mercredi 10 octobre 2018 - par Hamed

Un roseau pensant qui nous regarde d’une lointaine galaxie ?

 Je voudrais commencer cet article par cet écrit qui est très profond et nous incite à penser ce nous-même. « Qu’as-tu pensé quand tu as compris que l’océan immense allait se refermer sur toi, quand tu as compris que c’était fini  ? Juste encore un peu de temps ?

J’ai toujours autant de mal avec ma propre finitude. Et j’en ai encore un peu plus avec le concept même de ma propre existence, le fait même que je vois, ou encore que je respire. Il m’arrive d’écouter les coups sourds de mon cœur alors que je repose sur le flanc. Alors, voilà, c’est tout  ? Tu cognes, tu cognes, tu cognes… tu cognes depuis que je suis là, inlassablement, et le jour où tu cesseras de cogner, je ne serai plus là, tout simplement.

Parfois, je me demande à quoi ça sert, la conscience. Le fait que nous sachions que nous existons. Ou que nous croyons exister… c’est un peu la même chose. Est-ce qu’un syndic d’immeuble est conscient par lui-même  ? Au-delà de ceux qui le composent  ? Pourtant, il existe, par la nécessité même de l’existence de l’immeuble.

J’ai souvent du mal à me concevoir comme un amas multicellulaire. Comment est-il possible que cette association insensée d’organismes vivants finisse par dire : Je ? Je… quoi, après tout ? Où commence le je et où finit la multitude du monde  ? Je est composé de plus de bactéries étrangères que de cellules propres. Dans mon seul bide naissent, vivent et meurent plus de créatures qu’il n’a existé de gens sur Terre, plus de bestioles qu’il n’y a d’étoiles dans le ciel ou de sable sur cette plage qui t’a vue partir…

Je suis un vaisseau-univers qui fait la gueule en poussant un caddy au supermarché. » (1)

Lorsque qu’elle a compris que l’océan allait se refermer sur « toi  », elle a compris aussi qu’en s’opposant à l’Océan, cette femme frêle mais forte dans son néant et luttant contre ce néant, elle a néanmoins « néantiser » cet Océan qui voulait détruire deux vies deux jeunes vies. Elle a sauvé deux vies. Elle a accepté de donner sa vie pour deux vies.

« La philosophe Anne Dufourmantelle qui est morte noyée en secourant des enfants, le vendredi 20 juillet 2017, en réalité n’est pas morte, elle est vivante pour l’éternité. Par cet acte, elle est bien un vrai vaisseau-univers. » En effet, l’auteure de cet article a bien spécifié « plus de bactéries étrangères que de cellules propres », « d’étoiles dans le ciel ou de sable sur cette plage ». En effet, si on se réfère au deuxième lien, il est dit :

« Combien y-a-t-il d’étoiles dans l’Univers ?

La réponse à cette question est très simple : on n’en sait rien ! On ne connait pas la taille de l’Univers, peut-être même est-il infini ! En revanche on peut se demander combien il y a d’étoiles dans l’Univers observable. Pour cela on va calculer ça très simplement en se demandant :

  • combien y a-t-il de galaxies dans l’Univers observable ?
  • combien une galaxie contient-elle d’étoiles (en moyenne) ?

La deuxième question est assez simple, on sait par exemple que notre galaxie, la Voie Lactée, contient entre 200 et 400 milliards d’étoiles. Ça fait déjà beaucoup ! Si les Terriens décident de se partager la Voie Lactée, cela veut dire que chacun d’entre nous recevra une quarantaine d’étoiles pour lui tout seul, soit probablement quelques centaines de planètes !

La question du nombre de galaxies dans l’Univers observable est plus compliquée. Mais heureusement il y a Hubble ! Entre 2003 et 2004, les astronomes se sont amusés à pointer Hubble dans un coin extrêmement sombre du ciel, et à essayer de faire la photo la plus précise possible de ce qu’ils voyaient. [...]

