lundi 22 décembre 2008 - par Carland

Un jour ils nous traiteront de collabos !

J’avais publié ce petit billet le 18 novembre sur mon blog. Depuis, la Grèce s’est enflammée, en France les lycéens sont descendus dans la rue et les syndicats ont enfin appellé à la grève générale... Le 29 janvier 2009. Malgré celà, le billet garde tout son sens.

Depuis l’avènement du petit caporal de Neuilly, c’est tous les jours que les mauvaises nouvelles tombent. Les services publics démembrés et fourgués au privé, la sécu qui ne tient plus qu’a un fil que Sarko à décidé de couper au plus vite, la loi Bachelot (HPST), pas encore votée mais déjà mise en application un peu partout en France (Besançon, région Parisienne, Finistère). Pourquoi se gêner.

Comme si ce n’était pas suffisant, la crise leur sert de prétexte à une vague de licenciements sans précédent et leur permet en plus de d’en appeler à l’unité nationale avec nos bourreaux. Parisot avec son sens de la provocation... Ou le sentiment d’impunité que lui donne la présence de son larbin à la présidence vient de demander la baisse des cotisations sociale. Rien de moins.

Au niveau des confédérations syndicales, la réaction n’est pas à la hauteur, c’est un euphémisme. Malheureusement, il n’y a rien à attendre de dirigeants qui ont décidé d’accompagner le désastre !

Les partis de gauches sont déjà lancés dans la campagne pour les Européennes... Chapeau !

La lutte paye ! Un seul exemple. Ce qui a fait le succès de la lutte pour l’hôpital de Carhaix c’est : l’auto-organisation, le choix des moyens qui nous semblaient les plus efficaces ET SURTOUT l’unité. Quand la maison brûle, tu ne demande pas au voisin qui te donne un coup de main s’il a sa carte dans tel syndicat, tel parti. ON SE BAT POUR SAUVER L’ESSENTIEL. Sans attendre les mots d’ordres venus d’en haut. Sinon on attendrait encore et il serait trop tard !!!

Si on ne bouge pas, on aura mérité que d’ici quelques années, les jeunes nous jettent des cailloux ! On aura été les collabos de la destruction de leur avenir !!!



23 réactions


  • appoline appoline 22 décembre 2008 13:04

    Bravo, vous êtes lucide. Il est clair qu’il n’y a guère que sur nous que nous pourrons compter. Il est à espérer que les gens réagiront le temps venu.


    • dom y loulou dom 22 décembre 2008 13:27

      @appoline...

      mais... parce que ce temps n’est toujours pas venu d’après vous ?

      quel temps venu attendez-vous donc ? 2012 ? 2036 ?



      http://x09.eu/splash/


    • appoline appoline 22 décembre 2008 17:21

      @ Dom,
      Nous n’avons pas encore abordé la grande descente. Ca fait un moment que je m’y prépare mais ce n’est pas le cas de tout le monde, hélas.


    • Carland 22 décembre 2008 13:46

      C’est vrai que votre commentaire est particulièment désespérant. A part de l’aigreur vis a vis des jeunes... Rien ! Quant à votre commentaire sur le texte, je n’ai aucun avis sur la chose.


    • ProPeace 22 décembre 2008 14:57

      Personnellement, je suis d’accord avec l’auteur de l’article quand il dit "Un jour ils nous traiteront de collabos !", mais aussi avec Actias lorsqu’il dit "Les lycéens sont cons [...] Leur combat ? rentrer dans la société de consommation qui en est à son crépuscule".


      Oui, Actias a en grande partie raison... Une très large majorité des jeunes ne rêve que d’intégrer une société de sur-consommation, pourtant à l’agonie. Seule une minorité, friante d’informations, doit comprendre les grandes lignes de la situation...

      Mais ça a toujours été le cas. A chaque génération.

      Pourtant, je suis d’accord avec le titre de l’article "Un jour ils nous traiteront de collabos !".
      Comment ne pourrais-je pas être en accord, quand j’accuse moi-même mes propres parents de ne rien avoir fait contre ce qu’ils ont vu s’organiser tout au long de leur vie...

      Alors... ? Kezako ?

      Simple : à 12 ans, 1 jeune sur 100 s’intéresse à l’information ; à 15 ans, 10 jeunes sur 100 ; à 18 ans, 1 jeune sur 2 ; après 22 ans, une large majorité...
      Ces chiffres ne sont que mon estimation personnelle.

