mardi 10 mars 2009 - par masuyer

Zemmour et les autres « pourfendeurs du politiquement correct » prendront-ils la défense de Domota ?

Parfois il faut savoir se pencher sur le buzz médiatique, aussi dérisoire soit-il, à l’heure où une info chasse l’autre, tout en distillant toujours la même petite musique. Dans un monde où certains chroniqueurs médiatiques font figure de « rebelles » en faisant passer le dominant pour une victime d’oppressés revanchards.
Pourfendre le « politiquement-correct » pourquoi pas. Mais n’est-ce pas une forme de « politiquement correct » que de désapprouver l’usage de la violence quand elle est celle d’un mouvement de contestation sociale ? A-t-on vu Frédéric « la voix de son maître » Lefebvre dénoncer des méthodes de Tontons Macoutes dans un département qu’il connait bien, les Hauts-de-Seine et pour lesquelles je vous renvoie notamment au 90 Minutes que Canal+ avait consacré à Sarkozy le 31 mai 2005. Mais non, l’intimidation dans les Hauts-de-Seine, on ne connait pas, n’est-ce pas MM Pasqua, Balkany (que j’espère voir nommé ministre de la moralisation du capitalisme, tant j’aime rire). J’allais oublier les propos empreints de douceur que selon Azouz Begag, le patron de Frédéric avait adressé à l’alors ministre délégué à la promotion de l’égalité des chances. La violence de certains procédés, comme dans l’affaire de l’usine Continental ne semblent pas non plus l’émouvoir.
 
Donc, le contestataire social est prié de déposer sa requête imprimée sur papier recyclé (Grenelle de l’environnement oblige) en silence à l’Elysée, directement dans la corbeille affectée au tri du papier, puis d’être souriant quand nos bons gouvernants viendront se racheter une virginité sociale sur son dos, devant ce qu’il faut de caméras.
 
Or Domota ne se plie pas à cette règle. Et il ne faudrait pas que l’exemple fasse tâche d’huile. Donc le procureur de la République ouvre une information judiciaire. Qui n’aboutira certainement pas, mais tel n’est pas le but. Il faut ôter toute dimension sociale au mouvement du LKP. Il faut que le salarié métropolitain croit que « béké » signifie blanc et non descendant de planteurs esclavagistes. Bref, comme il est de coutume pour les élites tenter de dissimuler l’idée de lutte des classes, derrière une hypothétique « lutte des races  ».
 
Pourtant ce même procureur ne doit pas lire l’Express et notamment l’édito de Christophe Barbier du 19 février 2009, je cite : Aux Français des tropiques qui veulent travailler à l’antillaise et consommer à la métropolitaine, rappelons qu’il faut labourer la terre arable pour qu’elle lève d’autres moissons que celle du songe…
 
Et oui, le Français des tropiques est nonchalant, et il devrait labourer (pourquoi cette métaphore agraire, parce que la terre ne ment pas  ?). Christophe devrait arrêter de fréquenter le mari de sa copine Carla, lui aussi doit croire que Jamais l’homme [noir] ne s’élance vers l’avenir. Jamais il ne lui vient à l’idée de sortir de la répétition pour s’inventer un destin
 
Ce fameux discours de Dakar, bien naïfs sont ceux qui pensent qu’il s’adressait à l’Afrique. Non, c’est aux Français qu’il était destiné. Certains ont apprécié, pensant que cette incapacité à se bâtir un destin prêtée aux Africains, signifiait par contrecoup que « l’Européen » lui en était capable. Mais non. Ce qu’il y a derrière, c’est que celui qui est exploité, l’est par sa faute.
 
Alors peut-être faut-il enfin écouter la parole de notre président et s’inventer à notre tour un destin. Et au lieu de le supplier de venir convaincre des Mittal et consorts de ne pas nous licencier, en échange de quelques cadeaux qui seront bien vite oubliés, d’écouter docilement des promesses qui n’engagent que ceux qui les écoutent, sortir de la répétition et s’approprier les moyens de production. Vous verrez qu’on vous reprochera votre violence.

Yoann Masuyer


109 réactions


  • Christoff_M Christoff_M 10 mars 2009 10:30

    je suis bien d’accord avec vous sur une lutte des classes qui est en train de renaitre et que le pouvoir mediatico économico politique essaye par tous les moyens de minimiser...

    les agitations de certaines associations communautaristes permettant de zoomer ailleurs que sur les problèmes sociaux !!


    • masuyer masuyer 10 mars 2009 12:45

      Bonjour Christoff,

      je n’aime pas trop l’expression "communautarisme" que je considère être une grosse tarte à la crème. Dans la plupart des cas, elle est adressé à des groupes qui ne demandent pas plus de droits, mais une égalité des droits. Le "modèle républicain" aussi plaisant puisse-t-il être sur le papier me parait surtout incantatoire. Cela ressemble souvent à ce qu’on peut observer dans le domaine économique, où sous couvert d’une "concurrence libre et non faussée" on cherche surtout à maintenir des avantages acquis en des temps où cette idée n’était pas à l’ordre du jour.


    • Zanini 10 mars 2009 13:56

      Il n’empeche que la place prise dans les débats politique par les revendications de ces associations se fait forcement au détriment d’autres sujets comme la lutte des classes, plus grave, un bon nombre de ses discriminés ne sont plus vraiement conscient de la discrimination de classe, un homo vivant dans le marais a Paris avec sur son compte en banque une somme a 6 chiffres se rend bien compte qu’il a une vie plus facile qu’un homo de province faisant parti des classes moyennes, ca devient nettement moins evident pour lui si on le compare a un ouvrier hétéro qui gagne le smic."Il est peut etre pauvre mais lui ne risque pas de se faire casser la gueule par des homophobes" sauf que en tant que pauvre il a bien plus de chance d’etre victime d’une aggression.
      C’est souvent la meme chose pour les feministes et les associations anti-racisme qui place le sexe ou la couleur de peau comme forme première de discrimination souvent au détriment d’une discrimination économique.C’est meme parfois revendiqué en tant que tel avec des discours comme l’homme ouvrier blanc ne sera pas victime de flics racistes lui, il ne sera pas victime d’un viol etc.


    • masuyer masuyer 10 mars 2009 14:15

      Je replace ce commentaire au bon endroit

      Bonjour Zanini,

      c’est en effet une très intéressante réflexion que vous livrez-là. En fait les mécanismes d’exclusions se cumulent, ce qu’avait fait ressortir avec un humour grinçant Coluche dans ce sketch où il disait "certains seront moins égaux que d’autres". Imaginez donc la vie d’un ouvrier homo gagnant le smic. J’exerce une profession où j’ai du mal à imaginer un confrère faire son outing sans déclencher l’hilarité, même si dans le fond il n’y aurait rien d’étonnant à cela.
      Il est vrai qu’il est dommage que certaines associations de combat contre les exclusions semblent ignorer la "lutte des classes". Mais il est peut-être un peu difficile de lutter de manière globale. Et que hélas, la couleur de la peau ou le sexe peut conditionner votre "appartenance de classe".

      Bien à vous


    • claude claude 11 mars 2009 02:02

      bonsoir masuyer,

      merci pour votre article. smiley

      j’ai trouvé sur le site de l’insee un tableau reprennant les salaires moyens /catégorie socio-professionnelle/région.

      je vais essayer de copier/ coller.
      j’espère que ça va passer le stade de la mise sur le site...

        Repartition des effectifs Salaires nets annuels    2006 2 001 2 006   % Ensemble Ensemble Cadres * Professions intermediaires Employés Ouvriers Métropole 98,1 20 873 23 306 46 216 23 566 16 325 17 083 Guadeloupe 0,5 18 859 21 257 46 576 24 511 16 626 16 063 Guyane 0,1 22 253 22 912 46 540 26 644 17 465 16 427 Martinique 0,5 19 377 21 198 47 903 24 351 16 244 16 000 Réunion 0,8 17 873 20 194 45 846 24 076 16 140 15 911 France 100,0 20 841 23 261 46 221 23 582 16 327 17 064
      d’après ces chiffres, plus on descend dans l’échelle sociale, plus la différence de salaire en défaveur des DOM est importante.

      en revanche, on peut remarquer que les cadres supérieurs gagnent autant qu’en métropole, ce qui peut s’expliquer par le fait qu’ils ne sont pas natifs des DOM, mais qu’ils viennent y travailler.

      il était prévisible qu’un jour, il y ait une révolte des plus défavorisés. le vase s’est rempli goutte après goutte jusqu’à ce qu’il déborde.
      d’autant plus que la majorité de l’économie est aux mains de quelques familles et grands groupes métropolitains, qui imposent une situation de monopole à l’ensemble de la population.

      www.lemonde.fr/societe/article/2009/02/28/bekes-une-affaire-d-heritage_1161662_3224_1.html
      • #(...)"Les békés contrôlent une large part de l’import-export, notamment automobile, l’essentiel de l’agroalimentaire et une part non négligeable de la grande distribution. Le Groupe Bernard Hayot, 1,8 milliard d’euros de chiffres d’affaires et 6 000 salariés dans toute la région Caraïbe et jusqu’en métropole, possède des concessions automobiles, des grandes surfaces et assure la commercialisation de multiples marques internationale. Les Despointes sont quant à eux propriétaires des principales usines de produits alimentaires.(...)
      • En Guadeloupe, un ancien cadre de l’organisation patronale relativise également : "Il ne faut pas exagérer l’importance des békés, ils ne gardent que des restes." Le temps où cette coterie possédait les établissements financiers, aussi bien que les entreprises auxquelles ils délivraient des crédits, est révolu. Une bonne partie de Jarry, la zone industrielle de 300 hectares où se trouvent le port autonome de l’île, le terminal pétrolier de la Sara et le World Trade Center (le centre des affaires de Pointe-à-Pitre) appartient à des "Français". 50 % de la valeur ajoutée produite en Guadeloupe sont dus à des entreprises métropolitaines. L’hôtellerie reste béké mais sous l’enseigne de grands groupes internationaux.

