lundi 24 janvier 2011 - par rakosky

Voyage au bout de la bêtise

J’ai rarement vu une décision aussi stupide, prise avec de si faibles arguments.
Vouloir faire disparaitre de notre patrimoine celui qui avec Proust est le plus grand écrivain français de ce siècle.

Combien sommes-nous à avoir été saisi par la puissance du Voyage au bout de la nuit ou de Mort à crédit.

La preuve est faite, ceux qui nous gouvernent ne sont pas seulement des pillards au service du FMI, mais aussi des imbéciles.

Il ne leur reste plus qu'à raser le château de Versailles et supprimer Louis XIV de nos programmes parce qu'il n'était pas gentil et aussi Napoléon et Robespierre qui étaient vraiment très méchants et changer les paroles de la Marseillaise qui sont un peu violentes et pas dans l'air du temps.

Le procès qui commence n'aura jamais de fin, sous ses apparences mielleuses l'Empire du Bien est un talon de fer et l'entrée de Oui Oui au Panthéon sera leur triomphe.

Quand je pense à tout le bien que l'on dit de la démocratie athénienne et que ces fripons n'accordaient le droit de vote ni aux femmes ni aux étrangers et qu'en plus, horreur suprême, ils avaient des esclaves... Aux oubliettes et aux poubelles de l'Histoire Homère et Euripide...

Ces gens sont vraiment odieux et ridicules, heureusement le Voyage est écrit dans le marbre et les Mitterrand, oncle, neveu et toute la Sainte Famille seront oubliés depuis longtemps quand des générations nouvelles éprouveront la même émotion que nous en lisant le Voyage.

Franchement, le fait que Céline ait été un antisémite et un con, je m'en fous éperdument, tant son génie littéraire le dépasse.

Quant aux juifs, je pense aux combattants du Bund, aux glorieux combattants du Ghetto de Varsovie, leur mémoire mérite bien mieux que des défenseurs aussi indignes, que ceux qui se cachent derrière leur mémoire et leur nom pour affamer les enfants de Gaza.





102 réactions


  • le-Joker le-Joker 24 janvier 2011 10:32

    Alors j’en conclue que l’on doit interdire en France le Talmud, le Coran et la Bible qui ont à tous les trois les mains bien plus sales que ne les aura jamais Céline !


    • Ariane Walter Ariane Walter 24 janvier 2011 11:25

      @ Le Joker !
      C’est vrai que les trois sont un appel au meurtre sans métaphore !!!


    • armand armand 24 janvier 2011 13:44

      Qui parle d’interdire ?

      Non seulement vous êtes malhonnêtes, mais incapables de faire la moindre analogie qui tienne.

      Tout ce que vous faites, s’est de s’indigner qu’on ose égratigner votre idole.

      Avec, chez Frau Walter (lire les édifiants posts sur le débat consécutif à son article) de sombres évocations de pressions communautaires qui puent l’antisémitisme à plein nez.


    • le-Joker le-Joker 24 janvier 2011 14:56

      Armand,

      Je refuse qu’on interdise le moindre ouvrage fut-il une horreur tant que l’on continuera à célébrer les trois monothéismes les plus criminels de l’histoire à qui l’on bâtit encore des églises, des synagogues ou des mosquées , c’est un premier point.
      Je n’ai par ailleurs nul besoin comme beaucoup que l’on m’indique ce qui est bien ou mal et qu’on tente par tous les moyens d’ordonner le bon dans ce monde quand ceux là même qui l’ordonne participe aux pires horreurs que ce soit directement ou indirectement.
      Il y en a marre des pressions des organisations communautaristes en France qui finissent par gangréner la liberté d’expression et la liberté de penser et surtout ces associations n’empêcheront jamais les êtres de penser.
      Il y a une part d’ombre dans chaque homme, vouloir l’enterrer c’est au final en accepter le pire, alors qu’il faut lui apprendre à la combattre et non espérer l’étouffer. Penser que l’on va parvenir à lisser l’être humain est une hérésie et chaque jour qui passe nous en donne l’illustration en horreur des actes qu’il accomplit.
      C’est aussi pour cela qu’il y a plus à apprendre d’un Céline que chez beaucoup d’autre. Car lui a remué la merde en l’être humain comme peu l’ont fait jusqu’au dégout !
      La lucidité et le travail sur soi sont les seules voies qui permettent de s’accomplir et espérer un jour voir l’homme atteindre enfin un stade d’humanité mais pour ça il faut accepter de se jeter dans l’horreur humaine. Et dans ce domaine le talent de « l’homme » est sans limite.
      Ça n’est plus un voyage au bout de la bêtise c’est un voyage au bout de l’horreur et comme le disait Coluche l’horreur est humaine.


    • non667 24 janvier 2011 20:31

      à joker
      il faudrait être plus précis
      le talmud = histoire du peuple juif comporte des épisodes violents mais pas d’appel , de commandement a l’élimination des non juifs ,
       la bible = l’histoire des hébreux faussement adoptée comme sienne par les chrétiens qui ne sont concernés que par les 4 évangiles qui n’appellent pas non plus aux meurtres des juifs et des non croyants.
      le coran dans plusieurs sourates appelle au meurtre des infidèles , un peu moins souvent des juifs et encore moins des chrétiens
      l’application qui en est faite est une autre histoire !


    • Sachant Sachant 25 janvier 2011 00:05

      Jocker

      "Alors j’en conclue que l’on doit interdire en France le Talmud, le Coran et la Bible qui ont à tous les trois les mains bien plus sales que ne les aura jamais Céline  !« 

      En France on n’interdit rien, excepté les »Bagatelles pour un massacre"
      Ce qui nous interdit de savoir a quel point le Kamarade CELINE
      Fut à ce point CELINE, le non-célébrable

      Maintenant s’il faut sortir du sillon
      Et considérer de la torah, la bible, les évangiles et le coran
      Sont incélébrables, bien qu’on ignore qui les a écrits

      Alors j’en suis et te suis
      Et je te suis reconnaissant de nous tendre la perche

      Car des gens non célébrés sont capables me produire de grosses merdes artistiques
      Tout est possible
      La preuve...


    • thaumaetopea 25 janvier 2011 05:27

      De ces trois monceaux de conneries, c’est quand même le Talmud qui l’emporte haut la massue :

      http://marie.roca.over-blog.com/article-horrifiants-et-racistes-extraits-du-talmud-juif—39992399-comments.html


    • Sachant Sachant 24 janvier 2011 23:49

      « Oui, Céline se lira quant tous ces nain(e)s seront totalement aux poubelles de l’histoire »

      Certes

      Mais est-ce une raison pour cautionner les néo-pétainistes qui nous gouvernent ?

      Sont-ils capables d’avoir lu CELINE
      Avant de vouloir célébrer le collabo qui a suivi le gouvernement en exil, en Autriche ?

      Quand on en chie sur Mme de la Fayette, a priori : Non


    • ricoxy ricoxy 25 janvier 2011 09:43

      Le couperet de la critique ou de la censure tombe sur tout : « La Princesse de Clèves », « Bagatelles pour un massacre », « Tintin au Congo », « La Marseillaise » ... Pourquoi pas Spirou ou Gaston Lagaffe ?


  • Montagnais .. FRIDA Montagnais 24 janvier 2011 10:50

    Céline est honoré d’être rejeté par autant de gens dont il se sépare radicalement. 


    L’interdiction fait de Céline autre chose que Céline Dion et Michel Jackson.

    Ceux qui prennent plaisir à lire Voyage, Casse-pipe, D’un Château l’autre, Rigodon.. s’en balancent que Céline soit interdit de spectron. Au contraire..

    Merci Zébulon, merci Mitron. L’inculture, c’est Céline mis à la portée des caniches.

  • furio furio 24 janvier 2011 11:00

    C’est pas de l’imbécilité cette affaire c’est du sionisme. Le sionisme qui pour faire passer le génocide du peuple de GAZA, l’enfermement de la Cisjordanie, le meurtre des enfants palestiniens qui lancent des pierres par des snipers israéliens, se doit de faire taire, de baillonner, de faire oeuvre de révisionnisme. Le sionisme c’est Dieudonné que l’on baillonne, c’est l’oeuvre de Céline que l’on brûle, c’est ramener à 1400 morts un bombardement intensif de 3 semaines sur un petit territoire surpeuplé..... 


  • ZEN ZEN 24 janvier 2011 11:08

    Le retour des « barons pillards »...
    Un nouveau Céline pourrait-il décrire leurs méfaits ?


    • brieli67 24 janvier 2011 11:36

      Der Griin sieht in der U-Bahn seinen Bekannten Pink eine Neo-nazi-Zeitschrift lesen.

      « Bist Du meschugge ? Wie kannst du sowas lesen ? »
      "Schau, ursprünglich habe ich ein braves jüdisches Blatt gelesen.
      Und was musste ich lesen : Juden werden von Antisemitismus verfolgt. Juden werden ausgegrenzt. Juden sind mehrheitlich arm und rechtlos. -

      Dann bin ich umgestiegen auf dieses Neo-nazi Blatt.
      Da kann ich jetzt lesen : Juden beherrschen die Welt, Juden sind reich...."


    • ZEN ZEN 24 janvier 2011 12:07

      B67
      Bitte, übersetzen !


  • Gabriel Gabriel 24 janvier 2011 11:12

    Parler culture avec la bande à Nico, c’est à mourir de rire. Une âne, mettez lui un costume et donnez lui une rollex, ca restera toujours un âne, et un âne ça ne lit pas, ça ne fait que braire !


    • Unghmar Gunnarson Unghmar Gunnarson 24 janvier 2011 14:02

      N’oublions pas la Princesse de Clèves !


    • Fergus Fergus 24 janvier 2011 15:30

      Bonjour, Gabriel.

      Entièrement d’accord pour Sarkozy.

      Mais cela ne vaut pas Mitterrand qui, quoi que l’on puisse penser de sa personne - et ce type me dégoûte - est un homme cultivé. Autant je suis écoeuré par les propos qu’il a tenu sur le régime de Ben Ali, autant je trouve qu’on lui fait là un mauvais procès.