Combien de grains de sable sur la Terre ? » Et si on résumait l’écrit sur les étoiles : « On peut dénombrer environ 100 milliards de grains de sable par mètre cube. Et la longueur totale des côtes du monde estimée à 1 million de km, avec un volume de sable total sur Terre de 1000 milliards de m3. « Finissez le calcul tout seul : soit 10^23 grains de sable sur terre. Le même ordre de grandeur que le nombre total dans l’univers. » (2)

« Et comme il y a plus de planètes que d'étoiles dans notre galaxie. Selon les calculs statistiques d'une équipe de l'Institut d'astrophysique de Paris, il y a en moyenne 1,6 planète par étoile.  » (3)

Rien ne nous dit que la philosophe Anne Dufourmantelle qui est morte en sauvant des enfants. Elle est peut-être à nous regarder, à regarder la terre, à regarder ces petits enfants qu’elle a sauvés. Et que probablement, elle est heureuse là où elle est. Et sur le plan terrestre, ce nous vivant que nous sommes, si elle est morte c’est qu’elle est morte. Cependant notre pensée peut penser qu’elle n’est pas morte. Morte pour nous, cela est certain. Mais pour l’univers infini que nous ne connaissons pas sinon des bribes, rien ne nous dit qu’elle peut être vivante, qu’elle est toujours vivante. Son corps terrestre certes est mort, mais son âme n’est pas morte. Elle est retournée vers son Essence, i.e. Dieu

Il faut se dire qu’au départ, elle n’était pas avant d’exister, puis elle est venue au monde et a appris à « néantiser » son néant en elle, ce qu’appelle Jean-Paul Sartre l’en-soi, une chose de l’éternité, un être de l’éternité. Mais elle a existé selon son en-soi et son pour-soi qui n’était pas comme les autres. Elle s’est « néantisée » par son pour-soi qui n’était pas comme les autres.

En clair, par son néantisation de son être, i.e. en prenant ce qu’il y a de meilleur de l’extériorité, en comprenant aussi les malfaisances qui y existent, elle a rempli son en-soi, transformé son néant intérieur en en-soi existant. Et son existant lui a donné sens dans sa relation avec l’humain. Etant profondément humaine, elle a été profondément humaine avec cet être-autrui, son extériorité qui a fait son pour-soi. Et qui va à son en-soi.

Ce qui l’a conduit à cette fin d’être, à la fin de sa vie, à ce qu’elle est, à ce qu’elle a été, ce qu’elle est toujours, et elle est sûrement dans une des lointaines galaxies qui nous regarde encore et toujours. Parce que là où elle, il n’y a pas de temps ni d’espace. « Il n’y a que la félicité pour la félicité. » Et il est impossible que cela soit autrement. A toute chose il y a quelque chose. Rien n’est injustifié dans notre univers infini, tout a un sens. Et on peut dire même si nous ne le savons pas d’une manière certaine, et à quoi bon de le savoir, précisément il ne faut pas le savoir sinon tout le monde vont se disputer au portillon pour entrer dans cette félicité, parce que l’acte que ce tout le monde commettra ne sera pas naturel, spontané, mais intéressé. L’être ne regarde que lui-même, il ne prend du pour-soi pour son en-soi que ce qu’au fond son en-soi désire d’une certaine façon.

Aussi peut-on dire que c’est parce que la félicité était dans son en-soi et pour-soi qu’elle devait faire partie de la félicité du monde. Monde au sein duquel nous sommes un néant dans l’infini et un tout dans cet infini, comme le dit Blaise Pascal.

Mais saurons-nous être un roseau réellement pensant ?

 

Medjdoub Hamed

Auteur et chercheur spécialisé en Economie mondiale,


Relations internationales et Prospective
www.sens-du-monde.com

 

Notes : 

1. « Un peu de soi et rien du tout », par Monolecte. Le 11 août 2017
https://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/un-peu-de-soi-et-rien-du-tout-195791

2. « Y-a-t-il autant d’étoiles dans l’Univers que de grains de sable sur Terre ? », par David. Le 23 juillet 2012
https://sciencetonnante.wordpress.com/2012/07/23/y-a-t-il-plus-detoiles-dans-lunivers-que-de-grains-de-sable-sur-terre/

3. « Il y a plus de planètes que d'étoiles dans notre galaxie », Le Monde. Le 11 01 2012
https://www.lemonde.fr/planete/article/2012/01/11/il-y-a-plus-de-planetes-que-d-etoiles-dans-notre-galaxie_1628495_3244.html

 



14 réactions


  • Renaud Bouchard Renaud Bouchard 10 octobre 2018 10:49
    A l’auteur.

    Bonjour, merci et bravo pour ce très bel hommage à la philosophe et psychanalyste Anne Dufourmantelle, tragiquement disparue, victime de son courage.

