel. D’ailleurs, ce n’est que le prolongement de ce que l’on nomme « l’ethos scientifique ». En informatique, l’outil de production, c’est le langage et le framework. Soit ils sont propriétaires, comme C# et .NET, soit ils sont libres (cad : collectiviser), comme PHP et ZEND.
       
      Oui donc mes idées ne m’appartienne pas, ce que produit mon cerveau ne m’appartient pas. Mais l’outil de production en lui même, le cerveau, on n’en dit rien en fait. C’est un peu comme si on disait : il faut abolir la propriété privée des presse purées, au lieu de dire il faut abolir la propriété privée de l’usine de presse purée (je rapelle que là je fais juste mumuse avec la logique du bidule)
       
       
      Pour la littérature, je vous renverrais vers cet écrivain (encore un marxiste... oui, c’est une obsession assumée) qui prophétise la mort du Roman depuis les années 60
       
      J’ai fait quelques essais dans ce sens, ça peut être bien marrant en tout cas.
      Par énergie libre, j’entend ça :
       
      ça ne coûte strictement rien à fabriquer, ni à entretenir. Cela devrait nous permettre, dans les décennies à venir, de centupler la production énergétique mondiale. Et franchement : quand on dit centupler, ça pourrait aussi bien être multiplier par 1000. On ne parle pas du photovoltaïque hein, mais du solaire thermodynamique. Sur cette image, le plus grand des carré rouge représente la taille que devrait faire une telle centrale pour fournir la demande en électricité MONDIALE actuelle :
       
      Bref : au revoir les économies d’énergie. Le vrai problème du 21ème siècle sera d’être capable d’utiliser toute l’énergie qu’on est capable de produire. Ce mode de pensée, basé sur l’abondance, est socialiste. Le capitalisme repose sur la pénurie. 
       
      Ha OK, j’avais peur qu’on parle des bouzins vaguement quantique qui pompent le vide ou je sais pas quoi.
      Je vous suis tout a fait sur le solaire thermodynamique.

      Bon, niveau pris/kWh ça reste très décevant, mais je suppose que dans un système socialiste ça n’est plus un problème.

      Par contre je pense que capitalisme comme socialisme ont négligé le 2eme principe de la thermo. Arthur C Clarke illustre bien le pb dans un de ses bouquins de la série 2001 : apparition d’un mode de production d’énergie permettant à tous de disposer de 3GW portables et non polluants. Résultat : au bout de XX années, c’est la « crise thermale » : températures en hausse, game over.
      tout ça est renégociable si on arrive à s’extirper de la planète terre de manière un tant soit peu efficace, pour l’instant c’est vraiment pas gagné.. Et tout le débat pratique tient dans le chiffrement du XX.

      Pour l’autoproduction, c’est pareille : laissez tomber. Les imprimantes 3D n’ont pas d’avenir. Ce qui a de l’avenir : c’est la possibilité d’accéder aux usines directement depuis internet pour faire fabriquer ce que vous voulez.
       
      Il semblerait oui. Enfin on aurait bien besoin d’une analyse détaillée de la production à travers le principe de subsidiarité, perso ça me plairait bien. C’est surement une tentation de définir un modèle capitalisto-socialiste : ce qui ne peut se faire qu’à une échelle donnée réserve le droit de propriété des outils de proiduction à cette échelle (et pas aux échelles inférieures).
      Celui qui rapproche Freud et Marx, c’est Karl Popper :
       
      Mais, avec Marx, il est de mauvaise fois. Les prédictions de Marx du Capital se vérifient chaque jour.
       
      damned, encore un que je ne connais pas.
      Le Communisme, en fait, c’est avant tout la théorie qui explique que l’on doit faire la Révolution et renverser la bourgeoisie. Le Socialisme viendra après la révolution communiste. 
       
      vous faites bien de repréciser, j’ai fait l’impasse là dessus jusqu’ici.
      Voilà ! N’hésitez pas publier un résumé du Socialisme Scientifique de Engles (qui est un texte que l’on pourrai qualifier d’épistémologie économique, le PREMIER).

      Comme dit : tout est possible, rien n’est sûr ! mais je sens confusément que Engels m’est plus compréhensible que son pote Karl.

    • lsga lsga 22 juin 2014 16:39

      le patron seul, c’est ce cas limite entre travailleur journalier et bourgeois.

