lundi 14 janvier 2019 - par Pierre

Ukraine 2013 et 2014 – France 2018 et 2019

Beaucoup de similitudes et des dissemblances, c'est là, une constatation évidente même si cela fait hurler d'indignation les journalistes des médias traditionnels français.

Une comparaison entre ces deux révoltes populaires, aussi déstabilisatrices l'une que l'autre pour leur pays, et l'analyse de leurs traitements par les médias nationaux et internationaux peut être aujourd'hui intéressante à plusieurs égards.

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Images choquantes publiées par RT.

 

L'Union européenne a beaucoup changé en cinq ans et elle a perdu de sa superbe : le Royaume-Uni a voté pour son Brexit, la crise économique et sociale mine la confiance en l'avenir, la crise des réfugiés a atteint l'Union européenne de plein fouet, le seuil de 3% de déficit public est devenu l'antienne unique des élites économiques avec les restriction budgétaires et l'austérité qui vont de pair et finalement le souverainisme progresse à chaque élection.

Le reste du monde a encore davantage changé : le premier séisme politique en importance a été l'élection de Donald Trump, un président des États-Unis qui s'oppose à la mondialisation néo-libérale et qui ne jure que par les seuls intérêts des États-Unis. La Chine qui a réélu Xi Jinping président sans plus de limitation quant-au nombre de mandats devient le porte-drapeau du libre échange mondial tout en gardant une constitution de type soviétique et en restreignant l'ouverture de son propre marché intérieur à la libre concurrence. De son côté,Vladimir Poutine a facilement été réélu pour un quatrième mandat dans une Russie qui est devenue un pôle de stabilité et qui demande une mondialisation régulée. On peut ajouter la réélection du conservateur Shinzo Abe au Japon, l'arrivée au pouvoir du conservateur populiste Narendra Modi dans dans une Inde au taux de croissance de 7 à 8% par an et la récente élection du conservateur Jair Bolsonaro dont on ne peut pas encore mesurer l'impact sur l'économie brésilienne.

La « mondialisation heureuse » chère à l'Union européenne et à l'Amérique de Barack Obama a du plomb dans l'aile dans le monde et elle est en train d'éclater.

On peut comprendre que l'Union européenne était attirante pour les Ukrainiens en 2013 mais force est de constater qu'elle l'est beaucoup moins pour les Français en 2019.

C'est dans ce contexte que le pays profond se soulève contre la politique néo-libérale dans une France en pleine incohérence.

En effet, en un peu plus de dix-huit mois de présidence, Emmanuel Macron a mis petit à petit un programme économique en application avec sa méthode de patron d'une « start-up nation » et la majorité des Français n'en veut pas. (Réformes des retraites, de l'assurance chômage et des APL menées au pas de charge.)

Pourquoi les Français l'ont-ils alors élu ? Il n'y avait aucun doute qu'il appliquerait les recommandations libérales de Bruxelles sans état d'âme. Voila une troisième présidence successive qui s'annonce calamiteuse et cette fois-ci, je ne vois pas comment une profonde réforme du système représentatif français peut être évitée sauf à s'appuyer des forces de maintien de l'ordre et sur des décisions de Justice pilotées par l'exécutif pour mater la révolte, ce qui est inimaginable dans la durée pour une « démocratie » européenne.

Que ceux qui contestent l'idée de cette réforme se demandent comment un projet économique qui lors des élections présidentielles a eu l'adhésion de moins de 18% des inscrits peut être imposé à 82% des autres Français sans piétiner la démocratie ?

Le président Macron a bien été élu suivant les formes légales mais appliquer son projet électoral in extenso serait une caricature grotesque du sens du mot « démocratie ».

Il est remarquable que la recherche d'une autre organisation démocratique vient actuellement du mouvement « gilets jaunes » et personnellement, je trouve que c'est salutaire.

C'est ici qu'une première comparaison avec l'Euromaïdan s'impose.

Le président Ianoukovytch était aussi un président légalement élu mais avec 35,32 % au premier tour, sa légitimité était deux fois supérieure à celle d'Emmanuel Macron.

Pour rappel, selon le rapport de l'OSCE, les élections présidentielles ukrainiennes de 2010 avaient été transparentes, honnêtes et conformes aux standards européens. Elles ont eu un taux de participation massif d'environs 70% au deuxième tour. [i]

Après des mois de confrontations sur le Maïdan, Viktor Ianoukovytch avait accepté des élections présidentielles anticipées en février 2014 avant d'être renversé par un coup d’État le lendemain,.

