Ukraine : jusqu’à la victoire !
UKRAINE : JUSQU'À LA VICTOIRE !
« L’Ukraine ne sera jamais une victoire pour la Russie, jamais », avait prévenu Joe Biden en Pologne fin février.
Le président américain a été très clair, pour changer de son balbutiement habituel, « L’Ukraine ne sera jamais une victoire pour la Russie, jamais » et il n'a laissé aucune alternative à ses pom-pom girls européennes qui se sont toutes empressées d’emboîter le pas à Biden. Un seul mot d'ordre : La défaite de la Russie, suivi par un changement de régime à Moscou et le démembrement de la Russie.
« La Russie ne peut ni ne doit gagner cette guerre » fanfaronne Macron à son tour. L’heure n’est « pas au dialogue » affirme-t-il le menton en avant.
« La Russie ne peut ni ne doit l'emporter », martèle-t-il encore pour être bien certain que Poutine a compris le message.
« La Russie ne doit pas gagner cette guerre » insiste à son tour Olaf Scholz pour faire bonne mesure, il ne va quand même pas laisser le dernier mot viril à son rival de l’Élisée.
« La Russie ne peut ni ne doit gagner cette guerre et l’agression russe doit échouer, parce qu’on ne peut pas accepter la banalisation du recours illégal à la force, parce que sinon c’est toute la sécurité européenne et plus généralement la stabilité mondiale qui serait mise en cause », nous dit Macron, dommage que le libyen Mouammar Kadhafi ne soit pas en mesure de raconter comment la banalisation du recours illégal à la force lui a été fatale. Le Serbe Slobodan Milošević pourrait lui aussi nous éclairer sur cette banalisation par l'occident.
Mais notre Macron n'hésite pas à faire un pas de plus vers le conflit ouvert et il ose tout, y compris se prétendre « prêt à un conflit prolongé » et cela, même s’il « ne le souhaite pas » croit-il important de préciser, mais somme nous vraiment obligé de croire qu'il ne souhaite vraiment pas un tel conflit prolongé ? Après tout il serait débarrassé des contestataires qui l’empêchent de réformer les retraites.
La ministre canadienne des Affaires étrangères, Melanie Jolie, fait, elle, de la politique boulette en affirmant que l'objectif à long terme de l'intervention occidentale en Ukraine n'est pas seulement de voir Moscou vaincu, mais de provoquer un changement de régime en Russie.
Oups, elle aussi l'a dit, l'intervention occidentale en Ukraine ...(pour)... provoquer un changement de régime en Russie ! Serait-elle une complotiste poutinolâtre infiltré dans le gouvernement canadien ? Les responsables occidentaux ont tellement insisté sur l'idée brillantissime de changer le régime de la Russie pour mieux la démembrée que l'argumentaire Russe dénonçant les vrais responsables du conflit et les vrais participants sur le terrain est chaque jour plus crédible.
Les objectifs réels, à peine avoués, des capitales occidentales, sont à minima, arracher le Donbass et la Crimée à la Russie, en prétendant rendre sa liberté et sa vertu à l'Ukraine bafouée, violée et martyrisée par l'orc Russe,
Et si la Russie ne doit pas gagner cette guerre, c'est donc qu'elle doit la perdre, il faut qu'elle capitule en rase campagne, « sans trop l'humilier », minaude notre Macron, mais combattre jusqu'au dernier ukrainien ne sera pas suffisant pour atteindre un tel objectif et les Américains avec leurs pom-pom girls européennes devront eux aussi aller se mesurer à l'orc Russe.
L'occident vertueux doit en conséquence être en mesure d'aligner les missiles et les bombes, les avions et les drones, les chars et les obusiers et surtout des centaines de milliers d'hommes sur le front.
Mais les Occidentaux sont-ils prêts à la violence extrême d'une guerre totale autrement que derrière un écran pour jouer, confortablement installé, à Total War ou Call of Duty ?
Les Occidentaux, qui clament leur supériorité morale en s'affichant avec des hommes habillés en jupes et talons hauts, sont-ils en capacité d'aligner des centaines de milliers de combattants sur le front russe ?
Les Occidentaux, qui mènent une guerre totale aux anciens paradigmes de la société humaine en réécrivant les livres susceptibles d'offenser les nouveaux bien-pensants wokistes, qui jugent qu'une gifle est une violence inacceptable, qu'une publicité doit obligatoirement mettre en scène deux hommes sur le point de s'envoyer en l'air, pensent-ils vraiment pouvoir arracher la capitulation de la Russie ?
Le camp du bien et du "bien penser", des « jusqu’à la victoire » a décrété que la Russie moderne est simultanément l'Allemagne de Hitler et le Japon de Hirohito Shōwa Tennō réunis en seul pays.
Alors que l'Allemagne nazi avait déjà de fait perdu la guerre contre l'armée rouge, les Américains ont rasé de la carte Dresde, Hambourg, Berlin, et bien d'autres villes allemandes. Alors que le Japon avait déjà perdu de fait la guerre, les Américains ont incendié Tokyo et atomisé Hiroshima et Nagazaki.