    Passage de la fatalité à la liberté, grande question dont elle parle ans cet entretien que je vous invite à lire ci-après :


    Puissance de la douceur, titre de l’un de ses ouvrages, passionnant à lire, croyez-moi.

    Les questions que vous posez dans votre article mériteraient commentaires et contributions des autres lecteurs.

    Cordialement,
    Renaud Bouchard

    La douceur sauvera le monde, dit le prince Mnouchkine. Bonne base de départ, n’est-ce pas ?

    • Hamed 10 octobre 2018 10:53

      @Renaud Bouchard

      Merci Renaud

    • Renaud Bouchard Renaud Bouchard 10 octobre 2018 11:02
      @Hamed
      Bonjour.
      Votre site est-il à jour ou serait-ce que le lien ne fonctionne pas ?
      Comment vous lire ?
      Bien à vous,
      Renaud Bouchard

    • Hamed 10 octobre 2018 11:53

      @Renaud Bouchard

      Non il n’est pas à jour. Je devais le faire. J’ai commencé, mais le temps manque. Il me faut au moins un jour ou deux jours. Puisque vous me le dîtes, je vais le faire dans quelques jours. Quant à il fonctionne, il fonctionne toujours.

      Bien à vous aussi.
      Medjdoub Hamed

  • mekihuhul 10 octobre 2018 11:50
    Dans la plus grande tradition, et puis-ce-que tu doute de ton existence.
    Je t’affirme que j’existe, indépendamment de toi.

    Toutefois, parler/discuter, c’est ’synchroniser’, rendre semblable en partie.
    Toutefois, contaminer/réensemenser, c’est rendre semblable en partie.

    Bien que j’entretiens une copie indépendante du dictionnaire de français.
    Nos représentation mentale des vieux mots, sont des copie d’origine commune.

    Ou bien que je dispose de 90.000 copies en deux version standards et 15.000 mutantes ;
    Le « code de la synthése de la vitamine A.11 » est statistiquement semblable chez toi et moi.

    Il me semble plus « juste », d’affirmer qu’il existe pleins de « version de chaque aspect de toi ».
    Exister en temps que membre de l’organisation, de la nation, du peuple, excetera !

    Il existe parmi 7.000.000.000 des tas de select de gent comme toi ou comme moi,
    Plus ou moins vaste selon le groupe de sélecteur morpho ou psychométrique utilisé.

    Ainsi, enseigner, c’est se reproduire intellectuellement, c’est propager son esprit.
    Ainsi, Être donneur pour les ultra-levure ou les sérums, c’est propager son corps.

    Vivre dans le même immeuble, c’est de fait, disposer d’un série d’idée et de biens,
    Identique avec ses voisins, c’est converger un peu, de corps et d’esprit.

    L’organisation sociale en copropriété, ou municipalité, est naturelle et consciente,
    Mais elle est beaucoup plus volatile, had-hoc, que l’organisation cellulaire.

    La société est plus un écosystéme, un biotope, un biofime, une mare contaminée ;
    Qu’un étre multicellulaire, qu’une colonie de bactérie, qu’un lichen, qu’un arbre.



    • mekihuhul 10 octobre 2018 11:52

      @mekihuhul


      Et 5 étoile pour avoir traité un sujet de philosophie. Je t’offre également un béret a pompon.

      ++

  • bonnes idées 10 octobre 2018 14:33
    « notre galaxie, la Voie Lactée, contient entre 200 et 400 milliards d’étoiles. »

    Vous n’avez aucune preuve de ce que vous avancez.

  • loulou 11 octobre 2018 12:14

    J’ai lu votre texte intrigué par ce titre poétique venant d’un économiste passionnant.

    Mais , pourtant,l’économie est considérée, comme une matière « Aride. »
     Et, non seulement , vous maîtriser cette discipline, et je découvre chez vous, avec intérêt et surprise beaucoup d’affectivité et d’émotion et même de poésie.
    Je n’en lirai qu’avec encore plus de plaisir vos articles.

  • Hervé Hum Hervé Hum 11 octobre 2018 14:47
    Le hic, c’est que selon le principe de dualité que vous soutenez vous même, s’il y a « la félicité pour la félicité », on peut aussi postuler qu’il y a « la malédiction pour la malédiction » et nous voilà avec le mythe du paradis et de l’enfer.

