jeudi 22 mai 2014 - par Ariane Walter

« Welcome to New-York » : élégant, courageux et intelligent

Voilà un film très décrié. Par qui ? Voici quelques propositions :

  1. Les Ps qui face au marasme de leur parti, ne sachant à quelle planche s‘accrocher se disent « Peut-être DSK ! », et lancent une émission sur sa femme qui l’absout, même s’il a été méchant et font dire partout que c’est le meilleur économiste du monde. Et là ce film, zut !
  2. Les bourgeois clean qui ne supportent pas qu’on montre papa en train de faire de vilaines choses avec de vilaines filles (Surtout si elles sont canon !)
  3. Certains juifs qui ont pour mission stupide de voir de l’antisémitisme partout, même chez les criquets d’Australie.
  4. Les DSK et leurs amis.
  5. Les ennemis de Poutine.
  6. Les tenants de la VO du 11 septembre. Ceux qui trouvent immoral de mettre leur nez dans les affaires des chefs.
  7. Les chiens de garde au garde à vous.
  8. Et plus généralement tous ceux qui aiment bien décréter qu’un film est nul surtout sans l’avoir vu parce qu’ainsi ils se rangent dans la catégorie des gens bien pensants. Tous les films qui défilent sur nos écrans regorgent de massacre à la tronçonneuse, de viols sous tous les angles, de vulgarités et de violences innommables. Mais là on ne dit rien.  Et « Welcome to New-York » est un navet vulgaire avec des scènes d’orgie insupportables, une merde totale qu’il faut interdire !

 

J’ai dépensé sept euros pour savoir ce qu’il en était. Ne proposant ici que ma petite opinion. Du moins, c’est la mienne et j’ai vu le film.

 

Je dirai tout d’abord que le titre est à l’image de ce film, certes inabouti, non sans défauts, mais élégant, courageux et intelligent. Intelligent. Voilà une qualité assez rare dans notre monde pour qu’on en jouisse dès qu’elle s’agite. J’aime le titre, « Welcome to New-York », qui n’est qu’une bannière de bienvenue dans un aéroport mais qui, bien davantage,a des échos de tragédie grecque.Ironie d’un destin qui va jouer à abattre un homme dont l’ubris l’a provoqué.

Pourquoi avoir présenté Depardieu en interview, avant le film ? Et si c’était Ferrara lui-même qui expliquait les tenants de son œuvre. ? Est-ce lui qui dit : « Je me méfie des politiques. Je suis individualiste, anarchiste. » Il n’aime pas DSK. Mais a-ton besoin d’aimer un personnage pour le traiter ? Depardieu-Ferrara utilise alors le célèbre paradoxe du comédien de Diderot : « un comédien est-il sincère ou compose-t-il sans cesse » ? La réponse retient en fait les deux solutions. Depardieu a besoin de « sentir », pour dire ensuite que quand il fait pleurer, lui rigole. Ainsi est posé le problème de l’abandon aux émotions et de la froideur nécessaire du créateur. Ferrara va-t-il s’abandonner ou prendre ses distances ?

Vient alors le générique. Une musique lente et mélancolique, « O beautiful America », pose ce qu’est devenu un rêve de pionnier. On voit Lincoln, les premiers héros américains, puis de l’or, des billets sur des machines qui tournent sans cesse. Un coup d’œil au pyramidion de l’obélisque de Washington que des ouvriers réparent, rappelle un épisode. Il a été déstabilisé lors d’un tremblement de terre survenu au moment même où le juge libérait DSK, l’obligeant à interrompre la séance ! Vous vous en souvenez ? Incroyable évènement !

Ainsi donc Ferrara pose son décor : celui d’un pays, autrefois idéal démocratique, et qui se trouve à présent dirigé par le monde perverti de la finance. Nous entrons, en effet, dans les bureaux luxueux et feutrés, au cœur même du FMI, l’un des plus grands organismes financiers de ce temps.

 

Parlons de Ken Kelsch, le directeur de la photo de ce film. Il a fait un travail admirable. Il a créé plusieurs cercles de l’Enfer. C’est un film sombre, en effet.

Le premier cercle est celui des hôtels et des filles. Tons ambrés, lumières tamisées. Luxe, calme et volupté. Reflets de vitres et de miroirs… Le second cercle est celui de la prison avec des tons gris, froids. Le troisième cercle est celui de Tribeca. Faisons une parenthèse à ce sujet. C’est évident un des points forts de « Welcome » . Avoir filmé dans un lieu dont on a tant parlé. Dont Simone, la femme de Devereaux, rappelle aussitôt le prix : 60 000 dollars par mois ! Mais qui se révèle un puits mal éclairé, « sombre » dit-elle, glauque. C’est là, dans une sorte de descente aux enfers, que Devereaux va affronter, dans trois scènes très puissantes, celle qui est le fantôme d’un rêve, d’un passé défunt. Celle qui a voulu changer un homme qui ne voulait pas changer. Un quatrième cercle, toujours dans le loft de Tribeca, empruntera des lumières à l’écran d’un film et à la ville, couleurs artificielles qui ponctueront le dernier affrontement. Certains ont dit que les dialogues étaient nuls. J’y reviendrai in extenso. Ce sera à vous de juger.

Parlons ensuite de la musique. Ce film est un long couloir de silence ponctué de quelques airs doux, de rumeurs de la ville, de cris de sirène et dans la dernière scène où il est question de religion, de cloches d’église. Là, encore, une bande son discrète, sobre et élégante.

 

Mais passons au sexe. La première demi-heure présente quatre scènes explicites. Sûr que ceux qui n’aiment pas ça doivent souffrir ! Certains disent qu’elles sont porno. Je ne sais pas quel genre de film porno, ils regardent ! On peut parler, en ce qui concerne l’image, d’érotisme flambant, genre « Empire des Sens » ou, en mieux, Emmanuelle. Femmes magnifiques, décors de luxe, dessous élégants et avec elle de gros porcs, si vous voulez, ou tout simplement des hommes à qui le fric permet une domination totale sur les plus belles femmes du monde. Un fantasme que certains réalisent. Oui, je peux dégrafer ton sous-tif, baisser ta culotte, te caresser la chatte, te tapoter les fesses, me faire sucer, te pénétrer, te secouer, jouir et hurler, tout ce à quoi tout homme rêve quand il voit passer un corps de femme. Certains se l’offrent ou s’en gavent.

Les quatre scènes sont différentes.