      Ne demandons pas à un jeune d’en savoir autant qu’un adulte, d’avoir autant d’esprit critique.

      Oui, les jeunes sont cons... C’est de notre faute.
      Rappellez-vous, vous avez été con vous aussi, oups, "jeune" je veux dire... <8P

      Mais on ne reste pas "con" toute sa vie... Et au réveil, on en veut forcément à ceux qui n’ont rien fait.
      Seule repentance pour nous adultes : expliquer à nos enfants, et participer au changement.

      Problème : combien d’adultes ont compris ce qui s’est passé ? Combien comprennent la malhonnêteté du système financier ? Combien comprennent que le peuple n’est perçu par nos dirigeants (ceux qui ont un pouvoir, pas les pantins) que comme une masse à manipuler pour mieux l’exploiter ? Combien comprennent qu’une grande part des grands événements qui ont influencé notre civilisation ont été organisés ?

      ...

      Apocalypse : Du grec chrétien apokalupsis : « révélation de Dieu ».
      (1) mettre à nu.
      (2) révélation d’une vérité, instruction. 
       (a) concernant les choses inconnues auparavant. 
       (b) usage d’événements par lequel les choses ou la nature de certains, jusqu’ici cachées deviennent visibles à tous.


    • Carland 22 décembre 2008 15:22

      Je reste persuadé comme Brassens que l’âge ne fait rien à la question. Quand on est con on est con.
      Celà évacué, que les jeunes soient moins expérimentés est un fait, qu’ils soient plus insousciants aussi et heureusement. Cela n’en fait pas des citoyens plus bête que les autres, ni moins d’ailleurs.

      Vous dite : combien d’adultes ont compris ce qui c’est passé ?". C’est peut être la que se situe le problème. Comment des adultes qui n’ont rien vu venir pourraient ils expliquer à leurs enfants comment fonctionne la société de consommation, la confiscation de la politique par des professionnels ? Même ceux qui l’ont vu venir et ont laissé faire par facilité (ma génération et les précédentes), ne sont pas très à même de leur donner des leçons.

      Je vous invite à voir un reportage qui donne la parole à des jeunes lycéens Nantais en grève. Je ne les trouve pas si con que ça, ni même très insousciants quand on leur laisse le temps de s’exprimer.
      http://www.latetocarhaix.org/article-25966430.html


    • ProPeace 22 décembre 2008 15:37

      "Con" a ici une définition propre à cet article et nos commentaires... On les adore, nos jeunes.

      Mon avis, c’est que lorsque ça va commencer à devenir réellement sérieux, la cohésion citoyenne engendrée provoquera une transmission de l’information bien plus efficace qu’hier, ou même aujourd’hui.

      Et dans ce contexte, je fais bien plus confiance à nos jeunes (sans espoirs), et à ma génération intermédiaire (génération Kleenex),

      - qu’à la génération de mes parents, qui ont grandi en parallèle des 30 glorieuses, et qui n’aimeraient qu’une chose, que la société de sur-consommation puisse perdurer jusqu’à leur retraite à laquelle ils ont toujours cru,

      - ou à la génération des retraités, qui bénéficient enfin des fruits de leur labeur d’une vie entière, une pension qui leur permet de ne pas crever de faim, retraite qu’on ne leur enlèvera pas, alors même que ma génération n’a jamais cru pouvoir en bénéficier un jour.

      Ca pourrait être un article intéressant sur AV,
      la mise en perspective des conflits de génération,
      dans le contexte de la crise et de ce qui s’annonce...


    • ARMINIUS ARMINIUS 22 décembre 2008 17:17

      Je ne pense pas que les jeunes soient plus cons que les vieux, un vieux con est un ancien jeune con et c’est toujours une question de point de vue : on est toujours le con d’un autre... D’autre part, si vraiment ils étaient cons, ce serait en grande partie à cause d’un système éducatif qui ne leur aurait pas donné les moyens d’accéder à l’indépendance intellectuelle mais qui continueraità les gaver comme des oies d’ un savoir souvent indigeste et parfois superflu qui formate mais n’ incite pas à la réfléxion...


    • timiota 22 décembre 2008 19:39

      L’ambiguité est celle du POISON,
      question de dose.

      Désintoxiquez moi tout ça de l’hyperconsommation médias/centrecommercial, et vous
      aurez une juste mesure de l’état raisonnable du fond anthropologique.