    Vous savez, convaincre un damné de la terre qu’il connaîtra la félicité dans l’au delà, est un excellent moyen pour obtenir sa servitude volontaire ici bas. C’est même un très bon argument pour inverser la charge, c’est à dire, où le tortionnaire peut se dire victime, vu que l’au delà lui réserve l’enfer et donc, l’esclave, le torturé devrait le remercier d’un tel sacrifice pour lui faire connaître la félicité !

    L’absurde ne sert la raison, que pour montrer ce qui n’est pas de la raison, certainement pas pour en faire une raison propre.

    Non pas que la souffrance ne serve pas à connaître le plaisir, mais qu’il y aurait une cohérence entre ici bas et l’au delà, là, c’est plus que sujet à caution. C’est surtout de la manipulation perverse. Je préfère ne pas voir de cohérence du monde entre réalité et imaginaire ou si vous préférez de la foi. Ceci, pour éviter le confusionnisme comme vous le faites, c’est à dire, finir par dire que le malheur est égal au bonheur, car cela n’est vrai qu’au delà de la condition humaine, pour un regard extérieur, détaché de cette condition, en aucune manière tant qu’on reste à l’intérieur. L’indifférence est le plus grand des mépris dit l’adage, c’est aussi celui qui permet les génocides et les pires destructions.

    jSinon, la philosophe à laquelle vous rendez hommage, est morte par conviction, parce que cette action découlait du sens qu’elle donnait à son existence et sans laquelle, sa conscience d’être lui aurait montrée que sa conviction était factice, virtuelle, autrement dit, relevait de son « non être ». Sans cette action, elle serait aussi morte, certes pas physiquement d’abord, mais consciencieusement. C’est à dire, dans la souffrance de son être, pour ne pas être ce à quoi elle aspirait.



    "ll faut se dire qu’au départ, elle n’était pas avant d’exister, puis elle est venue au monde et a appris à « néantiser » son néant en elle, ce qu’appelle Jean-Paul Sartre l’en-soi, une chose de l’éternité, un être de l’éternité. Mais elle a existé selon son en-soi et son pour-soi qui n’était pas comme les autres. Elle s’est « néantisée » par son pour-soi qui n’était pas comme les autres."


    Voilà ce qui pour moi est un discours abscons ou sophistiqué.

    En effet, plutôt que d’écrire « néantiser son néant en elle », n’est t-il pas infiniment plus simple et clair d’écrire « positiver son être nouveau » !

    Le principe de la découverte n’implique pas (à posteriori) le néant, mais l’ignorance, où l’être existe et n’a pas à néantiser son néant intérieur, mais étancher la soif de son être nouveau d’expériences nouvelles, ou l’habitude et la lassitude n’ont pas encore prise et finissent par jeter l’être dans la monotonie et ce qu’on appelle la mélancolie, ou encore la dépression, qui ne sont alors que l’antichambre du néant, du non être ou de l’être dépourvu de sens. Ne restera alors qu’à recommencer un cycle partant de l’ignorance ou la découverte est ce qui donne sens à l’existence. On peut même le faire dans une seule vie d’humain.

    On dit que Mozart est né tout en étant déjà Mozart, mais outre le fait qu’il soit mort jeune, sa vie ou plutôt son oeuvre, est une perpétuelle quête de découverte d’harmonies nouvelles. Et s’il avait vécu vieux, un vieux compositeur, il aurait toujours pu se nourrir des oeuvres de ses héritiers ou d’autres créateurs, comme John Lennon !!!!!








    • Hamed 11 octobre 2018 21:01

      @Hervé Hum

      Merci Hervé pour cette critique très positive malgré quelques petites erreurs.

       

      Je vous réponds d’emblée sans presque réfléchir. Tout d’abord l’homme préfère ce qu’il a de bon dans la vie. On parle plus de choses heureuses que de choses malheureuses. Si la vie était sombre ou plus sombre qu’éclairé, et imaginez si on est plus dans la nuit que dans le jour, ou plus dans le malheur que dans le bonheur, l’existence serait-elle existence ? Serait-elle bonne à vivre ?

       

      Les gens seraient-ils heureux ? Et vous même, serez-vous là à m’écrire ? Non, la vie est miraculeuse, elle est un miracle même si demain on sera mort. Et pourquoi les gens ne veulent pas mourir et tiennent à la vie parce qu’ils sont heureux de vivre. Et vous, au lieu de parler de félicité pour la félicité, vous m’opposez la malédiction pour la malédiction.