       
      Toutefois, au « bon vieux temps », pour être patron seul, il fallait avoir un Capital de départ pour pouvoir s’acheter son matériel de production. Ce n’est plus tout à fait vrai avec l’informatique, même si le programmeur solitaire à très peu de chance de créer un Photoshop à lui tout seul. 
       
      Quoi qu’il en soit, il ne s’agit que d’un stade instable. L’artisan disparaît écrasé par l’industrialisation et de la financiarisation (soit il devient salarié, soit franchisé, ce qui est peu ou prou pareille). 

    • lsga lsga 22 juin 2014 16:45

      les prolos français dépendent en effet des profits fait par leur bourgeoisie en Afrique (enfin, c’est de moins en moins vrai grâce à la crise et à l’ouverture des marchés).

       
      Leur travail était un travail à perte pour la bourgeoisie, qui n’a été qu’une stratégie militaire sur une map-monde coloniale. Ce vieux reste de féodalisme aura bientôt disparu. Le Capitalisme aura bientôt mis le marché partout. 
       
      Il n’en reste pas moins des prolétaires, qui vendent directement leur force de travail, qui subissent l’humiliation de l’aliénation, qui subissent les crises économiques, leurs filles sont régulièrement jetées sur les trottoirs et leurs enfants ne tarderont pas à être jetés sur le Front.
       

    • lsga lsga 22 juin 2014 16:54

       "Je me demandais justement si le statut ’entrepreneur’, vu comme un gars qui a des idées mais qui a besoin de capital, pouvait être vu comme un prolétaire :  »

       
      Je pense que vous confondez « Capital » et argent. Ce n’est pas la même chose. Sans rentrer dans les subtilités mathématiques du Capital, comprenez que ce que l’on nomme Capital, c’est ce ce qui régulièrement ramènent des profits.
       
      La paye d’un travailleur journalier n’a pas ce statut de Capital, car cela suffit tout juste à couvrir les besoins de ce travailleur, cela ne lui permet pas d’embaucher d’autres travailleurs. Un travailleur journalier possède une paye, un marteau ou une faucille, mais rien de tout cela ne lui permet pas de faire vivre d’autres personnes que lui-même. A l’inverse, le boulanger qui travaille tout seul dans sa boulangerie, peut facilement réussir à embaucher quelqu’un contre la simple promesse d’un salaire. En effet, il possède une boulangerie, qui peut permettre de créer la valeur nécessaire à l’entretient d’un prolétaire.
       
      Vous comprendrez bien entendu, que dans le cas de l’informatique, le cas du logiciel libre casse totalement les rapports d’exploitations traditionnels. Si Linux est un marteau : celui du Socialisme.

    • lsga lsga 22 juin 2014 17:04

      « Oui donc mes idées ne m’appartienne pas, ce que produit mon cerveau ne m’appartient pas. Mais l’outil de production en lui même, le cerveau, on n’en dit rien en fait. C’est un peu comme si on disait : il faut abolir la propriété privée des presse purées, au lieu de dire il faut abolir la propriété privée de l’usine de presse purée (je rapelle que là je fais juste mumuse avec la logique du bidule) »

      lol, c’est la deuxième fois qu’on me présente cet argument. C’est vrai qu’il est amusant, mais franchement : c’est un peu fort de café.
       
      Non, le cerveau ce n’est pas l’outil de production de la culture. Si vous croyez que ce qui créé la culture humaine, ce ne sont que des cerveaux humains, je vous invite à relire Foucault smiley
       
      Vous savez, souvent en science, une même idée apparaît à différents endroits en même temps. C’est le cas par exemple du Calcul Infinitésimal, découvert par Newton et Leibniz chacun de leur côté à quelques années d’écart (Newton, comme souvent, avait voulu garder cette découverte secrète, car un de ses professeurs lui volait ses idées.... L’ethos scientifique smiley ). Bref, ce n’est pas à proprement le cerveau de Newton ou de Leibniz qui a produit la découverte du Calcul Infinitésimal, mais bien l’ensemble des avancées de la culture de l’époque. En cela, abolir la propriété privée des cerveaux, c’est juste abattre le mythe des grands hommes, refuser de vouloir signer les cathédrales, reconnaître que la primauté de l’idée n’est que très peu de chose. 
       
