samedi 24 décembre 2016 - par Robert GIL

UNE SEULE SECU POUR TOUS ! halte au millefeuille des complémentaires et mutuelles

 J’ai une position tout à fait tranchée et révolutionnaire : je suis opposé à tout le système de complémentaires, d’assurance prévoyance, et de mutuelles multiples. Je suis contre ce millefeuille absurde, couteux, et injuste. Absurde parce qu’il est complexe, lourd, bureaucratique. Couteux parce que les frais de gestion sont augmentés de façon scandaleuse : alors que la gestion de la « Sécu » coute environ 4,5 % de frais, celle des autres systèmes coûte autour de 25 %. Il existe maintenant 1100 mutuelles, ça n’a aucun sens, plus aucun rapport avec le mutualisme des origines. La seule vraie grande mutuelle doit redevenir la sécurité sociale, avec des cotisations uniques et proportionnées pour toutes et tous. Ceux qui cherchent toujours des simplifications devraient s’en réjouir non ? Des économies seront réalisées et on pourra enfin rembourser la lunetterie et la dentisterie, entre autres. Et ce sera plus juste pour tout le monde, ce sera le retour à l’égalité équilibrée de tous devant l’accès aux soins. Je le dis aussi pour toutes les cotisations des « indépendants » type RSI : elles doivent toutes revenir à la Sécu, aux caisses de protection sociale.

Ensuite comment cela doit-il être « piloté » ? Démocratiquement ! La LFSS de Juppé 1995 est un échec : Bercy fait tout bureaucratiquement et quelques députés se relaient dans l’Assemblée nationale pour valider… Non, il faut en revenir à une gestion par les représentants des salariés et assurés eux mêmes, avec des élections à toutes les caisses sociales. Puisqu’il s’agit du principal des trois budgets de la nation, celui qui génère le moins de dette et de déficit, il doit être contrôle géré par ceux qui sont concernés : cela donnerait naissance a un « parlement social ». Les syndicats pourraient faire campagne tous les cinq ans, défendre leurs programmes sociaux et ça leur donnerait un rôle constructif réel et définirait leur représentativité.

Que les salariés des Mutuelles se rassurent à propos de l’emploi, ils seront ré embauchés à la Sécurité sociale ! Que nul ne s‘inquiète, cela dégagera d’énormes économies de frais de gestion pour le bien de tous, salariés et usagers !

J’ajoute qu’il y aura vraiment une nouvelle branche jeunesse pour les jeunes en formation de 18 à 25 ans, et une branche dépendance pour le quatrième âge.

Je me suis opposé à l’ANI du 11 janvier 2013 sur presque tous les points mais particulièrement celui-là. J’ai défendu les fondements de la Sécurité sociale tels qu’ils étaient posés dans Les Jours heureux, le programme du Conseil national de la Résistance : « Chacun contribue selon ses revenus, chacun reçoit selon ses besoins. » Les mutuelles ont imposé leur maintien à côté de la sécurité sociale, sur la base d’une contribution volontaire et d’un « retour » plus ou moins inégal. Plus on avait les moyens de « se payer » une bonne mutuelle, plus on pouvait escompter recevoir.

Cela a ouvert une brèche qui n’a cessé de s’agrandir : les assurances privées fonctionnent avec le même principe, mais avec la rétribution des actionnaires en plus… enfin, en moins pour les salariés.

L’ANI, a rendu obligatoire l’adhésion des salariés à une complémentaire santé, qui peut être une mutuelle (56 % du marché actuel de 25 milliards d’euros), ou une institution « paritaire » de prévoyance (17 % du marché) ou encore une assurance privée (27 % du marché), ce qui a effacé le principe de base de la sécurité sociale.

Cela a aggravé le « millefeuille » diversifié et inégal de cotisations et assurances privées « complémentaires » au détriment des principes fondamentaux de la sécurité sociale : des cotisations proportionnelles de toutes et tous, collectées par les mêmes caisses et redistribuées à chacun selon ses besoins.

Le système du « millefeuille » cotisations, mutuelles, complémentaires, prévoyance et assurances, contribue aussi à dissimuler l’origine de la richesse liée au travail et à détourner ce salaire socialisé que sont les cotisations sociales vers la poche des dirigeants des organismes « complémentaires ». Et les sommes en jeu, autour de 4 milliards d’euros, ne sont pas négligeables.

Chaque recul est justifié par ce type d’arguments : « mieux que rien ». Le recul de tous contre le « bénéfice » de quelques-uns. Il faut d’abord signaler que la complémentaire santé n’est pas acquise pour tous : les jeunes non-salariés, les retraités et les chômeurs ne sont pas concernés. Pour les salariés, il reste environ 400 000 personnes qui n’ont pas de complémentaire santé.

