Toutes les voies s’ouvrent à l’homme dans l’inconnaissable pour peu qu’il pense. L’homme créé non pour être mais pour devenir dans l’Être
Une réponse m’a été faite sur article publié récemment (1), et j’apporte ici quelques précisions que m’a dictées ma pensée et m’enjoint de les communiquer.
"Votre démarche et analyse des changements, qui s’opèrent à l’échelle des peuples et des nations, sont le fruit d’un paradigme particulier, bâti sur une croyance en un Dieu, épris de toutes les qualités et de tous les pouvoirs, et dont la sagesse a voulu que tout se déroule en ce bas monde suivant des lois immuables et une harmonie telles, qu’il y a lieu de découvrir, pour pouvoir avancer et remplir sa mission d’élu. "
C'est exactement tel que s'opère la marche de l'humanité sauf qu'il n'est pas particulier, il est au-dessus des hommes. Il est le moteur du monde incluant l'humanité dans le sens est d'exister pour exister. Et ce n'est pas donné à l'homme de savoir pourquoi il existe tout simplement parce qu'il doit exister.
Que vous dîtes bâti sur une croyance en un Dieu importe peu parce que l'homme est non pas qu'il est par lui-même, il est parce qu'il est et cette question d'être doit lui être un postulat dont il n'a pas besoin ni ne doit ni ne peut connaître. Il est, il existe parce qu'il doit exister dans ce monde à la fois statique et dynamique.
Que tout se déroule en ce bas monde suivant des lois immuables et une harmonie n'est pas du ressort de l'homme de découvrir tout au plus de les comprendre sans les comprendre parce qu'il n'est pas donné à l'homme de savoir tout au plus d'être dans l'être.
Quant à avancer et remplir sa mission d'élu, il n'y a pas d'élu sur terre, que des hommes qui existent selon les lois même de l'existence. Dans le sens qu'il peut s'attribuer le rôle d'élu et que la masse pourrait croire ou de non-élu qui n'est pas considéré pour la simple raison que toute l'humanité est non-élu, et que si elle se donne le statut d'élu qu'elle explique pourquoi en quoi cette humanité particulière est élue. Et ce sont surtout les Juifs qui se targuent d'être élus.
S’ils le sont, ils ne le sont que par leurs pensées, et que leurs pensées au final qui ne sont que leurs pensées, qu'ils se demandent d'où ils ont sorti cette notion d'élu et par quoi et pour quoi un être peut-il être élu alors qu'il doit tout à sa pensée dont il ne distingue pas pourquoi cette pensée est en lui. Et qu'est-ce qu'elle fait cette pensée qui pense en lui ?
Ce que ces mots que l'auteur m'écrit : "Ça rentre également dans le cadre des approches dîtes systémiques, auxquelles font désormais appel, beaucoup de spécialistes pour décortiquer et expliquer les phénomènes complexes, notamment sociétaux, qu’ils sont appelés à résoudre. Votre analyse ne peut donc être comprise que par quelqu’un, qui dispose dans son background de cette culture « divine », qui lui ouvre des voies autres que celles qu’empruntent, « les autres » ."
Non, mon analyse peut être comprise par tout être qui pense. Sa pensée n'est pas à lui comme ma pensée n'est pas à moi. Je suis cette pensée qui me dicte ces mots que j'aligne à l'instant même, l'autre qui m'écrit fait de même, il aligne ces mots que sa pensée lui dicte. Nous sommes alors deux inconnaissants qui s'écrivent et croient ce qu'ils croient juste.
A mon sens, tout être qui pense donne son avis sur la justesse ou non de ces affirmations. L'essentiel n'est pas d'avoir raison ou d'être juste, mais de communiquer sa pensée à l'autre et d'apprendre de l'autre et l'autre d'apprendre de soi. Si le monde est interconnecté, c'est simplement parce que cela doit être et ce doit être relève des avancées de l'homme dans son histoire, dans son devenir dont il ne sait où il va.
Précisément mon analyse ne s'adresse pas seulement à ceux qui dispose dans leur background de cette culture "divine", mais à tous ceux qui pensent leurs pensées et cherchent à comprendre "eux-mêmes". Dieu n'a pas à être connu pour la simple raison que l'on doit savoir nous-mêmes ce que nous sommes dans l'"absolu" pour comprendre l'Absolu de tous les absolus de l'univers. Or ceci n'est pas donné à l'homme, et ce qui lui est donné est surtout de se situer ce qu'il est avec ses faibles moyens, une pensée qui lui dit tout au plus ce qui est nécessaire pour être.
Et précisément, l'homme puis dans ce "nécessaire" autant que possible pour être lui-même et vivre autant que possible sa sérénité d'être.
Quant à "Beaucoup de concepts modernes sont d’ailleurs développés en ce sens, on parle actuellement de pensée nuancée, de la nécessité de changer de paradigme, pour transcender la démarche linéaire, logique, etc...La nécessité d’une telle culture, est plus que recommandée, à l’échelle de nos sociétés musulmanes, elle nous épargnera beaucoup de malheurs et de peines."
La nécessité de transcender la démarche linéaire logique, et qui concerne les sociétés musulmanes, il faut dire que toute histoire doit être menée à son dépassement pour aboutir à une nouvelle histoire. Aucune société n'est sortie du néant parfaite, toute culture doit avancer et dans le progrès. Et aucune société n'est ou n'a été exempte des malheurs des guerres, des crises. Et si un malheur doit parvenir à la société ou à une société, cela ne signifie pas que c'est fatal. Cela entre dans le développement de la société et du monde. Une société a été pour être ce qu'elle doit être. Une loi de la marche de l'être dans son être qui est toujours dépassement d'un stade dans un autre stade. L'humanité n'a pas été créée pour être mais pour devenir dans l'Être. Et c'est un peu là le sens de l'existence, de son Existence.
Aussi dans la finalité des choses à l'échelle humaine, la seule réponse est celle-ci : « Toutes les voies sont ouvertes à l'homme dans l’inconnaissable pour peu qu'il pense, et là il faut se rasséréner, l'homme pense réellement, à voir le monde du progrès auquel il est arrivé, et là encore ce n'est qu'un commencement, tout viendra en plus, en plus, en plus et surtout en temps opportun. Parce que l'homme ne peut pas courir plus qu'il ne peut courir, mais il court. »
Medjdoub Hamed
Auteur et chercheur spécialisé en Economie mondiale,
Relations internationales et Prospective
Note
« Regard métaphysique sur le Hirak algérien. Le « haut degré de pacifisme et de maturité » dans une Algérie qui « avance » », par Medjdoub Hamed, le 14 août 2019 https://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/regard-metaphysique-sur-le-hirak-217224