Les médias occidentaux n'avaient rien trouvé à y redire et l'opposition actuelle de ces mêmes médias à un scénario de ce genre en France est donc une totale hypocrisie. [ii]

Avant de passer aux autres comparaisons, il serait bon de rappeler un exemple intéressant dont les médias ne parlent presque jamais. Suite à la faillite de ses banques en 2008, le gouvernement islandais était tombé et une assemblée constituante citoyenne avait rédigé une nouvelle constitution. Celle-ci est actuellement suspendue mais elle peut être réactivée plus tard par une autre majorité.

Les responsables du krach ont été condamnés et ils purgent leurs peines dans une prison ouverte à deux heures de route de la capitale. Le pays, débarrassé de ses escrocs, a depuis renoué avec la croissance.

 

 

Les similitudes.

 

Les deux mouvements de révoltes ont été provoqués par des décisions impopulaires : d'un côté, la suspension de la signature d'un traité d'association avec l'Union européenne [iii] et de l'autre une augmentation du prix des carburants. Les revendications se sont très vite étendues jusqu'à la demande du départ du chef de l’État dans les deux cas.

Dans les deux cas, les médias sont aux mains d'une oligarchie qui s'est enrichie grâce à la privatisation des biens de l’État. [iv] [v] En France, déconnecté du monde réel, les agents de propagande (journalistes) de ces médias [vi] sont d'un conformisme crasse. Ils défendent bec et ongles des systèmes politique et économique à bout de souffle qui mènent le monde à la catastrophe.

En Ukraine comme en France, le mouvement de révolte avait ou a le soutien d'environ 60% à 70% de la population. On peut dire en schématisant qu'il y avait d'un côté un clivage Est vs Ouest et de l'autre, il y a un clivage villes vs pays profond.

Une similitude assez marquante est que les Ukrainiens entonnaient leur hymne national et portaient des drapeaux nationaux et européens comme les Français qui chantent la Marseillaise et portent des drapeaux français.

On peut aussi mentionner des groupes violents à côté de manifestants pacifiques. D'un côté, des nationalistes et des néo-nazis et de l'autre des black blocs et des groupes d'extrême droite en beaucoup plus petit nombre cependant. Les violences se cantonnant principalement dans les capitales dans les deux cas.

Autre point commun : la dépendance à un pays étranger ou à une institution extra-territoriale. Pour son énergie et son économie, l'Ukraine dépendait de la Russie. La France dépend de l'Union européenne pour sa monnaie et pour son économie.

Dernier point curieux. L'Ukraine et la France sont les deux plus grands pays d'Europe après la Russie mais cela n'a semble-t-il aucun rapport avec ces deux crises.

 

 

Les dissemblances.

 

En Ukraine, les manifestations avaient uniquement lieu à Kiev et il y avaient des contre-manifestations dans l'Est et dans le Sud.

En France, les manifestations ont lieu dans l'ensemble du territoire et il n'y a pas de manifestation de soutien au gouvernement.

Les ingérences extérieures, presque exclusivement occidentales, avaient été massives en Ukraine. L'opposition politique nationale était en première ligne et des nervis étaient payés pour semer le trouble.

En France, le soutien de l'opposition est plus lointain et personne n'est rémunéré pour manifester.

En Ukraine, le mouvement de révolte avait le soutien de l'élite et en France, c'est une révolte du pays profond contre des élites privilégiées.

 

 

Le traitement médiatique à l'étranger.

 

De par leur durée et par les images spectaculaires qu'ils produisent, ces mouvements de révolte ont été ou sont commentés sur toute la planète. Ce sont évidement les heurts, les déploiements de forces de l'ordre et les incendies qui avaient été ou sont mises en évidence.

 

Images du Maïdan. (lien)

 

Images des gilets jaunes.

 

- France. (lien)

 

- Chine. (lien)

 

- Japon. (lien)

 

- Russie. (lien)

 

- États-Unis et Royaume-Uni. (lien).

 

Aux États-Unis et en Russie, il y a des article très critiques et parfois ironiques sur la manière violente dont la France réprime ses manifestants. Il est cocasse de lire dans un média étasunien que les méthodes russes sont finalement plus douces. [vii] Il faudra peut-être qu'un jour le ministre de l'Intérieur en réponde.

 

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Images de blessés publiées par Bloomberg

 

 

Quelques perles.

