mercredi 5 juin 2019 - par Fergus

Toponymie parisienne : Auber qui rit, Haydn qui pleure

Beaucoup d’êtres humains, dans leur vanité, rêvent de laisser une trace de leur séjour terrestre, ne serait-ce que sous la forme d’un simple nom de rue. Bien peu y parviennent. Quelques obscures célébrités du passé n’en ont pas moins remarquablement tiré leur épingle du jeu dans des domaines variés. Parfois aux dépens de personnages beaucoup plus talentueux et illustres qu’eux. Tel est le cas pour les compositeurs classiques honorés par la voirie parisienne. Ce ne sont ni Bach, ni Beethoven, ni Mozart qui bénéficient de la plus grande notoriété, mais… Auber. Grâce à la Mairie de Paris et à la RATP ! 

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Comme chacun sait, la dénomination des stations et des gares du réseau ferré parisien (métro, RER, tramway) est, dans la presque totalité des cas, directement liée à la toponymie locale. Nom de commune, de lieu-dit, d’artère, de monument, peu importe, pourvu que la notoriété locale du nom soit de nature à faciliter l’orientation des voyageurs. Néanmoins, l’usage en matière de dénomination veut généralement que les gestionnaires de la RATP choisissent comme référence la voie la plus directement desservie ou le carrefour le plus proche (la station Réaumur-Sébastopol, par exemple, est située au carrefour de la rue Réaumur et du boulevard de Sébastopol).

C’est ainsi que, par la grâce de l’implantation d’une station de métro, de RER ou de tramway, nombre de personnalités oubliées depuis des lustres ont connu un inattendu regain de notoriété. Qui, de nos jours, hormis quelques érudits, se souviendrait de l’indépendantiste grec Botzaris, du médecin napoléonien Corvisart ou du général Lourmel ? Assurément bien peu de monde, exception faite, ici et là, de quelques usagers, particulièrement curieux, des lignes de métro 7 bis, 6 et 8, ou de rares habitants, tout aussi curieux, des voies qui honorent les noms de ces personnalités du passé.

Et ce ne sont pas les légions d’anciennes gloires de la culture, des sciences, de l’industrie ou de la politique tombées dans un profond anonymat qui, de leur voix indignée d’outre-tombe, démentiront ce constat, aussi atterrées soient-elles d’avoir été remisées aux oubliettes de la célébrité. Et au profit de qui ? De sportifs bourrés d’EPO, d’animateurs de shows vulgaires, de chanteurs sans texte ni voix, de rappeurs sulfureux, et même de pathétiques héroïnes de télé-réalité prêtes à tous les excès pour voir leur photo à la « Une » de Closer ou de Gala. Toutes personnes médiatisées dont la moindre flatulence verbale est portée aux nues, likée sur les réseaux sociaux par des « amis » numériques dont l’horizon se limite trop souvent à l’écran de leur smartphone.

Mac Donald lui-même disparaît progressivement de nos mémoires. Il eût pourtant suffi de lui dédier une station de métro, voire de tramway, aussi modeste et éloignée des quartiers historiques de la capitale soit-elle, pour enrayer cet insidieux processus d’oubli. Au risque, il est vrai, d’effacer définitivement le maréchal d’empire, héros de la glorieuse bataille de Wagram, sous le roi du fast-food et de la malbouffe. Car il faut bien le reconnaître, le métro ne confère, le plus souvent, qu’une notoriété de façade derrière laquelle, à l’instar des décors de cinéma, l’on ne trouve que le vide poussiéreux des lacunes culturelles.

Pour illustrer ce propos, quel plus bel exemple que Daniel-François-Esprit Auber ? Voilà un nom familier à des millions de personnes, non seulement en région parisienne, mais également bien au-delà de nos frontières nationales. Un nom dont pourtant bien peu de Franciliens soupçonnent l’origine. S’il n’était un homme d’esprit, Auber en frémirait de courroux ou, vexé, se draperait dans sa dignité outragée ! Mais, depuis le temps qu’il compose pour les chœurs célestes – il est mort en 1871 –, l’auteur du Domino noir, de Fra Diavolo et de Marco Spada s’est forgé une solide philosophie et se contente désormais d’une moue de commisération pour ses infortunés confrères oubliés de la toponymie et par conséquent privés de la futile notoriété que confère la présence dans les guides des rues de Paris.

Une centaine de compositeurs sont en effet honorés par la voirie parisienne. Et si Bach, Beethoven, Mozart, Rossini ou Schubert restent connus de tous – fut-ce de manière superficielle –, il n’en va pas de même pour Cimarosa, Gluck ou Pergolèse dont l’étoile pâlit inexorablement dans la culture contemporaine. Quant à Bruneau, Chausson, Méhul – à qui l’on doit pourtant le Chant du départ –, Reyer ou Spontini, disons-le tout net : nul ne se soucie plus de ce qu’ils furent ! Mais au moins ces musiciens-là ont-ils laissé une trace dans le répertoire des voies et espaces verts de la capitale alors que des compositeurs majeurs comme Mahler, Schumann, Telemann et surtout le génial Haydn, créateur de la symphonie classique, restent à ce jour désespérément snobés par la Ville de Paris.

De tous les compositeurs présents sur les plaques de rue émaillées de Paris, c’est donc Auber qui, bien aidé par la RATP, a le mieux résisté à cette injuste disgrâce : l’oubli. Un oubli dont Lamartine a fort justement écrit qu’« il drape les morts d’un second linceul. » Et tant pis si Auber doit cet inespéré sursaut de notoriété à la proximité de la gare éponyme du RER A avec les temples du consumérisme que sont les Galeries Lafayette et le Printemps Haussmann ! Pour n’être pas absolu, l’hommage conjugué de la voirie parisienne et du réseau ferré de la capitale n’est finalement pas d’un si mauvais aloi !

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76 réactions


  • gruni gruni 5 juin 2019 09:54

    « Et au profit de qui ? De sportifs bourrés d’EPO, d’animateurs de shows vulgaires, de chanteurs sans texte ni voix, de rappeurs sulfureux, et même de pathétiques héroïnes de télé-réalité prêtes à tous les excès pour voir leur photo à la « Une » » 

    Eh oui Fergus, le temps passe et la roue tourne pas toujours comme on voudrait. Dans le futur, j’imagine facilement un rond-point nommé Gilet jaune, et même une impasse Wauquiez. smiley


    • Fergus Fergus 5 juin 2019 10:03

      Bonjour, gruni

      « Dans le futur, j’imagine facilement un rond-point nommé Gilet jaune, et même une impasse Wauquiez »

      Excellent. 

      As-tu vu dans Le Canard enchaîné ce dessin qui, au lendemain des Européennes, évoque Macron désormais confronté aux « Gilets verts » ? Bien vu, non ?