Le nombre de 4 millions de personnes, parfois avancé, correspond au nombre de salariés qui n’ont pas de couverture par leur entreprise et qui, depuis le 1er janvier 2016, sont censés l’avoir par contrat d’entreprise. Mais ces personnes cotisent plus que les autres salariés, l’ANI ayant fixé à 50/50 le partage de la cotisation entre le salarié et l’employeur, alors que la moyenne de la répartition était de 47/53. À noter aussi que le Medef, au sein duquel les sociétés d’assurances tiennent une bonne place, a combattu pour que ce soit les chefs d’entreprise qui décident en dernier ressort de l’affectation de ces prélèvements. Le Conseil constitutionnel, « au nom de la liberté d’entreprendre », a donné raison au Medef et ce sont donc les grands groupes d’assurances qui en bénéficient.

Pour autant, la concurrence a été féroce pour s’accaparer le marché, car tous les contrats actuels, qu’ils soient d’entreprise ou de branche, sont revus au moment de leur renouvellement. Le mode de désignation de l’organisme complémentaire est le seul point qui ait fait l’objet de débats acharnés, entre la négociation de l’ANI et l’adoption de la loi Sapin du 14 juin 2013 et même au-delà, avec un recours en Conseil d’État pour faire respecter la « saine » concurrence.

Et quel bénéfice pour le salarié ? Un « panier de soins » plus réduit que tous les autres … Les « avantages » prévus pour la dentisterie et la lunetterie sont inférieurs à ceux de la « complémentaire santé » liée à la C.M.U ! Pour ces nouvelles complémentaires, l’ANI précise aussi que les contrats donnent lieu à exonération de cotisations sociales pour les patrons, mais que le tout pour le salarié, est soumis à fiscalité !

Plus brièvement : le tiers payant doit être systématique, et les moyens doivent être donnés à tous les médecins et maisons de santé pour ce soit pris en charge de façon simple et efficace. Les progrès de la numérisation vont permettre cela et enlever toutes les lourdeurs de gestion et de paiement.

L’accès aux soins ? Mais il faut supprimer immédiatement le numerus clausus, et former un nombre important de médecins compétents non seulement pour nos besoins nationaux dans tout le pays mais pour les exporter dans les pays en développement qui en ont tant besoin et avec lesquels nous coopérons.

Il n’est pas difficile, à l’image de ce qui se fait dans l’installation et les mouvements de la fonction publique, avec des aides et subventions de faciliter des parcours assistés de médecins jeunes et en cours de carrière afin d’empêcher tout désert médical. Ne serait ce que par le développement aidé de maisons de santé généralistes ou spécialisées (PMI).

G.Filoche le 25 novembre 2016



9 réactions


  • alinea alinea 24 décembre 2016 11:15

    Vous faites de la pub pour Mélenchon maintenant ? smiley , c’est très bien ça !!


  • velosolex velosolex 24 décembre 2016 11:28

    Vous avez raison bien sûr

    Pourquoi 1100 mutuelles ?...Le crime doit sans doute rapporter beaucoup, sinon nous ne verrions pas cette plétore d’épiciers faire recette...A but non lucratif ?...Mon oeil ! Quand on aligne 25% de frais de gestion, c’est juste un exercice comptable qui sert justement à camoufler les dividendes astronomiques dégagés par l’opération...
    Ce ne sont pas des mutuelles, d’ailleurs, mais des assurances, avec un grand A, avec la capacité de vous mettre à la porte, comme pour votre assurance voiture...
    Hormis sans doute pour quelques privilégiés, avec mutuelle maison payée par l’état, comme les fonctionnaires EDF, mais pour le reste, la cotisation repose sur un risque calculé en rapport à votre age, votre risque morbide. Ce sont donc bien des assurances. La terminologie n’est pas neutre, et il faut se battre pour mettre les points sur les I, si l’on veut que les choses évoluent, il faut être vigilent à l’usage des mots. Mal nommer les choses, c’est ajouter au désordre du monde, comme disait à peu près Camus, qui n’avait sans doute pas de mutuelle quand il était gosse.
    Ce qui explique que de plus en plus de personnes âgées ne peuvent payer ces assurances astronomiques, avec des mensualités parfois supérieures à 200 euros, et ne sont plus couverts.
    Quand à moi, je serais partisan d’une médecine de fonctionnaires, qui ne sont plus payés à la tête de pipe. Une médecine ainsi dégagé des lobbys qui encouragent à la médicalisation absurde, dépendant des lobbys pharmaceutiques, l’affaire du mediator et des statines étant un des révélateurs de la criminalité patente dans le monde médical. Ne parlons pas de l’affaire du sang contaminé. 

    • Clark Kent Jeussey de Sourcesûre 24 décembre 2016 11:55

      @velosolex


      Vous savez, les mutuelles.... elles servent de statut juridique à beaucoup de choses.
      Tiens, par exemple, il paraîtrait que le « Crédit Agricole » serait une mutuelle. Rien à voir avec la FNSEA, ni avec le ministère de l’agriculture : ce n’est ni une banque privée, ni l’état, c’est une mutuelle dans laquelle aucune particulier ne s’enrichit, mais qui est là pour mettre en commun les fonds nécessaires au développement et à la gestion des exploitations agricoles. Le socialisme, quoi ! 
      Un vrai conte de fées.