La première, dans le bureau de Devereaux, montre comment se traitent les affaires. Un Français vient lui présenter les mesures de protection auxquelles il va être obligé de se soumettre en tant que candidat à la présidence de la république française. Mais Devereaux écoute à peine et lui fait envoyer une fille qui s’asseoit sur ses genoux . Le Français se défend :

-Je travaille

Et la fille répond :

-Je travaille aussi.

Vient ensuite la fameuse scène où Devereaux arrive à l’Hôtel Carlton, joli clin d’œil, où des amis l’attendent dans sa chambre avec quelques prostituées. On sait que dans la réalité cette scène a existé et que des amis du Carlton, le vrai, la veille de l’évènement Nafissatou, avaient traversé l’Atlantique pour lui amener des filles. Personnellement c’est cette situation que je trouve obscène, bien plus que la scène qui la représente, qui se passe en effet sous des flots de drogue et de chantilly. Qui n’a pas joué à la chantilly et au chocolat leur jette la première pierre ! Mais on croirait que les critiques de ce film sortent du couvent des oiseaux émasculés. Passons.

La troisième scène est esthétiquement très belle. Deux jeunes Russes sont amenées dans la chambre de Devereaux, (rappel de cette femme mystérieuse qui a passé une partie de la nuit avec DSK et que Ferrara traite autrement.) Encore un fantasme masculin : deux filles se caressent et on regarde, on touche, puis on entre dans le jeu. Les corps, les dessous, les lumières, tout reste élégant jusqu’à ce que Depardieu révèle une nouvelle fois ce corps difforme et monstrueux qui est le symbole d’une auto-destruction. Il jouit en grognant, ce dont on a beaucoup entendu parler, oui, des hommes jouissent en gueulant, on découvre. Il le fait rapidement ce qui lui vaut un : « C’est déjà fini, papy ? »…

Dans le couloir de l’hôtel, les deux filles sortent en riant et en s’embrassant. Elles croisent un père avec ses deux enfants qui les serre contre lui. Que deviendront ces enfants ? Seront-ils des kapos soumis du système ? La fille paiera-t-elle ses études en se prostituant dans le même hôtel ? Qui sera sauvé ?

Vient ensuite la scène attendue du viol de la femme de chambre. Puisque c’est le choix que fait Ferrara. C’est un viol. On sait que la justice a tranché autrement. Là encore le générique le rappelle :

« Dans l’affaire judiciaire ayant inspiré ce film, les poursuites ont été abandonnées après que le procureur a conclu que le manque de crédibilité de la plaignante rendait impossible de savoir au-delà du doute raisonnable et quelle que soit sa vérité, ce qui s’était passé lors de la rencontre dans la suite de l’hôtel. »

Diallo aurait en effet menti lors de son entrée sur le territoire… Mais DSK n’a-t-il pas menti lorsqu’il a prétendu qu’il n’y avait eu aucun rapport entre cette fille et lui ? Avant que l’on ne trouve du sperme jusque sur les lustres ? En quoi, lui, est-il crédible ?

La scène du viol est brève. Un seul angle. Devereaux est de dos, nu, toujours énorme et lourd. La femme de chambre est à genoux , cachée et se défend. Corps blanc maladif contre peau noire et je ne peux dire à quel point cette scène a éveillé en moi le souvenir de tout un système colonial impitoyable. Je veux, je prends, crève. Où est l’obscénité ?

 

La partie la moins intéressante du film est celle de la prison. Ferrara s’en fiche. Depardieu ne joue rien. On a même une scène ridicule où un noir tourne autour de Devereaux. Le film marque le pas jusqu’à l’arrivée de Simone, interprétée par Jacqueline Bisset. Actrice remarquable, faisant une superbe composition.

Tous deux s’installent à Tribeca où va se jouer le huis-clos entre homme et femme, tour à tour maître et esclave, passé et présent, rêves et réalités, mensonges et vérités.

 

Les voilà dans un loft obcur, encombré de cartons. Elle, qui a de l’argent. Elle évoque tout de suite le prix de location du loft. Elle a sorti un million de dollars le matin même. Femme dure qui cingle :

-Tu as discuté avec des co-détenus ? Ils pourraient peut-être devenir premier ministre ?

Qui l’humilie. :

-D : Ma vie a éclaté dans tous les sens.

-S : Ta vie a manqué absolument de sens depuis que tu es venu au monde. Tu sais ce que c’est qu’un homme ? Il s’occupe des conséquences de ses actes…

Il a alors des défenses absurdes de gamin. Non, il ne l’a pas violée. Il s’es simplement branlé contre sa bouche !!

Dans cette première scène, Devereaux se soumet, dit sans cesse merci à cette femme qui l’a déjà sauvé, non sans se défendre. Il est malade.

-Tu sais que je suis sexuellement dépendant. 

Lui, veut la toucher elle s’y refuse à plusieurs reprises, jusqu’au moment où se lit tout à coup dans son regard, capté au-dessus d’une épaule massive qui la cache, un bref moment, cet amour immense pour cet homme. Il la serre alors vivement dans ses bras :

-C’est toi qui m’aides.

-Avec tout mon amour depuis toujours. J’ai besoin de sentir ton corps. C’est pour ça que je suis restée… C’est ce que font les hommes. Ils nous imprègnent de l’odeur de leur corps.

Puis elle se détache. Le temps de l’amour est fini.

 

Le récit est alors interrompu par deux autres aventures de Devereaux. Avec une jeune métisse et avec une journaliste qui évoqueTristane Banon. La jeune journaliste pose comme première question : « Pourquoi vous avez perdu la cassette Mery ? » Il s’en suit une scène de tentative de viol qui est pour moi la plus impressionnante. Réaliste avec ce déchaînement de puissance auquel une femme a du mal à résister.

 

Puis recommence l’affrontement de Tribeca.

Dans des jeux d’ombre, de miroirs, d’escaliers, ce sont les deux condamnés de « L’enfer, c’est les autres. »

-D : (qui ne s’occupe de rien) : ils ont dit quoi les avocats ?

-S : Ils parlent de tes crimes.

-D : Depuis quand suis-je coupable ? Tu es furieuse parce que je n’ai pas voulu enfiler ton petit costume. Tout le monde sait ce que ta famille a fait ! 1945 ! Grande année !

 

Venons-en à l’accusation d’antisémitisme qui est faite au film.