 

Voici quelques vidéos dans mon ordre de préférence pour illustrer le face à face des gilets jaune avec des élus LREM ou des journalistes de médias maintream.

 

Une infirmière anonyme qui parle d'or et qui avec des mots simples nous fait plonger dans son quotidien, celui que vit le pays réel et dont les privilégiés n'imaginent même pas l'existence.

 

La superbe répartie de la gilet jaune Julie face au député LREM, Jean-Baptiste Djebbari, qui s'en sort avec une pirouette. De 19:00 à 20:20

 

Une stupide députée à la voix insupportable qui s'en fait pour la perturbation causée à quelques Français qui ne peuvent pas faire leurs achats de Noël tranquillement alors que le problème réel est que des millions de Français n'ont pas d'argent pour boucler leur fin de mois. A partir de 0 :50, un magistral recadrage : « ...c'est un député de la République [il a été exclu de LREM]qui est censé représenter les citoyens, pas votre parti.  »

 

Un ex-délégué syndical devenu gilet jaune qui ne s'en laisse pas compter par une arrogante journaliste qui veut faire de l'ironie.

 

Quand on laisse des citoyens s'exprimer, ils disent des choses pleines de vérités et tout ce qu'on leur oppose, c'est que c'est qu'il ne faut pas déstabiliser les institutions parce que ce serait l'extrême droite qui en profiterait. Quand vont-ils se rendre compte que leur étroitesse d'esprit exaspère tout le monde et renforce l'extrême droite.

 

 

Les inconnues.

 

La première inconnue est la pérennité du mouvement. Il ne peut être arrêté que par la répression ou par une volte-face du gouvernement. Espérer un pourrissement risque de plonger le pays dans le chaos et aurait un coût économique incalculable.

Peut-il y avoir une recrudescence de la violence ? Impossible à prédire mais il faut espérer que non.

An nom de l'intérêt supérieur de l’État, le président Macron aura-t-il assez d'audace pour confier les rênes du gouvernement à une personnalité forte comme Alain Juppé ou Nicolas Sarkozy avec un changement de méthode de communication pour calmer la révolte ? Cela doit certainement faire partie de ses options possibles pour sortir la France de l'impasse mais cela impliquerait qu'il se tienne en retrait et que le ministre de l'Intérieur soit remplacé.

Une autre sortie de crise serait que le président remette son mandat en jeu en automne par un référendum. Il aurait neuf mois pour démontrer qu'il a compris ce que les Français veulent et il aurait une chance de rester au pouvoir.

 

 

Une petite provocation.

 

Imaginons une situation inversée entre l'Ukraine 2013 et la France 2018.

Le numéro deux du ministère des Affaires étrangères russe accompagné de l'ambassadeur de Russie en France et de ses gardes du corps vient distribuer du bortsch aux manifestants sur les Champs Élysée.

Des organisateurs des manifestations fréquentent quotidiennement l'ambassade de Russie à Paris et il faut trouver cela normal.

Les ministres des Affaires étrangères allemand, italien et turc viennent en France pour l'aider à sortir de la crise. Ils obtiennent la tenue d'élections présidentielles anticipées. Ils recommandent fermement au président Macron de ne pas utiliser la force et de ne surtout pas faire appel à l'armée contre les manifestants pacifiques qui sont pourtant armés.

Le lendemain, après une fusillade qui fait 82 morts et 622 blessés, des milices (pas les gilets jaunes) prennent le contrôle du palais présidentiel, des ministères et des médias. Le président Macron en fuite est exfiltré par les Britanniques à la demande de la banque Rothschild.

Les Russes placent un nouveau président et un gouvernement favorable à leurs intérêts à la tête de l’État.

On entend le numéro deux du ministère des Affaires étrangères russe dire à l'ambassadeur : « Fuck the Union européenne. »

Ai-je besoin de beaucoup d'imagination pour écrire cela ou est-ce déjà arrivé ailleurs ?

 

 

Conclusion

 

A l'échelle mondiale, les gilets jaune sont un tout petit mouvement de révolte contre un système néo-libérale qui a pris le pouvoir et dont l'objectif est de réduire autant que possible la démocratie jusqu'à ce qu'elle ne devienne que formelle.

Il faut rappeler ici que « légalité constitutionnelle » n'est pas synonyme de « démocratie ».

En effet, Emmanuel Macron a été élu dans un contexte particulier qu'on ne peut ignorer.