      Bon, mais c’est vraiment un contre argument aussi idéaliste que votre argument (mais rigolo smiley , et porteur de sens d’un point de vue éthique)
       
      Matériellement, abolir la propriété privée des moyens de production, cela veut simplement dire remplacer le suffrage censitaire de l’actionnariat par des comités scientifiques de planifications contrôlés au suffrage universel mondiale et direct (et semi direct :si vous avez pas envie de voter sur les 10 Milliards de questions journalières, vous pouvez déléguer votre vote à des conseillers).
       
      Dans ce contexte, il est évident que la majorité des êtres humains seront toujours d’accord (ou disons : d’accord la majorité du temps... des brèves périodes de folies historiques ne sont jamais à exclure) pour sanctuariser le corps de chacun ; car chacun y a intérêt.


    • lsga lsga 22 juin 2014 17:13

      C.Clarck : je vois qu’on a un amateur de SF ^^

       
      Si dans vos lecture vous êtes dans une période marxiste, n’hésitez pas à lire ou relire Fondation de Asimov. C’est une tentative de contre-dire Marx et sa « psycho-histoire » par l’improbabilité des « mutans ». La description des différentes phases historique de la fondation a un côté « marxiste » par ses étapes (dont l’étape des marchands mène, comme prévu par Seldon/Marx, à la Révolution.... ou pas... à vous de relire smiley )
       
      Sur la loi de réchauffement : oui, bien entendu. Toutefois, avant que le solaire thermodynamique n’atteigne le niveau des gazs à effet de serres, on a de la marge. Je serais curieux de voir le Calcul permettant de savoir quelle quantité de production/consommation d’électricité il faudrait atteindre pour que le climat ne se réchauffe autant qu’avec les énergies fossiles.
       
      Enfin, n’oublions pas que nous ne sommes pas coincés sur Terre :

    • lsga lsga 22 juin 2014 17:16

      « Il semblerait oui. Enfin on aurait bien besoin d’une analyse détaillée de la production à travers le principe de subsidiarité, perso ça me plairait bien. C’est surement une tentation de définir un modèle capitalisto-socialiste : ce qui ne peut se faire qu’à une échelle donnée réserve le droit de propriété des outils de proiduction à cette échelle (et pas aux échelles inférieures). »

       
      Oui, l’artisanat et les arts ne disparaîtront pas. Je suis prêt à admettre que même dans le socialisme un marché perdurera, mais il ne sera plus au coeur de l’appareil économique, portera sur des choses secondaires sans réelle importance, et aura lieu pour le « FUN » plus que pour autre chose.

    • lsga lsga 22 juin 2014 17:20

      Popper est un des piliers de la philosophie des sciences. C’est à lui que l’on doit une formalisation précise du Concept de « pseudo-science » qui convient bien à la psychanalyse. 

       
      Pour le Marxisme, je pense qu’il était surtout jaloux, et qu’il ne voulait pas admettre que le Matérialisme est très précisément une épistémologie des sciences humaines (et non pas une science, puisque le Socialisme SERA scientifique, à l’avenir, après la Révolution...)
       
      Bon, mais Marx et Engels mélangeaient souvent science et épistémologie, d’où votre air dubitatif devant ces textes matérialistes. Engels appelle à remplacer la finance et les marchés par des comités scientifiques d’ingénieurs, il ne prétend pas lui-même être un comité de scientifique et d’ingénieur.

    • lsga lsga 22 juin 2014 17:22

      Voilà !


      et nico : c’est plus ou moins une discussion privée entre moi et l’auteur. Tu peux lire si tu veux, mais merci de ne pas polluer le thread avec du flood imbécile. 

    • Bubble Bubble 22 juin 2014 17:22

      Ça a l’air de consommer un paquet d’eau dans le refroidissement, ces centrales solaires. Vu que l’eau risque d’être une des ressources clé des prochaines décennies, je dis affaire à suivre.


    • Robert Biloute Robert Biloute 22 juin 2014 17:26

      ha voilà : epistémologie, c’est le mot qui me manquait pour débloquer mon rapport à tout ça.

      Je réponds plus tard à vos nombreux commentaires, je dois passer en mode bourgeois (je fais du pain et je dois dire que le four m’appartient. ha mais merde je dégagerai pas de profit..)


    • lsga lsga 22 juin 2014 17:44

      allez donc faire votre pain : être bourgeois n’empêche pas d’être révolutionnaire, c’est avant tout une question de conscience de classe et de prise de position dans la lutte des classes.

       
      Vous savez, Lénine et Engels étaient de grands bourgeois (Engels a même été à la tête d’une grande industrie familiale).
       