      S’opposer à un camp politique ne signifie pas que l’on doive systématiquement vouer aux gémonies toutes les initiatives qui sont prises. C’est même le meilleur moyen d’y perdre une part de sa crédibilité !

      Cordiales salutations.


    • Gabriel Gabriel 24 janvier 2011 16:37

      Bonjour Fergus,

      Je suis d’accord il ne faut pas confondre Mitterrand, qui bien que machiavélique, était très cultivé à notre Nabot Léon qui se shoot au Bigard et à l’Arthur ....

      Cordialement

       


    • le-Joker le-Joker 24 janvier 2011 17:30

      Bonjour Gabriel,

      Loin de moi de défendre quiconque mais remettre les choses à leur place :

      Quand Sarkozy célébrait Céline


    • Gabriel Gabriel 24 janvier 2011 17:37

      Bonsoir Joker,

      Tu es bien trop intelligent pour croire que Sarko a lut « Voyage au bout de la nuit » Car si s’était le cas, il ni aurait pas de soldat français en Afghanistan ! Ou alors il ne comprend rien à ce qui lit. C’est grave, mais pas étonnant … 


    • Ariane Walter Ariane Walter 24 janvier 2011 18:42

      @ Très fin , gabriel. J’apprécie.


    • Sachant Sachant 24 janvier 2011 23:51

      Gabriel,

      Et vous qui avez appris à lire
      Célébreriez vous CELINE ou non ?


    • Gabriel Gabriel 25 janvier 2011 05:46

      Sachant,

      Le culte de la personnalité est stupide, vain et vaniteux. J’accorde toujours plus d’importance à l’œuvre qu’à l’auteur. Céline est un grand écrivain quant à le célébrer, aucun intérêt et je m’en fiche. Célébrons plutôt l’œuvre avec du recul et un œil critique.


  • brieli67 24 janvier 2011 11:24

    À la fin des années 30, Céline publie deux pamphlets fortement marqués par un antisémitisme virulent : Bagatelles pour un massacre (1937) et L’École des cadavres (1938).

    Il présente lui-même ces ouvrages ainsi :

     « Je viens de publier un livre abominablement antisémite, je vous l’envoie. Je suis l’ennemi n° 1 des juifs ».

    dans wikipedia... que dire de plus !!


  • Ariane Walter Ariane Walter 24 janvier 2011 11:24

    hello rakosky !

    Je crois que j’ai eu la primeur de votre article que je trouve superbe. Quelle furia ! La furia de l’inspiration et de la sainte colère. celle du Christ levant la main contre les marchands du temple.
    Bravo !


  • antonio 24 janvier 2011 11:29

    Vite, il faut interdire :
    François Villon (1431-1463) un de nos plus grands poètes , qui participa à des rixes et fut un voleur : mauvais exemple pour la jeunesse !
    Jean-Jacques Rousseau qui abandonna ses enfants à l’Assistance Publique : un enfant, c’est sacré !
    Verlaine, Rimbaud qui aimaient immodérément l’absinthe : Campagne contre l’alcoolisme ; « à consommer avec modération » nous rabâche-t-on sans cesse !
    Baudelaire, Théophile Gautier qui dégustaient des gâteaux à l’opium !

    Rien que des mauvais exemples, vous dis-je ! Et il y en a encore bien d’autres !
    Même s’il fut immonde par ailleurs, Céline a révolutionné la littérature et écrit des chefs-d’oeuvre !


    • Ariane Walter Ariane Walter 24 janvier 2011 11:38

      Antonio,
      Bien dit. Là est le problème. il s’agit de littérature et non de morale.


    • sisyphe sisyphe 24 janvier 2011 12:51

      Par antonio (xxx.xxx.xxx.21) 24 janvier 11:29

      Vite, il faut interdire :
      François Villon (1431-1463) un de nos plus grands poètes , qui participa à des rixes et fut un voleur : mauvais exemple pour la jeunesse !
      Jean-Jacques Rousseau qui abandonna ses enfants à l’Assistance Publique : un enfant, c’est sacré !
      Verlaine, Rimbaud qui aimaient immodérément l’absinthe : Campagne contre l’alcoolisme ; « à consommer avec modération » nous rabâche-t-on sans cesse !
      Baudelaire, Théophile Gautier qui dégustaient des gâteaux à l’opium !

      Sans oublier Sade, Bataille, Genet, Apollinaire ; rien que de la racaille... 

      Céline, emporté par sa parano, a tenu et écrit des propos inadmissibles sur les juifs, justifiant Hitler ; et, de ce point de vue, il me semble normal qu’il ne soit pas « honoré par la nation » ; mais s’il est question de littérature, seuls les aveugles ou les imbéciles peuvent nier son génie, qui a bouleversé la littérature contemporaine. 

      De fait, ses écrits ne deviennent antisémites qu’à partir de « Bagatelles pour un massacre ». 

      Avant ça, c’est à dire pour son chef-d’oeuvre absolu « le »Voyage« , et »Mort à crédit« , il ne fait que dénoncer les horreurs absolues de la guerre, la saloperie de la colonisation, et la profonde détresse de la nature humaine, livrée à elle-même, en proie à la pauvreté, la misère... 

      Céline était un profond misanthrope, mais il fut un écrivain touché par la grâce, avant que sa pathologie ne l’emporte dans des positions indéfendables... 

      Maintenant, que ce gouvernement de vendus et de corrompus le retire des personnalités à »honorer« , est, si j’ose dire, un hommage à sa cruelle lucidité sur les gouvernants de ce monde... 

      Et, effectivement, l’histoire portera à son »crédit" beaucoup moins de nuisances que ceux qui, aujourd’hui, l’écartent, sous la pression des lobbies sionistes. 


    • sisyphe sisyphe 24 janvier 2011 12:56

      p.s. : j’oubliais Antonin Artaud, bien sûr, dans la liste des pestiférés.. 


    • sisyphe sisyphe 24 janvier 2011 13:07

      ... et André Gide, et Henri Michaux (décidément, il ne va pas rester grand monde...)


      Juste en petit rappel , cet extrait de « La lettre du voyant » de Rimbaud : 

      « La première étude de l’homme qui veut être poète est sa propre connaissance, entière ; il cherche son âme, il l’inspecte, Il la tente, I’apprend. Dès qu’il la sait, il doit la cultiver ; cela semble simple : en tout cerveau s’accomplit un développement naturel ; tant d’égoistes se proclament auteurs ; il en est bien d’autres qui s’attribuent leur progrès intellectuel ! - Mais il s’agit de faire l’âme monstrueuse : à l’instar des comprachicos, quoi ! Imaginez un homme s’implantant et se cultivant des verrues sur le visage.

      Je dis qu’il faut être voyant, se faire voyant.
      Le Poète se fait voyant par un long, immense et raisonné dérèglement de tous les sens. Toutes les formes d’amour, de souffrance, de folie ; il cherche lui-même, il épuise en lui tous les poisons, pour n’en garder que les quintessences. 
      Ineffable torture où il a besoin de toute la foi, de toute la force surhumaine, où il devient entre tous le grand malade, le grand criminel, le grand maudit, - et le suprême Savant ! - Car il arrive à l’inconnu ! Puisqu’il a cultivé son âme, déjà riche, plus qu’aucun ! Il arrive à l’inconnu, et quand, affolé, il finirait par perdre l’intelligence de ses visions, il les a vues ! Qu’il crève dans son bondissement par les choses inouïes et innommables : viendront d’autres horribles travailleurs ; ils commenceront par les horizons où l’autre s’est affaissé ! »

      Arthur Rimbaud (1854 ; 1891)


    • Ariane Walter Ariane Walter 24 janvier 2011 13:10

      J’aime votre expression : écrivain touché par la grâce...
      Et ils sont rares.


    • armand armand 24 janvier 2011 13:41

      Pour Céline, c’est plutôt touché par la crasse...


    • brieli67 24 janvier 2011 14:10

      avec  Kosma 

      ce que tu te goures
      fillette fillette
      ce que tu te goures






    • armand armand 24 janvier 2011 14:43

      Sisyphe,

      Tu écris « il me semble normal qu’il ne soit pas »honoré par la nation" ...

      Alors où est le problème ? Ai-je écrit autre chose ?

      Libre à toi de le considérer comme un génie, à moi de ne pas le piffrer. En littérature, comme en peinture, des gouts ou des couleurs...

      En revanche, encore une fois, tes comparaisons ne tiennent pas. Un assassin (au cours d’une bagarre, tel était le cas de Villon, ou de Sir Thomas Malory), un braqueur, un alcoolique ou même un pédophile n’atteint pas la dimension de celui qui, non seulement dans ses écrits, mais dans ses interventions au cours des salons où il fréquentaient les Allemands, réclamait à haute vois davantage de massacres. Sans repentir.


    • sisyphe sisyphe 24 janvier 2011 15:29

      En revanche, encore une fois, tes comparaisons ne tiennent pas. Un assassin (au cours d’une bagarre, tel était le cas de Villon, ou de Sir Thomas Malory), un braqueur, un alcoolique ou même un pédophile n’atteint pas la dimension de celui qui, non seulement dans ses écrits, mais dans ses interventions au cours des salons où il fréquentaient les Allemands, réclamait à haute vois davantage de massacres. Sans repentir.


      Curieuse conception de la justice et de la loi.
      Céline n’a, que je sache, tué ni braqué, ni violé personne ; il n’a fait qu’écrire. 
      Des écrits abjects quant aux juifs, certes, mais que des écrits. 
      Du point de vue de la loi (de l’époque), rien de sanctionnable. 

      Pour Villon, ses crimes (pas seulement au cours d’une bagarre ; cf son appartenance à la « coquille »), n’enlèvent rien non plus à son génie poétique, mais tombaient, eux, sous le coup de la loi ; il en a d’ailleurs payé le prix.. 

      Quant à Sade, Genet, Verlaine, leurs actes également tombaient sous le coup de la loi, et ils connurent la prison. 

      Personnellement, je fais la différence entre des écrits et des actes, et je ne mélange pas la qualité littéraire avec les actes délictueux de leurs auteurs. 