Il n'avait pas présenté de programme mais simplement un vague projet. Les médias mainstream ont alors été d'une complaisance incroyable et n'avaient pas fait leur boulot en lui demandant de développer un programme. Ils se sont focalisés sur des affaires, des accusation de complotisme ou de liens avec la Russie pour affaiblir les autres candidats avec comme résultat l'élection d'un président inexpérimenté qui mène son pays vers la division.

Encouragés par les médias, les Français ont cru voir en Emmanuel Macron un homme jeune au discours novateur qui apporterait à la politique françaises une révolution copernicienne qui bénéficierait à tous les français. Dix-neuf mois plus tard, la désillusion est grande.

Le mouvement des gilets jaunes suscite de la sympathie partout dans le monde, parfois par adhésion aux idées, souvent pour ironiser sur la France qui est toujours la première à faire la leçon aux autres.

Il est évident que l'image sociale de la France est compromise à l'étranger. Personne n'imaginait que tellement de Français n'arrivent plus à remplir leur frigo à partir du 15 du mois et parfois même avant.

Dans le contexte mondial qui revient vers plus de conservatisme, le projet d'Emmanuel Macron est un anachronisme. S'il fallait adopter le néo-libéralisme, il fallait élire Alain Madelin en 2002 (3,91 des suffrages). Maintenant, c'est trop tard simplement parce que la crise de 2008 a plombé les budgets nationaux et que les États n'ont plus aucune marge de manœuvre dans un cadre néo-libéral sauf à en venir à la situation en Russie de 1991 à 2000.

Il faut mettre le gouvernement en garde contre sa façon de considérer des manifestants comme des foules haineuses et de se donner le droit de les mater. L'étape suivante pourrait être beaucoup plus violente. On n'arrête pas un mouvement aussi massif avec des matraques, des milliers d'arrestations et des procès sommaires.

Pour finir, je rapporte une idée que j'ai entendue sur YouTube.

Que les gilets jaunes portent devant eux les portraits des « gueules cassées » par les Flash-Ball pour que les forces de l'ordre et les journalistes prennent conscience des dégâts que leurs armes font aux Français qui osent s'opposer aux impopulaires mesures gouvernementales.

Çà, cela aurait un impact sur les opinions publique nationales et internationales et mettrait les donneurs d'ordre devant les conséquences de leurs actes.

 

 

iLes élection présidentielles ukrainiennes de 2010 avaient été organisées sous la présidence du pro-occidental Viktor Iouchtchenko. On peut difficilement imaginer qu'il aurait trafiqué les résultats des urnes en faveur de Viktor Ianoukovytch.

iiIl ne saurait être question de cautionner un coup d’État quel que soit sa forme mais une consultation populaire voire une dissolution parlementaire rapidement menée seraient bienvenues pour éclairer le président de l'avis des Français et mettre fin au chaos actuel qui donne une image déplorable de la France dans le monde. Attendre les élections européennes de mai ne ferait que davantage détériorer la situation.

 

iiiPour rappel : le président Ianoukovytch avait refusé de signer l'accord proposé mais n'était pas hostile à un accord d'association qui prendrait mieux en compte les intérêts de l'Ukraine et de la Russie. Il avait sans doute raison. Le grand malentendu pour les Ukrainiens, c'est qu'ils croyaient que l'accord d'association allait les faire rapidement adhérer à l'Union européenne avec l'octroi de fonds structurels européens massifs.

 

ivhttp://www.toupie.org/Dictionnaire/Oligarchie.htm

 

vLaurent Mauduit a fait un travail de recherche remarquable pour écrire « La caste », une enquête sur la prise de pouvoir par une caste. https://www.youtube.com/watch?v=2mO0DN3tsAs

 

viJ'aime entendre les journalistes pousser des cris d'orfraie quand on leur reproche leur manque d'indépendance vis-à-vis de leurs patrons de presse. Je n'ai aucun doute qu'ils s'expriment librement et qu'ils ne reçoivent pas de recommandation de leur hiérarchie mais c'est justement là le problème. Ils devraient se poser une question toute simple : comment se fait-il que c'est moi qui pense comme mes patrons qui ai été désigné à mon poste et pas un des dizaines d'autres journalistes qui ont d'autres opinions ? Je doute qu'ils puissent un jour sortir de leur ego surdimensionné et avoir un minimum d'empathie pour le pays profond que représentent les gilets jaunes qu'ils méprisent avec hauteur. Je n'ai qu'une recommandation à faire aux gilets jaunes : ne participez plus à des débats avec des journalistes de ce genre. Cela leur fait de l'audimat et cela les enrichit. Sans plus de contradicteur, ils seront obligés de tomber le masque de révéler ce qu'ils sont vraiment : des porte-voix dociles de l'élite néo-libérale. A leur décharge, il faut dire que ce n'est pas un phénomène nouveau. Au début du XXe siècle, Albert Londres dénonçait déjà la propagande des médias incapables de décrire la vérité en temps de guerre.