      C’est souvent un bon fond, ...sauf s’il fond trop vite (E Todd, dernier bouquin)

      Sur la déréliction de la "valeur esprit" dans la jeunesse (et ailleurs), une dose de B. Stiegler ne fait pas de mal, quant aux tenants et aboutissants, quant à la tendance de se faire "profiler" par les omnimarchands.

      Et après avoir lu, il faudrait encore apprendre à prendre son temps, mais ça c’est quasi impossible.

      Ce que je crois :
      les gens établis (comme moi) peuvent dire aux jeunes :’’’ vous avez en effet, au point où nous en somme, l’occasion de vous poser la question, "A quel niveau on doit dire STOP ? Y sommes nous ?", mais c’est à vous de démarrer, nous ne pouvons pas démarrer pour vous’’’

      C’est un peu du Kant à soi (qui commença à écrire à 52 ans).

      Si une grammaire collective (avec la toélrance, le soin et la compréhension qu’elle implique) n’est pas retrouvée quand sonne le tocsin, effectivement, nous ne méritons pas plus que ce que nous avons. J’en serais glas-glas...



    • Carland 22 décembre 2008 20:08

      Je suis loin d’avoir vos références littéraires, mais je pense avoir compris et je suis d’accord avec vous. Ca me rappelle la grenouille plongée dans le chaudron d’eau brulante qui en saute et se sauve. Mettons la dans l’eau froide faisons chauffer doucement... elle meurt cuite !


  • Polimeris 22 décembre 2008 15:03

    Ce qui est fait est fait. Les "jeunes" ne traiteront pas les "vieux" de collabos, car il n’ y a que les "vieux" pour considérer qu’ils ne sont eux mêmes les acteurs du monde.
    Au vue des circonstances, il ne peut y avoir que deux types de "jeunes" : ceux qui adhèrent au même mode de pensé que leurs ainés et qui veulent que le monde perdure comme il est, et ceux qui constatent les faits et s’adaptent en conséquence. Les premiers sont des jeunes qui aspirent à la vieillesse. Les seconds sont des jeunes fatalistes.
    Bref, voila encore un moyen de faire le distinguo entre ceux qui ralent, et ceux qui font avec ce qu’ils ont.

    Rassurez vous : les générations futures ne pourront vous considérez que comme des guides ou des inconscients. Pas comme des collabos.


    • Carland 22 décembre 2008 15:57

      Ce n’est pas de guides (gourous ?) dont ont besoin les générations futures. C’est, que comme sur un chantier, quand on passe les outils à l’équipe qui vous remplace, on les rend en bon ETAT.

      Je reste optimiste sur la capacité de l’humanité a ne pas couper la branche sur laquelle elle est assise (pour répondre aussi à Actias).

      Je ne suis pas fataliste, je crois que nos suivant sauronts éviter la cata ! Cela passe par le dépassement du capitalisme qui fait de la croissance un dogme. Dans un monde fini, ce dogme est à la fois stupide et suicidaire.


    • Polimeris 22 décembre 2008 16:48

      Hmm... Je dois avouer que mon vocabulaire a peu ête été mis en défaut sur un point. Lorsque je parle de fatalisme, peut être aurais je dut dire réalisme.
      Pour reprendre la métamphore des outils passés de générations en générations, j’entends par individu fataliste celui qui dira : "J’ai les outils qu’on m’a donné. Peut importe que ceux qui me les ont laissé les juges bons ou mauvais, ce sont dorénavants mes outils."
      Par fataliste, je ne veux en aucun cas parler d’un individu blasé ne croyant pas au futur.

      Au contraire, je dirai que les jeunes à qui on apprend à "communiquer leur mécontentement au gouvernement" voient leur avenir d’une manière bien plus noir que ceux qui font avec ce qui est. Peut être me trouverez vous hardi, mais je considère que 90% des manifestants modernes n’ont pas l’esprit militantiste pour deux sous. Ils ont juste l’esprit de réclamation, qui lui est un outil qui s’est fort bien transmi.


    • Carland 22 décembre 2008 17:23

      Sur le militantisme et l’esprit de réclamation, je suis hélas d’accord. Il est plus facile de revendiquer pour sa personne que de se situer dans un cadre plus large. Le militantisme oblige à envisager le système dans son entier et il est vrai que ça ne rend pas forcément optimiste. Mais ça donne au moins des pistes pour agir.