    • gruni gruni 5 juin 2019 12:04

      @Fergus

      Bonjour Fergus

      Oui, ça commence à faire beaucoup de gilets. Manquerait plus que le retour des bonnets rouges 


    • Fergus Fergus 5 juin 2019 16:28

      @ gruni

      Eu égard au profil poujadiste de ceux-ci, je croise les doigts pour que cela nous soit épargné !


  • damocles damocles 5 juin 2019 10:10

    On devrait baptiser aussi les éoliennes , mais malgré leur nombre , y en aurait-il assez pour tous les politiciens qui tournent casaque ?


    • Fergus Fergus 5 juin 2019 10:20

      Bonjour, damocles

      En puisant dans le réservoir politique présent et passé, on devrait pouvoir nommer pas mal d’éoliennes. Mais le fait est que leur nombre risquerait d’être très insuffisant.

      En outre, le spectacle donné par les élus LR qui font actuellement allégeance au macronisme dans l’optique des Municipales accroît encore ce nombre de manière spectaculaire.


  • Alexis 5 juin 2019 10:28

    Bonjour Mr Fergus,
    « Beaucoup d’êtres humains, dans leur vanité, rêvent de laisser une trace de leur séjour terrestre. »
    Exact. Certains en publiant des milliers d’articles et de commentaires.
    La rue Fergus n’existe pas encore car ce nom désigne trop de lieux et personnages.

    Voici un commentaire hors sujet sur ma découverte de l’immense auteur que vous êtes.
    C’est grâce à un lien sur un article de votre ami Mr Cabanel que je me suis retrouvé sur ce site, où j’ai lu des quantités de vos écrits qui m’ont incité à m’intéresser à vous.
    Je suis très impressionné de pouvoir m’adresser à un véritable polymathe, auteur prolifique, artiste accompli, grand voyageur, et sportif de haut niveau (du moins en altitude).
    En première estimation, vos écrits et commentaires représentent 2 volumes in-8° par an, soit près de 24 titres : vous pourriez donc sans problème envisager le Goncourt ou le Renaudot.
    J’ai noté que vos origines modestes ont obligé vos parents miséreux à vous confier à la générosité d’établissements privés catholiques, le public étant trop cher.
    Vous vous flattez d’avoir adhéré aux idées du PCF et de la LCR dans les années 70, ce qui est le signe d’une rare prescience politique après Budapest 56 et Prague 68, mais aussi un choix excellent car votre retraite confortable ressemble fort à celles des ex-caciques de la LCR.
    Dans un commentaire, vous disiez avoir programmé sur IBM 360. D’après mon grand-père, ancien ingénieur informaticien, cela n’avait rien à voir avec l’écriture de petits programmes en Basic sur PC. Votre déménagement de Paris en Bretagne semble indiquer que vous y avez intégré l’ENST, et que vous devez donc être ingénieur des télécoms, voire même du corps des télécoms.
    Vous connaissez tous les musées européens, mais je pense que votre modestie vous empêche de dire que vous avez aussi fréquenté le Met, le Moma, et même la Frik Collection, puis la National Gallery un peu plus au Sud, et le Getty Center bien plus à l’Ouest. Quelle émission présentez-vous sur France Cul (= France culture pour les non-initiés) ?
    J’ai noté que vous avez aussi fréquenté toutes les grandes salles de concert européennes, donc certainement le Musikverein, le Staatsoper, la Berliner Philharmonie et bien d’autres. Nul doute que vous ayez traversé l’Atlantique pour écouter Bernstein au Lincoln center, Solti à Chicago. Peut-être avez-vous même amené votre famille voir l’excellent New York City Ballet dans le Casse-Noisette, au temps du Carnegie Hall.
    Je suis donc persuadé que vous êtes l’un des animateurs de France Musique où je vous soupçonne d’avoir choisi le premier mouvement de la 4e symphonie de Brahms comme indicatif.

    Si je puis me permettre, voici deux remarques.

    1. Pourriez-vous consacrer un article à l’immense Anton Krizstraplatzikowitch, qui fut pendant 30 ans Premier Triangle dans l’Orchestre philharmonique de Wskrazenczk ? À ma connaissance, il est le seul artiste à avoir enregistré chez Deutsche Grammophon l’intégrale des sonates pour Triangle seul de Botusmielitch Krzocziewtc, la plus célèbre étant la Furiosa en sol# majeur op. 1287 dont le 3e mouvement Prestissimo assai range l’Appassionata au rang d’une berceuse.

    2. La grande majorité de vos artistes et compositeurs préférés sont des mâles blancs de plus de cinquante ans, ce que je déplore, et qui déplait fortement à mon amie Danièle O. J’espère qu’ils vont bientôt être bannis des chaînes du service public.
    Pour corriger cette erreur inadmissible, pourriez-vous consacrer un papier au Kikuyu Philharmonic de Nairobi, et aux deux musiciens peuls, les frères Hag Heul, qui en sont à l’origine : Kwam, le chef, et Keskellam, au Tam-tam ?
    Votre très-humble et très-obéissant serviteur.
    Alexis


    • leypanou 5 juin 2019 11:06

      @Alexis
      Votre déménagement de Paris en Bretagne semble indiquer que vous y avez intégré l’ENST, et que vous devez donc être ingénieur des télécoms, voire même du corps des télécoms 

       : le multi-pseudo très cultivé est en train de délirer sec smiley


    • Fergus Fergus 5 juin 2019 11:43

      Bonjour, Alexis

      Détrompez-vous, il existe des Fergus Street dans différentes villes, à commencer par Londres. Mais il va de soi qu’elles ne me sont pas dédiées.  smiley
      Je ne cherche d’ailleurs aucune notoriété. Si j’étais animé par cette envie, je serais présent sur les réseaux sociaux, alors que ce n’est pas le cas. De même, je ne tiens aucun blog !
      Quant à ma présence sur AgoraVox, elle vise avant tout à me contraindre à mettre en forme les sujets qui m’intéressent ou ceux qui m’interpellent dans l’actualité. Rien d’autre. 

      « Je suis très impressionné de pouvoir m’adresser à un véritable polymathe, auteur prolifique, artiste accompli, grand voyageur, et sportif de haut niveau »

      Propos persifleur. Plutôt que « polymathe », je dirais « éclectique » dans mes pôles d’intérêt. J’ajoute que je ne prétends pas être un « artiste accompli », mais un peintre occasionnel. Et je n’ai jamais pratiqué le moindre sport à « haut niveau ». Enfin, comparé à d’autres, mes voyages sont bien modestes.

      Où avez-vous trouvé des « origines miséreuses » ? Persiflage là aussi ! Origines modestes, oui. Quant à mon passage dans l’enseignement catholique, il n’a été dû qu’à mes nombreux renvois de l’enseignement public !

      Je n’ai jamais été informaticien de haut niveau, ni étudiant de quelque école supérieure que ce soit. Bac-2, je suis resté bac-2, mais en passant par différents métiers qui m’ont valu de devenir cadre dans les ressources humaines et comme rédacteur.