 

viihttps://www.bloomberg.com/opinion/articles/2019-01-09/macron-s-gilets-jaunes-response-makes-putin-look-soft

 



25 réactions


  • Pierre Pierre 14 janvier 2019 18:55

    « Un ex-délégué syndical devenu gilet jaune qui ne s’en laisse pas compter par une arrogante journaliste qui veut faire de l’ironie. »

    Cette quatrième vidéo ne commence pas à l’endroit que j’avais programmé. C’est à 13:35 que Ruth Elkrief lance sa remarque désobligeante et que Xavier Mathieu lui répond vertement. Les 45 secondes précédentes valent aussi la peine d’être entendues.


  • Aristide Aristide 14 janvier 2019 18:57

    Ouahh, recevoir une leçon de modération sur la violence légitime de notre Etat par un russophile admirateur de Poutine est assez ... savoureux.


    • Pierre Pierre 14 janvier 2019 19:40

      @Aristide
      J’ai cherché et je n’ai pas trouvé de photos d’autant de manifestants défigurés (une petite centaine) par la police en Russie ni même aux Etats-Unis en quelques manifestations.
      Je vous fais remarquer que c’est un site d’information mainstream étasunien qui titre : « La réponse de Macron aux gilets jaunes rend Poutine plus doux » .
      Je ne sais pas qui vous êtes mais un citoyen normal devrait être indigné que la police de son pays est responsable d’autant de bavures.
      Voici un exemple qui prouve que la police vise intentionnellement la tête. Un manifestant qui ne menace personne baisse la tête juste à temps sinon il y aurait eu une « gueule cassée » de plus.
      https://www.youtube.com/watch?v=putW-Mpralc


    • Pierre Pierre 15 janvier 2019 11:04

      @roman_garev
      Merci pour avoir relevé « violence légitime » des forces de l’ordre. J’ai comme l’impression que les méthodes israéliennes déteignent sur certains commentateurs.
      Je me dois de faire des excuses à Castaner, Griveaux et Cie. Ils ont raison, l’extrême droite est massivement présente lors des manifestations des gilets jaunes.
      https://blogs.mediapart.fr/rachid-barbouch/blog/080217/plus-de-la-moitie-des-policiers-et-militaires-votent-front-national


    • vesjem vesjem 15 janvier 2019 13:00

      @Pierre

      quelqu’un sur un site dissident a constaté une chose bizarre parmi les « crs tireurs » ; la moitié d’entre eux n’étaient pas de type blanc européen ; de là à penser qu’ils étaient étrangers ? .... et donc qu’ils y mettent du coeur pour tirer dans la tête des GJ (et particulièrement des femmes !) il n’y a qu’un pas


    • V_Parlier V_Parlier 15 janvier 2019 19:04

      @vesjem
      Quelqu’un sur un site... Avouez que ça manque un peu de concret...


    • vesjem vesjem 15 janvier 2019 21:20

      @V_Parlier
      c’est volontaire


    • JP94 17 janvier 2019 19:14

      @roman_garev

      Cher Monsieur Garev, seriez-vous en mesure de citer une manifestation réprimée du temps de l’URSS ? façon Macron par exemple, ou même façon Poutine ? 

      Si les policiers russes ne sont pas aussi violents que la Police française, ce n’est pas dû à la fin de l’URSS, mais au contraire à ce qui en reste dans la conscience de ces policiers : rappelez-vous cet épisode où un train a été stoppé en pleine banlieue russe, et les voyageurs ( russes ) laissés comme ça, le soir, à des kilomètres de chez eux : ça arrive en France ... mais là les gens se sont révoltés et ont tout cassé ! Il s’agit bien d’un mépris de l’Etat envers les travailleurs russes, qui a envoyé la Police ... mais la Police russe a refusé de réprimer et de s’en prendre aux voyageurs à qui on a envoyé des bus .. seulement après le refus de la part des policiers d’obéir aux ordres.

