The Economist : le charme d’un magazine menacé par une stratégie mondialiste
L'hebdomadaire britannique The Economist, créé en 1843, une des institutions britanniques, a changé ces dernières années, pas pour le meilleur hélas !
Avant sur son site internet vous pouviez chaque semaine participer à un concours sur l'actualité économique ; une liste des meilleurs répondants était publiée, le premier de la liste je me souviens était un monsieur hindou.
Vous pouviez participer à un débat sur les articles du magazine, notamment sur les articles d'une section de la rubrique Finance, intitulée d'abord « Economics » puis « Free exchange ». Aussi sur les autres articles du magazine, littéraires par exemple. Ces échanges, en anglais, avec les lecteurs du monde entier étaient très stimulants. Mieux encore : sur votre compte vous conserviez toutes vos contributions à ces débats.
Aujourd'hui tout cela a disparu ! Pourquoi ? Il y a à mon sens deux raisons.
En 2015 l'éditeur de livres Pearson a cédé ses 43% de parts à la famille Agnelli, les Rothschild restant le second actionnaire. Le capitalisme financier a pris les commandes ! Quand un éditeur est remplacé par le capitalisme financier, les objectifs de chiffres et de profit l'emportent forcément : la quantité d'abord au détriment de la qualité...
Une femme a pris la direction de la rédaction du magazine : Zanny Minton Beddoes a succédé à John Micklethwait parti chez Bloomberg. Or cette dame, britannique, était une inconnue dans le microcosme londonien, au contraire de John Micklethwait dont le nom de famille était un des plus rares dans l'histoire de l'Angleterre depuis des siècles !
Zanny Minton Beddoes, que le magazine le Point a baptisée la dame de fer, a une stratégie mondialiste pour The Economist, elle veut par exemple créer des versions non anglophones du magazine ; son ambition déclarée au journal Les Echos : conquérir une partie des 75 millions de lecteurs selon elle potentiellement intéressés dans le monde, alors que les ventes du magazine sont de 1,5 million d'exemplaires !
Une telle stratégie ne peut que menacer la spécificité culturelle et le charme d'un magazine qui depuis sa création en 1843 fait partie de l'histoire britannique !