    • non667 24 janvier 2011 20:57

      à Sisyphe
       Personnellement, je fais la différence entre des écrits et des actes
      tout à fait ,les écrits de céline n’étaient pas des lois ni des ordres mais ses opinions
      on lui fait rétroactivement un délit d’opinion ; 
      les acteurs seulement doivent être jugés
      ceux qui disent céline conseillé d’hitler :ridicules


    • Sachant Sachant 25 janvier 2011 00:13

      Tonio

      Il se trouve que nous n’avons qu’à LIRE François VILLON

      Et avons à cautionner la caution morale d’un certain génocide de notre connaissance
      Avec des implications politiques toujours actuelles

      Et que CELINE n’est ni poète ni assassin, lui même
      Et que les dommages collatéraux n’en furent que plus grands


    • thaumaetopea 25 janvier 2011 05:36

      « ... Ce qui est emmerdant dans la morale, c’est que c’est toujours le morale des autres ! »
      Léo Ferré.


  • ZEN ZEN 24 janvier 2011 11:34

    antonio
    Tout à fait, pour ne pas parler de San Antonio, corrupteur de la jeunesse smiley
    L’auteur ( ou les auteurs de la Bible) ne fait pas non plus toujours dans la morale...
    Il fut une époque où l’Eglise interdisait la lecture de l’Ancien Testament, à cause de certains passages peu édifiants (punitions divines cruelles,massacres de Josué, Suzanne et les vieillards, etc...)


  • Ariane Walter Ariane Walter 24 janvier 2011 11:41

    rakosky,
    je rajoute un nom.
    Céline, Proust et Brassens dont l’oeuvre est d’une richesse et d’une humanité vertigineuse. le plus grand poète du 20 ème pour moi. Supérieur à Eluard, Aragon ou Char.
    Chaque fois que je l’écoute...Ouff !!!!!!


  • LE CHAT LE CHAT 24 janvier 2011 11:55

    encore une victime de la politicalcorrectitude !


  • rakosky rakosky 24 janvier 2011 12:11

     "La France avait produit un antisémite exceptionnel, qui avait compris toute la puissance et toutes les possibilités de la nouvelle arme. Le fait que cet homme ait été un romancier de valeur est caractéristique de la situation particulière de la France, où l’antisémitisme n’avait pas été socialement et intellectuellement discrédité comme dans les autres pays d’Europe.
    La thèse de Louis-Ferdinand Céline était simple, ingénieuse, et elle avait juste ce qu’il fallait d’imagination idéologique pour compléter l’antisémitisme plus rationaliste des Français. Selon Céline, les Juifs avaient empêché l’unité politique de l’Europe, provoqué toutes les guerres européennes depuis 843 et tramé la ruine de la France et de l’Allemagne en suscitant leur hostilité mutuelle. Céline avança cette abracadabrante explication de l’histoire dans l’Ecole des cadavres, ouvrage écrit au temps des accords de Munich (1938), et publié pendant les premiers mois de la guerre. Un pamphlet publié précédemment sur le même sujet, Bagatelles pour un massacre ne donnait pas encore cette nouvelle clé de l’histoire européenne, mais était déjà remarquablement moderne. Céline n’établissait pas de distinction entre Juifs nationaux et étrangers, entre bons et mauvais Juifs : il ne se souciait pas de proposer des lois compliquées (l’une des caractéristiques de l’antisémitisme français) : il allait droit un but et réclamait le massacre de tous les Juifs.

    Le

    premier livre de Céline reçut un accueil très favorable de la part des principaux intellectuels français, en partie assez satisfaits de cette attaque contre les Juifs, et en partie convaincus que ce n’était qu’une nouvelle et intéressante fantaisie littéraire (André Gide dans « Les Juifs, Céline et Maritain », pense que Céline, en décrivant seulement la « spécialité » juive, est parvenu à peindre non pas la réalité mais la véritable hallucination que la réalité provoque). Pour exactement les mêmes raisons, les fascistes français ne prirent pas Céline au sérieux, même si les nazis, eux, le considérèrent toujours comme le seul véritable antisémite français."

    (Arendt, Sur l’antisémitisme, Point-Seuil p.85)

     
    Céline était-il sérieux ou ironique dans ses pamphlets antisémites ? Au début en tout cas, quand il parlait de médecine ou de l’industrie américaine, écrire des pamphlets pour Céline était clairement un jeu. Ce qui l’indique, c’est l’absurdité évidente et affichée des propos tenus, autrement dit leur ironie. Un bon exemple est un article de 1928 sur le travail à la chaîne en Amérique. Remplacez Henry Ford par Adolf Hitler et vous obtenez les Bagatelles pour un massacre (résumé) :

    "Céline vante les méthodes de l’industriel américain Henry Ford, méthodes consistant à embaucher de préférence « les ouvriers tarés physiquement et mentalement » et que Céline appelle aussi « les déchus de l’existence ». Cette sorte d’ouvriers, remarque Céline, « dépourvus de sens critique et même de vanité élémentaire », forme « une main d’œuvre stable et qui se résigne mieux qu’une autre. » Céline déplore qu’il n’existe rien encore de semblable en Europe, "sous des prétextes plus ou moins traditionnels, littéraires, toujours futiles et pratiquement désastreux".

    Dans le deuxième article, publié en novembre 1928, Céline propose de créer des médecins-policiers d’entreprise, « vaste police médicale et sanitaire » chargée de convaincre les ouvriers « que la plupart des malades peuvent travailler » et que « l’assuré doit travailler le plus possible avec le moins d’interruption possible pour cause de maladie. » Il s’agit, affirme Céline, « d’une entreprise patiente de correction et de rectification intellectuelle » tout à fait réalisable pourtant car « le public ne demande pas à comprendre, il demande à croire. » 

    Céline conclut sans équivoque : « l’intérêt populaire ? C’est une substance bien infidèle, impulsive et vague. Nous y renonçons volontiers. Ce qui nous paraît beaucoup plus sérieux, c’est l’intérêt patronal et son intérêt économique, point sentimental. »

    On peut toutefois s’interroger sur la correspondance entre ces écrits et les réels sentiments de Céline, sur le degré d’ironie de ces commentaires « médicaux » (ou sur une éventuelle évolution), car, quelques années plus tard, plusieurs passages de Voyage au bout de la nuit dénonceront clairement l’inhumanité du système capitaliste en général et fordiste en particulier." (source :
    wikipedia)

    De fait, en lisant les extraits de ces articles évidemment ironiques sur le travail à la chaîne, on ne peut s’empêcher de penser à la vision nazi de la société, surtout avec l’expression de « médecins-policiers ». L’assimilation de la police à une entreprise médicale au sens sanitaire du terme est en effet l’une des inventions les plus caractéristiques du nazisme. La politique y est faite suivant des critères biologiques (Hitler choisissait les candidats SS sur photographie). Céline est ici prophétique. Il opère en fait une descente en flammes de son époque (la nôtre donc), qu’il vomit, et manie l’ironie jusqu’à l’absurde pour choquer les bien-pensant, les philistins du temps - ironie dont l’« humoriste » Pierre Desproges semble s’être inspiré, à moindre échelle cependant, c’est dire. (En littérature on peut peut-être faire remonter ce style froid et dévastateur à Flaubert.)

    Bagatelles pour un massacre, texte écoeurant d’antisémitisme, serait-il donc à lire sur le même ton : grotesque ? C’est en tout cas en ce sens que le texte est reçu avant la guerre. Le même article cité plus haut ajoute :

     « La critique reçoit avec le pamphlet de Céline une vaste et sinistre plaisanterie qu’il est impossible de prendre au sérieux. Ainsi, André Gide, dans un article intitulé "Les juifs, Céline et Maritain" publié dans les colonnes de la NRF (n°295, 1er avril 1938), considère Bagatelles pour un massacre trop grotesque pour pouvoir être pris au sérieux. De nombreux articles de presse vont dans ce sens, s’interrogeant en même temps sur les motivations réelles de Céline. Cela prouve que l’humour présent dans le pamphlet contredit de manière claire la force et la virulence du propos antisémite. » 

    Quel était donc le but de cet horrible pamphlet ? Quelle en est la cible ? Sont-ce vraiment les Juifs ? P.Laine émet des doutes à ce sujet (merci à John pour cette citation transmise avec d’autres dans les commentaires) : "La lecture des pamphlets laisse une curieuse impression : le Juif décrit par Céline est un personnage inconsistant, et les excès de langage et la dérision détruisent singulièrement la portée de l’objectif supposé de l’écrivain. D’abord tout le monde est juif dans les pamphlets, le Pape comme le comte de Paris, Maurras et même les autonomistes bretons !«  (Pierre Laine, »CÉLINE, Qui suis-je ?" éd. Pardès, 2005 p80-83)

     

    Quant à Hannah Arendt, il s’agirait selon elle pour Céline de faire tomber le masque à une société hypocrite à l’égard des Juifs :

     

    "André Gide se dit publiquement ravi dans les pages de la N.R.F., non qu’il voulut tuer les Juifs de France, mais parce qu’il appréciait l’aveu brutal d’un tel désir, ainsi que la contradiction fascinante entre la brutalité de Céline et la politesse hypocrite dont tous les milieux respectables entouraient la question juive. Le désir de démasquer l’hypocrisie était irrésistible parmi l’élite : on peut en juger en voyant qu’un tel plaisir ne pouvait même pas être gâté par la très réelle persécution des Juifs par Hitler, laquelle était en plein essor au moment où Céline écrivait. Pourtant, cette réaction était due à l’aversion pour le philosémitisme des libéraux, bien plus qu’à la haine des Juifs." (H.Arendt, Le système totalitaire Points-Seuil p.59)

     

    Céline jouerait en quelque sorte le rôle de bouffon. Avec cynisme, il dit : voilà ce que vous pensez vraiment sans l’avouer avec votre absurde philosémitisme. Je dis ce que vous n’osez pas dire, pour vous mettre le nez dans votre bêtise, pour montrer jusqu’où peut aller ce siècle dans le ridicule. Par ses pamphlets grotesques, Céline décrirait ainsi ce qui à ses yeux caractérise notre époque : le ridicule. Mais à quel moment s’est-il pris à son propre jeu, au point d’y tomber à son tour ? Pourquoi avoir encouragé la bêtise ?