  1. Dans une scène qui se situe au début, lors d’un repas, un homme remercie Simone pour ses dons à Israël. Si ceci est antisémite, il faudra qu’on m’explique pourquoi ! Que la femme d’un candidat à l’élection présidentielle aide Israël qui est un grand acteur de la politique internationale, sans doute par l’intermédiaire du CRIF, comme par celle de l’AIPAC aux Etats -Unis. Cela signifierait donc que la politique en général, avec ses dons en période électorale, est antisémite ! Quant à la critique de Devereaux, sur la critique des fortunes qui se font pendant les guerres, on voit qu’elle vient dans un moment d’exaspération. Que l’homme qui est accablé de reproches veut reprendre la main et cherche l’insulte, qui fera le plus mal, puisque lui est déshonoré, il cherche son déshonneur à elle !
  2. Mais cette équation juif=argent est paraît-il antisémite… Vous avez fini de vous palucher, les gars ? Il va falloir vous calmer. Vous allez contre vos intérêts, là. Il faut réfléchir.

Autre beau dialogue :

S : Je voulais t’aider à changer.

D : Je ne pouvais pas. Je ne le voulais pas. Je ne veux pas ! (Et face caméra.) Qu’ils aillent tous se faire enculer !

Devereaux n’échappe pas à un psy envoyé par sa femme :

-P : Que ressentez-vous à propos de votre vie ?

-D : A peu près rien. Je ne sens rien. Je ne me sens pas coupable.

-P : Je peux vous aider.

-D : On ne sauve jamais personne. Pourquoi ? On ne veut jamais être sauvé.

 

La dernière scène est une réflexion face à la nuit, ses bâtiments, ses lumières sourdes, sirènes , cloches d’église dans le lointain. Les yeux levés vers des buildings qui masquent le ciel évoquant pour moi un des premiers vers de Baudelaire, malheureux pensionnaire, échappant à la cour de sa prison, en regardant « le ciel carré des solitudes. »

 

Des femmes de ménage défilent avec des pancartes « Les gens ne sont pas votre propriété. »

Devereaux évoque sa chute aux enfers.

-C’est ma faute. Comme tout le monde. Depuis mon enfance, mon esprit a été rincé. Du berceau à la tombe. Je n’ai pas de religion. Sinon, j’aimerais dire cela : « Quand je mourrai, j’irai embrasser le cul de Dieu…Mon premier Dieu, je l’ai trouvé à l’école : l’idéalisme. …Croire que tout sera possible. La faim dans le monde…Une répartition des richesses.. Les hommes sages sont réconfortés de reconnaître leurs limites…

 

Simone revient, son visage déformé et vieilli sous le jeu des néons. Dernière passe d’armes :

-D- : Une fois de plus ,je vis sous tes ordres . J’ai été humilié face à ce putain de psy ! ..Sophiste. Pédant. Au fil des ans, morceau par morceau, tu as réussi à ce que je me haÎsse moi-même….Je suis le monstre et tu as sauvé le monde ?...Tu m’as épuisé. Le contraire de l’amour, c’est l’indifférence et tu m’as amené à ça.

Et le film se termine sur un regard d’enfant face public…

 

Tout film peut plaire ou déplaire. La variété des goûts humains est immense. Celui-ci n’est pas sans défaut, longueurs, impression de décousu, le fait divers comme un parpaing à la cheville. Pour ma part, ayant souhaité vous faire un compte-rendu, le plus exact possible de ce que j’ai vu, entendu et ressenti, j’y ai découvert une dénonciation d’une époque que symbolise Devereaux : difforme, à la fois puérile, inconsciente de ses fautes, violemment dominante, criminelle.

J’y ai vu un affrontement entre ces deux dominants que sont les hommes et les femmes qui se déchiquettent dans leur passion, l’un utilisant l’autre à tour de rôle.

J’ai senti, comment, s’inspirant d’un fait divers, ô combien connu, Ferrara l’a dépassé pour atteindre à une sorte d’universalité liée à cette nature humaine jouissive, violente, amorale, où le Mal s’excuse, où chacun est coupable tout en se disant innocent.

Les moyens de l’art y sont beaux. Le désir de justice est présent.

Obscène ?

Pour moi, ce qui est obscène, ce n’est pas la représentation de l’obscénité mais sa nature même.

-Est obscène la domination de la finance sur les hommes.

-Est obscène le commerce qui ne se soucie d’aucune morale.

-Est obscène le choix du Qatar pour la coupe du monde et la mort des travailleurs qui y sont sacrifiés.

-Est obscène la coupe du monde du Brésil dans un pays qui a besoin d’aider son peuple.

-Est obscène le mensonge permanent de la vie politique. Le mensonge permanent de la presse propagandiste.

-Est obscène l’abandon de notre monde à sa destruction en dehors de toute politique constructive.

 

Quant à Madame Sinclair et à M. DSK, je ne les trouve pas mal traités dans ce film.

Elle n’est pas seulement une femme autoritaire et ambitieuse, elle est aussi une victime qui vit les dernières heures d’un immense amour, emportée dans une immense humiliation.Elle est d’une grande dignité dans ses petites défenses.

Et DSK, porté par le regard d’enfant de Depardieu, qui implore une indulgence qu’on ne lui accorde pas, est bien au-dessus du personnage cassant et plein de morgue qu’il nous donne à voir.

 

Merci Monsieur Ferrara, pour le courage d’avoir abordé un sujet où vous prenez parti contre des ennemis redoutables, oui, au risque de ne plus avoir de carrière dans le monde de l’art.

 

Quant à Cannes qui refuse votre film et présente sur son tapis rouge des filles qui exhibent leurs seins et leurs culottes, belle morale, en effet !



59 réactions


  • Pyrathome Pyrathome 22 mai 2014 14:25

    D’où la question cruciale :
    Une éjaculation peut-elle être antisémite ?
    Réponse, oui, tout dépend de qui l’émet selon Anne Sinclair..... smiley.


  • DanielD2 DanielD2 22 mai 2014 14:46

    C’est pas un film terrible, et l’intention du réalisateur est étrange, on voit pas trop où il veut en venir et rien n’est vraiment subversif là dedans. C’est un film pour faire du buzz, à l’image de la soirée à Cannes où ils ont distribué peignoirs, fouets et menottes pour rigoler, pas grand chose de plus.

    Mais ceux qui ont dit que c’était une merde tournée comme Joséphine Ange Gardien ont menti, ce film n’a pas à rougir de tout les autres films bofs qui sortent en salle. J’imagine que beaucoup de gens puissants n’ont pas envie de retrouver leurs frasques sur grand écran pour divertir le peuple, ça se comprend d’ailleurs, et ça explique les critiques négatives rocambolesques et la non sortie en salle.