      Sur les grands musées européens, persiflage là encore : je ne connais que ceux de Londres, d’Amsterdam, de Florence et d’Oslo. Et si j’ai assisté à des concerts dans différentes villes d’Europe, cela n’a jamais été le cas à New York !

      « Pourriez-vous consacrer un article à l’immense Anton Krizstraplatzikowitch, qui fut pendant 30 ans Premier Triangle dans l’Orchestre philharmonique de Wskrazenczk ? »
      Excellente idée. je la note pour un prochain... 1er avril.


    • Pascal L 5 juin 2019 12:49

      @Alexis
      « cela n’avait rien à voir avec l’écriture de petits programmes en Basic sur PC »
      Oui, c’est beaucoup plus simple sur IBM 360. On écrit un petit bout de programme et quelques données sur des cartes perforées que l’on confie à un opérateur qui nous retourne le lendemain un bout de papier avec la liste des erreurs ou le résultat lorsque le programme fonctionnait. Le programme est écrit en Fortran ou un Cobol, deux langages qui avaient à l’époque moins d’instructions encore que le Basic. On peut maîtriser ces langages en une demi-journée d’apprentissage. Ce qui était difficile, c’était de programmer des algorithmes complexes sur une machine qui avait moins de puissance qu’une montre numérique même pas connectée. Le préfixe Mega n’était pas encore connu à cette époque, que ce soit pour les bits/s, les octets ou les Hertz et on pouvait encore prendre son temps.


    • Alexis 5 juin 2019 13:23

      @Pascal L
      « Oui, c’est beaucoup plus simple sur IBM 360. »
      Il suffit de disposer de 8 m^3 pour le loger, et d’un plancher supportant 5,5 tonnes...
      Plus le dispositif pour les cartes perforées. Donc très simple.
      J’en ai quelques souvenirs émus vieux de 50 ans.


    • Alexis 5 juin 2019 13:50

      @Fergus
      Je serais donc « persifleur » !
      Pourtant, vous donnez votre avis sur à peu près tous les sujets. Votre côté artiste apparaît dans les domaines que vous abordez (peinture, musique classique).
      J’admets que « sportif de haute altitude » aurait été préférable à « de haut niveau » car je voulais évoquer vos performances en ski alpin.
      Je ne voyais qu’une explication à la fréquentation d’écoles catholiques par un sympathisant communiste : la misère. Mais je me serais trompé. Dont acte.
      Vous citez 4 musées européens, ce qui me paraît supérieur à la moyenne, et je ne savais pas que cette liste était exhaustive.
      Vous n’avez rien perdu en ne visitant pas le Moma ! En revanche, les autres que je citais aux USA valent le détour.
      Solti était souvent très bon mais, sans mon épouse qui m’a retenu, j’aurais quitté pour la seule et unique fois, la salle Pleyel où il maltraitait la 29e de Mozart.

      Je vous remercie par avance de traiter le génial Anton Krizstraplatzikowitch, mais je déplore qu’un vieux fond de racisme vous ait entraîné à ignorer les frères peuls Kwam Hag Heul et Keskellam Hag Heul, qui inspirèrent un grand chanteur français décédé il y a peu.
      En attendant, je vais aller siffler là haut, sur la colline, pour le plaisir de mes enfants qui pourront se vanter d’avoir un père siffleur.


    • Pascal L 5 juin 2019 14:17

      @Alexis
      « Il suffit de disposer de 8 m^3 pour le loger »
      Je confirme la surface, mais pas le poids. Il y en avait un dans mon école d’ingénieur dans les années 70 et l’immeuble était ancien avec des planchers en bois. On est pas obligé de mettre la clim et la perforatrice juste à côté. En fait, à l’époque, il y avait aussi des opératrices de saisie (métier plutôt féminin à l’époque) et des coursiers (métier plutôt masculin) qui venaient prendre les bacs de cartes le soir au cas où la machine était un peu éloignée. Une seule machine faisait vivre beaucoup de monde...


    • Legestr glaz Legestr glaz 5 juin 2019 15:17

      @Alexis

      Mais vous même, n’aviez vous pas un grand-père menuisier ou ébéniste pour porter ce prénom ? 


    • Fergus Fergus 5 juin 2019 15:46

      Bonjour, leypanou

      « le multi-pseudo »
      A qui faites-vous allusion ? A Alexis ou à vous-même ?
      Personnellement, j’ai toujours utilisé le même pseudo depuis mon inscription sur le site


    • Alexis 5 juin 2019 15:50

      @Pascal L
      C’était donc vachement plus simple que le Basic sur PC... à condition de prévoir le temps pour « s’occuper » des opératrices de saisie, voire des coursiers pour quelques-uns smiley


    • Alexis 5 juin 2019 15:52

      @Legestr glaz
      Je ne comprends pas votre message. Je suis effectivement le « fils » de quelqu’un, mais j’attends un peu avant d’évoquer cette filiation...


    • Fergus Fergus 5 juin 2019 15:55

      Bonjour,Pascal L

      Effectivement, sur IBM 360 puis sur matériel Honeywell-Bull, j’ai travaillé en Cobol et en Fortran.

      Cela dit, même si programmer en assembleur était nettement plus ardu, prétendre que l’on pouvait « maîtriser ces langages en une demi-journée d’apprentissage » est évidemment faux. Je ne connais personne qui ait pu être formé et qui soit devenu opérationnel sur l’un de ces langages en moins de 2 semaines de cours et de pratique !


    • Fergus Fergus 5 juin 2019 16:11

      @ Alexis

      « vous donnez votre avis sur à peu près tous les sujets »

      Rigoureusement faux  !
      Lorsqu’un article ou un commentaire aborde un sujet que je ne connais pas ou qui ne m’intéresse pas, je ne m’en mêle pas. Il est d’ailleurs rare que j’intervienne sur plus de 3 ou 4 articles par édition d’AgoraVox !

      « Votre côté artiste apparaît dans les domaines que vous abordez (peinture, musique classique). »

      Je n’ai rien d’un artiste. En revanche, il y a des artistes ou des oeuvres qui m’intéressent et que j’ai envie de mémériser pour moi-même et, pourquoi pas, de faire connaître aux personnes intéressées. Quant à la musique (classique, mais aussi autres genres), je n’y connaissais pas grand chose avant l’âge de 25 ans, époque où je me suis mis à écumer les nombreuses médiathèques de la Ville de Paris pour découvrir les répertoires et cerner mes pôles d’intérêt en la matière.

      Le « ski alpin », je ne l’ai mentionné que dans mon CV AgoraVox, et je ne me souviens pas avoir jamais écrit le moindre commentaire sur ce sujet. Il n’y aurait d’ailleurs rien eu à dire, étant donné mon niveau modeste.

      Dommage que Solti ait « maltraité » la symphonie 29, elle est à mes oreilles dans le top 5 des meilleures ouevres du genre qu’ait signé Mozart avec la 25, la 35, et la trilogie finale : 39, 40 et 41.