        Serge Letchimy, député et maire (Parti progressiste martiniquais) de Fort-de-France, refuse d’entrer dans les querelles de chiffres, les discussions de boutiquiers. Elles masquent l’essentiel à ses yeux, la vraie puissance des békés. "Ce groupe fonctionne en réseau. Sa domination obéit à des règles complexes, peu lisibles pour un profane, explique-t-il. On n’est plus sur une habitation (une plantation esclavagiste) où le système économique était clair. Dans l’économie urbaine, le modèle est plus élaboré, les mécanismes de "profitation" plus compliqués." "Les békés ne se connaissent pas tous mais ils se reconnaissent", concède Roger de Jaham. Ils fréquentent les mêmes églises, amarrent leurs bateaux aux mêmes pontons, ouvrent rarement leur maison à qui n’est pas du clan.(...)

        Mais aujourd’hui, derrière les revendications des manifestants, le pionnier constate que suppure la plaie jamais soignée de l’esclavage. A ses yeux, les fils payent aujourd’hui les méfaits des pères, portent leur lourd héritage. "En 1848, 65 000 esclaves martiniquais ont été libérés sans la moindre exaction. Puis on a mis un couvercle sur le chaudron. Les coutelas sortent cent soixante ans après."

        Acteur de la grève générale, Georges Mauvois, un professeur d’histoire, estime pour sa part que l’animosité naît plutôt du refus des békés d’intégrer la société métissée des Antilles. "S’ils persistent à rester entre eux, ils courent au suicide", estime-t-il. Derrière les murs du Cap-Est, cette théorie va à l’encontre de trois siècles et demi d’habitude."#

      autre situation de monopole qui plombe les petites entreprises indépendantes : celle exercée par la compagnie générale maritime, comme le dénonce cette lettre ouverte d’un petit patron au président de la républes et autres leaders politiques :
      • #"Lettre ouverte à messieurs Le Président de la République, Nicolas Sarkozy, François Fillon, Yves Jégo, madame Martine Aubry, madame Ségolène Royale et monsieur Olivier Besancenot. Lettre d’un artisant de Martinique

        Bonjour à tous, gérant d’une micro entreprise de 5 salariés installé en Martinique depuis 1971, je souhaiterai savoir pourquoi nous ne demandons pas à monsieur Sarkozy d’ouvrir le transport maritime et aérien aux compagnies internationales comme c’est le cas en France Métropolitaine. (ndlr : Le Collectifdom s’est vu répondre non systématiquement à cette demande).

        Lorsque vous êtes une petite entreprise ou un particulier en Métropole vous pouvez choisir pour exporter des marchandises ou pour voyager n’importe ou dans le monde et même d’un point à l’autre de la Métropole d’utiliser une compagnie Française ou une Européenne ou une compagnie internationale y compris les compagnies law coast étrangères de Paris à Lyon ou Marseille. Résultat pour transporter un tonne ou un mètre cube (les transporteurs choisissent le meilleur rapport poids/volume en leur faveur, législation internationale oblige), vers l’Amérique du nord ou les Antilles non Françaises ainsi que vers Cuba, le Venezuela etc., etc. le prix est inférieur de 50 % tant en bateau qu’en avion à celui du Havre vers les Antilles Françaises.

        Pourquoi ? A cause du monopole de CMA/CGM en maritime qui transporte au moins 90 % du fret, et celui d’Air France qui transporte au moins 90% des passagers et du fret. Cela depuis des années et des années et ce malgré les divers gouvernements successifs de gauche* comme de droite.(...)

        Lorsque l’on sait que les taxes locales (octroi de mer, TVA, et autres) sont calculées sur le prix départ + le fret maritime ou aérien + l’assurance, en réduisant le coût de ces transport de 50 %, on réduit automatiquement et de façon durable les prix de tout ce que nous importons du fait de notre insularité, 98 % de tout ce que nous achetons. (...)

        Pour un article dont le prix est compris entre 0.01 centime et 1 à 2 euros est dont le poids ou le volume est important par exemple 1 kilo de farine, de semoule, de sucre etc. etc. c’est-à-dire tout nos besoins journaliers pour manger ou vivre, Vous allez payer :

        Pour un containeur d’environ 19 tonnes ou 20 mètres cubes de ces produits de première nécessité.

        Transitaire au port de départ pour remplir ce containeur et l’assurer, effectuer les formalités douanières d’export, et enfin pour charger cette boite sur le bateau peut être 350 euros**.

        Pour transporter ce containeur sur les 7000 km nous séparant de l’Europe 1500 euros.

        Soit au total 1850 euros.

        Et bien pour juste débarquer ce containeur depuis le pont du navire sur le quai de nos ports, nous devons acquitter à notre Chambre de Commerce la bagatelle de 1000 euros**.

        Puis ensuite nous acquittons les taxes et charges régionales (octroi de mer, TVA, etc. etc.).

        Soit : Un octroi de mer allant de 5 % à 25 %, ainsi qu’une TVA modulable de 7.5 % à plus selon la matière, le pays de fabrication ou de provenance, le tout sur :

        Le prix départ de la marchandise + les frais de transit, le fret maritime, l’assurance et les frais de débarquement. En moyenne nous avoisinons dans le meilleur des cas 32 % et dans le pire 100 % du prix d’usine de nos produits.

        Soit au total : 1850 euros + 1500 euros = 3350 euros x par 32 à 100 %, soit un minimum 1068 à 3350 euros.

        Conclusion en réduisant le coût de fret maritime ou aérien, le coût des frais de débarquement, on réduit d’au moins 60% le coût de tous les produits importés, c’est-à-dire tous ce que nous consommons au jour le jour.(...)"#

      cette situation avait fait l’objet d’une question au sénat en ...1990 !
















    • claude claude 11 mars 2009 02:11

      glups ! smiley le tableau n’est pas passé !

      mille excuses !

      en métropole le salaire moyen des employés et des ouvriers sont respectivement de : 16 325 et 17 083 €
      en guadeloupe : c’est :
      16 626 et 16 063 €

      les cadres supérieurs sont quasiment au même niveau : 46 216 en métrople et 46 576 en guadeloupe... on peut penser qu’il existe des "primes d’expatriation"...


    • masuyer masuyer 11 mars 2009 08:14

      Bonjour Claude,

      merci pour vos commentaires qui apportent toujours des précisions étayées et des informations complémentaires. Bien à vous


    • claude claude 11 mars 2009 09:55

      Bonjour Masuyer,

      quand la quasi totalité d’une île se met en grève ou la soutien, c’est qu’il doit avoir de solides raisons.

      la prédominance d’un syndicat n’explique pas tout : il n’a pas mis un révolver sur la tempe de chaque citoyen qui est descendu défiler.

      il y a des années que le malaise s’installe comme le décrit l’article du monde.

      ce qui est le plus frappant, c’est le calme qui a prédominé lors des manifestations ; pour parodier une formule célèbre, je dirait qu’ils ont exprimer "un ras le bol tranquille".

      juste pour dire que cela peut se produire en métropole : en effet, il y a la journée du 19 mars, à l’initiative de nombreux syndicats et associations ; outre les administrations, on y retrouve :

      tous ces appels devraient faire réflechir le gouvernement.

      la question que je me pose est de savoir si on va s’acheminer lentement vers une grève générale du pays, car le ras le bol monte de plus en plus. par petites touches agaçantes, le gouvernement s’attaque à notre qualité de vie quotidienne , préférant privilégier les effets d’annonce paillette ( douillet, montagné...) qu’une véritable politique réfléchie de la crise.


  • Senatus populusque (Courouve) Courouve 10 mars 2009 11:14

    Il ne s’agit pas de défendre Domota, mais de défendre son droit à l’expression libre et de demander l’abrogation des lois qui établissent une police de la parole.