    Depardieu est exceptionnel sans se donner beaucoup de mal, comme à son habitude, dommage que le film moyen gâche un peu son talent à jouer les gros pervers.


  • Aldous Aldous 22 mai 2014 14:57

    Ce film est un tesson de vase antique. Et moi ça me va très bien.



  • ZenZoe ZenZoe 22 mai 2014 15:21

    C’est le premier article que je lis où l’auteur a vu et raconte vraiment le film, au lieu de nous dire d’emblée de ne pas se fatiguer à le télécharger parce que c’est porno, vulgaire, mal fichu, un navet, une vomissure antisémite (dixit Anne Sinclair), une diffamation (dixit DSK soi-même), un festival de turpitudes, etc. Le fait est assez rare et mérite d’être souligné.
    Je n’ai pas vu l’oeuvre en question et je ne la commenterai donc pas. Je suis juste venue dire que je n’aime ni DSK ni Anne Sinclair. Les deux me débecquent, l’un autant que l’autre, et ce n’est pas de l’antisémitisme, juste un dégoût pour des gens qui se croient tellement au-dessus des autres qu’ils doivent avoir le vertige des fois là-haut, au point d’en perdre toute décence.


  • keiser keiser 22 mai 2014 15:26

    Salut Ariane .

    A Cannes, le film a été laminé par une critique française bizarrement unanime (« soft porn  », « navet  », « téléfilm  »…).

    Etonnant, non ? On pourrait également se demander pourquoi ce film n’a pas eu de sélection en sélection officielle à Cannes alors qu’un nanar XXL comme Grace de Monac faisait l’ouverture , mais pas comme un ouragan  smiley


    • Fergus Fergus 22 mai 2014 15:50

      Bonjour, Keiser.

      Dès lors que ce film était qualifié d’« antisémite » par des gens comme DSK (qui ne l’avait pas vu), Anne Sinclair et Ivan Levaï, il était cuit pour la distribution classique, eu égard au nombre très important de personnalités juives dans la profession qui ne veulent pas courir le risque d’une brouille avec les premiers nommés, même s’ils ne voient eux-mêmes pas une once d’antisémitisme dans ce film.

      Cela dit, je n’irai pas le voir, et pour cause : comme Zenzoé, Strauss-Kahn et Sinclair me dégoûtent, ainsi que Depardieu.


    • keiser keiser 22 mai 2014 16:19

      Ouai .

      Comme toi , la brochette me semble un peu indigeste .
      Je pense que je vais garder mes 7 euros pour autre chose .


    • Fergus Fergus 22 mai 2014 17:33

      Bonjour, Sabine.

      Il est possible en effet que seules les pressions politiques aient eu raison de ce film, non seulement à Cannes, mais aussi dans les circuits de distribution en salle.

      Mis à part l’avis d’Ariane, je ne sais pas ce que vaut ce film sur le plan cinématographique, mais une chose est sûre : il ne peut pas être pire que le dernier Godard, un objet non identifié auquel personne n’a, semble-t-il, rien compris et qui est truffé d’aphorismes hermétiques du genre « La pensée trouve sa place dans le caca » ! Mais c’est Godard et lui a le droit d’être diffusé alors qu’il est un has-been depuis 40 ans !


    • kanine 22 mai 2014 18:34

      Le vrai regal c’est quand on regarde les memes critiques s’exprimer sur je sais pas moi disons au hasard « nympho » avec gainsbarre...


    • Fergus Fergus 22 mai 2014 18:50

      @ Sabine.

      J’ai tenté de revoir deux films de Godard dernièrement, « A bout de souffle » et « Pierrot le fou ». Un désastre : je ne parviens pas à comprendre comment j’ai pu naguère ne pas trouver ces films d’un ennui mortel.


    • bakerstreet bakerstreet 22 mai 2014 19:00

      fergus

      On peut se demander si cela ne fait pas partie d’un coup de billard à trois coups : Une petite allusion à la diaspora juive, que l’on allumera par une petite provocation, aura vite fait de vous revenir en bénéfices secondaires...

      C’est en mon cas mon intuition, et Levaï et compagnie se sont fait simplement avoir à l’hameçon qui leur était tendu....

      Anne Sinclair a réagit en disant que sa famille n’avait pas profité de la guerre pour construire sa fortune, mais qu’au contraire ils ont été spoliés, avec vols de tableaux, etc, et elle avait raison. Reste que toute défense va produire du buzz, et entretenir l’affiche, sachant l’antipathie naturelle des gens face aux puissants.

      Des trucs vieux comme le monde mais qui marchent.

       Hitler était très au fait de ce genre de propagande insidieuse et nauséabonde. Ce film sent simplement mauvais, voilà mon opinion, et je n’ai pas besoin de m’approcher de trop près pour tourner les talons.


    • CASS. CASS. 23 mai 2014 10:57

      Anne Sinclair a réagit en disant que sa famille n’avait pas profité de la guerre pour construire sa fortune, mais qu’au contraire ils ont été spoliés, (ça nous le savons qu’ils ont fait fortune avant la guerre en spoliant, et qu’ils ont continué à spolié)


    • Mowgli 25 mai 2014 22:45

      « alors qu’il est un has-been depuis 40 ans »

      Godard n’est pas un has-been. C’est un never-was.


  • Fergus Fergus 22 mai 2014 15:39

    Bonjour, Ariane.

    Tu as écrit : « C’est un viol. On sait que la justice a tranché autrement. »

    Ben non, justement, la justice pénale n’a pas tranché. Faute d’avoir l’assurance, dans le système américain, d’obtenir un vote unanime de culpabilité lors d’un procès, le procureur Cyrus Vance a baissé son froc, lui aussi - quoique de manière imagée en l’occurrence - pour ne pas risquer de perdre un procès qui aurait entaché ses projets politiques, lui qui envisage très sérieusement de conquérir la mairie de New York. Résultat : l’équivalent d’un non-lieu assorti d’attendus pourtant accablants.


    • Fergus Fergus 22 mai 2014 17:53

      @ Ariane.

      A toutes fins utiles et en n’accordant pas au site plus d’importance qu’il n’en a, je viens d’aller voir comment le film est jugé par les spectateurs sur Allociné.