      D’un autre coté, la crise qui vient de démarrer va peut être avoir un effet inattendu : en finir avec l’individualisme... Allez savoir !


  • jak2pad 22 décembre 2008 19:03

    ce texte maladroit et excessif , mal écrit de surcroît, ne donne pas une haute idée de la réflexion de son auteur, et se prêterait mieux à être distribué en tract devant l’hôpital de Carhaix.

    Je voudrais surtout attirer l’attention des lecteurs sur une chose :

    le mot collabo est très fort, très chargé de connotations dans l’Histoire française, et pas particulièrement glorieux d’ailleurs, mais que notre écrivain se rassure, les lycéens actuels ne le traiteront jamais de collabo, ni nous non plus d’ailleurs, puisqu’il est prouvé que nous tous nous résistons pied à pied à tout changement, à toute évolution et à toute réforme

    Nous souhaitons élire un Président de la République qui ne change rien ,ne propose rien et ne bouge rien :

    nous voulons rejeter tout ce qui pourrait améliorer ce qui ne va pas bien, nous voulons garder notre école pourrie, notre assurance - chômage en faillite, notre dette extérieure bien à nous et ne la payer jamais, nos généralistes paresseux et nos hôpitaux sans le sou, et bien sûr notre géniale retraite par répartition que bientôt plus personne ne voudra payer.

    Il y a au monde le Pays des 100.000 éléphants blancs ( le Laos), le pays du Matin Calme ( la Corée), etc...etc... et puis nous, la France, le pays des ascenseurs en panne et des loubards qui crachent par terre

    et cela, personne ne nous l’enlèvera : nos jeunes seront comme nous, les plus intelligents de la Terre, les meilleurs baiseurs du monde, les plus fins gastronomesde l’Univers, et notre capitale restera la plus belle ville du monde, ah ben !

    pourquoi voudriez-vous que ces jeunes, partis comme ils sont, avec des gens comme vous pour les soutenir, pourquoi iraient-ils vous traiter de vieux trou du c... de collabo, hein ?

     c’est du délire,même vu de Carhaix !


    • Carland 22 décembre 2008 19:38

      Me voila habillé pour l’hiver, les insultes en plus... ça fait du bien hein !
      Une chose : lorsque j’utilise un mot comme "collabo", inutile de m’en faire une explication, encore moins celle de son sens au cours de l’histoire... Je ne l’ai pas choisi par hasard, mais en pleine connaissance de cause. Merci de vous être donner le mal de vouloir me l’expliquer. C’est gentil... inutile mais gentil !


    • Carland 22 décembre 2008 20:48

      Pourquoi ancien ?
      C’est la première et la dernière fois que je réponds à ce type de commentaires haineux ! A bon entendeur !


  • Sébastien Sébastien 22 décembre 2008 21:25

    Donc pour l’auteur 51% de la population est collabo. Mouarf, quelle blague. C’est fini les brigades rouges l’ami. Et puis, sous l’ere communiste, il n’y avait aucun collabo, c’est bien connu...


  • tanguy 23 décembre 2008 00:49

    Et si la crise de la jeunesse était en réalité celles des générations antérieures ? par Corinne Lepage

    « Non seulement nos choix actuels défavorisent pour le présent les jeunes et leur apparaissent à juste titre, inéquitables et injustes, mais encore ils sont directement contraires à leurs intérêts en tant que génération montante. En quelque sorte, ils perdent aujourd’hui et demain. Il ne faut donc pas s’étonner qu’ils se révoltent. »

    Les événements de Grèce ont alimenté la presse et le monde politique jusqu’au président de la République lui-même, sur le point de savoir s’il y avait un risque de contagion et sur les moyens de l’éviter. La question est d ‘autant plus justifiée que des points communs existent avec la France qu’il s’agisse des difficultés des jeunes d’accéder à l’emploi et d’être rémunérés décemment, des réformes libérales imposées au forceps par le gouvernement Caramanlis , une répression forte en 2006 contre les jeunes s’opposant aux privatisations, des « affaires » qui minent la confiance : « la corruption , les scandales, la pauvreté, les crimes de bourse, les dessous de table de Siemens » résume le quotidien gratuit free post.

    Mais, si au lieu de considérer que le problème était dans la génération montante pour admettre qu’il est dans la nôtre, peut - être aurions nous une chance d’améliorer le sort de l’une et de l’autre.