    • masuyer masuyer 10 mars 2009 12:49

      Bonjour Courouve,

      nous pourrions être pour une fois d’accord. Mais je fiche mon billet qu’il ne faudra pas attendre du "pourfendeur du politiquement correct" sus-nommé la défense de la liberté de parole de Domota. En espérant que cela tempère un peu l’enthousiasme de ceux qui "subjugués" par la forme des interventions zemmouriennes pourrait se leurrer sur le fond.


    • docdory docdory 10 mars 2009 15:20

       @ Masuyer 
       Quel que soit le mépris que m’inspire la tirade de Domota , les opinions se combattent en exposant une argumentation , et non pas en traduisant en justice ceux qui les émettent . Comme tu peux le constater , moi qui suis un grand pourfendeur du politiquement correct , je suis totalement opposé à l’idée de faire un procès à Domota . Je pense qu’à l’instar des USA , la France devrait adopter la liberté totale d’expression , y compris pour les opinions racistes , homophobes , sexistes ou négationnistes , seuls ne devraient être réprimés que les appels au meurtre ou à la violence contre les personnes .


    • masuyer masuyer 10 mars 2009 16:13

      Bonjour Docdory,

      ce rejet de la violence n’est-il pas quelque peu politically-correct ?

      Imaginons (je sais c’est difficile), un Etat de plus en plus inégalitaire, qui quand les électeurs sont appelés à voter par réferendum et votent "mal" sont ignorés, où les gens peuvent manifester à condition d’être invisibles. Que la pression soit maintenue ainsi pendant des années avec comme seule soupape une consommation érigée en seule chemin vers le bonheur et en devoir du citoyen. Et puis un jour, paf, le gens il arrive plus à suivre. Mais évidemment, s’il recourt à la violence physique il est illégitime, alors que la violence morale, c’est peanut !

      Désolé pour les anglicismes, mais je trouve que ça fait "arrogance de classe" et je me sens Bling-Bling à donf en ce moment. smiley


    • italiasempre 10 mars 2009 17:47

      Bien sûr, rien de répréhensible dans les propos de Domota smiley

      Le chef de file du « collectif contre l’exploitation » avait affirmé que les entrepreneurs qui refuseraient l’accord d’augmentation de 200 euros des bas salaires devraient « quitter la Guadeloupe »

      Excellent non ?
      Il ne dit pas "fermer boutique" mais "quitter la Guadeloupe" ...c’est vrai, vous n’y voyez toujours rien de répréhensible ?


    • italiasempre 10 mars 2009 17:58

      RÉSOLUTION GENERALE N°1
      Le XIIème CONGRÈS DE L’UGTG,
      RÉUNI AU LAMENTIN LES 02 – 03 – 04 - 05 AVRIL 2008
      Considérant les rapports de domination coloniale, raciale et capitaliste qui caractérisent la société Guadeloupéenne avec au sommet de l’échelle sociale les blancs Français, Békés et Européens et en bas, les Guadeloupéens d’origine Africaine et Indienne...

      Considérant la revendication des Guadeloupéens à être maîtres de leur devenir, revendication perpétuellement niée et invalidée par l’Etat colonial Français avec la complicité des élus locaux,
      Considérant l’immigration massive, organisée, des Français et Européens en Guadeloupe visant à terme le génocide par substitution du Peuple Guadeloupéen...

      Considérant toutes les tentatives de musellement, de domestication et de diabolisation des Syndicats de lutte de classe et de masse par une répression farouche contre les militants syndicalistes, la criminalisation de l’action syndicale et le vèglaj du dialogue social institutionnalisé. .

      Le XIIème CONGRÈS DE L’UGTG
      RÉUNI AU LAMENTIN LES 02 – 03 – 04 - 05 AVRIL 20 08
      Affirme :
      Que le chômage de masse qui frappe près de 40 % de la population active, la précarité, la misère, l’exclusion, la prostitution, les cancers et autres pathologies directement liées à l’utilisation de produits prohibés en Europe mais autorisés an Péyi annou, la drogue, le sida, l’échec scolaire, la dengue, le nombre croissant des IVG, la délinquance, la pollution des sols aux pesticides, ….. ne relèvent ni de la fatalité ni d’une quelconque malédiction mais sont les résultats, la conséquence de choix politiques délibérés de l’Etat Français, validés et soutenus par les valets locaux, visant à nous démouné et à annihiler toutes velléités de contestation sociale et politique des Guadeloupéens à l’égard de l’ordre colonial établi...

      Réaffirme :
      L’appartenance de l’UGTG à la ligne syndicale de lutte de classe, de masse, de confrontation, de contestation et de transformation sociale visant à éradiquer les rapports de domination capitaliste et colonialiste an Péyi annou pour l’instauration d’une société plus juste et plus équitable...

      Exhorte :
      L’ensemble des militants des Unions et Secteurs de l’UGTG à mettre en œuvre, dans tous les secteurs d’activités, des revendications tant stratégiques que quotidiennes, répondant aux exigences des Travailleurs et du Peuple de Guadeloupe pour la libération complète de la classe ouvrière et du Peuple Guadeloupéen, pour l’indépendance nationale...

      Le XIIème CONGRÈS DE L’UGTG
      RÉUNI AU LAMENTIN LES 02 – 03 – 04 - 05 AVRIL 20 08
      Considérant la dimension historique de l’UGTG, syndicat révolutionnaire de lutte de classe et de ligne de masse.
      Considérant que la ligne politique de l’UGTG nous invite à plus d’engagement pour la transformation de nos militants en militants politiques assurant une tâche syndicale...

      Considérant que la grève est un moyen de lutte à encourager et aussi un espace de formation de construction pour nos adhérents, militants et dirigeants.
      Considérant l’engagement, la transmission des valeurs idéologiques de l’U.G.T.G., la conviction et la filiation d’une ligne politique pour une adhésion au style et méthode de travail, aux fondamentaux de l’U.G.T.G.

      Le XIIème CONGRÈS DE L’UGTG
      RÉUNI AU LAMENTIN LES 02 – 03 – 04 - 05 AVRIL 2008
      Déclare tout mettre en œuvre afin de créer « on lékol I.G.T.G. » Espace de libération de la conscience « a FANM é NONM Gwadloup an kaskod avè sistèm kapitalis é kolonyalis fwansé ».
      PON DISOU PA PÈD

      Ca aussi c’est excellent.

      On apprend que les metros qui choisissent de vivre en Guadeloupe participent à un génocide par substitution smiley

      On apprend aussi que la dengue, le sida ou encore les IVG sont les consequences DIRECTE de l’occupation coloniale française smiley

      Bien évidemment rien de raciste ou de répréhensible la-dedans non plus..



       


    • masuyer masuyer 10 mars 2009 18:28

      Bonjour Italia,

      c’est la réthorique d’à peu près tous les mouvements séparatistes du monde (aile gauche, les séparatistes aile droite, type flamand, padan c’est "on veut pas payer pour les pouilleux", je renvoie à l’article de Stéphane Guézennec qui fait contrepoint au mien). Ils ont participé à un mouvement qui dépassait les "frontières de l’UGTG".

      La dérive xénophobe n’est jamais à exclure dans un mouvement séparatiste (y compris à tendance marxisante, le nationalisme pouvant prendre le pas sur le nationalisme).

      La question des "métros" se pose également. Etonnament un fonctionnaire métropolitain bénéficiait jusqu’à récemment d’une sur-retraite s’il partait passer sa retraite dans les DOM-TOM (et ce même s’il n’avait pas exercé là-bas). Quel en était le but ?

      Pour ce qui est des menaces, on peut l’interpréter différemment : Celui qui ne veut pas se plier aux revendications n’a qu’à aller ailleurs trouver une main-d’oeuvre plus corvéable.

      Les rapports sociaux sont violents (pour exemple, je donne le lien sur le "référendum Continental" dans ce petit papier d’humeur). Pour le moment, je n’ai pas entendu l’UMP dénoncer les méthodes de "tonton Macoutes" du patronat. On peut le déplorer. Mais dans ce cas-là, ne faut-il pas déplorer la prise de la Bastille, la décapitation de Louis XVI, le renversement dans la violence de tout en ordre en place. Pour le moment, et dans l’état actuel de mes connaissances, l’attitude de l’UGTG ne ME parait pas illégitime. Nous verrons par la suite.


    • italiasempre 10 mars 2009 19:15

      Bonjour Masuyer smiley

      Oui, tu as raison, la réthorique de l’UGTG et à peu prés similaire de celle des mouvements séparatistes flamand et padan entre autres, sauf que là tout le monde est d’accord pour dire qu’il s’agit bien de racisme.
      Pourquoi n’en va-t-il pas de même pour ce mouvement ?