    Etrangement, face à l’humanité, qu’il conchie, Céline n’est pas vraiment choqué, mais juste dégoûté. Au lieu de s’indigner, de critiquer, il se contente de raconter de façon désabusée les imbécillités qu’il voit autour de lui. « La guerre ? Une imbécillité. » disait-il sommairement (voir plus bas l’interview Céline). C’est là tout le Voyage au bout de la nuit, qui n’est pas tant une condamnation de la guerre qu’une pure description. Le pacifisme relève pour Céline du simple bon sens. Mais le moins que l’on puisse dire, c’est que Céline n’est pas un humaniste. Il n’aimait personne, ni les juifs, ni les chrétiens, ni les allemands, ni les français, ni les noirs, ni les blancs etc.

     

    Politiquement bizzarement, il resta un homme de gauche (Céline était un paradoxe vivant, un monstre, image de son époque). Il voua une haine terrible au maréchal Pétain, qu’il connaissait déjà depuis la première guerre, et en fit sa tête de turc - ce qui n’empêcha pas qu’il soit mis par De Gaulle sur la liste des collaborateurs et même par certaines institutions juives sur celle des criminels nazis, tant ses positions durant la guerre restèrent (délibérément ?) ambiguës. Néanmoins ses proches témoignent qu’il n’aurait jamais soutenu le régime de Vichy.

    Céline manifestement désirait choquer. Mais comme le remarque Hannah Arendt, son petit jeu malsain fut un échec, car les bien-pensants applaudirent au lieu de protester. Il est sans doute l’écrivain qui mérite le mieux le titre de « désespéré du XXe siècle », selon l’expression de celle-ci (voir Heidegger, Céline, Kantorowicz... - Les intellectuels et le nazisme (2)).

    J’ajoute à un cet article trouvé sur internet quelques remarques à propos des entretiens radiophoniques de Céline.

    L’homme était très en dessous de son génie littéraire,sa pensée politique peut être qualifiée le plus aimablement possible comme un rmassis de conneris,sa vision de l’Histoire est d’une indigence totale,enfin les justifications qu’il donne à son antisémitisme paraissent de pure circonstance.
    Rien de tout cela ne fait débat pour moi,la seule vraie question est celle de savoir si c’est le rôle d’un gouvernement d’établir des listes de proscription et si Sarkozy ou Mitterrand le neveu de l’oncle sont qualifiés pour juger du génie littéraire de Céline.
    Comme Céline le dit dans l’un de ses entretiens ,c’est le Voyage que l’on ne lui a jamais pardonné.
    C’est sans doute le plus grand paradoxe que ce oit ce partisan de l’Ordre qui ait produit l’oeuvre la plus révolutionnaire de la littérature française


    • Ariane Walter Ariane Walter 24 janvier 2011 13:17

      je vous remercie d’approfondir et d’aller au-delà de cette affirmation : « Céline est antisémite. » Quand ? Comment ? pourquoi ?
      Excellent l’analyse du travail chez Ford !

      ce que je trouve amusant, c’est que toute cette histoire fait que bcp de gens en parlent ont envie de relire Céline et téléchargent ces pamphlets sur internet.

      bravo M. Klarsfeld !

      la littérature vous remercie d’un tel coup de projecteur sur un des ces grands écrivains !


    • brieli67 24 janvier 2011 14:18

    • moumou moumou 24 janvier 2011 23:13

      De fait, en lisant les extraits de ces articles évidemment ironiques sur le travail à la chaîne, on ne peut s’empêcher de penser à la vision nazi de la société, surtout avec l’expression de « médecins-policiers ». L’assimilation de la police à une entreprise médicale au sens sanitaire du terme est en effet l’une des inventions les plus caractéristiques du nazisme. La politique y est faite suivant des critères biologiques (Hitler choisissait les candidats SS sur photographie). Céline est ici prophétique. Il opère en fait une descente en flammes de son époque (la nôtre donc), qu’il vomit, et manie l’ironie jusqu’à l’absurde pour choquer les bien-pensant, les philistins du temps - ironie dont l’« humoriste » Pierre Desproges semble s’être inspiré, à moindre échelle cependant, c’est dire. (En littérature on peut peut-être faire remonter ce style froid et dévastateur à Flaubert.)

      Prophétique ou inspirateur ? On peut se poser la question, non ? (1929)

       Il avait peut-être seulement un irrésistible besoin de vomir .
      Ni pour faire de l’humour, ni pour choquer.
      Si on peut trouver ses intentions là dans ses écrits, on peut lui en trouver d’autres aussi alors.


    • armand armand 24 janvier 2011 13:33

      Symboliquement cet événement est très fort...

      il laisse supposer, au vu des réactions, que l’antisémitisme obsessionnel et violent du détraqué Destouches est encore bien vivant de nos jours.


    • sisyphe sisyphe 24 janvier 2011 14:12

      et que les hasbaras sont toujours sur le qui-vive ! 

       smiley 

    • armand armand 24 janvier 2011 14:20

      Sisyphe,

      Je te laisse en bien mauvaise compagnie...
      Je détestais la prose de Destouches bien avant de savoir ce qu’il avait dit ou fait en 40-45.

      Et je détestais encore plus qu’on me l’impose comme modèle incontournable avec des trémolos dans la voix.


    • sisyphe sisyphe 24 janvier 2011 14:47

      Armand 


      Que tu détestes Céline, sur un plan littéraire, est ton droit absolu, et ne regarde que toi.

      En revanche, que tu accuses ceux qui reconnaissent son génie littéraire, d’antisémitisme, montre à quel point, dès qu’il s’agit de défendre la propagande sioniste, tu interviens en première ligne, systématiquement. 

      Perso, avec tous les « bannis » de la littérature de salon (cités plus haut, et je ne parle ici que de littérature, que les choses soient bien claires), je m’estime en excellente compagnie, merci !


    • Ariane Walter Ariane Walter 24 janvier 2011 16:37

      @ Hasbara !!
      Je connais ce mot depuis hier.
      J’ai compris.

      ca rapporte ?


  • rakosky rakosky 24 janvier 2011 12:26

    J’ajoute que politiquement et intellectuellement je me sens bien plus proche des surréalistes et de Breton et Soupault en particulier,mais enfin il faut bien reconnaitre que ce qu’ils écrits ne vaut pas un clou.Je ne vois dans tout ce courant qu’Antonin Artaud qui fasse preuve d’un véritable génie littéraire...


  • Fergus Fergus 24 janvier 2011 13:10

    Bonjour à tous.

    Permettez-moi d’émettre une réserve dans ce concert quasiment unanime : il ne s’agit pas d’interdire qui que ce soit, mais de ne pas célébrer, ce qui est très différent.

    Personnellement, j’aurais hurlé de rage si quiconque avait prétendu interdire ce géant de la littérature qu’a été Céline, mais je ne lèverai pas le petit doigt pour exiger sa célébration tant ses pamphlets ont été immondes

    Et puis vous semblez oublier une chose essentielle : Céline aurait probablement adoré être exclus d’une liste de créateurs "officiellement reconnus !


    • Ariane Walter Ariane Walter 24 janvier 2011 13:22

      Cher fergus,
      une association communautaire n’a pas à se mêler des décisions du ministère de la Culture de notre pays.

      Et même s’ils avaient raison.. ;et même.. ;et même... Vous voyez le résultat ?
      Qu’ont-ils gagné ? ils s’en félicitent ?

      est-ce qu’il ne vous paraît pas tout de même symbolique d’un certaine prise de conscience de pouvoirs dont nous ne voulons pas


    • armand armand 24 janvier 2011 13:39

      Pauvre,

      Toute association, représentant qui que ce soit, a à faire valoir ses idées. Cela vaut pour les juifs, les cathos, les arabes, les martiens... et même les groupies de Céline.

      Alors s’en prendre à certains, en faisant, COMME VOUS LE FAITES des allusions complotistes que n’auraient pas désavoué Drumont dans la « France Juive » c’est non pas défendre la liberté de lire Céline (personne ne la met en cause, comme l’écrit justement Fergus) mais d’en adopter les idées.

      Ou alors, serait-ce chez vous simplement la joie à se sentir frôlée par la brutalité nihiliste, le frisson de ce que vous imaginez à tort comme le politiquement incorrect...
      Alors qu’il n’y a rien de plus officiel, de plus pompier, de plus conformiste dans le royaume des Arts et des Lettres que de se pâmer devant le sinistre Destouches.


    • brieli67 24 janvier 2011 13:48

      CF SOUS LE FIL D’ARIANE

      Céline n’est qu’un alibi

      attendons nous à la grosse déferlante

      http://www.actionfrancaise.net/projet-tresor-daudet_breviaire_journalisme.htm

      Les Daudet écrivent très bien......
      Si votre LCF a raté le Goncourt :le gros Léon a trop tambouillé en gargottes et salons
      On déjeunait, on dînait sur la toile cirée, on faisait la tambouille ensemble
       (Céline, Mort à crédit, 1936, p. 395).

      ALAIN Le fils ZANINNI se régale de vermine depuis des années....


    • armand armand 24 janvier 2011 14:28

      Brieli,

      Au fait, merci de vos nombreuses interventions, parfois sibyllines, pendant que la belle Ariane et moi nous adressons des excommunions respectives.

      Léon Daudet était, sous ses rondeurs, secoué par des contradictions. Antisémite, mais ami de Proust, antisémite, mais acclamant Georges Mandel comme le seul homme d’Etat français digne de louanges.
      Il a dû être très affecté par la mort de son fils, assassiné par des barbouzes, sans doute, dans une sombre affaire.

      Je fais une différence fondamentale entre Daudet (et même Maurras) et un énergumène comme Céline.
      Même si l’honneteté intellectuelle voudrait qu’on incrimine tous ceux qui ont pu préparer un climat politique propice à l’extréisme.