       

      Oui, vous pouvez opposer tout ce que vous voulez de négatif, mais il demeurera une chose dans votre être, ou dans votre en-soi si vous voulez, à mon sens, il faut être positif. Et ne pas opposer le torturant au torturé, non ce sont deux situations différentes pour l’un comme pour l’autre et qui relève de l’intelligibilité de l’existence d’être. Ni le torturant ni le torturé n’ont choisi leur destin. Ni vous-mêmes ni moi-même. Nous sommes simplement. Et tout est question de comment nous appréhendons le monde et de ce que nous sommes potentiellement dans notre être lorsqu’il était encore néant au commencement, venant à l’existence.

       

      Le mythe du paradis et de l’enfer est mythe ou non, mais cela relève de l’inconnaissant et de la croyance de chaque homme qu’il se fait de ce dualisme.

       

      De même votre approche sur l’absurde peut se tenir, elle ne fait que confirmer que ce qu’est l’absurde par rapport à la raison. Vous dîtes la même chose. Et c’est positif surtout pour soi et bien sûr pour autrui. L’être ou Nous est relié à autrui.

       

      Quant à « la philosophe à laquelle vous rendez hommage, est morte par conviction », c’est nous en grande partie qui sont morts philosophiquement. La philosophie est la mère des sciences, elle ne peut pas mourir, si elle meurt c’est l’humanité entière qui meurt. D’ailleurs, vous le confirmez vous-même dans votre périphrase.

      Suite...


    • Hamed 11 octobre 2018 21:02

      @Hervé Hum

      Non ! Mon discours n’est ni abscons ni sophistiqué. Vous n’essayez pas de l’expliquer c’est tout. Ou plutôt votre pensée, ou votre pour-soi pour rester dans le discours sartrien ne prend pas assez de l’autre pour votre en-soi pour décrypter l’en-soi de l’autre. Donc il faut creuser plus. Pour que vous compreniez, j’ai écrit à un ami, et dans le texte j’ai mis un mot féminin au masculin. Je ne savais pas, je le croyais masculin. L’ami m’a répondu en utilisant le même mot sauf qu’il l’a corrigé au féminin, et sans rien me dire sur ce mot. Plus tard, je lui ai répondu en le remerciant d’avoir néantisé mon néant sur ce point de vocabulaire et de grammaire. Puisque a enrichi mon en soi.

       

      Je ne sais si je me fais comprendre.

       

      D’autre part, vous me dîtes « plutôt que d’écrire «  néantiser son néant en elle » », n’est t-il pas infiniment plus simple et clair d’écrire « positiver son être nouveau » ! Non, ce sont deux affirmations incompatibles dont les sens sont totalement différents

       

      C’est comme vous dîtes : « Il fait nuit. » Et, « Je dors la nuit. » Leur seul lien est la nuit. Et « positiver son être nouveau » avec ce que j’ai énoncé, c’est la même chose. On peut comprendre par cette proposition par exemple, rendre positif une personne et puis nouveau il y a une redondance. Alors que « néantiser son néant en elle », c’est « détruire son néant en elle » selon une succession de destructions depuis sa venue au monde. En clair, par la néantisation, tout être construit son moi face à son être, à autrui, bref à l’extériorité. Ce n’est pas pour la rendre positive, mais pour rendre l’être connaissant grâce à son pour-soi. C’est ce que Sartre s’efforce de montrer.

       

      Et ça n’a rien à voir avec la soif de son être nouveau, d’expériences nouvelles ou l’habitude, la lassitude qui font partie d’étants, ou de contextes dans l’existence, dans la vie. Alors que la néantisation de l’en soi est tout simplement un processus ontologique de base depuis la naissance jusqu’à l’extinction de la vie de l’être. Il n’y a rien de nouveau, tout relève de la phénoménologie de l’existence.

       

      Voilà, j’espère vous avoir éclairé.


    • Hervé Hum Hervé Hum 12 octobre 2018 07:54

      @Hamed



      désolé Hamed, trop de contradictions, de confusions et d’apories dans votre discours.

      Je n’écris pas parce que je suis heureux, mais pour exprimer mon opinion, comme tout le monde et cela n’implique pas plus d’être heureux que malheureux. Ce dernier peut être aussi motivant que l’autre, voir infiniment plus.