    Pour réfléchir, posons nous la question de savoir quel serait le comportement de la jeune génération aux manettes vers 2025 si elle se comportait vis-à-vis de notre génération comme nous nous comportons vis-à-vis d’elle même. Que se passerait-il si pour payer l’adaptation au changement climatique que nos choix déraisonnables ont entraîné, ils divisaient nos retraites par deux ? Que se passerait-il si, au motif des économies nécessaires dans le budget de l’Etat, ils décidaient que les personnes au-delà de 75 ans ne peuvent plus accéder à certains soins lourds dans les hôpitaux ?

    Nous trouverions cela scandaleux et contraire aux grands principes républicains.

    Or, quels sont nos choix actuels ? Ne sont ils pas précisément les mêmes mais décidés à l’encontre des jeunes qui se révoltent ?

    La réforme menée dans l’éducation, qu’il s ‘agisse de la maternelle déconstruite alors que notre système est un des meilleurs du monde et que le futur Président des Etats-Unis semble s’en inspirer , de la suppression des RASED, personnel spécialement formé pour aider les élèves en difficulté dans le primaire, du nouveau lycée, de la réforme de la formation qui est ressentie comme un acte de mépris par les professeurs, semble avoir comme objectif la seule réduction des dépenses. L’occupation actuelle de nombreux établissements par les professeurs et les parents d ‘élèves montre une grande inquiétude. Ce n’est pas la nécessité de réformer qui est en cause, mais l’objectif de la réforme qui est comptable et non destinée à préparer l’avenir.

    Car, précisément, c’est le nœud du problème. Non seulement nos choix actuels défavorisent pour le présent les jeunes et leur apparaissent à juste titre, inéquitables et injustes, mais encore ils sont directement contraires à leurs intérêts en tant que génération montante. En quelque sorte, ils perdent aujourd’hui et demain. Il ne faut donc pas s’étonner qu’ils se révoltent. Les révolutions ont toujours été portées par la jeunesse parce qu’elle aspire à plus de justice et à un monde meilleur, alors que les plus âgés sont plus conservateurs et plus enclins à subir le monde comme il est.

    A cet égard, il y a une permanence avec deux faits nouveaux.

     Depuis 30 ans, la machine inégalitaire s’est mise en route, c’est-à-dire que l’évolution ultra-libérale a accru les inégalités à l’intérieur des pays alors que le progrès social impliquait, évidemment, le choix inverse. Aujourd’hui, la pyramide des revenus aux Etats-Unis est au niveau de ce qu’elle était vers 1920, alors que la réduction des inégalités avait baissé entre 1933 et 1980. Si la situation est moins caricaturale en France, elle est, à moindre mesure analogue comme dans tous les pays industrialisés.

    La croissance des revenus des actionnaires au détriment de celui des salariés frappe évidemment davantage encore les jeunes dans leur immense majorité, puisqu’ils n’ont pas eu le temps de se constituer le moindre capital permettant d’en faire des actionnaires. De plus, si la corruption, la fraude, les trafics d’influence et les mafias ne datent pas du XXIéme siècle, force est de constater que ces pratiques ont atteint un niveau industriel et non plus artisanal. Or, si des bandes composées de jeunes individus se sont parfaitement intégrées dans ce tissu délinquant, l’immense majorité de la jeunesse rejette une telle organisation de la société.

     Le deuxième fait nouveau est infiniment plus profond et plus grave encore. Pour la première fois, une génération, semble accepter que le sort de ses enfants soit moins bon que le sien et de surcroît, ne procède pas aux choix nécessaires pour qu’il en aille autrement. Notre court-termisme est une agression permanente contre les jeunes. Or, la crise actuelle, sous tous ses effets, en est le produit .

    Si nous voulons éviter la guerre des générations, il est impératif de discuter de notre avenir commun. Il est plus que temps que des Etats généraux du futur se mettent en place pour permettre aux jeunes de définir , à pied d’égalité, le monde qu’ils désirent.

    Tribune communiquée par CAP21

    • Carland 23 décembre 2008 07:25

      @ Tanguy

      J’aurais préféré que vous donniez votre avis personnel plutôt que de faire un copier coller d’une tribune de Corinne Lepage (un lien aurait suffit).

      Ceci dit, je vais lire cette tribune avec intérêt.