      Lorsque juste après la Coupe du monde de foot les députés de Russie Unie, comme un seul homme, ont voté la fin des droits soviétiques à la retraite ( 55 ans pour les femmes, 58 pour les hommes ) en voulant contraindre hommes et femmes et femmes russes  dans un contexte de chômage et de régression des droits ( je connais de nombreux russes ici et là-bas, et ils sont unanimes,  sans doute vous n’êtes pas vous-même dans la situation d’un honnête ingénieur contraint d’accepter un emploi sous-payé qui démarre à 6h ou finit à 23 h, suivant le caprice du patron) à travailler jusqu’à 65 voire 68 ans — comment pouvez-vous oser mentir en laissant entendre que la situation des Russes se serait améliorée quand leurs droits sont bafoués et les élections arrangées : Poutine n’est plus guère populaire.

      Le caractère démocratique de la Russie actuel est certainement plus affirmé à maints égards que le mythe démocratique occidental, qui finalement contrairement à ce qui s’est passé pour Charonne ( 9 morts, tous communistes ... et pacifiques), fait accepter que la Police ou use d’armes offensives qu’aucun autre pays européen n’a encore utilisées.

      Mais ça ne fait pas de la Russie une démocratie exemplaire. Si elle l’est, c’est avant tout le fait des Russes eux-mêmes, attachés à leurs droits.

      Mais tous les Russes savent bien que l’argent volé sur leur retraite fait moins que celui des 500 familles les plus riches de Russie ...et que cet argent correspond à la détaxation du Pétrole à l’exportation ( la Russie étant un des principaux producteurs de pétrole) ... alors que cette taxe  comme cela était le cas en Argentine  finançait une politique sociale.

      La fille de Peskov a bien vanté les Gilets Jaunes à Russie ... et on s’est bien moqué de Peskov, qui ne verrait pas d’un bon oeil des Gilets Jaunes en Russie et serait pour leur répression  et il y a eu des manifs de Gilets Jaunes russes, déjà ... le Pouvoir russe craint aussi les Gilets Jaunes, même s’il feint de critiquer ( à juste titre) la répression du mouvement social en France.

      Mais Poutine ( ou l’Etat russe ... car Poutine n’est évidemment pas un méchant dictateur qui aurait tous les pouvoirs en Russie ...et même aux Etats-Unis !) a interdit les manifs pour la défense des Retraites en Russie. 

      La différence, c’est aussi qu’en Russie le PC est un parti puissant et sa faiblesse ne vient pas de la période soviétique, mais de la trahison des Gorbatchev et des Eltsine qui ont été des dirigeants. 

      Vous savez que Brejnev  eh oui  reste le plus populaire des dirigeants : mais les Russes avaient du boulot, le meilleur niveau d’éducation au monde, du travail, la santé gratuite, les études gratuites, le logement gratuit, de l’épargne, le prestige etc etc ...le salaire était de l’argent de poche...

      Mes correspondants russes sont unanimes sur la question et regrettent l’URSS pour les raisons matérielles... 
      J’ai même croisé hier une ex-étudiante Malgache ingénieur formée à Krasnodar qui se rappelle cette vie facile.

      Mais même la vie difficile de l’après-guerre reste une période de référence : aucun droit supprimé...et un pays totalement détruit par les nazis s’est relevé de ses ruines sans aide, par sa politique volontariste et sociale.

      Du temps de l’URSS, on ne crevait pas de froid dans les rues comme Doubov à Noël, mathématicien et champion d’échecs... ( sauf sous les bombes allemandes) .
      Il n’y avait pas 1000 morts de froid dans les rues de St Pétersbourg.

      Bref, l’incurie, la violence de la répression policière, les mensonges de la Presse et de l’Etat, la russophobie belliciste occidentale et française en particulier ne peuvent constituer un blanc-seing pour Poutine et sa politique intérieure antisociale.


  • JC_Lavau JC_Lavau 14 janvier 2019 20:11

    Déjà en 1969 on s’était fait entuber grave, ne comprenant que trop tard la valeur de l’avertissement « bonnet blanc et blanc bonnet ». Il eût fallu voter Duclos au premier tour. Sans finesses.

    En 2002, on s’est à nouveau fait entuber par Chirac.

    En 2017, dans mon entourage, aucun n’avait encore compris que dans un mécanisme aussi grossier qu’un vote, il faut penser gros. Je suis le seul à avoir compris qu’au second tour, même si l’unique moyen de voter contre Rothschild était à gerber, il fallait voter contre Rothschild.