Les chefs du camp du bien savent comment terminer une guerre qui est déjà gagnée, et peut-être pensent-ils être en mesure de rayer Moscou et Saint-Pétersbourg de la carte du monde pour obtenir la capitulation de la Russie jusqu'à la victoire, mais en fait ils sont bien loin d’être en mesure de gagner cette guerre contre la Russie, et leurs mandataires sur le terrain meurent jusqu'aux derniers sans pour autant reprendre le moindre mètre carré du Donbass ou de la Crimée.
Pourtant, pas plus tard que le 20 janvier, Mark Milley, président de l'état-major interarmées des États-Unis, a promis que l'Ukraine et ses alliés « passeraient à l'offensive pour libérer l'Ukraine occupée par la Russie ». Cette déclaration prématurée d'un général qui reconnaît que c'est bien l' OTAN qui est à la manœuvre en Ukraine, et que c'est bel et bien l' OTAN qui prend les décisions aussi bien tactiques que stratégiques, met en jeu la crédibilité de l'Organisation Atlantique et des États-Unis qui se sont engagés à combattre la Russie jusqu'à la victoire par la voix chevrotante de Biden.
Mais moins de deux mois plus tard, il est devenu évident que les objectifs occidentaux sont loin d’être atteint, et ce, malgré l'envoi massif de fonds et de matériel militaire. Les soldats ukrainiens sont au bord de la rupture et le front ukrainien se disloquera rapidement sans une implication massive des États-Unis et de leurs pom-pom girls européennes en moyens humains dans le conflit.
D’ailleurs l'édition du lundi 13 mars du Washington Post confirme que l'issue de la guerre semble bien peu favorable au camp occidental : « L'Ukraine manque de troupes qualifiées et de munitions alors que les pertes et le pessimisme augmentent », et d'enfoncer le clou : « La qualité de la force militaire ukrainienne, autrefois considérée comme un avantage substantiel par rapport à la Russie, a été dégradée par une année de pertes qui ont éloigné du champ de bataille bon nombre des combattants les plus expérimentés, ce qui a conduit certains responsables ukrainiens [ et surtout les responsables occidentaux bailleurs de fonds ] à s'interroger sur la capacité de Kiev à lancer une offensive de printemps très attendue ».
La presse américaine commence à préparer les esprits en concédant : « Les responsables américains et européens estiment officiellement que 120 000 soldats ukrainiens ont été tués ou blessés depuis le début de l'invasion russe au début de l'année dernière ». Mais officieusement les chiffres des pertes ukrainiennes au combat sont multipliés par 3 ou 4, et cela malgré que les idiots utiles de LCI continuent à clamer que les Russes perdent 7 hommes pour une perte ukrainienne.
Il est utile ici de préciser la réalité des combats sur le front de l'est qui ne sont pas des combats au corps à corps ni des combats à l'arme légère. La quasi-totalité des affrontements ont lieu par canons interposés, les Russes utilisant 10 fois plus d'obus que les Ukrainiens ! Les pertes humaines de part et d'autre sont en proportion avec l'utilisation massive de l'artillerie. La réalité des pertes est tout simplement inversée par les propagandistes de LCI qui répètent sans aucunes vérifications les seuls dires de Zelinsky.
Mais à quoi bon réclamer toujours plus de canons, de chars et d'obus si le principal des affrontements avait lieu au corps à corps à l'arme légère et non à coup de d'obus : les forces ukrainiennes « souffrent d'une pénurie de munitions, notamment d'obus d'artillerie et de bombes de mortier », selon les militaires ukrainiens sur le terrain. Un commandant ukrainien interrogé par le journal américain ''le Post'' a déclaré que les « quelques soldats ayant une expérience du combat » étaient « tous déjà morts ou blessés ».
Le commandant a ajouté : « On croit toujours à un miracle », mais « il y aura une contre-offensive de toute façon ». Il a également décrit la rotation des hommes au sein de son unité : « Sur environ 500 soldats ( au début), environ 100 ont été tués au combat et 400 autres blessés, ce qui a entraîné une rotation complète ».
Pour les États-Unis et leurs feudataires européens, les Ukrainiens ne sont rien d'autre que de la chair à canon a envoyer contre la Russie. Cependant, même avec l'investissement militaire démesuré des États-Unis en Ukraine, les niveaux actuels de mortalité massive dans la guerre, qui, selon le ministre britannique de la défense Ben Wallace, approchent « les niveaux d'attrition de la Première Guerre mondiale », et font « pencher l'équilibre des forces vers la Russie, dont la population est trois fois plus nombreuse ».
Les « jusqu'à la victoire » ne sont pas près de voir leur incantation se réaliser, d'autant plus que contrairement à toutes les âneries répétées en boucle sur LCI, l'état-major russe est économe des vies de ses soldats, ils savent bien que les vrais combats sont devant eux, et qu'ils ont tout intérêt à préserver leurs hommes pour ce qui vient. Mais cela, les contempteurs de la Russie n'ont pas l'outillage cognitif pour le comprendre.
En fin de compte, il est impossible d'atteindre les objectifs des États-Unis dans ce conflit sans le déploiement direct de troupes de l'OTAN dans la zone de guerre. Mais quelles troupes et avec quelles munitions ? Et qui, parmi les peuples des pays occidentaux, est prêt à envoyer son enfant mourir dans cette boucherie capitaliste ? Il faudrait un événement de grande ampleur pour que l'opinion publique en faveur de l'intervention directe soit acquise.