      J’aimerais savoir ce que vous pensez des thèses de la (jeune) normalienne Charlotte Lacoste, qui démolit Les Bienveillantes dans « La Séduction du Bourreau ».


    • brieli67 24 janvier 2011 16:15

      Mon abord de bon nombre d’auteurs passe par la grille psy... déformation professionnelle

      Par ces écrits nous avons pour notre formation de bon documents, d’avant la « camisole chimique »



      Tous les artites ne sont pas fous, tous ne sont pas border-line. 

      Michaux, Artaud sont (devenus) complètement psychotiques
      Céline et sa production a été analysée dans les temples jungiens et freudiens, style littérature/psychiatrie comparée culture française versus culture allemande :
      bien dissocié alogie apathie dysfonctionnement social et professionnel, des « raptus » compulsifs sa novlangue.....

      Depuis la sortie chez Gallimard des Lettres , montrant LCF plus collabo plus présent, plus antisémite, LCF n’est plus « salonfaehig » présentable... 

      le trio Abetz, - Epting - Heller a concocté l’ „Otto-Liste“ (Ouvrages retirés de la vente par les éditeurs ou interdits par les autorités allemandes) : 739 auteurs !
      LCF était drivé, encouragé par Epting. 

      NB
      En 1936 Voyage au bout de la nuit a été traduit en russe par Aragton et Elsa Triolet.


  • kéké02360 24 janvier 2011 13:30

    c’est la Crification de la liberté smiley


  • kéké02360 24 janvier 2011 13:32

    je partage avec vous

    Eric Toulis

    artistes à découvrir ou à revoir

    http://www.dailymotion.com/embed/video/xehzoq?width

    vous conseille aussi de voir : << l’amour >> << la lucarne à blaireau >> << la java du caniveau >>


  • armand armand 24 janvier 2011 13:48

    L’auteur :

    "J’ai rarement vu une décision aussi stupide, prise avec de si faibles arguments.
    Vouloir faire disparaitre de notre patrimoine celui qui avec Proust est le plus grand écrivain français de ce siècle."

    Malhonnête et terroriste votre argument.

    Malhonnête car personne ne fait disparaître du patrimoine, seulement refuser les honneurs. Jamais ce débat n’aura montré à quel point la langue française a perdu de sa précision et se résume désormais à des parades guerrières et l’à peu près.

    Terroriste, car je ne vois pas ce qui vous autorise à décréter que Proust (que je trouve sublime) et Céline (de la m...de à mes yeux) sont les plus grands écrivains français de ce siècle.


    • Fergus Fergus 24 janvier 2011 15:22

      Entièrement d’accord avec ce commentaire d’Armand. A un détail près : plutôt que « terroriste » j’aurais utilisé le mot « dictatorial ».


  • rakosky rakosky 24 janvier 2011 14:11

    Les mots que vous employez sont forts et hors de propos et surtout gravement péjoratifs.
    Le champ des sujets interdits,de la Doxa incontestable s’étend dangereusement jusquà étouffer toute possibilité d’un débat public.
    l faudrait publier une liste des sujets autorisés et des opinions admises ,les choses seraien ainsi plus claires et plus franches..


    • armand armand 24 janvier 2011 14:32

      Encore une fois (on n’en est plus au bis repetita)
      personne ne censure, personne ne met au pilori...

      La Doxa officielle, au royaume des Arts et des Lettres, c’est précisément d’imposer Céline comme un « grand » incontournable, devant lequel il faut s’incliner et dissocier l’homme et l’oeuvre (car ça aussi, le diktat ’le texte et rien que le texte’ fait partie de la doxa germanopratine et universitaire)

      Or je vous défie de me démontrer que Céline est l’un des plus grands auteurs français du XXe siècle.


  • hks 24 janvier 2011 14:15

    Comme Céline le dit dans l’un de ses entretiens ,c’est le Voyage que l’on ne lui a jamais pardonné
    Bien sur que non et il le savait très bien .
     
    Bernanos fut antisémite .
     mais quand Celine écrit L’École des cadavres (1938)
    Bernanos écrit les grands cimetières sous la lune(1938)

     Quand Celine savait il insistait (les beaux draps 1941)
    Quand Bernanos a su il a avoué le désohnneur .
    Bernanos avait une conscience , Celine n’en avait plus et n’ en jamais retrouvé .
    Pas un mot de regret mais des pleurnicheries et la mauvaise foi patente de celui qui ose dire « c’est le Voyage que l’on m’a jamais pardonné. »

    Non c’est l’impardonnable qu’on ne lui a pas pardonné .

    Pour le reste ! L’ œuvre ?
    L ’exploitation jusqu à la corde d’un truc à lui qui savait jacter .Il écrit comme il parle .Veut -il nous faire croire qu’il ne s’entendait plus parler ? Un bel effort que celui d’éviter d’écrire comme on doit écrire .
    Avantage à ceux qui ne souhaitent pas trop fatiguer leur méninges .

     Après tout Hitler fut l’un des plus grands orateurs de l ’ histoire allemande ( Goebbels n’était pas mauvais non plus au dire de Maurice de Gandilac ).
     A quand les célébrations en Allemagne des très grands orateurs ?

    hks


  • pastori 24 janvier 2011 14:25

    j’ai lu tous ses livres, mais s’il n’est pas honoré, je survivrai quand même.


    quand au talent, c’est une notion bien subjective . comme tous les goûts sont dans la nature...
    mozart en avait mais je zappe immédiatement. c’est mon droit de ne pas aimer.

    quelqu’un qui applaudit au massacre de millions d’êtres humains : hommes, femmes enfants, vieillards sans qu’ils puissent se défendre, au nom d’une prétendue supériorité auto -proclamée, se range au niveau bien plus bas que l’animal qui lui ne tue que pour se nourrir. 

    je ne sais pas s’il faut honorer les chantres des lâches et assassins, même s’ils ont une belle voix..



    • armand armand 24 janvier 2011 14:35

      pastori,

      Pas souvent d’accord avec vous - mais là c’est bien tourné, direct, et sans ambiguités.

      On ne peut dissocier totalement l’homme et l’oeuvre. Et quand bien même on ne retiendrait que l’oeuvre, celle-ci n’est pas un modèle indiscutable.
      Heureusement qu’Hitler ne peignait pas comme Gauguin !


    • Senatus populusque (Courouve) Senatus populusque 24 janvier 2011 15:51

      Bientôt le tour de Baudelaire :

      « Belle conspiration à organiser pour l’extermination de la race juive. » (Mon cœur mis à nu)


    • non667 24 janvier 2011 21:34

      à armand
      Heureusement qu’Hitler ne peignait pas comme Gauguin !
       malheureusement plutôt ! si on l’avait flatté/ensensé pour sa peinture il n’aurait pas fait de politique !


  • pastori 24 janvier 2011 15:07

    Armand

    un de mes grands amis juif me disait que d’après ses constatations les antisémites n’existent pas car chaque fois que quelqu’un l’a bousculé par hasard ou marché sur les pieds sans le vouloir, il a obtenu des excuses.
    -« Pardon monsieur ! »  qu’il lui disaient !

    car disait -il, s’il existait des antisémites l’un au moins d’entre eux l’aurait reconnu et donc au lieu de le saluer l’aurait insulté. 

    c’est donc la preuve à ses yeux : soit que les anti -sémites n’existent pas , soit que les juifs ne sont pas différents des autres ! smiley

    • pastori 24 janvier 2011 17:18

      et oui n’en déplaise aux moinsseur et au vieillard, un juif c’est identique en tout points aux autres hommes, mêmes si les antisémites s’imaginent être supérieurs, comme ce céline.



    • non667 24 janvier 2011 21:52

      à pastori
      « un juif c’est identique en tout points aux autres hommes, »
      oui c’est le cas de tout les hommes au cerveau vide comme toi , mais quand ils l’ont chargés de logiciels religieux différents rien de comparable !  smiley


  • Senatus populusque (Courouve) Senatus populusque 24 janvier 2011 15:12

    Mais reste Fanon, pour cette année 1961, Franz Fanon qui accepta une préface forte de Sartre dans laquelle le philosophe écrivait : "En le premier temps de la révolte, il faut tuer : abattre un Européen c’est faire d’une pierre deux coups, supprimer en même temps un oppresseur et un opprimé : restent un homme mort et un homme libre ; le survivant, pour la première fois, sent un sol national sous la plante de ses pieds."

    Mais il n’y a pas de lobby pour exiger le retrait de Fanon des célébrations nationales pour 2011.