      Aucun « vieux fond de racisme » dans mon oubli des frères peuls Kwam Hag Heul et Keskellam Hag Heul.  smiley La preuve, cet article de janvier 2012 intitulé Musique : balade africaine.


    • leypanou 5 juin 2019 16:13

      @Fergus
      A qui faites-vous allusion ? A Alexis ou à vous-même ? 

       : à Alexis.
      Je peux me tromper mais il me semble que c’est un multi (pas comme Positronique, mais comme la Baudruche).
      PS je ne suis pas un multi moi.


    • Pascal L 5 juin 2019 16:28

      @Fergus
      Je ne pense pas avoir pris plus de deux jours pour commencer à utiliser Fortran dans un cadre professionnel. Le plus compliqué, c’était de gérer la perforatrice quand on a aucune expérience de machine à écrire. Deux semaines c’est ce qu’il me fallait pour enseigner java avec les travaux pratiques à des étudiants en master 2. Et Java est un langage objet avec une bibliothèque phénoménale ; c’est un peu plus long à apprendre. En fait, je n’ai jamais prétendu que mes élèves étaient devenus des maîtres, mais qu’ils en savaient assez pour se débrouiller et progresser s’ils avaient du talent pour cela. 
      De toutes façons, on ne peut pas mesurer la différence entre un débutant et un cador en programmation. Il vont créer le même nombre d’objets/lignes de codes par jour, mais l’expert va créer beaucoup moins d’objets/lignes de code pour faire le même travail. Mais comme personne ne peut estimer le nombre de lignes nécessaires en dehors du doigt mouillé (et pour cause) pour faire un travail, seul un autre expert peut estimer la qualité d’un programme lors d’une inspection. Mais alors, qui est expert et peut juger ? Tout cela ne facilite pas la progression de carrière dans les grands groupes en informatique et il est important d’en sortir. Si les progressions de carrières étaient fulgurantes dans les années 70/80, c’est juste qu’il n’y avait pas de concurrence.


    • Fergus Fergus 5 juin 2019 16:30

      @ leypanou

      Merci pour la précision. C’est aussi l’impression que j’avais.


    • Alexis 5 juin 2019 18:31

      @leypanou
      Je ne suis pas un « multi », mais le « fils » d’un ancien auteur qui a décidé de faire supprimer son compte, donc tous ses articles et commentaires (et son ancien pseudo), car je ne les considérais pas à la hauteur des centaines de papiers publiés par les stars de ce site... Explications courtes à venir dans peu de temps.


    • Legestr glaz Legestr glaz 5 juin 2019 19:16

      @Alexis
      Je jouais, comme vous, au jeu de M. et Mme ont un fils. Vous venez de le faire avec les 2 frères« Hag Heul ». Alors pourquoi pas Alex scie ? Remarquez, vous pourriez tout aussi bien être bûcheron. 


    • Fergus Fergus 5 juin 2019 19:25

      @ Pascal L

      Entre « commencer à utiliser » et être capable de programmer efficacement sans se référer sans cesse à un fascicule, il y avait une marge. Deux semaines était peut-être excessif, mais une semaine n’était pas superflue. Si je me souviens bien, c’était la durée de formation pour le cobol chez Honeywell-Bull rue des Vinaigriers à Paris, la durée étant un peu plus courte pour le fortran. 

      « De toutes façons, on ne peut pas mesurer la différence entre un débutant et un cador en programmation. »

      Tout se jouait dans la pertinence de l’ordinogramme. Le reste n’était que du codage, effectivement plus ou moins court ou long selon la logique mise en oeuvre pour le programme. Certains s’en remettaient pour cela complètement au diagramme de Veitch-Carnaught. D’autres, comme moi, programmaient plus à l’instinct. J’ai beaucoup apprécié cette séquence de ma vie professionnelle. 

      « Si les progressions de carrières étaient fulgurantes dans les années 70/80, c’est juste qu’il n’y avait pas de concurrence »

      Il y avait peu de concurrence, c’est vrai. Mais c’est surtout, à mon avis, parce que les patrons des boîtes  ou les chefs de service dans le public  étaient ignares en la matière et faisaient confiance à celles (peu nombreuses) et ceux qui se vendaient le mieux. 


    • Fanny 6 juin 2019 02:10

      @Pascal L


      « On peut maîtriser ces langages en une demi-journée d’apprentissage. » 

      Une demi-journée ? Comme vous y allez. C’est comme ces deux alpinistes suisses, l’un ayant gravi la face Nord de l’Eiger en 2h20 (4 jours pour la première ascension en 1938), l’autre la face Nord du Cervin en 1h40. 

      Moi, n’étant ni Suisse ni bien expérimenté, ça m’a pris 15 jours pour apprendre le cours d’enseignement programmé de Fortran édité par IBM, épais comme deux bottins.

      Avant d’aller écrire des programmes chez IBM à l’occasion d’un stage. IBM m’avait demandé d’écrire un programme destiné à une papèterie, histoire de lui apprendre à découper les rouleaux avec le minimum de chutes. Pas trop sorcier côté programmation.

      Je me suis donc rendu dans cette papèterie avec mes résultats crachés par un gros IBM de l’époque (fin des années 60). Ils m’ont fait visiter l’usine. Fier comme Artaban (bar-tabac), je circulais dans les travées, rien que des filles me jaugeant d’un coup d’œil rapide, et réciproquement (une usine féministe avant l’heure).

      La visite s’est achevée dans le bureau du directeur, en présence du chef d’atelier. Ce dernier avait eu le temps d’examiner mes préconisations et déclara sans ambages : pas besoin de l’ordinateur (sous entendu et de son opérateur), on procède ainsi depuis des années. L’expérience.

      Le directeur m’a congédié. J’ai quitté l’usine la queue basse.


    • Fergus Fergus 6 juin 2019 09:04

      Bonjour, Fanny

      Merci pour ce témoignage. 

      Peut-être que Pascal L disposait de moyens intellectuels supérieurs à la moyenne. Peut-être n’a-t-il pas réellement eu à mettre en oeuvre ses connaissances des langages en question.

      Mais une chose est sûre : je n’ai jamais connu personne qui ait maîtrisé si vite et de manière parfaitement opérationnelle le cobol et le fortran.