      Le fait d’être noir empeche-t-il d’être raciste ?
      Quand on exige la priorité d’embauche pour le Guadeloupéens, il s’agit de quoi Masuyer ?
      Le Pen prône une priorité nationale et tout le monde est sous le choc, le LKP une priorité raciale et ça ne gêne personne ?

      PS excuse moi, je n’ai pas bien compris le lien que tu fais entre patronat et tontons macoutes..


    • masuyer masuyer 10 mars 2009 20:47

      Italia, tu m’as mal lu. UGTG et Ligue du Nord sont idéologiquement diamétralement opposés et notamment parce qu’ils vivent des réalités économiques et historiques différentes (il vaudrait mieux chercher du côté des Pouilles, quoique l’Abyssinie serait plus approprié smiley ). Sauf que pour le moment, et tant que l’UGTG ne détient pas le pouvoir tu ne peux rester qu’au niveau du procès d’intention. Personnellement je me méfie en partie de gens comme Domota, comme je me méfie de toute personnalisation du pouvoir et des personnages trop "charismatiques". Mais, chacun doit apprendre de sa propre expérience. Même dans des vieux pays comme le notre, nous nous faisons régulièrement avoir.

      Pour les Tontons Macoutes et le patronat, n’oublies pas que la violence n’est pas forcément physique, et que la violence physique n’est pas forcément la pire. Mais je suis sur que tu comprends tout ça


    • italiasempre 10 mars 2009 21:23

      Masuyer, quand on accuse "l’autre" de tous les maux on est forcément raciste.
      Qu’on s’appelle Ligue du Nord ou UGTG. Qu’on soit fascistes ou marxistes.

      Pour le procès d’intention smiley je te conseille la lecture des statuts de l’UGTG, ils sont édifiants, je t’assure.

      Amicalement




    • italiasempre 10 mars 2009 22:35

      Bravo Sampiero !

      Toi qui parles sans arrêt d’humanisme, de respect de l’autre, de débat courtois bien qu’ayant des vues différentes, d’échange ferme mais cordial et argumenté, sinon aucun intérêt tu donnes bien l’exemple.
      Félicitations.


    • italiasempre 10 mars 2009 22:44

      Bonsoir Leon smiley

      Le Pen dit la France aux français, Il parle aussi de préfèrence nationale.

      Comment qualifiez- vous ces propos ?


    • italiasempre 10 mars 2009 22:59

      Léon :

      Racisme 2 : Attitude inégalitaire d’hostilité à l’égard d’un groupe ethnique ; ensemble de réaction qui, consciemment ou non, s’accordent avec cette attitude.

      Et ça c’est le Grand Robert smiley


    • Cosmic Dancer Cosmic Dancer 10 mars 2009 23:03

      "Je défendrai toujours le faible contre le fort". Vous avez beaucoup d’humour, Sampiero. Et des méthodes de défense du "faible" (qui est faible ? Léon ? Masuyer ?) de l’ordre de la Reductio ad Hitlerum, autrement nommée Point G, tout à fait propices au débat, en effet. Antienne, quand tu nous tiens...


    • Cosmic Dancer Cosmic Dancer 10 mars 2009 23:05

      Racisme selon le Grand Robert : "Attitude inégalitaire d’hostilité à l’égard d’un groupe ethnique ; ensemble de réaction qui, consciemment ou non, s’accordent avec cette attitude" Merci pour cette précision indispensable, Italia.


    • italiasempre 10 mars 2009 23:09

      Euh, je ne veux pas dire Sampiero, mais là il me semble que c’est moi qui te deplait...

      Alors que les propos que j’échange avec Masuyer sont extremement courtois tu débarques sur le fil et on ne sait pour quelle raison tu cries à la mussolinienne. Et en plus tu me vouvoies.
      Je suis perplexe


    • italiasempre 10 mars 2009 23:15

      Coucou Cosmic smiley

      comme d’habitude la voix du bons sens mon amie.







    • Cosmic Dancer Cosmic Dancer 10 mars 2009 23:26

      Je conçois difficilement, chère Italia, que l’on manifeste en 2002 quand Le Pen arrive au deuxième tour face à Chirac, au nom de valeurs républicaines s’opposant au racisme et aux idées nationalistes du vieux borgne breton et blanc pour exalter six ans plus tard les idées racistes et nationalistes d’un jeune con antillais et métis. Je conçois tout aussi mal qu’au nom d’une fantasmatique "défense des faibles face aux forts", l’on intervienne dans une discussion sereine pour jeter l’opprobre sur une pensée dissidente, en l’occurrence la tienne, que je partage, comme tu le sais.


    • italiasempre 10 mars 2009 23:38

      Je sais Cosmic, et comme tu le dis c’est incompréhensible.

      (Mais où est passé Lèon ? Pourquoi il se contente de m’engueler et quand je lui pose une question il ne vient pas me répondre smiley ?)


    • Cosmic Dancer Cosmic Dancer 10 mars 2009 23:40

      Il y a certaines logiques déroutantes, en effet, Italia smiley
      Où est passé Léon ? Aucune idée. Il n’aime pas trop qu’on le contredise et s’il revient, c’est en général pour changer de sujet smiley


    • Yohan Yohan 11 mars 2009 00:00

      Sampiero
      Méfie toi des poncifs et surtout des apparences. Il y a des faibles dont je ne voudrais pas pour ami et il y a des forts généreux et corrects.


    • docdory docdory 11 mars 2009 00:28

       @ Léon

      Ce qu’il y a de méprisable , c’est cette tentative de transformer une question sociale en question raciale . 


    • fouadraiden fouadraiden 11 mars 2009 02:24


      Doc


       ben voyons ! tu penserais exactement le contraire si la majorité de la population en Guadeloupe était blanche et que la minorité dominante noire.


       réjouissez-vous Domota c’est votre Obama à vous les chantres de la patrie des droits de l’homme blanc smiley


      ah hypocrtie quand tu nous tiens....



    • Cascabel Cascabel 11 mars 2009 06:08

      Bonjour Italia smiley

      J’ai trouvé la source d’inspiration de Sampiero :
      http://www.zuzudisney.com/imgSerie/zorro2/1958-zorroS2-00.jpg





    • Cascabel Cascabel 11 mars 2009 06:11

      @ sampiero

      Un certain Mao a tué 70 000 000 des siens au nom de la défense des faibles contre les forts. Bien d’autres se réclamant de la même philosophie ont commis toutes sortes d’horreurs du même type. Et systématiquement il s’est trouvé des "naïfs" pour applaudir cela.


    • masuyer masuyer 11 mars 2009 07:22

      Cosmic,

      Je conçois difficilement, chère Italia, que l’on manifeste en 2002 quand Le Pen arrive au deuxième tour face à Chirac, au nom de valeurs républicaines s’opposant au racisme et aux idées nationalistes du vieux borgne breton et blanc pour exalter six ans plus tard les idées racistes et nationalistes d’un jeune con antillais et métis.

      Ca c’est parce que vous ètes finalement dans le moule idéologique dominant. Et les idées d’un LePen se sont insidueusement répandue très loin à gauche de son electorat.

      Question Cosmic, connaissez vous des femmes de "type caucasien" se faisant noiricr la peau, crêper les cheveux ou brider les yeux ? Si non pourquoi ?

      C’est amusant mais Docdory ici present me reproche souvent un relativisme (que j’assume) sauf que pour lui le relativisme signifie "tout se vaut".

      Votre exemple favori Soral n’est pas toute la gauche. Comme vous n’êtes pas Alain de Besnoit.


    • Castor 11 mars 2009 09:07

      Dites-moi, c’est une idée ou ce sont les mêmes qui hurlaient au racisme de Zemmour et qui reviennent ici avec des arguments capillotractés défendre les propos plus que limites de Domota ?

      Faut-il décidément être noir pour pouvoir faire des déclarations opposant une population à une autre (je n’ose utiliser le mot de racisme en raison de tout ce fatras rhétorique que l’on va me resservir pour me démontrer que ce n’en est pas) ?


    • Castor 11 mars 2009 09:11

      et puis pour info...ça


    • Cascabel Cascabel 11 mars 2009 09:21

      @ Léon

       Cela dépasse la simple question béké et prétendre le contraire serait d’une naiveté des plus étonnantes.


    • masuyer masuyer 11 mars 2009 09:23

      Castor,

      Fatras réthorique dis-tu. Disons qu’il s’agit d’être précis comme tu le recommandais plus bas.

      Monter une population contre une autre dis-tu ? Dans ce cas, Nelson Mandela est-il un raciste anti-blanc (au fait l’ANC est-elle toujours sur la liste des organisations terroristes aux Etats-Unis ? Ceux qui abolirent les privilèges le 4 août étaient-ils des racistes anti-aristocrates ?

      Le fatras réthorique ne serait-il pas plutôt du côté de ceux qui soutiennent qu’il y aurait un racisme anti-blanc qui serait équivalent à la théorie de Gobineau ?