  • rakosky rakosky 24 janvier 2011 15:17

    C’est ainsi que l’actuelle campagne anticélinienne, avec en éclaireurs deux petits livres complémentaires, L’Art de Céline et son temps de Michel Bounan et Contre Céline de Jean-Pierre Martin, n’a d’autre objectif ultime que le bannissement de Céline des bibliothèques. Pas le Céline des pamphlets, bien sûr, introuvable depuis longtemps, mais le reste, tout ce qui reste encore de Céline, depuis Voyage jusqu’à Rigodon, avec en point d’orgue son expulsion manu militari de la collection de la Pléiade. Plus émotif que son collègue en purification éthique, Martin nous le dit d’emblée avec une belle franchise : « quatre volumes dans la Pléiade », c’est trop pour ses nerfs. D’une façon quelque peu lourde, et afin que nul n’en ignore, il l’énonce dès le sous-titre de son ouvrage : D’une gêne persistante à l’égard de la fascination exercée par Louis Destouches sur papier bible. Il y revient plusieurs fois, il s’en plaint amèrement : " Céline, Maître penseur aigri de notre fin de siècle, Céline sur papier bible. «  » Le consensus est désormais de son côté. Il est sur papier bible. Il est au programme de l’agrégation. " Nous voilà prévenus, on ne fera pas de cadeaux. Le temps est révolu où on pouvait prétendre lire encore Céline, et le commenter, et le critiquer. Il convient maintenant de l’instruire en bloc. Comme une cause jugée d’avance. Comme une affaire de droit commun. L’inquisiteur moderne est au travail : regardons-le donc exercer son pouvoir. Et tentons de comprendre au nom de quoi il juge. L’intelligence de la société hyperfestive est le commencement de sa critique.
     Les attaques de Bounan et de Martin ne relèvent pas de l’histoire des idées ; elles ressortissent pleinement de la post-histoire des loisirs et de la propagande qui les accompagne. La morale, au même titre que la culture et le tourisme, offre un certain nombre de débouchés compensatoires que le monde ancien du labeur ne procure plus. Bounan et Martin sont des employés de l’Espace Bien. Ils n’analysent pas Céline ; ils confessent en long et en large une foi antiraciste dont on ne peut que les féliciter, ainsi que le désir de liquider un problème qui leur paraît un scandale, et une survivance abominable en nos temps rénovés. Ils ne veulent plus voir le problème puisqu’ils connaissent la solution. Ils n’ont pas de questions à poser puisqu’ils disposent des réponses. Ils ne questionnent pas Céline, ils le mettent à la question. La bataille qu’ils engagent ne vise pas à éclairer d’une façon nouvelle les livres de leur bête noire, elle a pour objectif de les disqualifier. Il ne faut pas que Céline soit seulement responsable des crimes qu’il a commis. Il faut enfin qu’intégralement il soit accusé. Et de naissance, comme on le verra.
     D’où le recours à des inventions ou des exagérations qui ne tendent qu’à sur-accabler un inculpé jugé d’avance. Ce n’est pas assez que Bagatelles existe, comme un crime ineffaçable ; il faut dénicher encore d’autres forfaitures ; ou supposer à celles que l’on connaît d’autres motifs que ceux qui tombent sous le sens. il est d’ailleurs curieux de noter que les anticéliniens en viennent assez vite à l’accumulation de griefs imaginaires, comme si ceux que l’on sait ne suffisaient pas. Parce que ceux que l’on sait ne leur suffisent pas à eux. Sartre fut un pionnier dans cette voie, avec sa phrase célbre, véritable chef-d’œuvre dans la recherche de causalité postiche à l’ignominie évidente des pamphlets : " Si Céline a pu soutenir les thèses socialistes des nazis, c’est qu’il était payé. " La pratique de la calomnie surajoutée n’a guère entravé, jusqu’ici, le célinophobe de bonne volonté. Elle le gêne moins que jamais dans la mesure où la réalité n’existe plus. La vieille critique marxiste reprochait à la religion d’offrir aux hommes un bonheur illusoire, et se proposait de détruire cette illusion au profit d’un bonheur réel. Mais le réel, aujourd’hui, n’est plus une valeur sûre. Il doit donc sans cesse être restauré par quelque chose dont on peut conclure rapidement qu’il tient du conte de fées, c’est-à-dire de quelque chose qui, pas davantage que les miracles ou les prodiges, ne se conteste. Or, dans les contes de fées, il faut des sorcières.
     Ce n’est donc pas un écrivain, et encore moins un romancier, dont nous entretiennent Martin et Bounan ; c’est un criminel perpétuel, dont la criminalité est homogène dans toutes ses manifestations. Loin de décomposer l’« objet » Céline, et de tenter de conceptualiser ses parties, Bounan et Martin les réamalgament. Ils réunifient cette œuvre disloquée par l’Histoire en général et par le délire de son auteur en particulier. Ils ne veulent voir qu’une seule tête de Turc. Leur éthique totalisante et unitariste exige un objet d’exécration totalement cohérent. La division, les incompatibilités qui cohabitent, leur apparaissent comme des trahisons par rapport à la communauté ; par rapport à eux, qui ne sont personne que le commun. L’ambiguïté n’est pas leur fort. Ils s’éclairent aux slogans comme jadis à la chandelle. Cette stéréotypisation en rappelle bien d’autres. Elle se produit sans doute par mimétisme avec ce qu’ils ont décidé de nous faire savoir qu’ils ne pouvaient plus du tout supporter.
     Le rejet de Céline m’est toujours apparu comme un droit imprescriptible. On ne peut contraindre personne à lire ses livres, encore moins les aimer, et même pas le seul Voyage. Son art ne le disculpe de rien. Ses romans ne sauraient excuser ses pamphlets. Nul ne peut prétendre fermer les yeux sur L’École des cadavres pour jouir en paix de Mort à crédit. On peut, en revanche, éviter de dire n’importe quoi, et, pour commencer, qu’il y aurait des masses de choses cachées qu’il conviendrait aujourd’hui de dévoiler. On voit mal en quoi, par-dessus le marché, l’immoralisme de certains œuvres rend plus supportable le déferlement de la moralité. Que le vice soit blâmable ne fait pas la vertu plus drôle ni plus sacrée. Les fautes de Céline, et les pires de ses crimes, sont connus depuis près de soixante ans. Il n’y a rien à soupçonner chez lui puisque sa culpabilité a été publiée dans son intégralité. Céline n’est pas un faux innocent qu’il serait urgent de démasquer. C’est un vrai coupable. On ment quand on affirme apporter du nouveau réellement nouveau à propos de cette culpabilité. À la lettre, les libelles de Bounan et Martin sont des entreprises d’intoxication par lequelles on prétend désintoxiquer le lecteur naïf qui n’aurait jamais rien su de l’infamie célinienne, et c’est bien ainsi que cette double offensive a été saluée : « Il y a, en France, un gros non-dit autour de Céline » (Gilles Tordjman dans Les Inrockuptibles). " Voilà Céline remis à sa place. Ceux que bouleversent ses livres ne pourront plus l’ignorer " (Grégoire Bouiller, Le Monde). " Deux ouvrages viennent d’établir la vérité sous les masques si convenus " (Alain Suied, Le Mensuel littéraire et poétique). Ayant constitué en axiome un aveuglement général qui n’a jamais existé, Bounan et Martin peuvent bonimenter à leur aise. Sans ce bluff du scoop, leurs livres n’auraient même pas lieu d’exister. Et leurs auteurs n’auraient pu se décerner, en les écrivant, de si précieuses brevets de néo-bien-pensance.
     Je ne m’attarderai pas sur les critiques obscures de M. Martin concernant mon propre Céline. Je ne sais pas, au juste, pourquoi ce Maryin me cherche ; et de toute façon je ne perdrai pas mon temps à défendre un ouvrage déjà vieux de dix-sept ans et que je ne pourrais qu’aggraver si je le réécrivais. Je ne vais pas non plus prendre la défense des romans de Céline, ils le font tout seuls et ils le font très bien ¹. Il me paraît d’ailleurs hors de question de discuter de Céline, au fond du fond, avec un Bounan ou avec un Martin. Le problème des liens effectifs entre les romans et les pamphlets, entre la vision qui se dégage de ceux-ci et ce que nous apprennent ceux-là, est un peu trop complexe pour qu’on en délibère avec des lascars qui voudraient nous faire croire qu’ils sont les premiers à ne pas considérer les pamphlets comme un « bloc à part » (Martin). Si rien de ce qu’ils ont publié ne nous informe sur Céline, tout, en revanche, dans leur prose, nous renseigne sur notre époque. Leurs livres n’ont pas à être contestés ; on ne peut que les commenter en vrac. Au surplus, ces littérateurs vont si bien ensemble que je les évoquerai comme ils m’apparaissent, à la façon des duettistes venant pousser leur chansonnette sur le Théâtre des Droits de l’homme, où ne cessent d’être jugés et rejugés les forfaits du passé, et le passé en tant que forfait. Pourquoi mériteraient-ils un plus grand respect ? Il ne semble jamais venir à l’esprit du Docteur Bounan et de Mister Martin qu’un roman ait pu, en des temps reculés, être autre chose qu’une manifestation de solidarité avec les plus démunis. De même ne paraissent-ils comprendre les œuvres que dans la mesure où ils peuvent croire qu’elles adhèrent ou militent. De ce fait, les arcanes de l’histoire récente, c’est-à-dire l’étendue des dégâts causés par l’évaluation morale des choses et l’élimination de toute vision critique, leur échappent fatalement. En moins de deux générations, notait un employé de Libération juste après la mort de William Burroughs (mais sans avoir bien sûr, lui non plus, les moyens d’examiner le lièvre qu’il était en train de soulever), ce sont certaines des caractéristiques les plus «  marginalisantes » de la personnalité de cet écrivain (le fait, tout simplement, qu’il était drogué et homosexuel) qui lui ont permis « d’intégrer le panthéon de la political correctness ». C’est aussi à la faveur de cette mutation qu’est apparue une nouvelle classe étrange, mais parfaitement logique, d’opposants rituels et officiels : organisateurs de subversion, mécontents appointés, salariés dans la branche rébellion de l’Institution, panégyristes de la guérilla qui décoiffe, révoltés connivents, scouts de l’émeute, Fripounets des barricades et Marisettes du Grand Soir. Autant de personnages inédits dont notre excellent Bounan et notre magnifique Martin n’ont pas la moindre idée puisque, d’une façon ou d’une autre, en tout ou partie, ils les incarnent.

    Philippe Muray


     



  • rakosky rakosky 24 janvier 2011 15:20

    Le seul écrivain qui n’exerce aucune espèce de séduction sur les Américains, qui n’offre aucune prise au charcutage de nos critiques marxistes, freudiens, féministes, déconstructionnistes ou structuralistes, qui ne propose à nos jeunes gens ni pose, ni sentimentalité, ni soporifiques, est justement celui qui a le mieux exprimé la façon dont la vie se présente à un homme prêt à s’interroger courageusement sur ce que nous croyons et ce que nous ne croyons pas : Louis-Ferdinand Céline. C’est un artiste beaucoup plus doué et un observateur beaucoup plus perspicace que Thomas Mann ou Albert Camus, pourtant bien plus célèbres que lui. Robinson, l’homme qu’admire Bardamu dans Voyage au bout de la nuit, est un égoïste, un menteur, un truqueur et un tueur à gages. Alors pourquoi l’admire-t-il ? En partie pour son honnêteté, mais surtout parce qu’il préfère se laisser tuer par sa maîtresse que de lui dire qu’il l’aime. Il croyait en quelque chose, ce dont Bardamu est incapable. Les étudiants américains sont rebutés et horrifiés par ce roman ; ils s’en détournent avec dégoût. Mais si on pouvait le leur ingurgiter de force, cela pourrait les inciter à reconsidérer bien des choses, à admettre qu’il serait urgent de repenser leurs prémisses, à expliciter leur nihilisme implicite et à l’examiner sérieusement. Si je cherche une image de notre condition intellectuelle actuelle, je ne puis m’empêcher d’évoquer les bandes d’actualités cinématographiques qui nous ont montré les Français s’éclaboussant joyeusement sur une plage, lors des premiers congés payés décrétés par le gouvernement de Front populaire de Léon Blum. Cela se passait en 1936, l’année où l’on a laissé Hitler réoccuper la Rhénanie. Tous nos grands thèmes se trouvent évoqués dans l’image de ces congés payés. "

    Allan Bloom L’âme désarmée


  • Montagnais .. FRIDA Montagnais 24 janvier 2011 15:25

    Bien envoyé Senatus. Ce qui sera retenu, c’est pas que Sartre fut un salaud, c’est que vous prenez le parti des maudits. Vous allez le prendre l’article 75 au cul.