    • Pascal L 6 juin 2019 15:45

      @Fergus
      Il ne me reviens pas de juger de mes moyens intellectuels, mais je n’ai pas à rougir des logiciels que j’ai créé avec d’autres lors des 15 premières années de ma carrière. J’ai été reconnu comme un spécialiste du traitement massivement multi-processeurs en environnement temps réel critique. Je développai également les extensions de l’OS nécessaires à ces conditions de fonctionnement. J’ai vite abandonné le Fortran et le Cobol pour me rapprocher de la machine : Assembleur, puis C puis C++. Par la suite, je me suis intéressé au développement de projets dans des conditions semblables de parallélisme massif (systèmes complexes avec jusqu’à 150 partenaires). Parmi mes collègues, certains étaient capables de faire aussi bien ou mieux que moi, parfois avec d’autres méthodes et d’autres pas, cela dépend de notre capacité à schématiser le réel. C’est cette capacité qui fait le bon informaticien et non la pratique avancée d’un langage. Lorsque l’on sait ce que l’on cherche, on peut toujours le trouver, même lorsque cela n’a pas été appris. Un bon informaticien sait réunir tous les cas particuliers dans un cas général pour produire moins de code et les méthodes objets ne sont pas une peine supplémentaire, mais une facilité. Un bon informaticien doit pouvoir créer des méthodes nouvelles et non encore documentées lorsque le besoin l’exige. Je suis allé jusqu’à écrire dans les registres du processeur et bousculer l’organisation des données pour avoir un adressage performant. L’essentiel est que la méthode soit documentée pour ceux qui viennent après. Rien de cela n’est écrit dans les livres, il faut donc des qualités spécifiques pour faire un bon informaticien et le langage utilisé n’est qu’un détail de la solution. Je n’ai jamais enseigné un catalogue de solutions à mes élèves en JAVA, mais des concepts et les méthodes pour trouver la bonne solution. Ce n’est pas pour autant que le bon informaticien est bon partout. Un bon chaudronnier ne mettra pas beaucoup de temps à maîtriser son marteau alors que d’autres n’y arriveront jamais (moi en particulier). Le chaudronnier doit également posséder des qualités spécifiques s’il veut percer dans son métier et j’admire ceux qui peuvent ainsi maîtriser leurs gestes.


    • Fanny 6 juin 2019 16:23

      @Pascal L

      Un informaticien natif, conçu à coups de bits, c’est quand même un drôle de zèbre. J’en connus un comme ça. Pour lui la solution de n’importe quel problème passait par l’écriture de quelques lignes de codes. Quand sa femme a demandé le divorce, il a passé des nuits entières à coder. Coder quoi ? Lui seul le sait. Le chaudronnier naturel, dans les mêmes circonstances, doit se saisir de son marteau. Comme quoi, mieux vaut quand même épouser un informaticien.


    • Pascal L 7 juin 2019 22:15

      @Fanny
      L’informaticien que vous avez rencontré est effectivement un drôle de zèbre. Son addiction au codage fait plutôt penser à un comportement autistique, une sorte de TOC pour évacuer le stress. Les meilleurs informaticiens que j’ai rencontré étaient parfaitement bien dans leur tête. C’est logique, car pour un informaticien, il ne s’agit pas d’abord de coder mais de comprendre le problème du client. Un bon relationnel est indispensable et il faut également comprendre ce que le client ne peut ou ne veut pas dire. J’ai travaillé quelques mois dans un pays d’Amérique du Sud et ce que le client (étatique) ne pouvait pas nous dire, c’est que son système devait être plus performant que celui du pays voisin. C’est le syndrome du plus gros tracteur dans le village. Une fois que nous avons compris cela, c’est devenu beaucoup plus simple.


  • marmor 5 juin 2019 14:31

    L’omniscient Fergus se targuerait-il d’être l’auteur de ce texte ? Voyons voir quel courage vous anime …..


  • Taverne Taverne 5 juin 2019 15:02

    Auber et Aubert

    Pas de plaque pour Jean-Louis Aubert qui a pourtant créé la chanson « métro, c’est trop » !


  • baldis30 5 juin 2019 16:39

    Bonjour,

     je m’tonne de votre étonnement vis-à-vis d’AUBER ... ! Et même stupéfait  !

     Comment pouvez-vous oublier que le compositeur de « La Muette de Portici » ne soit pas davantage honoré dans toutes les villes ... alors que cet opéra joua un rôle essentiel dans le déclenchement de la révolution belge.... et que bien des historiens de la musique se posent la question de cette influence sur des événements sociaux en d’autres lieux ...

     Allons plus loin ! Cherchez donc une rue, une avenue ou même une impasse Franz Liszt dans toute l’agglomération lyonnaise ...

    La classe politicienne lyonnaise ne pardonne rien ... et des municipalités même de gauche n’honorent pas ce compositeur ... Ni Villeurbanne, ni l’Est Lyonnais, ni le sud Lyonnais......

    Mais que lui reproche-t-on à LISZT....  ? Eh bien simplement d’être venu à ses frais de Genève où il résidait pour donner des concerts de soutien ....

    à qui ?  oulalalala ... la classe politicienne lyonnaise a la mémoire haineuse longue ....

    A QUI ? ...... Aux canuts victimes de la répression ....

     A quand le boulevard des Canuts Franz Liszt ?

    Et par rapport à votre article ... si Haydn est oublié, lui attribuer la création de la forme symphonique est un peu exagéré comme si l’école de Mannheim, Stamitz en tête n’y était pour rien ...Haydn est certes le premier compositeur qui se départit de la tenue de valet pour revêtir la tenue bien plus honorable de serviteur de la musique !

    Pour Spontini ... Il est normal, qu’il soit mis à l’écart.... NORMAL  ! pour notre époque où l’on passe sur bien des atrocités du régime nazi  :

    Oyez bonne gens  : Nommé comme chef à la cour de Prusse il s’y attira les foudres des nationalistes prussiens ( ils existaient déjà les mectons ...) !

     


    • Fergus Fergus 5 juin 2019 17:05

      Bonjour, baldis30

      J’aurais dû effectivement mentionner « La muette de Portici » qui glorifie une révolution contre un pouvoir royal et dont la représentation à Bruxelles fut à l’origine de la révolution belge. Mea culpa

      Pour ce qui est de la toponymie lyonnaise, j’avoue mon incompétence. Mais j’imagine que Liszt n’est pas le seul compositeur important à ne pas avoir de plaque de rue à son nom.

      Cela dit, avoir soutenu les canuts n’est plus, depuis belle lurette, un motif d’ostracisation. La superbe fresque des Canuts sur les hauteurs de la Croix-Rousse est là pour le démontrer.

      Vous avez raison d’attribuer la création de symphonie classique à Johan Stamitz qui, avec l’école de Mannheim mais aussi le fils de Bach contribua à étendre la forme sonate à l’orchestre. Mais c’est bel et bien Josef Haydn qui, en l’adoptant pour ses propres créations, l’a popularisée, et lui qui, après quelques années, lui a donné la forme classique qui a prévalu jusqu’au début du 19e siècle : Allegro. adagio, menuet et trio, allegro.


    • Paul Leleu 5 juin 2019 18:06

      @Fergus

      Haydn est un super génie, injustement occulté par Mozart et Beethoven et leur sauce romantique... Haydn à le ton et la pulsation... (encore faut-il des interprètes qui sachent le jouer, c’est à dire éviter aussi bien le pathos romantique que la sècheresse baroque... et qui atteignent à la profondeur quasi spirituelle de sa sobriété)


    • Fergus Fergus 5 juin 2019 18:23

      @ Paul Leleu

      Merci pour cet hommage justifié à Haydn que je tiens personnellement pour l’un des plus grands compositeurs.