    • Castor 11 mars 2009 09:57

      Masu,

      ne me fais pas dire ce que je n’ai pas dit.

      Qui peut espérer assimiler la situation en Guadeloupe à celle des années peu glorieuses de l’Afrique du Sud ?

      Depuis le début de cette affaire, on se cache les yeux en ne voulant voir qu’une réclamation d’ordre salariale et sociale.

      Or il est évident qu’aujourd’hui, Domota veut entraîner tout le monde dans un conflit qui trouve ses causes dans des considérations que je trouve inavouables.

      Bien loin de moi l’idée de dire que la situation aux Antilles est normale.

      Pour autant, elle est la même en métropole, où l’outil de travail et le grand capital sont aux mains d’un nombre restreint de personnes.

      Doit-on (peut-on) accepter de se laisser entraîner dans une discussion où se déciderait, finalement, la possibilité pour certains et pas d’autres, de rester en FRANCE d’outremer, et ce pour des questions d’origines ?

      Car Domota flirte avec les définitions  :

      Origines de la communauté béké [modifier]

      Les peuples amérindiens qui habitaient les îles ont disparu avec l’arrivée des colons européens. Ceux-ci amenèrent sur les îles de nombreux esclaves pour la plupart d’origine africaine.

      Les békés descendent de différents types de colons arrivés au début de la colonisation. Une origine métropolitaine tels que quelques nobles (cadets),marins,soldats, commerçants, ouvriers, engagés (blanc travaillant 3ans sur une plantation),indigeants envoyés de force aux Antilles. Pour les femmes, peu nombreuses au début de la colonisation, des orphelines et prostituées furent également envoyées aux Antilles. Certaines familles Béké descendent également d’étrangers tels que d’hollandais de confession protestante (chassés du Brésil, ils amenèrent la culture de la canne à sucre).

      et son discours est que les entrepreneurs qui n’acceptent pas cette augmentation de 200 € doivent partir !

      Partir où, pourquoi ?

      Doivent-ils encore une fois emmener avec eux ceux des employeurs guadeloupéens d’origine (ben oui, on est obligé de faire le distingo smiley ) qui n’ont pas la possibilité de le faire ?

      Imagine-t-on en France un discours aussi discriminant ?


    • italiasempre 11 mars 2009 09:57

      Je vous mets en ligne le congrès de l’UGTG où on ne parle pas QUE des békés mais où on dézingue tout ce qui est métro, blanc, français et européen et tout ce que vous trouvez à me répondre est :
      Les békés ne sont pas une ethnie Italia, il faut vous le dire comment ?


      Décidément Lèon, quand vous voulez être de mauvaise foi vous y allez jusqu’au bout  smiley






    • Castor 11 mars 2009 10:04

      Et puis encore, qu’est-ce que "l’économie de plantation" présentée dans le préambule de l’accord ?

      Cet accord est-il une déclaration des droits de l’homme dans lequel on aurait besoin de rappeler le passé esclavagiste de la France ?

      Domota joue un rôle dans cette histoire. Son but n’est pas de négocier un accord salarial mais de mettre le feu en déplaçant le conflit sur un terrain où l’état n’est pas à l’aise.
      Que cherche-t-il vraiment ?


    • italiasempre 11 mars 2009 10:09

      Bonjour Castor

      Très intelligente ta question.

      Ce que le LKP ne dit pas...


    • Castor 11 mars 2009 10:18

      Bonjour Italia

       smiley


    • masuyer masuyer 11 mars 2009 10:36

      Castor,

      tu ne nies pas les problèmes des DOM. Tu regrettes la violence. Mais qu’attendait la République pour s’en saisir ? C’est un peu facile de laisser pourrir des situations inacceptables et de jouer les vierges éffarouchées quand ça explose.

      Je t’explique comment je vois la suite. Cela s’est produit dans d’autres territoires de la République. Un statut spécial pour les DOM, avec des enveloppes que se partageront quelques leaders du mouvements "indépendantistes", "autonomistes" ou "culturels" au travers d’associations gravitant autour de la question "créole".

      Ca pourrait rappeler la Charte Culturelle bretonne. Le but étant de continuer à maitriser le sujet en s’aliénant des "obligés" qui continueront à tenir un discours combatif pour la vitrine (et qu’accessoirement on pourra agiter en guise d’épouvantails pour vanter la République une et indivisible, égalitaire et fraternelle).

      Mais la France n’a aucun intérêt à abandonner sa présence aux Caraibes.


    • Castor 11 mars 2009 10:48

      Masu,

      depuis combien de temps cette situation pourrit-elle ?
      Est-ce d’hier, ou, simplement, les problèmes que ça risque de soulever ont-ils fait reculer chaque gouvernement ?

      D’autre part, si je ne nie pas qu’il faille faire quelque chose, est-ce cela qu’il faut faire, répondre à la va-vite avec des mesures démagogiques en espérant  :

      1 que la situation se calmera d’elle-même
      2 que le conflit ne se transformera pas en guerre civile ?

      Réagir à chaud n’est pas bon, surtout lorsque des tentations de conflit "racial" se font de plus en plus jour.

      C’est cela que cherche Domota, enkyster le conflit pour être celui qui aura fait plier la République sur une réponse à des questions qu’il n’a, à ce jour, pas obtenue par les urnes (voir l’article mis en lien par Italia) et qu’il ne distille qu’à raison de petites phrases perfides.


    • Castor 11 mars 2009 11:08

      et je suis parfaitement d’accord avec toi, la France n’a aucun intérêt à se retirer des Antilles, quel qu’en soit le coût.

      Et c’est bien pour cette raison que Domota ne fait qu’instiller goutte à goutte le conflit racial dans ce conflit.
      Son souhait est que l’opinion elle-même en arrive à considérer que la seule solution est l’indépendance, totale ou partielle.

      J’ajoute pour la forme que pour le coup, dans ce que tu évoques, loin de régler les problèmes de fond, nous renforcerions encore ce sentiment de république bananière en instaurant "Un statut spécial pour les DOM, avec des enveloppes que se partageront quelques leaders du mouvements "indépendantistes", "autonomistes" ou "culturels" au travers d’associations gravitant autour de la question "créole". "

      voir çà ce sujet la situation de Tahiti, où les mairies sont des palais princiers et où la maguouille est reine !


    • masuyer masuyer 11 mars 2009 11:09

      Castor,

      je n’ai qu’un seul cerveau et pas forcément super irrigué. Mais bon, laisser pourrir une situation tant "que ça ne se voit pas" m’apparait d’une stupidité politique sans nom, à moins de souhaiter renforcer la radicalité. Rappeler Jego parce qu’il était allé trop loin, alors que la grève durait déjà tout aussi stupide. Il était évident qu’au bout du compte il serait obligé d’aller plus loin que ce qu’on lui reprochait.

      Bref, je trouve que l’attitude de l’Etat a plutôt été bénéfique pour Domota et a surtout renforcé sa popularité. Remarque, c’est peut-être pas idiot, mieux vaut céder en Guadeloupe en laissant entendre que le travailleur métropolitain doit ses difficultés à ces "Français des tropiques" assistés, que de subir une contagion en métropole. On verra si ce choix était judicieux.


    • Castor 11 mars 2009 11:14

      Mairie de Papeete, environ 28000 habitants,

      Mairie de Pirae, environ 15000 habitants...


    • Castor 11 mars 2009 11:18

      Masu,

      alors parlons du manque de discernement des gouvernements depuis le début de la 5ème République, pas seulement de celui-ci.

      Et puis c’est aussi là que l’on doit reconnnaître l’intelligence de Domota en ce qu’il force la France à dériver vers les questions cruciales plutôt que d’acheter ce département à coups de milliards d’euros comme fait jusqu’ici.


    • Castor 11 mars 2009 11:23

      et au passage, chapeau !

      Parce qu’avec un "cerveau pas super-irrigué", tu parviens à tenir un dialogue beaucoup plus intelligent et constructif que beaucoup d’autres, qui se retranchent derrière des poncifs éculés et se barrent juste après les avoir décochés !!!


    • Castor 11 mars 2009 14:13

      Léon,

      la voila ma définition de Béké.
      Et je n’ai pas parlé de race ou d’ethnie.
      Je sais que vous voudriez m’enfermer dans un discours sur les mots, où visiblement vous vous sentez bien plus à l’aise pour dénoncer.


    • Castor 11 mars 2009 14:24

      Shawford,

      j’ai bien des choses à te "reprocher", mais pas celle-là, en effet !

      Je ne crois pas avoir dévié d’opinion entre hier soir et ce matin et je suis ravi que tu le lises enfin dans mes posts.
      Car je n’aime ni les déclarations de ce béké ridicule et raciste, ni celles de ce Domota qui flirte avec l’insulte et effectivement, chacun doit prendre ses responsabilités.
      Simplement, il se trouve que la situation est éminemment plus complexe que ce que certains voudraient opportunément faire croire.