    Céline est à la portée de bien peu de monde. Sur la forme c’est évident, c’est comme si on forçait un buveur de cocacola à s’enfiler des rasades de bière forte et amère, de schnaps, de vodka, de spirytus, de curare.. 

    Il faut revenir aux mérovingiens pour retrouver un galimatias aussi rebutant.

    Sur le fond, c’est non moins évident. Il doit se lire avec la méfiance, l’esprit critique, le sens du second et du énième degré, les références, le goût du spectacle à outrance, les connaissances historiques ; l’insight ontologique, les prédispositions pour la musique, la « grille de lecture » comme dit la novlangue, la capacité d’éventer la roublardise, le goût de la traitrise.. requis pour lire ou voir, par exemple, le Juif de Malte ou le Marchand de Venise.


    C’est assez futile de le présenter comme (avec Proust, ce « poète persan dans une loge de concièrge »), le « plus grand écrivain français de ce siècle ». 

    Merci Mitron de l’avoir viré de vos programmations, ça nous évitera des torrents de conneries et « la horde chacal plein la salle ». 

  • Le péripate Le péripate 24 janvier 2011 17:32

    Quelle démesure dans le verbe, quelle pompe !

    Je n’ai pas compris qu’il y avait interdiction de Celine, mais simplement son nom a été retiré d’une longue et absurde liste d’hommes à célébrer. La belle affaire, ces célébrations sont seulement l’occasion d’agapes universitaires (au frais du moutonbuable).

    Et si le terme Nation a un sens, elle ne peut que célébrer des hommes moins clivant que Céline.

    Tempête dans un verre d’eau.

     


  • pastori 24 janvier 2011 18:45

    ah ce péripate, quand veut.... ! bravo !


    d’autant que pour 90% des Français, Celine c’est une femme canadienne célèbre qui chante souvent chez druker.

  • Louis Dalmas Louis Dalmas 24 janvier 2011 18:57

    Version:1.0 StartHTML:0000000105 EndHTML:0000006357 StartFragment:0000002553 EndFragment:0000006321

    J’ai lu avec attention le débat à propos de Céline, et je voudrais suggérer quelques observations.

    1)  Il me semble juste de ne pas faire payer à la pensée le prix des actes. Des intervenants ont cité bien des cas ou le talent littéraire est à séparer d’un comportement condamnable. Ce qui n’empêche pas de juger ce talent ; la condition est de le juger “en soi”, en tant que production intellectuelle, et d’y faire la part de ce qu’on aime et de ce qu’on n’aime pas, mais pas de lui appliquer des critères relatifs à un domaine différent, celui de l’action. On a connu un cas semblable avec Heidegger, dont l’appartenance présumée à un mouvement nazi n’a pas à amoindrir son apport philosophique.

    2)  La censure d’une œuvre, quelle qu’elle soit, est inacceptable. On peut ne pas en honorer l’auteur, mais en interdire l’accès est une sinistre idiotie. Comme le sont les nouvelles lois prohibant l’expression du “révisionnisme”, du “négationnisme”, de l’offense aux religions ou même du racisme. La suppression d’une opinion ne fait qu’en augmenter l’attrait. L’auteur réduit au silence devient une victime ; l’occultation de ses écrits, même stupides, irrationnels  ou choquants, ne fait qu’accroître la tentation d’en prendre connaissance.

    3)  Le cas de Céline pose problème, car il a lui-même revendiqué une harmonie entre sa pensée et ses actes. Son antisémitisme l’a rapproché des nazis. Ce n’est pas une raison pour le condamner en bloc : cela ne fait qu’imposer un tri entre l’or et la poubelle, autrement dit une reconnaissance de la valeur d’une partie et le rejet de l’abomination d’une autre.

    On peut faire une comparaison intéressante avec la politique. Les nazis ont identifié, eux aussi, leur idéologie à leurs crimes. Ils ont été condamnés en bloc. Les leaders de l’Occident, les Bush, Clinton, Blair et leurs complices, ont eux aussi identifié leur libéralisme économique et leur pseudo-morale du bien contre le mal à leurs guerres. Ils n’ont pas été punis comme ils auraient du l’être, mais ils sont aussi perçus comme un bloc. La grande différence est que la littérature n’influe pas directement sur la réalité, alors que la politique a des conséquences qui se matérialisent en ruines et en morts. En littérature ou en art, on ne peut pas ternir l’œuvre par la noirceur de son auteur. En politique, on doit faire payer aux criminels la responsabilité de ce qu’ils ont fait.        


    • Hadj Ahmed 24 janvier 2011 20:35

      Bonjour
      J’étais prêt à vous suivre assez loin même jusqu’à «  La grande différence est que la littérature n’influe pas directement sur la réalité, alors que la politique a des conséquences qui se matérialisent en ruines et en morts  »

      C’est hautement sous-estimer la force des mots mais admettons, que faites vous des théoriciens de l’eugénisme et de ceux du nazisme entre autres ? Où les classeriez-vous ?

      Et puis quand bien même votre démarche prétendant séparer le bon du moins bon dans le même breuvage (je force je sais), serait réalisable y aurait-t-il une limite que vous vous imposeriez dans ce genre d’exercice ?

      Je m’explique d’aucuns semblent à travers l’antisémitisme décomplexé de Céline, lui reprocher d’avoir été partie prenante de tous les malheurs qui s’en sont suivis. Partie prenante d’autant plus importante que sa notoriété et donc ne vous en déplaise son influence, était grande. Mais allons au-delà de Céline, Hitler enseignant s’essayait à la peinture, admettons que quelqu’un, un jour critique d’art comme je serais maître cuisinier, décrète que l’œuvre artistique d’Hitler doit être saluée et les plus hautes distinctions culturelles lui être attribuées pour son mérite sans précédent. Diriez-vous que cet homme aura su faire la part des choses ?

      Allons plus loin qu’Hitler et si un jour vous appreniez qu’un morceau sublime de musique classique aura été dicté par Satan lui-même (oui je sais aussi), iriez vous jusqu’à saluer l’œuvre musicale de Satan indépendamment de son… engagement militant smiley


    • rakosky rakosky 24 janvier 2011 23:09

      Enfin des mots qui sonnent clair et juste....


  • moumou moumou 24 janvier 2011 20:03

    Bannir Ferdinand Porsche aussi, auteur de la célèbre « coccinelle ».


  • philouie 24 janvier 2011 21:11

    Atterré.

    J’apprends qu’il y a des gens pour s’offusquer que la République renonce à honorer Céline !

    Il y aurait à cela des raisons littéraires (le plus grand écrivain du XXème siècle ?), des raisons morales (la morale ne peut juger de l’art ?), voir de liberté (c’est la liberté d’expression qui est en jeu ?), voir certains qui désapprouvent parce que le CRIF c’est mal.

    Mais franchement, sérieusement, pensez vous que la République, une, indivisible, celle de tous les français, puisse célébrer un des siens qui a appelé au meurtre d’autres français ?

    Eh, oh , mais vous êtes devenus fous !

    philouie


  • Annie 24 janvier 2011 21:54

    "Quant aux juifs, je pense aux combattants du Bund, aux glorieux combattants du Ghetto de Varsovie, leur mémoire mérite bien mieux que des défenseurs aussi indignes, que ceux qui se cachent derrière leur mémoire et leur nom pour affamer les enfants de Gaza."

    Pouvez-vous un instant imaginer que l’on puisse défendre les enfants de Gaza et que l’on se refuse en même temps à célébrer un auteur qui n’était pas seulement un produit de son temps, mais un précurseur dans l’horreur. Je reprends la phrase prosaïque de Péripate : il est des choix moins clivants.


  • rakosky rakosky 24 janvier 2011 22:48

    Hummm ;; ; tout le monde se calme.
    Ce post que j’ai publié ne visait en aucune manière à ouvrir un débat sur les juifs,ni bien entendu à défendre les écrits antisémites de Céline.
    Sur le plan humain,par ses convictions politiques ,par sa profonde misanthropie,Louis Ferdinand Destouches est un type infiniment détestable.
    Vous ne pouvez pas engager le débat comme si quelqu’un ici et moi en premier lieu niait ce fait.
    Il se trouve que cet homme est l’auteur de deux ouvrages qui sont parmi les plus grandes oeuvres ,les plus bouleversantes de la littérature française,que ces oeuvres ont marqué plusieurs générations et font incontestablement partie du patrimoine culturel de ce pays.
    Il se trouve aussi que dans état civilisé il ne revient ni aux états,ni aux gouvernements ,ni aux groupes de pression communautaires de se juge ou arbitre en matière d’art ou de littérature.
    Céline a été jugé et condamné,le jugement ne portait ni sur le Voyage ni sur mort à crédit.
    Vous savez ,je ne me fais aucune illusion sur la portée des commémorations officielles,des personnalités aussi brillantes et attachantes que Julien Gracq,JP Vernant ou Jacqueline de Romilly sont parties dans l’indifférence générale des médias.
    Je ne veux pas qu’une communauté ,qu’elle soit juive ,musulmane ou chrétienne se voit établir le droit d’établir un Index,parce que derrière il y a le lynchage de Pétré -Grenouilleau ou de Renaud Camus,la fatwa contre Rushdie..
    Si vous cherchez des coupables à pendre ,au lieu de déterrer les morts ,j’ai quelques noms à vous offrir et les les crimes dont je parle ne sont pas des crimes littéraires.,je parle de blocus et de bombardements ,je parle de Bagdad,Kaboul ou Gaza.
    Je ne crois pas aux qualités morales de ceux qui condamnent Céline et se sont tenus jusqu’au bout aux côtés de Ben Ali.
    Recherchez plutôt les commanditaires de l’assassinat de Farhat Hached,fondateur de l’UGTT,victime du savoir faire de l’état français en matière de maintien de l’ordre...