    • Paul Leleu 5 juin 2019 18:43

      @Fergus

      oui !


    • baldis30 5 juin 2019 20:43

      @Fergus
      bonsoir,
      Liszt est la bête noire à Lyon ... justement pour la raison de ses concerts au profit des canuts ... Pour le reste la HBL est bien obligée d’assumer son histoire mais sans plus ... Effectivement j’ai oublié J.C. Bach ...
      De plus, il existe dans l’œuvre de Liszt une pièce courte intitulée à Lyon .... Elle n’a pas la notoriété « révolutionnaire » de l’étude n° 12 de l’opus 10 de Chopin ( qui est dédicacée à Liszt .... comme tout l’opus ) .


    • Fergus Fergus 5 juin 2019 23:15

      @ baldis30

      Je vous fais entièrement confiance pour ces deux compositeurs que j’apprécie assez personnellement assez peu, à quelques rares pièces près.


    • baldis30 6 juin 2019 15:41

      @Fergus

      bonjour,
       une petite précision ... Haydn, Mozart, Liszt ... c’est la même appartenance philosophique ... et pour ce dernier en parlant de Lyon ... cela devient un comble !


    • Fergus Fergus 6 juin 2019 16:09

      Bonjour, baldis30

      Oui, tous les trois étaient franc-maçons. Comme Philidor, J.C. Bach, Benda, Saint-Georges, Wranitzky, Méhul, Weber, Pleyel, Hummel, Kozeluh et de nombreux autres compositeurs.

      Je ne comprends pas bien votre allusion à Lyon relativement à la franc-maçonnerie.


  • Paul Leleu 5 juin 2019 18:02

    @ l’auteur

    je pense qu’avant d’honorer Bach, Beethoven ou Mozart, on devrait honorer Gabriel Fauré, Ernest Chausson (la rue du 10ème est au nom de son père, entrepreneur), Charles Tournemire, Guy Ropartz, Maurice Emmmanuel, Albéric Magnard, Henri Duparc, Charles Koechlin, sans parler de Ravel, Gounod, Massenet ou Berlioz, et beaucoup beaucoup d’autres...

    un paquet de génies que les français adorent ignorer et haïr « en même temps » (c’est aussi plus facile de haïr ce qu’on ignore, même si ça n’a aucun sens). Fauré vaut largement Mozart ou Bach en musique sacrée, et Brahms en musique de chambre. Et quand je dis largement... (bon, à part ça, je vous rejoins sur Haydn que je révère au plus au point).

    Sinon, je pense plus largement qu’on s’en fout. Tout cela ne concerne qu’une petite élite de gens qui ont le goût, l’amour et le désir... je ne vois pas en quoi il faut obliger les masses à s’y intéresser... effectivement, je pense qu’il faudrait soumettre au RIC les noms de rues, pour choisir entre Zidane, Johny, Laurie et Francky Vincent... et inclure aussi Bob Marley, les Doors et Madonna. La nouvelle bourgeoisie ayant vocation à remplacer l’ancienne bourgeoisie...


    • Fergus Fergus 5 juin 2019 18:21

      Bonjour, Paul Leleu

      Honorer les compositeurs français n’empêche pas d’honorer les grands noms étrangers, et le fait que Bach, Beethoven ou Mozart le soient au détriment de musiciens français de second plan ne me choque pas.

      Mais rassurez-vous : Fauré, Tournemire, Magnard, Ravel, Gounod, Massenet et Berlioz ont déjà des plaques de rue ou de square à leur nom, et c’est justice.

      Et Ropartz aura bien droit à sa plaque tôt ou tard. De même, peut-être, qu’Emmanuel ou Koechlin.

      « je ne vois pas en quoi il faut obliger les masses à s’y intéresser... » 

      Moi non plus. Mais quand existe ici ou là une courte biographie  il y en a quelques-unes dans le métro —, il suffit qu’elle soit lue de temps à autre par des personnes curieuses pour que la démarche soit justifiée.


    • Paul Leleu 5 juin 2019 18:42

      @Fergus

      qu’est-ce que vous appelez des « musiciens français de second plan » ? pas ceux que j’ai cité j’espère ? et peut-être mériteraient-ils autre chose que des squares et des allées... après tout, il y a bien un boulevard Voltaire ou une avenue Victor Hugo...

      ils mériteraient les efforts du ministère de la culture et des nos orchestres nationaux... et pas seulement un petit disque blafard tous les 40 ans avec une vedette conventionnée qui fait ça froidement...

      je ne comprends pas pourquoi nous ne mettons pas en avant nos génies... un peu comme si le monde germanique se contentait d’exporter l’opérette viennoise, et occulterait ses Bach, Mozart, Beethoven, Bruckner, Strauss, Wagner, Schubert et tous les autres... c’est un peu maso...

      Mais bon... je crois que ce n’est pas de saison...


    • Fergus Fergus 5 juin 2019 19:32

      @ Paul Leleu

      « pas ceux que j’ai cité j’espère »

      Non, en l’occurrence les « beaucoup d’autres » que vous avez évoqués et qui ne peuvent évidemment pas être considérés comme des compositeurs de premier plan, sauf à mettre tout le monde à égalité, ce qui serait injuste pour les plus talentueux.

      A noter parmi les grands oubliés français Dutilleux.


    • Alexis 5 juin 2019 22:35

      @Paul Leleu

      « je ne vois pas en quoi il faut obliger les masses à s’y intéresser »

      C’est avant tout une question d’éducation. J’adore Bach et en particulier ses variations Goldberg, mais je me rappelle que Colette (l’écri-vaine) disait que cela lui faisait penser au bruit d’une machine à coudre.
      Je ne pense pas qu’une personne n’ayant jamais touché un clavier – et n’étant pas un peu matheuse dans le cas de Bach – puisse apprécier ces variations, sauf peut-être la très facile aria.
      J’ai toujours déploré que les concerts ne comportent pas systématiquement un morceau de musique « facile » pour que le jeune public puisse commencer à « accrocher ». 


    • Aita Pea Pea Aita Pea Pea 5 juin 2019 22:45

      @Alexis

      Prelude en Do majeur...


    • Fergus Fergus 5 juin 2019 23:10

      @ Alexis

      Si cela vous intéresse, j’ai écrit en 2014 un article sur la thèse d’un musicologue nommé Martin Jarvis selon laquelle Suites pour violoncelle : Bach n’en serait pas l’auteur. D’après lui, elles seraient d’Anna Magdalena, tout comme ce fameux aria des Variations Goldberg.

      « Je ne pense pas qu’une personne n’ayant jamais touché un clavier – et n’étant pas un peu matheuse dans le cas de Bach – puisse apprécier ces variations »

      Je partage d’autant moins cette affirmation que je n’ai moi-même jamais joué, ni du piano ni du clavecin, et je suis nul en maths. smiley Je n’en apprécie pas moins lesdites variations.


    • Aita Pea Pea Aita Pea Pea 5 juin 2019 23:18

      @Fergus

      Les variations sont harmoniques...dérivées de la tempérance . Un clavier bien tempéré devrait vous parler.