      Le moins que l’on puisse dire est que Welcome est très largement éreinté par ceux qui l’ont vu. Sur 381 votes et 173 critiques au moment où je suis allé regarder Allociné, le film recueille des notes très diversifiées. Mais s’il obtient 17 % de 5 étoiles (la meilleure note), il culmine en revanche à 38 % de 0 étoile, 17 % lui donnant 1 étoile. Je t’engage à aller lire les critiques. Certaines, parfaitement opposés, sont bien argumentées.


  • Karol Karol 22 mai 2014 17:01

    Bonjour,

    « Les hommes sages sont réconfortés de reconnaître leurs limites… » semble reconnaître dévereaux. La démesure, hybris, c’est ce qui finit par briser les ailes des puissants, mais les victimes de leur excès passe toujours pour pertes et profits. Voilà ce qui est proprement obscène.


  • foufouille foufouille 22 mai 2014 18:35

    film bof voir nul. depardieu assez nul. par contre, bonne caricature de DSK et des autres.
    film se trouvant gratuitement facilement


  • foufouille foufouille 22 mai 2014 18:37

    « eyes wide shut » était nettement mieux dans le même genre


  • Le421... Refuznik !! Le421 22 mai 2014 18:39

    Salut Ariane !!

    J’ai des considérations un peu spéciales sur le cinéma et sur sa morale...
    Je fais un zap sur DSK et ses frasques. Mon expérience des gens m’a appris que personne n’était tout bon ou tout mauvais. Tout bon, ça existe, ce sont les menteurs...
    Donc, logiquement, les connaissances exceptionnelles de DSK dans le domaine financier sont compensées en mal par cette addiction au sexe incontrôlable. Du moins, il semble. Je n’ai jamais tenu la bougie, tout comme ceux qui décrivent ses exploits en long, large et travers sur tout ce qui se lit ou se regarde.
    Par contre, il y a un point qui me dérange énormément.
    Depardieu a expliqué que la France était un pays de cons et qu’il n’aimait pas les Français. Le fait qu’il y ait des gens pour encore aller voir ses films semblerait prouver qu’il a raison sur le fond.
    Cependant, je note que les coups de quiquettes qu’à distribué DSK ne m’ont pas coûté grand chose.
    Par contre, l’exil fiscal de personnes ayant fait leur beurre avec le pognon des français (et qui continuent encore), c’est comme un politique qui tape dans la caisse des fonds publics. Ca m’insupporte.
    Même Cahuzac, l’argent qu’il avait planqué (peanuts à côté de certains), venait à priori de labos. Sa fraude portait seulement sur la part d’imposition qu’il aurait du payer...
    Mais il est vrai qu’en France (Balkany par exemple), on aime les politiques véreux et fraudeurs. Ils sont élus et réélus !! Sauf si ils sont « de gauche », bien sûr !!
    Je fais partie de cette minorité qui n’aime pas Depardieu. Qu’il me traite de con, j’en ai encore plus à son service. Si je devais échanger sa fortune avec mes petits avoirs avec la condition d’échanger aussi le physique, ça serait « niet » direct !! Rien que pour cela, je ne lui ferait même pas l’honneur de le télécharger, même gratuitement.
    Comme il ne le fait plus, je continue depuis quarante ans à payer mes impôts en France, je n’ai d’ailleurs pas les moyens de faire autrement. Et c’est le salaire de presque deux mois qui partent au Trésor public.
    Si j’avais 20.000€ par mois, ça ne me dérangerait pas. Avec moins que le dixième, ça me fais un gros trou dans le budget.
    Qu’on se le dise !!


    • Ariane Walter Ariane Walter 22 mai 2014 20:03

      Je dirai que ce que représente DSK est bcp plus dangereux pour les peuples que Depardieu ! Comparons ce qui est comparable !


    • Le421... Refuznik !! Le421 22 mai 2014 20:17

      DSK ??
      Dangereux pour les peuples ??
      Peut-être professionnellement par ses vues libérales...
      Quand au reste... A part augmenter la population de la planète. Non, je rigole !! Il est un peu vieux !!
      Dangereux pour les peuples...
      Plus que le GMT par exemple ??
      Ah.


  • bakerstreet bakerstreet 22 mai 2014 18:49

    Je n’irai pas voir ce film pour de multiples raisons

    - Car je pense qu’il n’est simplement pas terrible, au vue des critiques auxquels j’accorde une certaine confiance. On peut donner son opinion sur ce truc sans aller le voir, en s’appuyant sur des réseaux d’intelligence, de compréhension « off » et d’intuition. Inutile d’aller voir un navet qui fait de l’agit prop, et vous met en accusation, dés que vous affirmez votre désaccord, sous prétexte que vous ne l’avez pas vu : Du pain béni pour ce genre de réalisateurs fonctionnant sur la provocation, et engrangeant les bénéfices de l’entrée, qui sont le but, ne l’oublions pas de cette activité...

    - Car le remue ménage savamment orchestré me fait penser d’une certaine façon à celle qui se construisit sur l’affaire du Sofitel. L’essentiel es ailleurs, comme dirait l’autre. Mais de cela on n’en parlera pas...

    Je reste convaincu que si DSK est un malade compulsif, l’exploitation et le montage de cette affaire n’a pas été gratuite. On remarquera que l’homme du FMI voulant mettre à mal l’hégémonie du dollar irritait beaucoup les américains. (Tiens, voilà que Poutine me s’allier avec la chine pour remettre cette histoire sur les rails. Poutine sera assez prudent pour ne pas se faire enfermer au Sofitel, ou je ne sais quelle salle de muscu....Il est facile d’appâter les gens que l’on veut faire chuter. Voilà pourquoi aussi la cause de cette histoire ukrainienne, et la mise au banc du vilain poutine)...

    - Voilà donc comment un film à ce sujet aurait pu être dérangeant : Examiner les fait à la « John Le Carré », ou à la « Graham Greene »....Moi j’adore les polars, Ellroy, Connelly...Et observe souvent que le cynisme mis en évidence dans ces fictions est souvent assez proche de la réalité politique. 

    On me taxera de paranoïaque, de disciple de « la théorie du complot », alors que les faits sont plus que troublants, et que l’affaire Snowden nous montre que les plus folles présomptions n’étaient que du petit lait à coté de la réalité, transformant n’importe quel auteur en écrivain de Sciences fiction s’il avait envisagé ce système ou 1984 et Georges Orwell, apparaissent comme des enfants de choeur......


    • Fergus Fergus 22 mai 2014 18:57

      Bonjour, Bakerstreet.