      Si vous êtes capables de comprendre la pensée matérialiste révolutionnaire, et que vous arrivez à la diffuser : vous faites incontestablement parti du courant révolutionnaire. 
       

       

    • Robert Biloute Robert Biloute 22 juin 2014 18:07

      La production intelectuelle comme nécessairement collective : check.

      J’avais complètement zappé cet argument, pourtant je le ressors tout le temps aux collègues hypertrophiés du bulbe..


    • Robert Biloute Robert Biloute 22 juin 2014 18:11

      Fondations : check.
      comment c’était génial cette série.. Par contre faudrait que je relise avec le prisme marxiste, ya du boulot.

      Et oui il faut préciser le XX, c’est ce qui manque aux travaux de Georgescu je trouve. Ben je devrais me le taper tiens, mais ça non plus c’est pas gagné..


    • Robert Biloute Robert Biloute 22 juin 2014 18:13

      subsistance d’un marché au coeur du système socialiste : check.

      Cela dit, doit-on s’inquiéter du caractère invasif du bidule ? Je veux dire, ça pousse comme du chiendent, peut on imaginer un écosystème où ce chiendent est contenu, ou faut-il forcément l’éradiquer jusqu’à l’os ?


    • Robert Biloute Robert Biloute 22 juin 2014 18:30

      @bubble

      Je m’avance peut être mais ça peut fonctionner en circuit relativement fermé je pense.


    • Robert Biloute Robert Biloute 22 juin 2014 18:41

      @lsga

      « nous ne sommes pas coincés sur Terre »

      pour l’instant, je considère que si. Tant qu’on ne bidouille pas l’espace-temps, je pense que c’est cuit.


  • Dwaabala Dwaabala 22 juin 2014 16:07

    à Rober Biloute

    « la dialectique, c’est-à-dire la théorie de l’évolution, dans son aspect le plus complet, le plus profond et le plus exempt d’étroitesse, théorie de la relativité des connaissances humaines qui nous donnent l’image de la matière en perpétuel développement »
    Lénine dans « Les trois sources et les trois parties constitutives du marxisme » http://www.marxists.org/francais/lenin/works/1913/03/19130300.htm

    Très court article, fondamental, comme introduction à la lecture des œuvres.

    Quand vous dites : « « détenir les moyens de production », ça peut être un vrai travail aussi non ? », vous confondez la propriété avec le travail.
    Le capitaliste industriel au sens propre est celui qui lance de l’argent dans la production pour en retirer plus d’argent.
    La production demande une organisation (la structure de l’entreprise ), des idées (les ingénieurs et les techniciens, un contrôle (les contre-maîtres), et de la main-d’œuvre, les ouvriers.
    Le petit patron peut être tout cela à la fois, en mettant même occasionnellement la main à la pâte.
    Quand il en a les moyens (comme les actionnaires en général) le capitaliste délègue le travail de direction (eh ! oui) à un directeur.
    Il peut aussi être PDG, c’est-à-dire présider l’assemblée des actionnaires, et être en même temps directeur.
    Sinon il est un « petit patron », à la fois capitaliste et travailleur.
    Comme dans la nature, les formes possibles sont très diverses.

    Dans son analyse du capital Marx précise bien qu’il fait œuvre théorique ; puisque vous êtes physicien vous savez ce que théorie veut dire, et la distance qui sépare la mise au jour et la connaissance d’une loi de son application dans la pratique.


    • Robert Biloute Robert Biloute 22 juin 2014 16:18

      oui ça me va, la spécialisation moderne (investisseur/gestionnaire/directeur/ingénieur/technicien..) va bien dans le sens de réduire la propriété des outils de production au simple fait d’investir.

      La théorie de l’évolution en mieux ? alors là vous avez chopé mon attention, je vais regarder ça.

      Oui je suis censé connaitre cette distance à la théorie, il faut dire que comme je le rappelais, des affaires comme Lyssenko ont clairement tendance à brouiller les cartes, en tout cas à faire douter de la capacité des hommes à prendre de la distance avec la théorie marxiste (quoique les chinois se démerdent bien avec ça on dirait ?).


    • Robert Biloute Robert Biloute 22 juin 2014 17:47

      "Les récentes découvertes des sciences naturelles - le radium, les électrons, la transformation des éléments - ont admirablement confirmé le matérialisme dialectique de Marx, en dépit des doctrines des philosophes bourgeois et de leurs « nouveaux » retours à l’ancien idéalisme pourri."