    • François Vesin François Vesin 14 janvier 2019 21:32

      @JC_Lavau 
      « ...il faut penser gros. Je suis le seul à avoir compris qu’au second tour, même si l’unique moyen de voter contre Rothschild était à gerber, il fallait voter contre Rothschild. »

      Quand un match est truqué
      les deux protagonistes sont complices !!!

      Il fallait simplement affirmer haut et fort
      que le jeu démocratique était pipé
      et qu’il ne fallait surtout pas aller s’y compromettre 
      Les Gilets jaunes l’ont compris, enfin !


    • V_Parlier V_Parlier 15 janvier 2019 19:06

      @François Vesin
      Mais donc, s’ils ont mieux compris que ceux qui ont voté contre Macron au second tour, qui vont-ils choisir ? Ca m’étonnerait que ce soit aussi simple que ça...


  • MagicBuster 15 janvier 2019 11:21

    « L’Union européenne a beaucoup perdu de sa superbe »

    C’est votre vision qui a changée car l’UE est restée la même.

    Une grosse merde reste une grosse merde ; même lorsqu’elle est parfaitement démoulée et luisante.


    • Pierre Pierre 15 janvier 2019 11:51

      @MagicBuster
      Désolé, mais je ne suis pas d’accord avec vous. Avant l’euro et surtout avant la crise de 2008, les pays de l’UE avaient des marges de manœuvre et il y avait des aides aux régions en retard économique qui ont été bienvenues dans certains pays. 
      L’UE avait contribué à nombre de projets : communications routières, Erasmus, Europe sans frontières (et sans passeport) etc.
      C’est surtout la crise bancaire à partir de 2010 qui est responsable de l’échec actuel avec aussi l’ordolibéralisme allemand qui est imposé à tous mais qui ne convient pas à tous.


    • V_Parlier V_Parlier 15 janvier 2019 19:10

      @Pierre
      Vous écrivez : « L’UE avait contribué à nombre de projets »
      -> Ils auraient très bien pu se faire avec l’ancienne CEE qui était largement suffisante pour gérer tout ça.


    • Pic de la Mirandole Pic de la Mirandole 25 février 2019 15:46

      @Pierre
      « L’UE avait contribué à nombre de projets »

      Avec l’argent de QUI ?
      L’UE n’a pas d’argent, elle ne fait que le voler aux Etats.


  • Krokodilo Krokodilo 15 janvier 2019 15:43

    Excellent ce passage, et tellement vrai :

    "Le numéro deux du ministère des Affaires étrangères russe accompagné de l’ambassadeur de Russie en France et de ses gardes du corps vient distribuer du bortsch aux manifestants sur les Champs Élysée.

    Des organisateurs des manifestations fréquentent quotidiennement l’ambassade de Russie à Paris et il faut trouver cela normal."


    • V_Parlier V_Parlier 15 janvier 2019 19:12

      @Krokodilo
      Mais pour que ça marche bien il faut distribuer un met typiquement français (Nulland distribuait des pirojki en Ukraine). Donc on va dire des croissants farcis de la Brioche Dorée... smiley


    • Pierre Pierre 15 janvier 2019 19:26

      @V_Parlier
      Les médias de l’époque avaient parlé de cookies mais c’est un détail qui ne change rien à l’histoire.


    • V_Parlier V_Parlier 15 janvier 2019 20:36

      @Pierre
      Certes. (Il faut dire que pour communiquer à l’international, « cookie » c’est passe-partout).


  • JMBerniolles 15 janvier 2019 20:35

    Bonjour,

    Je vous laisse cette comparaison qui vous permet de développer les aspects spécifiques du mouvement des Gilets Jaunes à l’audience internationale.

    Le pouvoir, ou plus exactement ses mandataires, ont été incapables de comprendre immédiatement la profondeur du mouvement. Comprenant cela trop tard, il n’a de cesse de trouver un moyen de le réprimer, y compris dans le sang. Révélant ainsi la vraie nature de ce pouvoir [quelle escroquerie d’appeler à voter Macron pour éviter un régime autoritaire, anti démocratique et répressif !]