    • Fergus Fergus 5 juin 2019 23:32

      @ Positronique

      « nul , vous l’êtes tout court »

       smiley

      « le clavecin est fait pour les trouducs » 

      Bach, Rameau, Couperin, Soler, Scarlatti et consorts doivent se retourner dans leur tombe. Mais si vous le dites...


    • Aita Pea Pea Aita Pea Pea 5 juin 2019 23:32

      @Positronique

      Cordes pincées contre cordes frappées.


    • Aita Pea Pea Aita Pea Pea 5 juin 2019 23:50

      @Fergus Veux pas ramener ma fraise mais il y a une rupture avec Bach et la notion de « tempérance » instrumentale ...et la liberté qu’elle a donnée. Sur faut faire un peu de math sur les fréquences . Allez sur Wikipédia. C’est une chose qu’on apprend au conservatoire. Et aussi le diapason ...


    • Aita Pea Pea Aita Pea Pea 6 juin 2019 00:09

      @Aita Pea Pea

      Fergus...cherchez tempérament musical ...bonnes maths et Bach les a faites il y a des siècles...histoire de pouvoir jouer en orchestre , pouvoir changer de tonalité au gré d’un morceau...en fait une norme européenne avant l’heure.lol


    • Fergus Fergus 6 juin 2019 08:59

      Bonjour, Aita Pea Pea

      Bien qu’en bonne forme physique et intellectuelle, je suis trop âgé pour me lancer dans des arcanes de la construction musicale. Comme en peinture, je privilégie le ressenti personnel aux considérations techniques, sans aucun doute passionnantes mais qui ne m’apportent rien de plus au niveau émotionnel.


    • Alexis 6 juin 2019 09:03

      @Fergus

      « je n’ai moi-même jamais joué, ni du piano ni du clavecin, et je suis nul en maths. »

      C’est curieux car j’ai toujours pensé que la programmation informatique est très proche des maths...
      Perso, je pense qu’elles aident beaucoup pour bien apprécier ce genre de musique.
      Je suis en train d’initier au piano un jeune titulaire d’une maîtrise de maths, et je lui ai confié le livre Gödel, Escher et Bach. Et pour continuer son apprentissage, le Prélude en Do Majeur de JSB, l’andante du 21e concerto de Mozart, et quelques autres. Mais je lui ai collé la Campanella pour lui montrer ce qu’il peut espérer atteindre après « quelques » années.


    • Fergus Fergus 6 juin 2019 09:13

      Bonjour, Alexis

      « C’est curieux car j’ai toujours pensé que la programmation informatique est très proche des maths »

      Non, c’est avant tout de la logique, et n’importe quel esprit logique pouvait naguère devenir analyste-programmeur, notamment pour travailler sur des applications de gestion programmées en cobol. Dans les années 70, le recrutement se faisait d’ailleurs très souvent sur de simples tests de logique avant formation. Le résultat étonnant était que les informaticiens passés par cette méthode empirique étaient nettement plus performants que ceux qui sortaient des IUT sans être passés par une sélection préalable.

      Cela dit, il en allait différemment pour les applications de statistique et de recherche opérationnelle codées en fortran qui s’appuyaient sur des algorithmes mathématiques. 


    • Alexis 6 juin 2019 09:53

      @Fergus
      Je n’ai pas connu les IUT, et j’ai pratiqué le Fortran dans ma première école. Donc j’évoquais plus les algorithmes mathématiques que la « logique » des programmes de gestion. Menfin, logique et maths ne sont pas antinomiques...
      Les rapports entre Bach et les maths sont connus depuis longtemps (voir, p. ex. Surface Topology in Bach Canons, I : The Möbius strip) sur le site de l’American Mathematical Society).
      Mais je conviens que ce n’est pas plus nécessaire pour l’apprécier, qu’il n’est obligatoire d’avoir fait des études d’œnologie pour savourer un très bon vin.


    • Fergus Fergus 6 juin 2019 12:05

      @ Alexis

      « je conviens que ce n’est pas plus nécessaire pour l’apprécier, qu’il n’est obligatoire d’avoir fait des études d’œnologie pour savourer un très bon vin »

       smiley Cela me rappelle un ex-collègue, très amateur de vin  notamment les bordeaux rouges  qui avait suivi une formation d’oenologie pour le... plaisir. Raté ! la formation suivie, il s’est surpris à porter de nombreux regards critiques négatifs sur les vins qu’il appréciait naguère.


    • Paul Leleu 6 juin 2019 13:26

      @Fergus

      de même qu’il était inutile d’avoir fait des maths pour être programmeur si je vous comprends bien, il est inutile d’avoir fait des maths pour ressentir et comprendre la musique... les carrures de la musique, tout le monde les ressent... c’est même comme ça que les humains dansent depuis la nuit des temps.


    • Paul Leleu 6 juin 2019 13:30

      @Positronique

      « Et je vous signale que le clavecin est fait pour les trouducs !!! »

      vous en pensez ce que vous voulez... j’en ai rien à foutre je dois dire...

      pour l’anecdote c’est l’industrie du clavecin qui engendra la guillotine !!! Eh oui... ils étaient les seuls a savoir faire des cadres assez solides et précis... il ne faut donc pas forcément se fier aux apparence


    • Fergus Fergus 6 juin 2019 13:37

      Bonjour, Paul Leleu

      Je partage totalement votre avis.


  • Pierre 5 juin 2019 23:27

    Surpris ? Alors que les français sont d’une culture musicale crasse !


    • Fergus Fergus 5 juin 2019 23:33

      Bonsoir, Pierre

      Ils ne sont pas aidés par l’Education nationale en la matière.


    • Pierre 5 juin 2019 23:52

      @Fergus
      Par personne et nulle part, les médias étant parfaitement indigents, excepté quelques rares diffusions tardives...


    • Fergus Fergus 6 juin 2019 08:53

      Bonjour, Pierre

      Quelques rares exceptions sur Arte, par exemple lors de la Folle Journée de Nantes, ou sur France Télévisions pour le Concert du Nouvel an et les Victoirezs de la musique classique.

      Mais c’est évidemment très insuffisant. La faute à la course à l’audience qui fait privilégier aux chaînes des programmations destinées à des publics plus larges. En l’occurrence, la poursuite d’une absurdité dans le service public audiovisuel car si le public avait été initié plus tôt sans doute y aurait-il de nos jours un auditoire élargi.


    • Pierre 6 juin 2019 15:01

      @Fergus
      En fait l’art s’apprend. Il faut, non seulement diffuser les oeuvres, mais aussi expliquer ce qui fait leur beauté et en quoi leur subtilité terrasse la musique simplette déversée en masse dans des oreilles incultes.


    • Fergus Fergus 6 juin 2019 15:19

      @ Pierre

      « expliquer ce qui fait leur beauté »

      Oui, ce serait l’idéal. Mais à défaut, mettre le plus souvent possible les enfants en contact avec l’art dans des musées et des salles de concert serait déjà un grand progrès.