      Sur ce point je pense que la situation s’est singulièrement complexifiée depuis..


    • Robert Biloute Robert Biloute 22 juin 2014 18:04

      « Il nous faut comprendre au sein d’un tout les propriétés naissantes qui résultent de l’interpénétration inextricable des gènes et de l’environnement. Bref, nous devons emprunter ce que tant de grands penseurs nomment une approche dialectique, mais que les modes américaines récusent, en y dénonçant une rhétorique à usage politique. La pensée dialectique devrait être prise plus au sérieux par les savants occidentaux, et non être écartée sous prétexte que certaines nations de l’autre partie du monde en ont adopté une version figée pour asseoir leur dogme. (…) Lorsqu’elles se présentent comme les lignes directrices d’une philosophie du changement, et non comme des préceptes dogmatiques que l’on décrète vrais, les trois lois classiques de la dialectique illustrent une vision holistique dans laquelle le changement est une interaction entre les composantes de systèmes complets, et où les composantes elles-mêmes n’existent pas a priori, mais sont à la fois les produits du système et des données que l’on fait entrer dans le système. Ainsi, la loi des « contraires qui s’interpénètrent » témoigne de l’interdépendance absolue des composantes ; la « transformation de la quantité en qualité » défend une vision systémique du changement, qui traduit les entrées de données incrémentielles en changements d’état ; et la « négation de la négation » décrit la direction donnée à l’histoire, car les systèmes complexes ne peuvent retourner exactement à leurs états antérieurs. »

      Le géologue et paléontologue Stephen Jay Gould Dans « Un hérisson dans la tempête »

      (Bon je n’arrive pas à sortir de l’italique, cette interface est définitivement merdique)

      Je ne vois toujours pas comment Lénine peut faire un lien aussi direct entre dialectique et théorie de l’évolution (mais peut être que je me gourre : on parle bien de Darwin ?)

      Sinon je me demandais : on a déjà tenté d’appliquer la méthode dialectique au couple idéalisme/matérialisme ?


    • Robert Biloute Robert Biloute 22 juin 2014 18:05

      ha daccord, en plus gt même pas en italique..


    • Dwaabala Dwaabala 22 juin 2014 19:13

      La théorie de l’évolution de Darwin n’est pas en cause ici.
      La dialectique dit que si la connaissance n’est pas figée, que comme les espèces elle a une histoire. Que sur le plan pratique, politique, ce qui était vrai hier dans des circonstances données peut ne plus l’être aujourd’hui, et qu’il importe d’analyser la nouveauté.
      Bien sûr qu’il y a une dialectique idéalisme/matérialisme, et même une lutte historique entre ces deux grandes tendances de la philosophie. Il faut lire le Ludwig Feuerbach de F. Engels.

      La question du rapport de la pensée à l’être, de l’esprit à la nature, question suprême de toute philosophie, a par conséquent, tout comme n’importe quelle religion, ses racines dans les conceptions bornées et ignorantes de l’état de sauvagerie. Mais elle ne pouvait être posée dans toute sa rigueur et ne pouvait acquérir tout son sens que lorsque la société européenne se réveilla du long sommeil hivernal du moyen âge chrétien. La question de la position de la pensée par rapport à l’être qui a joué aussi du reste un grand rôle dans la scolastique du moyen âge, la question de savoir quel est l’élément primordial, l’esprit ou la nature - cette question a pris, vis-à-vis de l’Église, la forme aiguë  : le monde a-t-il été créé par Dieu ou existe-t-il de toute éternité ?

      Selon qu’ils répondaient de telle ou telle façon à cette question, les philosophes se divisaient en deux grands camps. Ceux qui affirmaient le caractère primordial de l’esprit par rapport à la nature, et qui admettaient par conséquent, en dernière instance, une création du monde de quelque espèce que ce fût - et cette création est souvent chez les philosophes, par exemple chez Hegel, beaucoup plus compliquée et plus impossible encore que dans le christianisme -, ceux-là formaient le camp de l’idéalisme. Les autres, qui considéraient la nature comme l’élément primordial, appartenaient aux différentes écoles du matérialisme.

      ............