      « On remarquera que l’homme du FMI voulant mettre à mal l’hégémonie du dollar irritait beaucoup les américains. » Désolé, mais ce que vous sous-entendez n’a aucun sens : Quelques mois plus tard, si DSK emportait la primaire socialiste, ce qui semblait probable, il quittait le FMI. Dès lors, DSK ne pouvait plus être une gêne pour les Américains. Ils n’avaient par conséquent aucune raison den monter un complot contre lui.

      De plus les nombreuses révélations sur sa boulimie de sexe et ses « comportements inappropriés » se sont suffi à eux-mêmes pour montrer quelle était la nature profonde du personnage et ses rapports aux femmes.


    • bakerstreet bakerstreet 22 mai 2014 19:15

      Fergus.

      En dehors de cette affaire,même et surtout les pays émergents, on avoué que DSK, même si ce n’était pas tout de même un révolutionnaire, avait fait du bon boulot.

      Mais il arrive que les révolutionnaires confectionnent eux même les cordes auxquels on les pendra, par leur intransigeance, et leur difficulté à se contenir, et à supporter la real politique. C’est ainsi que Roosevelt finalement a fait beaucoup plus pour ce pays que les blacks panthers...

      Beaucoup plus dérangeant que Barosso ou que Junker, qui sont des majordomes exclusivement au service d’un ordre économique.....Cette affaire à décrédité le personnage, et cassé toute possibilité de transmission qu’il pouvait avoir au niveau politique, au niveau des projets, et en particulier celui ci. Au delà de l’homme et de son destin politique personnelle, c’est toute une dynamique qui a été stoppé. .

      Cette affaire de projet économique reste bien sûr pour autant sur le devant de la scène. les « brics » Brésil, inde et surtout Russie et chine, travaillent de nouveau à ce projet. Et l’on peut se demander ce qu’il en adviendra, et ce que fera les usa pour le casser, sachant que la remise en compte de son leadership dollar planche à billet, et endettement massif falsifié, aboutirait pour lui à une explosion atomique. La troisième guerre mondiale n’est peut être pas loin, avec cette histoire d’Ukraine surjouée qui passe maintenant le balai au Sofitel..... 


    • Ariane Walter Ariane Walter 22 mai 2014 19:56

      Du bon boulot le directeur du FMI ? Pour qui ? Vous êtes libéral ? Que voulez-vous qu’il fasse ? C’est un financier au service du gratin !!


    • Le421... Refuznik !! Le421 22 mai 2014 20:27

      @Ariane

      Bizarre.
      Je vous trouve partiale sur ce coup.
      Vous m’avez habitué à beaucoup plus de circonspection dans vos interventions.
      Par principe, je n’aime pas les tribunes uniquement « à charge » ou même le contraire.
      DSK, franchement, je ne l’aime pas. Pas plus que Sarkozy par exemple.
      Par contre, Sarko avait l’honnêteté de s’annoncer libéral et de droite. Donc, il a fait suivant ses idées et on ne peut pas lui en faire le reproche.
      Pas comme certains qui clament tout fort être « de gauche » et jettent le discrédit sur les gens comme moi qui le sont vraiment.
      DSK est libéral, c’est clair. Mais avec une certaine analyse, à l’instar de celle qui lui a succédé, critique envers les politiques d’austérité. Il sait que ça conduit au chaos. Nous y allons tout droit, le vote de Dimanche est un prémice, si les résultats se confirment.
      Et ça finira mal, très mal !! En rouge. Sang.


    • Ariane Walter Ariane Walter 23 mai 2014 11:22

      Oui, il sait blablater comme tous les autres...


  • tf1Groupie 22 mai 2014 19:32

    Pas sur qu’Ariane soit ici une critique ciné objective, vu son parti pris sur l’affaire en question et son besoin de voir les puissants exposés en gros porcs (nul doute que Depardiou est brillant dans ce rôle de décomposition).

    En tout cas félicitation pour avoir enregistré les dialogues du film avec une telle facilité.

    Si DSK veut se venger il n’a qu’à tourner un film sur la vie de Depardieu, rotant, pêtant et pissant dans des bouteilles en plastoc.


    • Ariane Walter Ariane Walter 22 mai 2014 19:58

      On me dit que c’est un navet mal filmé. J’y jette un oeil. Ce n’est pas mon avis. A partir de là....


    • tf1Groupie 23 mai 2014 13:43

      Vous avez raison d’essayer de rétablir une certaine vérité dans l’appréciation de ce film, mais il y a une grande plage de jugement entre « navet mal filmé » et « élégant, courageux et intelligent ».


  • Ariane Walter Ariane Walter 22 mai 2014 20:00

    Ahahahahah ! Excellent Omar. Vous m’avez bien fait rire !!!! De belles trouvailles ! BHL... Ahahahahahahh !


  • Le421... Refuznik !! Le421 22 mai 2014 20:31

    Et puis quelque part, qui nous dit que Nafissatou Diallo n’était pas en manque ??
    D’argent ou d’amour...
    Elle ne voit pas souvent son mari, le pauvre est « empêché » !!
    Bon, d’accord.
    C’est de l’humour noir !!  smiley


  • Spartacus Lequidam Spartacus 22 mai 2014 22:34

    Chiant comme film, y’a pas de suspense, ni originalité, ni d’imprévu, on connait l’histoire. 

    Même pas vu la fin, tellement c’était ennuyeux. smiley

  • Dwaabala Dwaabala 22 mai 2014 23:12

    Ariane Walter
    Vous devez avoir raison : pour ce que je connais d’A. Ferrara il serait étonnant que ce film soit un navet.
    Quand à l’aspersion des lustres, j’ignorais ce détail : est-ce pour cette raison que de mon temps on parlait de « pompier », et par conséquent de leurs lances à incendie ?


  • coinfinger 23 mai 2014 03:06

    J’ai de bonnes raisons de penser que l’affaire DSK n’est pas une rubrique de moeurs pour journal people , méme si on me l’emballe bien .
    çà vient nous distraire juste au moment clé où par le biais de l’Ukhraine , les élections Européennes , le TTIP , le sort de l’Europe se joue . Ce qui se joue n’est ni plus ,ni moins de savoir si le berceau culturel de notre civilisation va devenir une collection de républiques bannaniéres ou non . ( avec tout ce que çà comporte entr’autres lupanars pour riches en mal d’existence ) .
    Je retiens Depardieu et autres comme à rayer de mes intérets pour avoir participé à cette diversion .