      Là où il y a également du progrès à faire, c’est dans la fréquentation des médiathèques. Les jeunes enfants y sont parfois amenés par des enseignants ou des parents, mais ce n’est pas le cas des adolescents : pour eux, fréquenter de tels établissements est trop souvent ringard, hélas !


  • Tatafanfan Tatafanfan 6 juin 2019 08:28

    Quand même, Fergus, rien qu’à Paris, et ce ne sont pas des seconds couteaux :

    rue BEETHOVEN

     Elle commence aux 2, avenue du Président-Kennedy et 66, avenue de New-York et finit au 11, boulevard Delessert.

    Rue MOZART

    L’avenue Mozart est une avenue du 16e arrondissement de Paris.

    Elle commence chaussée de la Muette et finit rue La Fontaine et rue Pierre-Guérin.

    Rue GiuseppeVERDI

    La rue Verdi est une rue du 16e arrondissement de Paris.

    Elle débute au 1, rue Octave-Feuillet et se termine au 2, rue de Franqueville et au 1, rue du Conseiller-Collignon.

    Elle porte le nom du compositeur italien Giuseppe Verdi (1813-1901).

    Cette voie est ouverte sur une partie du parc de la Muette sous sa dénomination actuelle en 1904.

    RUE ROSSINI

    La rue Rossini est une voie publique située dans le 9e arrondissement de Paris. Elle débute au 19, rue de la Grange-Batelière et se termine au 26-30, rue Laffitte.

    Elle porte le nom du compositeur italien Gioachino Rossini (1792-1868). 

    SCHUBERT

    La rue Schubert est une voie du 20e arrondissement de Paris, en France.

    La rue Schubert est une voie située dans le 20e arrondissement de Paris. Elle débute rue Paganini et se termine rue Charles-et-Robert.

    Cette voie rend honneur au compositeur autrichien Franz Schubert (1797-1828).

     

    BELLINI

    La rue Bellini est une voie du 16e arrondissement de Paris

    Elle débute au 21, rue Scheffer et se termine au 30, avenue Paul-Doumer

    Elle porte le nom du compositeur italien Vincent Bellini (1801-1835). 

    CHOPIN

    La place Chopin est une voie située dans le quartier de la Muette du 16e arrondissement de Paris.

    Elle porte le nom du compositeur Frédéric Chopin (1810-1849).

    Cette voie de l’ancienne commune de Passy est classée dans la voirie parisienne en vertu d’un décret du 23 mai 1863.

    Elle prend sa dénomination actuelle par un arrêté du 10 juin 1897.

     

    BRAHMS

    La rue Brahms est une voie située dans le 12e arrondissement de Paris, en France.Comme de nombreuses voies nouvelles de ce secteur, elle porte le nom d’un compositeur de musique classique allemand, Johannes Brahms (1833-1897).

    Elle porte le nom du compositeur français Claude Debussy (1862-1918).

    (NOTER QUE ST GERMAIN EN LAYE A SA MAISON, UN LYCÉE ET UNE RUE)

    Voilà, on ne peut pas dire que de grands compositeurs ne sont pas honorés à Paris ! J’ai copié-collé les indications pratiques pour permettre à d’aucun(e)s de faire des balades mémorielles, moi-même, née quelques semaines après le débarquement célébré aujourd’hui, arpente Paris en randos dont photos diverses et variées, parcs, cathédrale à demi-disparue, etc... C’est pourquoi j’ai été très étonnée par ce papier. Je viens de m’inscrire sous le pseudo de Tatafanfan, j’ai lu au passage dans les commentaires que certain(s) jugeaient l’Aria des Goldberg comme « facilissime », rendez-vous au piano, car comme toujours chez Bach (et chez Mozart) ce qui à l’oreille « semble » enfantin, une fois au clavier, bonjour....... 


    • Fergus Fergus 6 juin 2019 08:47

      Bonjour, Tatafanfan

      « on ne peut pas dire que de grands compositeurs ne sont pas honorés à Paris ! »

      Je n’ai jamais rien affirmé de tel. Mon propos était plutôt de souligner, de manière quelque peu impertinente, que ces grands noms peuvent être facilement mis au second plan dans le grand public au profit de quelques autres, au mérite moins grand, mais dont la notoriété est boostée par une dénomination de station de métro ou de RER.

      Et j’avoue que voir Reyer présent alors que Haydn est toujours absent m’agace quelque peu. smiley

      Pour ce qui est de la « facilité » de l’aria des Variations Goldberg, je partage votre avis. Il est vrai que l’on a déjà souvent entendu le même type d’avis sur des oeuvres de Mozart, et notamment sur la romance du concerto pour piano n°20 et l’andante du concerto pour piano n°21, deux pures merveilles de sensibilité !


    • Tatafanfan Tatafanfan 6 juin 2019 09:53

      @Fergus
      J’ai travaillé l’Andante du C. 21 de Mozart avec ma prof qui jouait la part orchestrale sur un autre piano, et pour rendre cette grâce qui vous émeut aux larmes et propre à Mozart, ce fut long, difficile ( voir Barenboïm dirigeant du piano, c’est magique) ? Quant à l’Aria des Goldberg, c’est tout le temps à reprendre..... 
      A noter que je viens de m’inscrire sur le Forum pour répondre à ce sujet sur les noms de musiciens à Paris (versus, je ne veux vexer personne, rue Zidane, rue « Allo, quoi, bon » (j’ai oublié son nom).......
      A suivre ! 


    • Alexis 6 juin 2019 11:58

      @Fergus

      « Pour ce qui est de la « facilité » de l’aria des Variations Goldberg, je partage votre avis. ...’on a déjà souvent entendu le même type d’avis sur ...l’andante du concerto pour piano n°21 »

      Je me sens un poil visé smiley
      Je persiste à penser que l’aria est bien plus facile à interpréter que la suite des 30 variations BWV988. Évidemment, un jeune pianiste ne pourra pas y apporter toute la sensibilité, mais courir un 100 m en 11 secondes est déjà un exploit par rapport à vos 15++ secondes. C’est une très bonne introduction à la musique classique, plus adaptée à de jeunes oreilles que le 3e mouvement de la sonate au Clair de Lune ou certaines rhapsodies hongroises de Liszt.
      Pour l’andante du 21e concerto, j’avais acheté aux USA un « minus one » pour mon fils qui, à 12 ans, me surprenait déjà par la sensibilité qu’il y apportait (à l’âge de 3 ans, alors que je lui faisais écouter une sonate de Mozart, il m’avait beaucoup étonné en me déclarant que c’était une « musique d’amour »...).
      Je vois donc suivre vos conseils avisés, et lui faire apprendre « Une souris verte »...


    • Pierre 6 juin 2019 15:04

      @Tatafanfan
      Et même que l’on pourrait rebaptiser toutes les rues de Paris avec les pointures musicales de l’histoire musicale !


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