      Quant à l’angélisme de Sampiero (oui, c’est lui que je visais), il ne tient pas la route une seconde et prêterait à rire si le sujet n’était pas aussi sérieux.

      Et puis j’ai pour habitude de ne pas masquer mes pensées, de les travestir en une autre plus lisible, au risque (vérifié) de passer pour un nazillon de première classe.

       smiley


    • Castor 12 mars 2009 09:36

      Ben alors, Léon, déjà reparti ?


  • LE CHAT LE CHAT 10 mars 2009 11:14

    Les écarts de salaires devenus abyssaux ne passent plus inaperçus en temps de crise , la lutte des classes va revenir au premier plan , quelque soient les efforts du leader minimo pour noyer le poisson . Les incantations et les promesses de pouvoir d’achat après la crise ne feront pas le poids devant les assiettes vides !


    • Cosmic Dancer Cosmic Dancer 10 mars 2009 23:50

      "Pendant que les bons français étripent les bons pauvres guadeloupéens"

      Parce que les Français ne sont pas pauvres, et les Guadeloupéens ne sont pas Français ? Vous êtes Français, Sampiero ? Vous étripez les Guadeloupéens ?


    • masuyer masuyer 11 mars 2009 07:32

      Cosmic,

      Parce que les Français ne sont pas pauvres, et les Guadeloupéens ne sont pas Français ? Vous êtes Français, Sampiero ? Vous étripez les Guadeloupéens ?

      Demandez donc à notre president pourquoi il parle sur RFO quand il s’adresse à la Guadeloupe, et pourquoi lui si prompt à se montrer devant les cameras pour le moindre "chien ecrase" a mis si longtemps à réagir. Sur la question pouir l’instant on entend surtout ses "Tontons Macoutes" smiley. Imaginez vous la meme situtation en metropole ?


    • Castor 11 mars 2009 09:01

      Petite précision à l’intention de Sampiero...

      TOTAL n’a pas annoncé de licenciements mais des suppressions de postes.
      Quand on veut se draper de vertu, on se doit d’être précis dans ses accusations.


    • masuyer masuyer 11 mars 2009 09:10

      Salut Castor, bien dormi ?

      TOTAL n’a pas annoncé de licenciements mais des suppressions de postes

      Oui d’ailleurs aujourd’hui on ne licencie plus, on supprime des postes. Ou alors on met en oeuvre "un plan social".

      Suppressions de postes ou licenciements ne changent pas grand chose pour ceux qui restent. Ils devront produire plus.


    • Castor 11 mars 2009 09:15

      Salut Masu,

      ben pas forcément.

      L’explication donnée est une restructuration en raison des changements de consommation dans le pétrole et la pétrochimie.

      Bien sûr, ça fait désordre dans le contexte des bénéfices records engrangés, mais il faut aussi rappeler que TOTAL reste en France, contrairement à d’autres, et que ces suppressions de postes visent à renforcer encore cette présence là où d’autres ont déjà fait leurs valises.

      Je suis bien conscient que la limite est étroite entre suppression de postes et licenciements, mais quand on veut faire la morale aux autres, il convient d’être précis et honnête (je parle pour Sampiero, pas pour toi).


    • masuyer masuyer 11 mars 2009 09:30

      Castor,

      Total garde son siège en France. Oui, il n’y a rien d’étonnant. Un groupe batissant sa fortune sur un secteur aussi stratégique que le pétrole ne pourrait le faire en étant burkinabe, congolais, ou issu de n’importe quel pays "en voie de développement". Un groupe comme Total ne peut que s’appuyer sur un pays ayant une capacité politique et militaire forte.

      D’ailleurs on devrait inclure dans le prix du pétrole une part des dépenses des ministères de la défense.


    • Castor 11 mars 2009 09:34

      Siège ET raffinerie de Gonfreville, Masu !


    • snoopy86 11 mars 2009 10:16

      @ Castor et Masuyer

      Total ne fait effectivement aucun licenciement mais réduit la production de Gonfreville de 25 % pour l’adapter à un marché qui demande plus de gaz-oil et moins d’essence.

      Faut-il obliger Total à garder les mêmes effectifs pour produire 25% de moins ?

      On a déjà vu ça, notamment dans l’Europe communiste modèle d’efficacité économique : 0 chômeur mais tous misèrables sauf la nomenklatura

      Quant aux 12 euros de notre humaniste polpotocorse qu’il regarde les chiffres d’un peu plus prés...


    • Castor 11 mars 2009 10:25

      Salut, Snoop,

      Reconnaissons quand même que la direction de Total a manqué de dsicernement en faisant cette annonce juste après celle de ses bénéfices records...

      Ceci étant dit, je compare le métier de chef d’entreprise à celui de chirurgien, parfois obligé de couper un membre pour conserver son patient en vie...

      Sur ce, je suis prêt pour l’exécution publique pour avoir tenu ces propos licencieux dans un contexte d’austérité.


    • snoopy86 11 mars 2009 11:43

      Salut Castor

      Sur la maladresse de la direction je m’interroge car nul n’ignore que Margerie, homme du pétrole, a été nommé contre l’avis de politiques qui lorgnaient la place....petites vengeances en loucedé ( voir la présentation des résultats) ?

      Ils n’ont néanmoins pas d’autre choix que de réunir un comité d’entreprise pour annoncer la restructuration et tu penses bien qu’à 8 jours de la grande grève les camarades-syndiqués vont crier au loup !!!

      La maladresse c’est de ne pas parler des centaines d’emplois créés ailleurs

      Total recrute en permanence pour son exploitation, pas au smic je te garantis, mais il ne faut pas avoir peur de s’expatrier et de bosser dur...


    • Castor 11 mars 2009 11:46

      oui, mais ce qu’on veut, c’est un boulot bien payé, ici !!!

      Merci pour ces précisions, Snoop !


    • masuyer masuyer 11 mars 2009 13:12

      Salut Sampiero,

      et bien ça y est Continental a annoncé la fermeture de l’usine de Clairoix (que j’évoque dans mon papier).

      Ils n’ont peut-être pas osé proposer un référendum sur le travail illimité et sans salaire.

      Le plus abject ce sera de voir les tenants du "travailler plus pour gagner plus" aller fanfaronner devant les caméras, en prenant des postures de matamores de mes deux, pour dénoncer des méthodes de "patrons voyous". On aura peut-être droit à un petit psychodrame avec Laurence Parisot qui essaiera de nous faire croire à un gouvernement de gauchistes.

      Entendent-ils "l’insurrection qui vient" ?


  • Ornithorynque Ornithorynque 10 mars 2009 11:18

    Sans exonérer Lefèvre et consors du 92 de quoi que ce soit, force est de constater que la méthode Domota ressemble hélas à celle de Duvallier.
    Service de sécurité musclé, manifs racialisées... les premières cibles aux antilles seront probablement les indiens... dont personne ne parle.


  • Gazi BORAT 10 mars 2009 11:52

    @ Masuyer

    Bravo ! Un "papier" qui ferait un excellent éditorial dans la presse "papier"..

    Vous avez raté votre vocation. Dommage pour nous..

    gAZi bORAt


  • abdelkader17 10 mars 2009 12:15

    Zemmour et les autres pîtres qui paradent sur les plateaux de télé ne sont que de faux rebelles au service du consensus et du conformisme médiatique.


  • abdelkader17 10 mars 2009 12:21

    Remplacer la question sociale par la question ethnique ou religieuse, rien de nouveau sous le soleil.


    • masuyer masuyer 10 mars 2009 14:10

      Bonjour Zanini,

      c’est en effet une très intéressante réflexion que vous livrez-là. En fait les mécanismes d’exclusions se cumulent, ce qu’avait fait ressortir avec un humour grinçant Coluche dans ce sketch où il disait "certains seront moins égaux que d’autres". Imaginez donc la vie d’un ouvrier homo gagnant le smic. J’exerce une profession où j’ai du mal à imaginer un confrère faire son outing sans déclencher l’hilarité, même si dans le fond il n’y aurait rien d’étonnant à cela.
      Il est vrai qu’il est dommage que certaines associations de combat contre les exclusions semblent ignorer la "lutte des classes". Mais il est peut-être un peu difficile de lutter de manière globale. Et que hélas, la couleur de la peau ou le sexe peut conditionner votre "appartenance de classe".

      Bien à vous


    • masuyer masuyer 10 mars 2009 14:14

      Salut Shawford,

      ce n’est pas faux. Cela vaut aussi pour le clivage gauche-droite. D’où l’importance de la cohérence de la pensée. Exercice périlleux à l’heure de la junk-info. La quantité, les appétents sont là. Mais ça ne se mastique pas, ça se gobe. smiley


  • Castor 10 mars 2009 15:19

    Après cette alléchante mise en perspective, aurons-nous droit à une réponse à la question posée en titre et que je transforme pour les besoins de la cause en "y a-t-il quelqu’un pour défendre Domota" ?