    • Ariane Walter Ariane Walter 23 mai 2014 11:27

      Ça, n’en doutons pas, ils nous trouvent des distractions tous les jours pour nous détourner de ce qui fâche !!’


  • Roubachoff 23 mai 2014 07:36

    Bonjour Ariane,

    J’ai également vu le film, et je ne suis pas emballé.

    Tout d’abord, parce que Depardieu n’est pas du tout le personnage. DSK est un type froid, intelligent, calculateur et obsédé sexuel. Mais ce qu’il cherche dans le sexe, en plus de sa satisfaction, c’est l’affirmation de son pouvoir sur les autres. En cela, il n’est pas différent de beaucoup d’autres hommes politiques « chauds de la braguette ». Alors que Depardieu nous présente un gros porc vaguement rabelaisien (version dégénérée) et couineur, c’est-à-dire lui-même, son modèle était et reste un harceleur capable d’utiliser sa position hiérarchique pour contraindre une femme à avoir une relation avec lui.

    Ensuite, il y a la charge contre Anne Sinclair. Précisons que je n’aurai jamais la moindre sympathie pour une femme qui déclare ne pas envisager d’épouser un homme qui ne soit pas de sa race. Que cette dame soit juive, noire, blanche ou jaune ne change rien à l’affaire. (Même remarque pour un homme, évidemment.) Mais le renversement de la fin, qui la montre en bourreau de ce bon gros un peu con que serait DSK (et qu’est assurément Depardieu) me semble exagéré. Pour tout dire, il m’a même donné envie de vomir. Quant à DSK rêvant d’éradiquer la faim dans le monde, même au début de sa carrière, quel fumeur de moquette aviné est allé chercher ça ?

    Je pourrais en dire plus, mais cette œuvre ne mérite pas une longue exégèse. Deux derniers points, cependant :

    1) Je m’étonne que personne, à ma connaissance, n’ait relevé la stupidité crasse de l’accusation que Depardieu lance à Bisset. « 1945 ». Enfin, en 1945, tout était terminé, et ce n’est certainement pas là que les profiteurs de guerre se sont enrichis. Si quelqu’un pouvait m’expliquer... Est-ce une improvisation douteuse de l’acteur, non relevée et corrigée par un metteur en scène un peu juste en connaissances historiques ? 

    2) Cette accusation, parfaitement fausse, ne sert pas le film, bien au contraire. Cela dit, l’éternelle rengaine de l’antisémitisme commence à me percer les tympans. Histoire de rééquilibrer les choses, j’avoue m’étonner aussi que personne n’ait songé à rappeler que le métier de marchand d’art n’est pas particulièrement reluisant. Alors qu’elle ne doit pas être confondue avec l’activité de mécène, cette profession consiste quand même, en achetant à bas prix ce qui vaudra un jour une fortune, à spolier les artistes et leurs descendants des fruits de leur travail. Ainsi, quand Mme Sinclair vend une petit tableau à 20 millions de dollars, histoire de parer à ses besoins du mois, on ne peut pas vraiment dire qu’elle puise dans la fortune légitime de sa famille. (Remarque à l’attention du CRIF : je pense exactement la même chose des marchands d’art non juifs.) 

    Pour conclure, félicitons-nous au moins de discuter d’un film que nous nous sommes donnés la peine de voir. En ces temps où tout le monde juge sans savoir (comme Mélenchon sur l’affaire Dieudonné, par exemple) c’est un agréable changement.

    Cordialement

     


    • Ariane Walter Ariane Walter 23 mai 2014 11:26

      Heureusement que Depardieu n’est pas DSK car il est plus humain. Il permet des reflexions philosophiques qu’on n’imagine guère avec l’autre. Métallique.


    • velosolex velosolex 23 mai 2014 13:58

      Ariane

      Depardieu plus qu’humain....

      On n’est pas loin en fait du monstre, pas forcément sacré. Mais de fait les personnages fleurant le totalitarisme, ou flirtant avec lui, attirent toujours beaucoup, surtout en temps de crise.

      on ne pardonnera pas à DSK une malheureuse pipe, payée la plus chère de l’histoire. Adieu vache cochons surtout.

      Et le FMI, et la présidence.

      Nous voilà en des temps sombres, ou il vaut mieux avoir un casque sur la tête pour sortir.


  • Ariane Walter Ariane Walter 23 mai 2014 11:29

    Ensuite tts vos remarques , différentes des miennes, représentent en effet deux opinions différentes. J’ai essayé de m’attacher aux multiples détails dont personne ne parle et qui font la richesse d’une oeuvre. Et il y en a quand même bcp !



  • simplesanstete 23 mai 2014 11:48

    En cette période d’hubris, Ariane, il est paradoxal que 2 personnages d’excès DSK et Depardieu se jouent l’un l’autre, çà sent la fin d’un temps. Je vois que vous aussi êtes entrain de changer. Il ne s’agit plus d’aimer où ne pas aimer ces personnages mais de les examiner comme des cas, des pathologies du........ culot, à défaut de sens.
     J’organise une petite sauterie .....d’idées pour l’Ascension (sic), à Neauphle Le Château, je cuisine, si çà vous dit. Je suis quequ’un de très pratique et simple, comme l’indique mon pseudo.
    Georges


    • simplesanstete 23 mai 2014 12:03

      Peut être le titre aurait dû être « les enfants de l’enfer » en contrepoint de cette grâce de film « les enfants du paradis » que j’ai vu et fait voir de nombreuses fois, jamais lassant toujours enchanteur. Nous sommes dans le temps des maitres chanteurs et de leurs dettes. Comme dit maitre Attali « l’antisémitisme, c’est de l’ingratitude »


  • jymb 23 mai 2014 14:54

    En cette triste période d’hystérie politiquement correcte et d’uniformisation contrainte des cerveaux, le seul fait que ce film ait été massacré, à la seconde de sa sortie, le rend intéressant ! 


    La liberté et l’intelligence consistent à glaner les idées et écrits de tous afin de bâtir sa propre opinion. Je me suis remémoré en vous lisant l« affaire Garaudy » et son bouquin qui avait été traîné dans la boue par des masses de journalistes ; ces derniers n’en avaient pas lu une ligne mais se contentaient de répéter avec ferveur qu’il était odieux. Peut-être était t-il réellement mensonger mais la censure avait décidé que le bon peuple ne devait pas avoir l’outrecuidance d’en juger par lui même.