      Mais la question du rapport de la pensée à l’être a encore un autre aspect : quelle relation y a-t-il entre nos idées sur le monde qui nous entoure et ce monde lui-même ? Notre pensée est-elle en état de connaître le monde réel ? Pouvons-nous dans nos représentations et nos concepts du monde réel donner un reflet fidèle de la réalité ? Cette question est appelée en langage philosophique la question de l’identité de la pensée et de l’être, et l’immense majorité des philosophes y répondent d’une façon affirmative.

      ...................

      Mais il existe encore toute une série d’autres philosophes qui contestent la possibilité de connaître le monde ou du moins de le connaître à fond. Parmi les modernes, Hume et Kant sont de ceux-là, et ils ont joué un rôle tout à fait considérable dans le développement de la philosophie. Pour réfuter cette façon de voir, l’essentiel a déjà été dit par Hegel [2], dans la mesure où cela était possible du point de vue idéaliste ; ce que Feuerbach y a ajouté du point de vue matérialiste est plus spirituel que profond. La réfutation la plus frappante de cette lubie philosophique, comme d’ailleurs de toutes les autres, est la pratique, notamment l’expérimentation et l’industrie [3]. Si nous pouvons prouver la justesse de notre conception d’un phénomène naturel en le créant nous-mêmes, en le produisant à l’aide de ses conditions, et, qui plus est, en le faisant servir à nos fins, c’en est fini de la « chose en soi » insaisissable de Kant.

      ...............

      etc.

      https://www.marxists.org/francais/engels/works/1888/02/fe_18880221_2.htm

       


    • Robert Biloute Robert Biloute 22 juin 2014 20:21

      ok merci pour ces précisions


    • Dwaabala Dwaabala 23 juin 2014 04:28

      Ce fut un plaisir de vous lire.


  • coinfinger 22 juin 2014 17:15

    Il existe une différence d’approche entre Marx et Georgescu-Roegen . Marx fait abstraction des rapports société /Nature conformément à sa méthode . Sauf lorsque cela apparait indirectement et toujours dans le cadre méme pas social mais économique ( il dit infrastructurel ce qui est plus rigoureux selon ses conceptions ) . Goergescu-Roegen pose pour la premiére fois un autre pb plus large et ne retient que le 3e principe ( comme principe) .
    Le 2e principe apparait chez Marx par la différence qu’il reprend entre valeur d’usage et valeur d’échange , chaleur et travail . ( Nous sommes des étres vivants n’est ce pas donc nous consommons de l’énergie et en produisons , mais moins , toutes nos consommations se raménent peu ou prou à de la chaleur , température constante 38 °) .
    L’explotation , la plus value n’est ni plus , ni moins analogiquement que le rendement d’une machine énérgétique , complexe ) .
    Là dessus , on l’on voit que quand méme Marx est plus profond que Georgescu-Roegen malgré 100 ans de moins , le 3e principe n’est qu’...un... principe .
    Je veux dire par là par ex que la vie étant tellement improbable selon l’entropie qu’elle ne devrait pas exister . Pourtant non seulement elle existe , mais se reproduit , se diversifie , s’accroit ?
    Donc on pourrait tout aussi bien affirmer qu’il existe une loi contraire au 3e principe .
    Il se peut fort bien qu’on trouve la fusion nucléaire sans polution , et Georgescu-Roegen peut aller se réhabiller .
    Marx a appelé çà Loi de la négation de la négation , soit mais c’est trés imparfait comme formulation , il a dit aussi que la contradiction ( principale) était existencielle , autrement dit accidentelle , autrement dit ’contingente’ .
    Cette méme ’contingence’ vous la retrouvez en mécanique quantique avec des ’états’ en nombre entiers , au lieu de 1/2 , 1/3 comme probabilité vous avez 3/1 , 2/1 , etc ....
    C’est autrement plus complexe que la loi de la négation de la négation qui est au mieux une formulation logique trés générale ....


    • Robert Biloute Robert Biloute 22 juin 2014 17:22

      alors attendez j’ai des trucs à dire là dessus mais je crois que vous ne m’avez toujours pas précisé ce que vous entendiez par 3eme principe (même en physique c’est pas super bien défini, ça varie suivant les auteurs, et tout le monde ne le trouve pas nécessaire..)


  • Hervé Hum Hervé Hum 22 juin 2014 17:32

    ’ela plus belle manipulation de la grande bourgeoisie à consisté à faire croire que son système économique était différent de l’ancien. Or, fondamentalement c’est le même.