    Je serais ravi de lire les commentaires éclairés de ceux qui défendent les propos qu’il a tenus dernièrement.
    Parce que là, ce que je lis est certes très intéressant, mais ça me fait penser à justification par personne interposée.


    • masuyer masuyer 10 mars 2009 15:46

      Castor,

      moi je suis prêt à défendre les propos de Domota pour l’instant. Parce que Békés, c’est une classe sociale, pas une race, c’est comme aristocrate, ils ont le sang bleu que parce qu’ils ont le pouvoir.


    • Castor 10 mars 2009 18:14

      Shawford,

      je ne me lèverais ni pour l’un ni pour l’autre mais il se trouve que l’article de Mazu parle de Domota...
      J’ai toujours eu une sainte horreur de ces arguments qui, pour nier la responsabilité de Paul, arguaient de celle de Jacques.

      Mazu,

      j’ai l’impression très nette que Domota sait très bien où il veut entraîner l’état et la Guadeloupe, et ce depuis le début, et ça ne me semble pas être un moyen très reluisant.
      Qu’il y ait des problèmes à résoudre, c’est un fait, mais de cette manière, est-ce bien raisonnable.

      Que fait-on avec ceux qui, en Guadeloupe comme ailleurs, sont descendants de ceux qui ont construit, même sur des valeurs aujourd’hui disparues ?
      Doit-on les déposséder pour redistribuer ?
      Et alors dans ce cas, pourquoi s’arrêter à la Guadeloupe, pourquoi ne pas faire la même chose ici, en métropole ?


    • masuyer masuyer 10 mars 2009 18:39

      Castor,

      Que fait-on avec ceux qui, en Guadeloupe comme ailleurs, sont descendants de ceux qui ont construit, même sur des valeurs aujourd’hui disparues ?
      Doit-on les déposséder pour redistribuer ?
      Et alors dans ce cas, pourquoi s’arrêter à la Guadeloupe, pourquoi ne pas faire la même chose ici, en métropole ?


      Pour la dernière partie de ton commentaire, c’était le sens de mon billet qui ne s’arrêtait effectivement pas à la Guadeloupe.
      Sinon qu’a-t-on fait à ceux qui descendaient de ceux qui ont construit, même sur des valeurs aujourd’hui disparues après 1789 ?

      Honnêtement, je n’ai pas de réponses toutes faites. Je constate juste, que malgré un discours sur la "démocratie" et "l’égalité des chances" la réalité est un peu différente. Crois-tu que ceux qui ont acquis leurs biens sur le dos des autres et qui ont le pouvoir sont majoritairement prêts à partager par "charité chrétienne" ? Les dernières réformes en terme d’ISF, de droits de successions me semblent démentir cette thèse, non ? j’ai écrit ce commentaire sous un autre article sur le sujet :

      Le racisme en territoire post-colonial est une expression de la lutte des classes. Les mécanismes d’exploitation, même en République, sont très durs à supprimer. Observez autour de vous, en métropole pour éviter l’exotisme fausseur de perception. Si le système était "méritocratique" et égalitaire, vous devriez avoir plus d’individus issus des classes populaires (puisque le nombre joue en leur faveur) que des classes privilégiées au commande de l’appareil d’Etat, des grandes entreprises, dans les grandes écoles. C’est l’inverse qui se produit :

      · Une autre étude conduite en 1995 par MM. Claude Thélot et Michel Euriat22
      (*), et ciblée sur quatre grandes écoles prestigieuses (Polytechnique, l’Ecole normale supérieure, HEC et l’ENA), constitue une « référence » dans l’analyse de la diversité sociale. Cette analyse aboutit à un constat apparent de « régression » dans le recrutement social de l’élite scolaire : en effet, alors que 29 % des élèves de ces écoles étaient d’origine « populaire »23(*) au début des années 1950, ils ne sont plus que 9 % quarante ans plus tard.

      source
      Senat

      Bien à toi


    • Castor 10 mars 2009 18:50

      Masu,

      pardon d’abord pour le maZu que j’ai écrit (par deux fois !!!).

      Personne ne peut se vanter d’avoir la réponse (sauf Morice) à cette épineuse question.

      Nous avons une histoire, qu’elle se soit construite ici ou dans les anciennes colonies.

      Mais lorsque je ressens des relents d’indépendantisme et, disons le clairement, de racisme dans les propos de Domota, il ne saurait y avoir qu’une seule réponse, celle qui a été inscrite dans la loi.

      Son attitude ferat-elle avancer le schmilblick ?
      A qui rend-il service ?
      Doit-on se farcir un autre 1789 ?
      Qui sont les békés qui devraient rentrer chez eux (chez eux ???!!!) et doivent-ils emmener avec eux les Gadeloupéens entrepreneurs qui sont contre cette augmentation de 200 € ?
      Et enfin, pour répondre indirectement à Shawford qui m’épinglait à ce sujet, qui renvoie les gens dos à dos en entretenant un air de révolution sur fond de racisme ?

      Qui peut nier qu’aujourd’hui, ce conflit ne soit plus qu’un seul conflit de lutte des classes ?


    • Castor 10 mars 2009 18:56

      Shawford,

      ça y est, tu reviens avec tes postures de saint homme et ta morale toute prête ?

      je te rappelle les deux phrases que tu as faites en réponse à mon post  :


      "Y a t’il quelqu’un pour défendre le béké qui dans une vidéo se prononçait il y a quelques semaines pour le maintien de la pureté de la race, Castor ?

      Faut il les renvoyer dos à dos, faut il instruire dans les deux cas, ou sur aucun
       ?
      "

      ...et je t’invite à relire la réponse que j’y ai faite  :

      "je ne me lèverais ni pour l’un ni pour l’autre mais il se trouve que l’article de Mazu parle de Domota...
      J’ai toujours eu une sainte horreur de ces arguments qui, pour nier la responsabilité de Paul, arguaient de celle de Jacques
      . "


      Faut être sacrément con pour venir ensuite me faire des reproches sur quoi, déjà ?

      Ah oui, un noyage de poisson, de la morgue et la volonté d’asseoir une supériorité de classe ?

    • Castor 10 mars 2009 20:21

      La vérité, Shawford, c’est que tu m’emmerdes et que je n’ai aucune envie de discuter avec toi.


  • Marsupilami Marsupilami 10 mars 2009 18:33

     @ Masuyer

    Bon papier mais… Domota joue quand même un double jeu selon qu’il s’exprime en créole ou en français, même un Daniel Mermet est plus ou moins obligé, très gêné, de le reconnaître. Faut dire que Domota a une triple casquette : celle de fonctionnaire, celle d’indépendantiste et celle de leader d’un groupement hétéroclite fédérant des mécontents - à juste titre - d’un système qui les exploite. Vu de l’extérieur, il n’est pas clair, et j’imagine qu’il ne doit pas non plus être très clair dans sa tête, le fonctionnaire en lui souhaitant continuer à être payé par la métropole, l’indépendantiste en lui redoutant les conséquences de l’indépendance et la figure de proue des revendications sociales non-indépendantistes devant faire le grand écart entre les deux.

    De plus, il a commis un impair en disant que les békés devraient se tailler s’ils n’appliquaient pas le programme voulu par le LKP. Ils sont aussi guadeloupéens que les descendants des esclaves, même si la plupart d’entre eux sont de gros profiteurs. Je ne suis pas d’accord avec ceux qui le traitent de racisme à l’occasion de sa sortie, mais il a sérieusement dérapé quand même, non ?





    • masuyer masuyer 10 mars 2009 18:46

      Salut Marsu,

      pour avoir fréquenté quelques militants séparatistes bretons, je pense que ton analyse sur le grand écart permanent de Domota est juste.

      C’est pourquoi je dis "pour l’instant", car je sais que ça peut assez vite déraper et bien plus grave que ça.

      J’ai peur que la réaction tardive de l’Etat ne fasse que renforcer des thèses nettement moins fraternelles. J’ai trouvé très choquant que Sarko s’exprime sur RFO, alimentant un peu plus l’idée que la Guadeloupe c’est pas la France. Et ce même si je ne suis pas forcément attaché à l’intégrité géographique de notre pays. Je trouve juste ça contradictoire avec les dernières déclarations d’un Lefebvre nous parlant de "République". Pour ce qui est des Tontons Macoutes, espérons qu’on nous reparle de ce que devient Baby Doc. Toujours en France ? smiley


    • Céline Ertalif Céline Ertalif 10 mars 2009 20:08

      Salut Masu,

      J’ai vu le reportage d’Envoyé spécial la semaine dernière sur Domota. Ce gars-là a du talent et il est dangereux, c’est consubstantiel. Je partage donc à peu près le sentiment de Marsupilami.