  • rastapopulo rastapopulo 24 janvier 2011 22:57

    Je ne résiste pas à le mentionner :

    Cheminade traité d’antisémite sur TF1 en pleine campagne présidentiel de 95 pour avoir oser prévenir que les financiers anglosaxons nous menaient à la ruine (admirer le tabou sur la finance anglosaxonne) est en réalité d’un mouvement qui fustige les opéras de Wagner et Céline pour leur décadence.  

    "Tout d’abord, contrairement à l’opinion des uns et des autres, je suis certain que Céline n’est pas un grand écrivain. En effet, sa façon de s’exprimer n’est que le reflet gouailleur de la marche à l’abîme, au bout de la nuit, d’une culture. De plus, ses écrits antisémites et la violence rageuse à laquelle il soumet le langage ne sont que les deux faces d’un seul et même existentialisme, qui magnifie la violence verbale et physique et reflète les égarements du XXe siècle.
    ...
    Enfin, je trouve dérisoire qu’on établisse un recueil des célébrations nationales, comme si notre pays avait quelque chose à prouver en constituant un catalogue hétéroclite. Que ceux qui l’ont établi aient d’abord inclus le nom de Céline, puis « rétrogradent » par opportunisme, les met par deux fois au-dessous du niveau moral du chat Bébert."

    http://www.cheminade2012.fr/Au-dessous-du-chat-Bebert


  • Sachant Sachant 24 janvier 2011 23:38

    Toujours la même problématique
    L’artiste n’est pas son œuvre

    L’œuvre pour peu qu’elle fasse sens échappe à l’artiste
    Et devient élément constituant d’une époque
    Puis de la culture d’autres époques qui viennent après

    Combien de décennies m’a-t-il fallu pour digérer la chose ?

    Un gros enculé de fils de pute
    Pour utiliser le langage de l’époque nôtre
    Peut être capable de produire
    Une sacrée putain d’œuvre artistique

    J’en prend pour exemple significatif :
    Qui d’entre nous refuserait de lire François VILLON aujourd’hui ?

    Aujourd’hui...
    Nous, nous sommes confrontés à de vrais dilemmes
    Comme les contemporains de VILLON

    Lire CELINE, c’est lire... CELINE
    Et le bougre n’est mort que six mois avant ma naissance

    C’était un intellectuel, à la plume incomparable
    Qui, en tant que antisémite, pendant l’occupation
    A fourni la caution morale à tous les sincères génocidaires de son époque
    Pami d’autres, s’il n’y avait eu que lui...

    Célébrer « Voyage au bout de la nuit », ce pamphlet contre la guerre ?
    Oui !

    Célébrer CELINE tout entier, homme et œuvre ?
    Non !

    Mes parents m’ont racontés « l’occupation » qu’ils appellent « la guerre »
    Alors célébrer CELINE, ?
    Non !
    De mon vivant, j’en suis incapable

    Un exemple plus près de nous qui a soulevé DES passions
    Noir Désir
    Bertrand CANTAT
    L’oeuvre
    La vie
    La musique
    Les textes

    Alors je vous propose la solution transitoire suivante

    Ne célébrons pas CELINE aujourd’hui
    Laissons à nos successeurs le soin de prendre la distance qui nous sépare de VILLON
    Pour savoir s’ils célébreront CELINE ou non

    A ce propos, François VILLON est -il célébré aujourd’hui ?
    Non.

    Son œuvre reste, mais mis à part un film dans lequel Florent PAGNY joue si mal ?
    Qui héroïse VILLON ?
    Personne

    Comme quoi j’ai foi dans les gens encore...


    • rakosky rakosky 24 janvier 2011 23:59

      c’est un peu comme ça que je me pose le problème aussi étant en plus d’origine juive arabe......
      Sinon il y a un très livre sur Villon que vous devez connaître.
      Je ,François Villon de Jean Teulé,des pages terribles qui lui donnent quand même plus d’excuses que l’autre enfoiré,mais l’un a tué et faisait partie d’une bande d’écorcheurs,lequel est le plus coupable...franchement je ne sais pas...


    • djanel Le viking- djanel Le viking- 25 janvier 2011 00:33

      A la grosse banane d’auteur qui veut nous faire un parallèle entre Villon et Céline, sachez donc que ces deux-là ne ressemblaient aucunement. L’un faisait l’éloge de sa lâcheté en nous accusant d’être aussi pire que lui tandis que l’autre avait eu le courage de se voir pendu. L’un fuyait tandis que l’autre bravait son sort en assumant sa destinée.


      La ballade des pendus chanté par Reggiani. Céline n’aurait jamais pu écrire une chose pareille. 


    • rakosky rakosky 25 janvier 2011 01:08

      Monsieur si la comparaison entre Villon et Céline doit être maniée avec prudence sous peine d’anachronisme ,c’est bien justement sur le terrain où vous la placez.
      Les hommes de la fin du Moyen âge vivaient dans un univers mental tout à fait différent du monde,pourtant les deux ont vécu dans un monde crépusculaire marqué par la guerre et le déchainement de la violence.
      Les deux ont eu assez de génie littéraire pour laisser le monde réel s’emparer de la langue et r être les grands témoins de la tragédie de leur temps.
      Vous pouvez refaire 100 fois le procès de Céline,mais je vous mets au défi de trouver une description et une dénonciation plus révolutionnaire de la guerre ,du monde colonial,dela condition des ouvriers américains ,de la misére morale à laquelle il a été confronté comme médecin.
      Regarder les Aragon ,les Romain Rolland,les Barbusse,les boutiquiers littéraires de Staline,pas un qui ne soit parvenu à donner des mots et une voix à l’horreur de leur temps


  • herope herope 25 janvier 2011 00:24

    Certes l’oeuvre peut-être considérée comme novatrice ?
    Mais l’individu prime sur celle-ci.
    L’inclure dans une comémoration oui mais y rajouter : Brasillach, Maurras, Daudet etc... des braves gens qui aimaient leur prochain au point de les dénoncer à l’occupant !

    www.fa-heropelyon.fr.gd


  • brieli67 25 janvier 2011 00:43


    George MOSSE

    La haine raciale antisémite, dans l’idéologie « völkisch », se fonde sur deux caractéristiques de ses ressortissants :

    - Ils incarnent tout ce que l’idéologie « völkisch » rejette : déracinés, modernes, rationnels, entre autres.
    - Ils ne constituent pas un « Volk » extérieur qui aurait pu être toléré. Ils vivent ici, au milieu des allemands et instillent une idéologie opposée. Ils sont une menace au salut « völkisch ».

    L’antisémitisme va s’exacerber avec le temps et passera du constat de divergence à la ségrégation, puis à une sorte de conceptualisation-déshumanisation du mal incarné. 


    Peter Sloterdijk 

    Théories des après-guerres

    Remarques sur les relations franco-allemandes depuis 1945

    PS nous conseille -ironiquement- - de veiller à ce que les journaux n’envoient dans un pays comme dans l’autre que des correspondants dont on peut être sûr qu’ils vont ennuyer à mort leurs lecteurs. Ils garantiront ainsi l’amitié et l’harmonie entre les deux pays.



  • philouie 25 janvier 2011 01:51

    Salam ,
    je cite :
    "Je ne veux pas qu’une communauté ,qu’elle soit juive ,musulmane ou chrétienne se voit établir le droit d’établir un Index,parce que derrière il y a le lynchage de Pétré -Grenouilleau ou de Renaud Camus,la fatwa contre Rushdie.."

    Si c’est cela qui est la base de votre raisonnement, alors d’après moi vous vous fourvoyez grave, pire vous vous tirez une balle dans le pied.

    Parce qu’on est bien d’accord, que le CRIF dicte à la république ce qu’elle doit faire est proprement insupportable. Insupportable quand elle s’attaque à Hessel et l’empêche de tenir conférence. Scandaleux, inqualifiable.

    Mais quand elle s’attaque à Céline, il faut lui donner raison.
    Mais non pas raison pour le CRIF mais contre le CRIF. Que les uns se disent juifs d’un coté et que l’autre se prétende anti-juif ne change rien à l’affaire : l’un et l’autre ont un point commun celui de diviser. Et l’un et l’autre divise pour les mêmes raisons : une conception raciste de l’humain.
    Or la République doit, c’est son rôle , sa raison d’être, au delà de nos diversités, au delà de nos croyances, de nos origines et au delà tout ce qui nous sépare, nous rassembler dans une même communauté. Nous sommes égaux devant elle, il n’y a pour la république ni juif, ni chrétien, ni musulman. C’est seulement à cette condition que nous pouvons dire que nous sommes une nation. Or que font les discours de Céline, que fait l’attitude du CRIF, si ce n’est nous diviser, nous séparer, nous renvoyer dos à dos , soit parce que nous sommes juifs, soit parce que nous ne sommes pas juif. Nous devons refuser cette alternative, pour moi au moins individuellement, mais la République à le devoir de la refuser. Célébrer Céline, c’est exclure les juifs de cette célébration, c’est les faire sortir de la république. C’est détruire la République. Une république qui se doit d’être au-dessus de ce qui nous sépare.

    Il n’y a aucune considération littéraire ou morale la dessous, il est juste question de comprendre ce qu’est la République et comment elle se construit.
    Et quand j’emploie le mot construire, cela signifie qu’il y a un effort à faire, pour la faire apparaitre et pour la maintenir.

    Philouie


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