    La bourgeoisie à simplement inversé le rapport de force entre la propriété de la terre, capital terrien détenu par la noblesse et la propriété des moyens de productions basé sur le capital monétaire représentant sa propriété. Mais que ce soit le capital terrien ou monétaire, nous sommes toujours face au même principe capitalistique. Seulement le premier en perdant sa prééminence sur le second, perdait du même coup son pouvoir de récupérer systématiquement le capital monétaire acquis par la bourgeoisie. De même, l’impôt n’était plus perçu par la noblesse, mais par la bourgeoisie !

    Pour preuve, la bourgeoisie s’est battu contre la noblesse uniquement là où cette dernière refusait d’abandonner sa position dominante, mais là où elle ne s’y est pas opposé, mais au contraire s’est associé, alors, il n’y à pas eut combat, mais fusion. Le cas le plus parlant est l’Angleterre à mettre en opposition avec la France et de remarquer qu’une fois le changement de rapport de force accepté par la noblesse, la bourgeoisie française c’est de suite réconcilié avec la noblesse. Car encore et toujours, le dogme de la propriété est resté le même et s’est trouvé renforcé par la bourgeoisie. simplement le noble devant aussi payer des impôts s’est tout naturellement transformé en bourgeois. Seul ceux qui n’ont pas su ou voulu s’adapter ont été détruit.

    De fait, noble et bourgeois se battent pour la même cause et sont ce qu’on peut appeler des « nobligeois ».

    Je voudrai aussi faire une remarque à priori anodine, mais en fait fondamentale.

    On parles toujours du rapport « dominant:dominé »or, il existe un autre rapport pour traiter de la relation entre deux individus où l’un exécute ce que l’autre décide, ou l’un s’impose à l’autre, c’est la relation de causalité ou « cause/effet ».

    Qu’est ce qui différencie un dominant d’un dominé ? Le pouvoir de décision !

    Suivant cet angle, une personne ayant un statut social de dominant, peut effectivement avoir une nature propre de dominé si son action n’est pas une cause, mais l’effet d’une cause extérieure.

    C’est ici qu’il faut comprendre le mécanisme qui procède à toute révolution, le moment précis où l’effet devient une cause propre et la cause qui l’engendrait devient un effet présent de cette cause dépassé et donc du passé.

    Pour comprendre ce mécanisme il faut faire appel aux deux principes universels qui le commande, soit, l’itération (yin yang en philosophie ou double tore en physique) et la fractale. L’itération forme une boucle entre la cause et l’effet, que la fractale brise non pas en la stoppant, mais en la faisant changer de dimension. Or, en changeant de dimension, l’itération cause/effet s’inverse, ce qui était la cause devient effet et ce qui était effet devient la cause (uniquement pour cette dimension !). Cela signifie que le jour en devenir où le prolétariat prendra conscience qu’il est la cause du processus économique et non plus l’effet, alors il sera sur le point de s’affranchir du système capitaliste. Le hic, c’est qu’il lui faut pour cela passer à la dimension de conscience supérieure en raison même de l’inversion du sens de l’itération ! Mais il y un dernier hiatus, conséquence de ce mécanisme....

    Ceci marche à tous les niveaux observables de l’Univers physique (niveaux quantiques et astronomiques) mais aussi pour ce qui nous intéresse ici, les sciences humaines et sociales. Mais suivant cette idée, il est clair qu’une inversion des rapports de grandeurs ne peut se faire qu’en changeant de dimension, ce que je nomme « dimension de conscience d’être »’ (valable pour toute dimension observé). 

    Or, de la préhistoire jusqu’à aujourd’hui, l’humain évolue dans la même dimension de conscience d’être et tant qu’il reste dans cette même dimension, il ne peut modifier son système de pensé et de relations sociales telle qu’elles existent depuis que l’humain à entrepris la colonisation de la Terre et avec elle, son système économique, le capitalisme. Ceci est le dernier hiatus et s’il n’est pas pleinement conscientisé c’est notamment parce qu’il fait passer l’humain de l’irresponsabilité à la responsabilité et les dernier à la vouloir sont ceux là même qui nous dirigent !

    L’Univers est un je de miroir kaléidoscopique.


  • Norbert 23 juin 2014 13:53

    Merci pour ce bel article. Vous êtes peut-être un dilettante mais vous n’avez pas votre pareil pour mettre le doigt sur les points cruciaux. 

    Au plaisir de vous lire à nouveau.


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