      Vous confondez deux choses, vivre une situation difficile, noire et l’espoir vrai ou vain, d’en sortir. Ce n’est donc pas d’être heureux qui fait vivre, sinon, il y aurait bien plus de suicides dans le monde. Une partie non négligeable de gens vivent sans êtres ni heureux ni malheureux, mais par habitude, automatisme où le sens est contenu dans cette seule habitude.Ces gens là apparaissent alors comme des zombies, ni sourire, ni larme. Ni passion, ni raison.

      Lorsqu’on est heureux, on a peur de perdre son bonheur, et lorsqu’on on est malheureux, on vit de l’espoir de (re)trouver le bonheur. Ce qui fait vivre, n’est pas d’être heureux ou malheureux, mais le mouvement, ne pas perdre le bonheur ou le gagner, mais si vous n’avez plus rien à faire, ni dans un sens, ni dans l’autre, alors, il n’y aura plus de notion de bonheur ou de malheur, mais le vide existentiel. Préserver son bonheur acquis, exige une action continue dans ce sens et celui qui se repose dessus, a toutes les ’chances« , de le perdre rapidement.

      Vous écrivez
       »à mon sens, il faut être positif. Et ne pas opposer le torturant au torturé, non ce sont deux situations différentes pour l’un comme pour l’autre et qui relève de l’intelligibilité de l’existence d’être. Ni le torturant ni le torturé n’ont choisi leur destin. Ni vous-mêmes ni moi-même. Nous sommes simplement. Et tout est question de comment nous appréhendons le monde et de ce que nous sommes potentiellement dans notre être lorsqu’il était encore néant au commencement, venant à l’existence.« 

      Là, vous faites fort et ne répondez en rien à mes objections, c’est à dire que vous me jouez le sketch des croissants de Fernand Raynaud !

      en effet, pour ne pas opposer torturant et torturé, il faut avoir un regard extérieur, indifférent à la situation. C’est à dire, que si vous êtes témoins d’une scène de torture ou de viol ou de génocide, votre position est de dire »c’est leur destin« tout est normal, circulez y a rien à voir. Les cris du torturé ? Selon ce que vous dites au début, peuvent êtres interprétez comme »des cris de jouissance« .


      Votre discours est contradictoire, car on ne peut pas poser d’un coté la fatalité de la vie, sur laquelle on a pas de prise et juste après écrire » Et tout est question de comment nous appréhendons le monde et de ce que nous sommes potentiellement dans notre être lorsqu’il était encore néant au commencement, venant à l’existence.«  »

      NON, si tout est fatalité, votre phrase n’a aucun sens.

      VOus ne pouvez pas passer du coq à l’âne selon votre bon plaisir, sauf dans votre seul imaginaire, mais pas dans la réalité. Face à cette dernière, vous devez respecter la logique causale, donc, de non contradiction, du tiers exclu et de la dualité inclusive.


      Autre contradiction que vous m’obligez à préciser, sur le fait que si vous ramenez le torturé et le torturant au même niveau, alors, vous supprimez la dualité, parce que vous avez supprimez le contraste entre les deux et sans lequel il n ’y a plus de dualité observable. Ici, vous confondez le rapport sado/maso où effectivement les deux protagonistes sont consentant, parce qu’ils y trouvent chacun leur plaisir, donc, sont « heureux ». Mais je doute que si vous demandez à une femme violé ou un homme torturé s’il est « heureux », vous ayez une réponse positive. Je doute que si vous dites au torturé qu’il doit accepter sa situation par fatalité et que comme il continu à vouloir vivre, c’est la preuve qu’il est au fond heureux, il soit d’accord. Qu’il ait l’espoir d’en sortir, oui, mais pas de la vivre. Par contre, si vous lui demandez de prendre sa place, ne doutez pas qu’il vous là cédera volontiers,mais si c’est lui qui vous demande de prendre sa palce, je ne suis pas certains que vous la prendrez et n’invoquerez pas votre « libre choix » de refuser l’offre. De la même manière, le torturant sera d’accord avec vous et lui sera peut être tenté de vous faire participer à la torture du torturé. Là, je ne sais pas si vous accepterez !

      Ecrire ce genre de discours, assis confortablement dans son bureau est facile....

