vendredi 30 mars 2018 - par Abdelkarim Chankou

Trump envoie un colis piégé au patron d’Amazon Jeff Bezos

« La secrétaire d'État américaine Hillary Rodham Clinton et le fondateur et PDG d'Amazon.com, Jeff Bezos, annoncent, le 20 juin 2012 à Washington, le lancement mondial de l'initiative Kindle Mobile Learning, DC. Un partenariat public-privé avec Amazon.com et le gouvernement américain pour créer un programme mondial de lecture électronique qui présente de nouveaux aspects de la société et de la culture des États-Unis directement aux jeunes, aux étudiants et au public international et qui élargit les possibilités d'apprentissage de la langue anglaise dans le monde entier. »

Pour en stimuler les ventes, Jeff Bezos a supprimé un millier de critiques du livre de H. Clinton

Le président Donald Trump avait toutes les raisons du monde pour rendre la monnaie de sa pièce au géant de la distribution en ligne Amazon. Si les raisons ne manquaient pas, par contre, les occasions se faisaient rares. Mais tout vient à point à qui sait attendre. Quand bien même il s’agit d’un homme pressé comme Donald Trump. Qu’a donc fait Amazon au successeur de Barack Obama pour mériter sa vengeance ? Beaucoup de choses. Mais pour des raisons de commodité de lecture, on n’en citera ici que trois. Mais pas des moindres. Ça s’entend. Selon le Washington Post , « Trump a transmis des infos classifiées à la Russie, que lui a filées un pays allié ». C’est là la plus grave accusation dont peut faire l’objet un président américain en exercice. On peut lui tout reprocher, les sextapes, le mensonge, le copinage, les conflits d’intérêts… ça peut passer, mais la trahison de son pays et l’intelligence avec l’ennemi non. Surtout la Russie de Poutine. Évidemment s’il n’y avait pas ce sacro-saint Premier amendement constitutionnel qui fait de la presse un gardien du temple intouchable aux États-Unis Trump aurait sauté à la gorge patron du journal qui a fait « une réputation d'indépendance et de recherche intransigeante de la vérité depuis la publication des rapports secrets du Pentagone sur la guerre du Viêt Nam en 1971 ou les révélations sur le scandale du Watergate (1972-1974). » Or il se trouve que le boss du canard est depuis 2013 le milliardaire Jeff Bezos , fondateur et président-directeur général d'Amazon. Le bon moment de la vindicte est donc arrivé même si ce n’est pas la première fois que Trump s’attaque à l’entreprise basée à Seattle. En décembre dernier, il a exhorté le service postal américain à facturer « beaucoup plus » à Amazon pour la livraison des colis. « Pourquoi The US Postal Service, qui perd des milliards de dollars par an, facture-t-il si peu à Amazon et à d'autres pour la livraison de leurs paquets et rend Amazon plus riche et le service postal le plus stupide et plus pauvre ? », s’était interrogé Trump sur son compte Twitter. Mais cette fois Trump, cerné de tous les côtés par une série de scandales politiques et financiers, s’est aperçu, comme par hasard, que Amazon ne paye pas assez d’impôts aux gouvernements locaux ni à l’Etat fédéral quand bien même il a traîné une réputation de businessman mauvais payeur fiscal du moins si l’on croit sa rivale Hillary Clinton qui a fait de de cette accusation l’un des axes majeurs de sa campagne électorale pour la présidence des États-Unis. Comme il en a l’habitude c’est par un tweet que le président le plus controversé de l’histoire américaine a dézingué Amazon.

TACLE

« J'ai exprimé mes préoccupations concernant Amazon bien avant l'élection. Contrairement à d'autres, ils paient peu ou pas d'impôts aux gouvernements locaux et fédéral, utilisent notre système postal comme livreur (causant d'énormes pertes aux États-Unis) et mettent des milliers de détaillants en faillite ! » Un tomahawk empoisonné, passé comme une lettre à la poste puisque « le cours de l'action à la Bourse de New York a plongé de 4,38% en fin de journée, soit une perte de 31,4 milliards de dollars de capitalisation boursière. » La facture est lourde. Et ce n’est qu’un début, car Trump en veut vraiment à Jeff Bezos, car c’est lui qu’il vise via son entreprise. Non seulement le Washington Post se fait un plaisir à tacler le chef de la Maison-Blanche chaque fois que l’occasion se pointe, mais il a créé une task force de 20 journalistes renifleurs pour traquer le président. Mieux : Bezos est copain avec Hillary Clinton. Grave même si la relation date au moins du mandat présidentiel d’Obama. « La secrétaire d'État américaine Hillary Rodham Clinton et le fondateur et PDG d'Amazon.com, Jeff Bezos, annoncent, le 20 juin 2012 à Washington, le lancement mondial de l'initiative Kindle Mobile Learning, DC. Un partenariat public-privé avec Amazon.com et le gouvernement américain pour créer un programme mondial de lecture électronique qui présente de nouveaux aspects de la société et de la culture des États-Unis directement aux jeunes, aux étudiants et au public international et qui élargit les possibilités d'apprentissage de la langue anglaise dans le monde entier. » Mieux encore : pour donner un coup de pouce au livre de Hillary Clinton « Stronger Together » qui a été vendu seulement à 2 912 exemplaires la première semaine de son lancement en septembre 2016, Bezos a dû supprimer du site d’Amazone un millier de critiques négatives du bouquin ! Un geste de générosité qui n’a pas échappé à Trump. CQFD.

http://chankou.over-blog.com/2018/03/trump-envoie-un-colis-piege-au-patron-d-amazon-jeff-bezos-0.html



9 réactions


  • zygzornifle zygzornifle 30 mars 2018 14:33

     C’est là la plus grave accusation dont peut faire l’objet un président américain en exercice....


    En France Sarkozy l’a battu a plate couture ....

  • generation désenchantée 30 mars 2018 19:19

    Dans , leur programme mondial de lecture , a Amazon c’ est quelle littérature ?
     Polar , classiques , aventures ,autres genre actualités ou il y a aussi les livres d’ hillary clinton ?


  • La Voix De Ton Maître La Voix De Ton Maître 30 mars 2018 19:53

    Clinton et Bezos veulent une mondialisation supra-légale à grands coups de traités multinationaux pour graver dans le marbre leur domination.
    Exactement comme pour l’UE mais à l’échelle planétaire : tu es contre la nationalisation ? Tu peux pas car c’est aller contre le papier signé à tes dépends il y a quinze ans !
    De même : tu ne pourra pas t’opposer à la tablette à l’école à moins de proposer ton modèle

    Trump c’est l’ancienne école, des deals à droite à gauche au plus loin des tracas de la signification légale du commerce international. Il n’a jamais été invité au club de ceux qui écrivent les TPP, les KORUS et autres CETA.

    Ce qui est rigolo, c’est que certains anonymes pensent que Trump roule pour eux alors qu’il ne s’agit juste que d’un combat entre deux clans sur la façon de conquérir le monde.


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