  • Gilles SONDEREGGER Gilles SONDEREGGER 23 mai 2014 20:14

    Respect à Ariane, qui défend son point de vue. Les trophées du Festival de Cannes diront si les avis des professionnels rejoignent ses avis...j’en doute, mais je suis prêt à avoir tort. La charogne, la polémique, ça attire toujours les masses, les lecteurs de « Voici » , de « Maxi » et quelques autres.

    Je trouve les attaques personnelles déplacées, autant que je trouve déplacé qu’un réalisateur se substitue à la justice. A ce jour, DSK n’est condamné dans AUCUNE affaire (vous me direz, Jack Lang et Frédéric Mitterand non plus...).

    Quant aux gens qui se croient supérieurs aux autres, il y en a 2 sortes : ceux qui le sont réellement, et les autres. Les 1er ont des palmes d’or, des médailles d’or, des coupes, des doctorats, des MAB ou des DEA avec mentions, chaque secteur de nos vies a ses forts et ses faibles, on peut être fort pour telle chose, mais pas pour telle autre.

    Le fric qui achète tout ? Allez faire des reportages sur les européens qui s’achètent des gamins et des gamines de 13 ans à Saint Domingue, à Madagascar ou aux Philippines : là, vous serez dans le vrai mépris de la dignité humaine, dans des pays ou il faut sucer avant de manger. Le pouvoir de l’argent, tout le monde l’a ; même un smicard peut une fois tous les 2 ans aller s’acheter ou louer des gamines (ou des gamins) à Manille ou Bangkok.

    Le fric encore : mais qu’est ce qui devrait vous faire autant fantasmer dans la fortune des Sinclair ? 350 millions. même pas la moitié de la fortune de Michael Schumacher, à peine la fortune d’un acteur moyen, 42 fois moins que les Peugeot, les Wertheimer, les Arnault ou les Pinault ! ! ! Sinclair/ DSK ne figureraient même pas dans le Forbe’s 50.000, s’il était publié.

    Je me bats contre les méfaits du Bilderberg, il n’y a donc aucune connotation religieuse dans mes discours (je suis né catholique, ai préféré aller au catéchisme protestant parce que mes copains d’école y étaient tous, et suis à ce jour sympathisant du bouddhisme), j’imagine que les journalistes éclairés (à part M. Yves Calvi...) savent que le Bilderberg n’est pas aux mains d’animistes. Valls m’insupporte, à vouloir se prétendre plus juif que juif, lui qui ne l’est même pas (pas contre, il est suisse. ce qui lui laisse une très belle liberté d’action aux niveaux bancaires...).

    Bref, on le sait, DSK a beaucoup d’ennemis (dont Ariane...), il devait donc être extrêmement doué pour arriver ou il en est arrivé, beaucoup plus doué que les autres. Maintenant, s’il fallait faire la liste des politiques ou autres personnalités en vue se tapant des escort-girls de luxe (excellentes, les partouzes sur son yacht de M.F.B. à Miami...). Et si je devais détester DSK, ce serait justement pour avoir osé tromper une femme aussi brillante (et belle, il faut oser le dire) qu’Anne Sinclair. Mais tous les couples ne se ressemblent pas, et il y en a énormément ou la sexualité fait l’objet de « consensus » et d’arrangements entre mari et femme...

  • Ariane Walter Ariane Walter 23 mai 2014 20:34

    Je suis ennemie du libéralisme dévastateur et criminel qui tue notre planète et la démocratie. DSK est une écaille du dragon.


    Pourquoi a-t-il menti en disant qu’il n’avait eu aucun rapport avec Diallo ? Est-il assez stupide pour ne pas savoir que du sperme laisse des traces ? Où s’est-il cru au-dessus de tout ?
    Le genre de détail qui rend un homme lamentable.

  • Ariane Walter Ariane Walter 23 mai 2014 23:29

    Voici les raisons de la femarque de Devereaux sur l’action du père de Simone en 1945 :


    Anne Sinclair qui monte encore au plafond quand il est dit dans le film que sa famille a fait fortune au sortir de la 2nde Guerre mondiale. A ce sujet, une anecdote que Jean Cocteau raconte dans Le Passé défini (Gallimard), à propos du marchand d’art Paul Rosenberg, grand-père d’Anne Sinclair, laisse à penser que l’immense fortune familiale était déjà en route pour des sommets au-dessus du soleil dans l’entre-deux-guerres.

    « Le jour de la mort de Renoir, je rencontre Paul Rosenberg. Il me dit : « Je suis marchand de tableaux, que voulez-vous, et je donne de petites sommes à la domestique de Renoir pour qu’elle m’annonce sa mort avant les autres. Elle me téléphone ce matin. Un monsieur arrive Rue La Boétie et je devine tout de suite qu’il sait et qu’il imagine que je ne sais pas. Bref, il veut acheter vivant et moi je fais semblant de vendre vivant et je vends mort. Vous suivez ? Le monsieur croit qu’il me roule ». Paul Rosenberg commence alors à se rendre compte, d’après ma tête, que son histoire est sordide. Et il ajoute : « Il y a quelqu’un qui a dû bien rire là-haut. C’est le père Renoir ». Croyez-vous qu’il y ait des gens ignobles, des gens qui profitent de tout et même des morts ? ».

    • Roubachoff 24 mai 2014 03:41

      Oui, je connais, c’est même pour ça (entre autre) que j’ai fait ma remarque sur le peu ragoûtant métier de marchand d’art. Mais quel rapport avec un enrichissement lié à la guerre ? Pendant le conflit, Rosenberg a continué à s’enrichir, mais aux USA, où il s’était exilé avec sa famille. Qu’aurait-il pu faire en 1945 qui soit lié au nazisme ? Bizarre quand même que les avocats de Ferrara aient laissé passé ça. Car il a dû en consulter, non, avant de lancer un film pareil dans la nature ?


  • Marco07 25 mai 2014 20:49

    Désolé pour votre poulain MelMel. J’ai versé une larme en pensant à lui...
    Larme de champagne sur mon tapis.

    Bisous !

     smiley


  • 65beve 65beve 25 mai 2014 21:58

    J’espère que l’actrice qui joue le rôle de Diallo a été doublée par une cascadeuse pour la scène de la pipe.


  • Jelena XCII 29 mai 2014 11:38

    Simone Veil a dit que ce film était « une merde, une crotte de chien »... Gageons que si DSK avait été russe (et donc orthodoxe), la vieille Simone aurait crié au génie.


Réagir