      Vous ne raisonnez pas par l’absurde pour dénoncer une absurdité, c’est votre raisonnement qui est absurde et ne voit pas son absurdité.La différence entre extériorité et intériorité.


      Quand à parler du paradis et de l’enfer, là aussi, vous ne répondez surtout pas sur le fait que ces notions servent à mettre le torturé ou l’esclave comme ayant plus de chance que le torturant ou l’exploiteur. Bref, du sophisme fait pour convaincre le damné de la terre d’accepter son sort, sa fatalité, et plutôt que de se rebeller, vivre pour l’espoir de changer sa condition, vous l’invité à vivre son malheur comme un bonheur et pour cela, vous dites que le fait qu’il continu à vivre est la preuve de son bonheur qu’il refuse de voir.




    • Hervé Hum Hervé Hum 12 octobre 2018 09:05

      @Hamed


      C’est comme vous dîtes : « Il fait nuit. » Et, « Je dors la nuit. » Leur seul lien est la nuit. Et « positiver son être nouveau » avec ce que j’ai énoncé, c’est la même chose. On peut comprendre par cette proposition par exemple, rendre positif une personne et puis nouveau il y a une redondance. Alors que « néantiser son néant en elle », c’est « détruire son néant en elle » selon une succession de destructions depuis sa venue au monde. En clair, par la néantisation, tout être construit son moi face à son être, à autrui, bref à l’extériorité. Ce n’est pas pour la rendre positive, mais pour rendre l’être connaissant grâce à son pour-soi. C’est ce que Sartre s’efforce de montrer.

      Vous appelez ça une explication !?

      j’écris « positiver l’être nouveau », et vous dites qu’il y a une redondance ? Mais laquelle ?

      par contre, écrire « néantiser son néant en elle » a quelque chose de redondant, celle d’utiliser deux fois le même mot « néant » qui veulent dire positiver, selon la règle où deux négation s’annulent et donnent un signe positif. Car si je considère que deux négations se renforcent l’une l’autre, alors, « néantiser son néant en elle », consiste à se néantiser avec plus de force, c’est à dire, avec plus de violence et de destruction, d’autodestruction.

      l’être nouveau, c’est le nouveau né, mais l’être, lui, n’est pas forcément nouveau, il peut être plus ou moins âgé ou donc, l’adjectif nouveau précise le temps de l’être, parce que si j’écris juste positiver l’être, cela peut être n’importe qui à n’importe que âge. Il n’y a donc pas redondance et votre exemple ne tient pas ou si vous préférez, je parle bien de la même chose que vous à un détail près, le fait que je ne pars pas du « néant de l’être », mais de « l’être », ou donc, j’évite l’usage de termes pompeux, abscons et sophistiqués, car nous partons de l’être et écrire « néantiser son néant en elle », selon la règle qui veut que deux négations, valent signe positif, je peux écrire « positiver son être » et comme je parle d’un nouveau né, je le précise en écrivant « positiver son être nouveau ». Sachant que positiver signifie, enrichir, nourrir, augmenter, alors que le néant signifie le contraire.

      je parle bien de la même chose et toute votre sophistique n’y change rien, car un nouveau né, est un être nouveau, cherchant à le positiver.

      La différence, tient dans le sens. Pour reprendre votre exemple, si vous, vous partez de la nuit, moi, je pars du jour, mais vous ne pouvez pas supprimer le jour pour affirmer votre position. Le nouveau né ne néantise rien et ne vit pas pour néantiser quoi que ce soit, mais au contraire, pour vivre, positiver son être. Votre position est sombre, invoque les ténèbres et y reste et donc, n’évoque pas la notion de bonheur de vivre, mais de son malheur, de sa dureté, violence contre laquelle il faut se battre et où trouver son bonheur est une utopie.

      On peut donc poser les deux sens, c’est certain, mais choisir l’un ou l’autre, est un fort indicateur de l’état de son être intérieur, noir ou lumineux et le votre est manifestement noir, tel que votre début d’article le prouve, puisque vous ne supportez pas votre propre finitude, soit donc, ce qui vous apparaît comme le néant. Sauf que cela ne conduit pas nécessairement à rechercher le bonheur, cela peut aussi conduire à répandre le malheur de son néant d’être ou donc, on ne néantise pas son néant en soi, mais on l’affirme par l’autodestruction ou/et la destruction

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