    • stef 25 décembre 2016 06:36

      @velosolex
      beaucoup de bon sens dans votre réponse
      en effet quand on voit cette folie médicamenteuse et vaccinale qui inonde la France pour le plus grand bonheur des labos pharmaceutiques............
      alors que les études ont démontré que les abus de médocs provoquent entre 15 000 et 30 000 décès par an ainsi que des milliers d’hospitalisations


  • Victor 24 décembre 2016 12:16

     
    VIVE LA PRIVATISATION DE LA SÉCU !

     
     

    Marre de payer pour la surponte bétonneuse des 9 sœurs à Coulibaly importées par la gogoche négrière à Soros !
     
    Plus de peuple, plus de sécu ! Vive le multiethniquage libéraste américain  !


  • alain_àààé 24 décembre 2016 14:29

    je suis d accord avec l auteur de l article c est un fait que la SS pourrait étre administré par les syndicats voir a des élections par le peuple et pour le peuple qui serait aussi des administrateurs.oui nous pouvons suprimé les complémentaires qui coutent chére a tout le monde.n oublions pas que la SS et payée par les entreprises et les salariés donc leur appartiennent de plein droit.j ajouterais que retraité ainsi que mon épouse de l administration nous payons chacun a notre mutuelle 120 e chacun par mois.si les entreprises peuvent prendre une partie de la mutuelle de leurs salariés pour l administration c est le fonctionnaire qui paye de sa poche bien que les syndicats dont je fais parti nous essayons que leur administration prenent une partie de la cotisation pour le moment c est un refus niet.j ajouterais ce qui a toujours été un mensonge que si l on augmentait le nombre de médecin ceux ci n auraient pas le train de vie qu ils ont c est faux surtout comme beaucoup de gens comme moi ne peuvent pas se faire opéré car la SS et la mutuelle ne paye pas au dela d un dépassement d honoraires des médecins.quand ceux ci en plus veulent etre payé en liquide


    • Odin Odin 24 décembre 2016 20:50

      @alain_àààé

      « j ajouterais que retraité ainsi que mon épouse de l administration nous payons chacun a notre mutuelle 120 e chacun par mois. si les entreprises peuvent prendre une partie de la mutuelle de leurs salariés pour l administration c est le fonctionnaire qui paye de sa poche. »

      Je pense que vous faites une erreur, lorsque vous étiez en activité, vous aviez la possibilité de bénéficié de « l’offre globale » pour les fonctionnaires de l’état avec des cotisations semblables à celles du privé.  

      Dans le privé, la mutuelle est payée par le salarié et par son employeur, la même chose, sauf que dans le privé on ne fait pas appel aux contribuables.

      Une fois à la retraite, dans le public ou le privé, c’est au retraité de prendre en charge sa mutuelle complémentaire.  

      Ce que vous payez à votre mutuelle, 240,00 €/ mois pour un couple, est une escroquerie mais vous oubliez que c’est la même escroquerie dans le privé à couverture similaire, l’employeur ne vient plus aider son ex salarié du privé lorsqu’il est à la retraite.

      De plus, si les fonctionnaires ont des problèmes financiers à la retraite, (principalement catégorie C) je vous laisse imaginer la situation des retraités dont la retraite n’est pas calculée sur les six derniers mois et donc à hauteur de près 80 % des derniers salaires, mais sur les 25 meilleures années.

      Connaissez-vous des retraités du public, après 41 ans de cotisations, qui vivent avec des retraites en dessous du seuil de pauvreté et ne pouvant se payer une mutuelle complémentaire et donc ne se font plus soigner ?

      Cordialement et bonnes fêtes de fin d’année. 

       


  • Abou Antoun Abou Antoun 25 décembre 2016 08:31

     J’ai une position tout à fait tranchée et révolutionnaire : je suis opposé à tout le système de complémentaires, d’assurance prévoyance, et de mutuelles multiples. Je suis contre ce millefeuille absurde, couteux, et injuste.
    Et je suis complètement d’accord avec vous. cela entraîne des frais de gestion supplémentaires, cela complexifie les démarches de remboursement, et cela crée des inégalités. C’est un peu comme si on créait à l’intérieur du système scolaire un tronc commun public super minimaliste et que les familles soient obligés de compléter l’éducation des enfants dans une école privée où, peu à peu, tout l’enseignement utile serait dispensé. Un jour on arriverait à la conclusion que le tronc commun ne sert à rien.


  • eric 25 décembre 2016 21:21

    Une seule SS pour tous le monde !? Dans le contexte budgétaire actuel ? Mais vous n’y pensez pas ? Vous voulez mettre toute la fonction publique dans la rue !
    http://www.economiematin.fr/news-cout-suppression-jour-carence-fonctionnaire


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