    • Polimeris 23 décembre 2008 11:16

      Le commentaire de Corinne Lepage est à double tranchant. Tout ce qu’elle dit est parfaitement logique (mais pas forcément vrai pour autant, car ceertains points cruciaux sont omis).
      Si on ne cherche pas plus loin que ce qui est dit dans son texte et qu’on se met dans la peau d’un jeune, que penses-t-on ? "La génération vieillissante a consommé les richesses qui auraient dut nous revenir par des effets de déplacement temporel. De plus, ils veulent continuer de profiter de nos richesses via des retraites qui ne sont plus finançables, ce qui revient à nous encourager à faire de même qu’eux en hypothequant la génération qui nous suivra. Ces gens sont dangereux." Remarquez que ce raisonnement est tout à fait logique et que sa suite fait peur. Heureusement il est faux. On ne va pas organiser un gigantesque génocide pour refinancer les états : c’est ridicule.

      J’ose ésperer (c’est mon cas au moins) que la jeune génération est bien plus humaniste que l’ancienne, et ce pour plusieurs raisons :

      -  : D’abord parce que tout est fait pour déshumaniser les jeunes (éducation, télé, média...), et qu’en réaction cela créer quelques humanistes fanatiques, si j’ose dire. Et au royaume des aveugles de la société de consommation, les borgnes qui réfléchissent sont rois !

      -  : Parce que la nouvelle génération a été éduqué par l’ancienne. Quelques génies de l’ancienne génération ont eut l’idée d’inventer la petite sirène, Peter Pan, Harry Potter & co. Vous n’avez même pas dit de la quantité de moralisme qui est inculqué aux jeunes chaque jour. Jean de la Fontaine, c’est hardcore : il y a parfois des injustices. Même le rap des cités est moralisateur.

      -  : On vous aime. Ne sous-estimez pas ce point. Malgré tout ce qu’on peut dire, on ne supprime pas un millénaire de culture chrétienne aussi facilement. Le pardon et l’amour du prochain sont des concepts à la mode. On compte de moins en moins d’attés dans le monde et de plus en plus d’agnostiques. Quand le seuil critique sera atteint, il y aura résurgence religieuse. Ne riez pas, c’est dans l’ordre naturelle des choses. On ne parlera pas nécessairement de christiannisme, mais l’ideologie chrétienne a de grandes chances de survivre.

      Dans la réflexion de Corinne Lepage, tout est trop mécanique pour ête honnête. Si son article est à double tranchant, c’est parce que d’une part elle fait prendre conscience de ce que les jeunes sont en droits de penser (ce qui est bien), mais elle n’explique pas pourquoi les jeunes ne le penseront pas (ce qui a de quoi terroriser n’importe quel quinquagenaire !).

      Je désirais simplement apporter ce petit ajout à son texte. Texte qui a de très nombreux mérites, le principal étant de rappellet la sacro sainte règle en histoire : entre la vieille et la jeune génération, c’est toujours la jeune génération qui a raison et la vieille qui a tord.


  • jak2pad 23 décembre 2008 17:58

    il est attristant , mais habituel, de constater que les tenants d’une certaine idéologie détestent le suffrage universel, et donc me semble-t-il, la démocratie

    il n’en acceptent pas les verdicts, ne supportent pas de perdre une élection, ou deux, ( ou trois en l’occurence), se permettent d’insulter la majorité qui a choisi un Président, l’abreuve d’insultes : nabot, collabo, caporal, et j’en passe....

    ces totalitaires dans l’âme ne seront jamais heureux que dans une société psycho-rigide, policière, répressive, qui va leur désigner des ennemis à abattre, des gens à rééduquer parce qu’ils pensent autrement, des gens à spolier dès qu’ils possèdent quoi que ce soit

    ces gens sont des aigris, des loosers comme on dit chez nos voisins anglais, en un mot des réactionnaires, des conservateurs, mais le Monde suit son cours et s’éloigne d’eux

    en ce soir de Noël ( ou presque) , souhaitons-leur : "bon vent !"


    • Carland 24 décembre 2008 02:22

      @ jak2pad

      Ce que vous pensez de moi m’est égal !

      Au plaisir de vous relire quand vous vous donnerez la peine de vous servir d’arguments. C’ est tellement plus simple d’invectiver n’est-ce pas ?

      DES ARGUMENTS. J’attends !


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