    C’est un combat où l’on ne comprend pas tout de suite qui a gagné. En fait si on analyse la situation on voit que d’ores et déjà Macron et sa clique d’incompétents ne peuvent plus gouverner. En tout cas appliquer son programme de casse généralisée et de drainage accéléré des richesses vers les riches. L’accumulation du capital…

    Et dans l’arrière plan qui est soigneusement caché aux gens par les médias se profilent Faillite, Black out électrique (provoqué par la politique de soi-disant transition énergétique fantoche qui alimente une bulle financière en sciant nos piliers énergétiques …), crise politique, débâcle de la politique extérieure,....  

    Plus vite Macron dégagera, ce qui est inéluctable étant donné son incapacité culturelle à opérer la rupture politique obligatoire, mieux cela sera pour la France et son peuple.


    • V_Parlier V_Parlier 15 janvier 2019 20:38

      @JMBerniolles
      Eviter la faillite (ou la pré-faillite perpétuelle comme en Grèce, ce qui est finalement encore pire) ne sera pas si évident quand on s’y prend si tard.


    • JMBerniolles 15 janvier 2019 21:46

      @V_Parlier

      Merci pour votre commentaire.... La France a encore un grand potentiel... Il y a malheureusement une grande corruption des couches supérieures et moyennes. Pour survivre notre pays a besoin d’être dirigé intelligemment, de développer une recherche de haut niveau, d’exploiter au mieux ses ressources qui sont agricole et industrielle, sans oublier la Peche... Dans notre monde actuelle il est obligatoire de passer des alliances, des accords de coopération. Il faut le faire en préservant nos intérêts.. Concrètement cela veut dire se dégager de l’euro et des structures néo libérales de L’UE et puis sortir de L’OTAN....


    • Pierre Pierre 16 janvier 2019 07:06

      @JMBerniolles
      Je crains que ce seront malheureusement des événements extérieurs qui détermineront l’avenir de la France et des Français. Les quantitatives easing ont créé un bulle qui peut éclater à tout moment avec des effets incalculables sur l’épargne, les fonds de pension, la monnaie, les dettes souveraines etc. 
      Les apprentis sorciers de la finance ont créé un monstre incontrôlable qui sort de l’orthodoxie libérale et il n’existe aucun modèle mathématique qui pourrait prédire les conséquences de l’éclatement de cette bulle. 
      Il faut juste prier pour qu’on ne laisse pas des docteurs Folamour lancer des guerres pour résoudre le problème.


    • JMBerniolles 16 janvier 2019 12:49

      @Pierre

      Nous n’avons pas seulement un problème financier, les politiques menées depuis Mitterrand ont sabré tous nos points forts. On remarquera que cela s’est fait avec l’argument faussement d’ « écologie ».. et la complicité de tout notre spectre politique (ce qualificatif lui va très bien !).

      Les attaques contre notre dernier pilier industriel à valeur internationale, l’électronucléaire, sont incessantes alors même que l’on frôle chaque hiver le Black out….  

      les bulles financières matérialisent l’accumulation du capital dans le cadre d’un capitalisme financier. Leurs éclatements absolument inévitables maintenant marquera la fin du capitalisme financier au stade impérialiste. Naturellement puisque rien n’a été prévu pour cette situation de faillite généralisée, les conséquences immédiates seront assez terribles. On ne sera plus en situation de guerres extérieures, mais plutôt de guerre civile.

      D’un autre côté la nécessité de rebâtir sera impérative. On en revient à ce que je disais : est-ce que la France saura dégager une élite capable de s’attaquer à cette tâche dans un esprit CNR ? 


    • JC_Lavau JC_Lavau 16 janvier 2019 17:37

      @JMBerniolles. Sécréter des intellectuels valables, c’est fort difficile.
      Certes on a plein de bestiaux à cornes qui vont bêlant "Urgence climatique ! Urgence climatique ! 

      Urgence climatique ! " conformément aux ordres transmis par la presse aux ordres.
      Depuis des décennies, aussi bien à l’écrit qu’à la TV, ils poussent à fond la dictature de l’émotion, la guerre à mort contre l’esprit analytique. Les effets délétères ne se limitent nullement aux manants, mais ont débordé très largement sur ceux qui se veulent le monopole des seuls intellectuels autorisés. De fait, ils ne savent plus analyser un dossier, y voir les failles, puis remettre la tête en haut et les pieds en bas. Ils ne savent pas enquêter et collecter l’information : cela demande trop de respect envers les autres métiers, les autres personnes, et c’est trop leur demander.

      Il n’y a pratiquement plus d’éthique de la responsabilité.


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