      Au-delà de cela, ce qui est intéressant c’est que Domota crée du déséquilibre et du mouvement. Il fait de la politique, quoi. Avec ses moyens.

      J’ai bien aimé aussi cette formule selon laquelle celui qui est exploité l’est par sa faute. Il faudrait juste ajouter que lorsque les békés, les Arnault, Pinault et autres Mittal vous offrent un contrat de travail pour vous exploiter, c’est naturellement pour créer de l’emploi et rendre service. Le travail est encore une valeur morale, en tous cas chez les personnes âgées et c’est pour ça que Sarko a gagné les Présidentielles en 2007. Et donc, monsieur Barbier lui sait où sont les fénéants. Je crains moi aussi qu’il n’y ait en Gouadeloupe d’autres valeurs morales exploitables : exploiter les autres c’est bien, mais exploiter les valeurs morales des autres c’est le nirvana, c’est ça la politique !


    • masuyer masuyer 10 mars 2009 20:58

      Bonjour Céline,

      oui le talent et la dangerosité peuvent être consubstantiels. Maintenant Domota peut aussi être récupéré. En France de chaque mouvement de contestation d’ampleur nait un leader charismatique qui finit souvent par adhérer complaisament au système qu’il pourfendait.

      Nous ne sommes peut-être pas une démocratie si adulte que nous ne le pensons.



    • Céline Ertalif Céline Ertalif 10 mars 2009 22:18

      Les leaders récupérés : oui, c’est vrai. Il reste que dans le cas de Domota, on a affaire à un leader métisse entre la France et les Caraïbes. Donc le jeu habituel de la récupération à la française pourrait être malmené.

      J’ai écrit il y a quelque temps que la démocratie est un pont entre la politique et la morale. La politique c’est pour les adultes et la morale pour les enfants... Je ne suis pas sûre qu’on puisse espérer une démocratie adulte.


    • Yohan Yohan 10 mars 2009 23:22

      Marsu

      Fonctionnaire et indépendantiste smiley ça va de pair ces deux là ?


  • herbe herbe 10 mars 2009 19:41

    A l’auteur, merci pour cet article et pour vos commentaires sur un autre article paru ce même jour au sujet de la Guadeloupe.


  • Cosmic Dancer Cosmic Dancer 10 mars 2009 19:42

    Bonsoir Masuyer

    Pourquoi "Zemmour et les autres" devraient-ils "prendre la défense de Domota" puisqu’ils "pourfendent" le politiquement correct, tandis que Domota en est l’un des champions ?


    • masuyer masuyer 10 mars 2009 20:38

      Cosmic,

      ah bon ? donc si je vous en crois, nous vivons dans une société impolitiquement correct.


    • Cosmic Dancer Cosmic Dancer 10 mars 2009 22:58

      Du tout, Masuyer. Convenez tout de même que l’incorrection politique supposée de Domota lui a valu les soutiens de Ségolène Royal en particulier et du PS en général, d’Olivier Besancenot, José Bové, L’Humanité, Libération... Je doute que l’impolitiquement correct rencontre autant de suffrages.


    • masuyer masuyer 11 mars 2009 07:06

      Cosmic,

      oui, oui : Tout en prenant les precautions oratoires d’usage pour les socialistes genre "la violence c’est pas bien". Et puis c’est tellement politiquement correct que le procureur ouvre une information judiciaire contre Domota, mais pas contre Barbier.
      Comme l’ecrivaient Marx et Engels, "les idees dominantes d’une epoque sont toujours celles de la classe dominante".


  • Стефан Илчев Chamelounette 10 mars 2009 20:10

    "Y’a bon Awards" : qui recevra le prix du racisme ?

    Cette cérémonie distinguera les hommes politiques, journalistes et penseurs ayant contribué à la banalisation de la pensée xénophobe. Un certain Zemmour est nommé...


    http://www.lepost.fr/article/2009/03/10/1451645_y-a-bon-awards-qui-recevra-le-prix-du-racisme.html


  • fouadraiden fouadraiden 10 mars 2009 20:31

     Bref, comme il est de coutume pour les élites tenter de dissimuler l’idée de lutte des classes, derrière une hypothétique « lutte des races  ».

     

    Salut ,

     Hypothèse de la lutte des races largement vérifiée, non ? du moins d’une" race" bien identifiée smiley

     je ne comprends ce que tu cherches à dire qd tu opposes lutte des lasses à lutte des races. Insinues- tu que les blancs guadeloupéens ne distinguent pas les couleurs et que les seules lunettes qu’ils aient chausséês jusqu’ici sont celles de la lutte des classes smiley ?


    hum.....

     ou veux -tu dire que la lutte des classes l’emporte tjrs sur la lutte des races, que celle-ci n’existerait pas sans les disparités économiques et que celle-là serait la cause réelle du racisme ? ce qui est au moins faux .

     Il y a des choix politiques autonomes de la logique économique, non ? nous percevons les "races" avant l’appartenance sociale d’un individu , aujourdhui difficilement détectable au premier coup d’oeil ,non ? je dirai même que la démocratie(et non le capitalisme seul) renforce cette vision des individus.


     sinon posons ns une question, inconcevable historiquement , mais simple , si la Guadeloupe avait été majoritairement blanche , tu crois que ns aurions assisté à ce conflit avec cette configuration-là ?

     
     

    • masuyer masuyer 10 mars 2009 21:00

      Salut Fouad,

      je n’ai pas le temps de te répondre mais je te promet de le faire, demain matin je pense.

      A bientôt


    • fouadraiden fouadraiden 10 mars 2009 21:46


      correction : Je ne comprends pas ce que....


      a+


    • masuyer masuyer 11 mars 2009 08:46

      Fouad comme promis, voici ma réponse :

      La question raciale n’est pas à exclure en soi, Mais ce qu’il est convenu d’appeler le "métissage" est aussi une réalité. Or un métis qui serait reconnu par son père blanc et béké devient de facto blanc. Pour illustration, je pense que tu connais l’affaire Sandra Laing en Afrique du Sud. Le pouvoir rend blanc (comme l’aristocratie donnait le "sang bleu". On peut aussi penser à certaines ethnies éthiopiennes qui ne se vivent pas comme "noirs". Tu noteras qu’en France (ou en Belgique) un Arabe n’est pas considéré comme "blanc".

      Parce que " la différence de couleur n’est que la manifestation physique du contraste qui existe entre deux modes de vie inconciliables, entre la barbarie et la civilisation, entre le paganisme et le christianisme... ", justifie, en 1948, le chef du gouvernement sud-africain.

      Cette opposition "lutte des races"/"lutte des classes" je la fait volontairement. Dans des sociétés très hiérarchisées, chacun espère au mieux progresser socialement, au moins rester à son niveau de statut social. Objectivement, le pied-noir pauvre en Algérie avait plus d’intérêts de classe en commun (et un mode de vie) avec "l’indigène". Subjectivement, son statut de "colon" tout illusoire qu’il puisse être, lui donne le sentiment d’être au moins supérieur à l’Arabe.

      En Angleterre, l’accent trahit le statut sociel (Ca marche aussi en France, notes que le présentateur du JT n’a jamais un accent régional au sens large). On peut entendre les accents du sud de la Loire, mais cela sera réservé au sport ou au divertissement.

      Même si je suis d’accord avec ce que tu disais à propos des femmes de colons dans les anciennes colonies qui se sentaient "plus blanche" que "femmes".


    • fouadraiden fouadraiden 11 mars 2009 19:13


      ok et merci mais,


       faudrait alors voir combien de métisses pour combien de noirs et d’ indiens 100% sur ces îles. Mais les métisses ne constituent jamais un groupe majoritaire, même fictivement.

      en écoutant Domota s’expliquer sur une chaîne française, la ségrégation raciale ne fait aucun doute selon lui.

      qt aux pieds noirs d’Algérie, la différenciation "raciale" s’est faite sur une base en réalité confessionnelle : Musulmans, Juifs et Européens( culture catho). c’est pourquoi encore aujourd’hui un arabe(entendez un musulman) n’entre pas ds la catégorie "blanche"( entendez occidental) alors qu’un juif originaire du Maghreb y entre lui et revendiquera même son statut d’ex pied noir( qui est statur de classe pour les juifs d’Algérie) .s’agissant des Noirs seuls leur couleur et leurs traits entrent en ligne de compte.

      au fond, et j"y pense à ’l’instant, c’est assez bizarre mais on peut ds certains cas passer de la classe à la race. la colonisation française a fait des juifs algérien un statut de classe, grâce à la francité ,que ceux-ci se sont naturellement empressés de convertir en statut de "race" opposable aux "Arabes" indigènes.

      bref ,ce qui renforce l’idée que ce conflit a pour cause principale "la race" provient peut-être du fait que ns ns sommes jamais trouvés (à ma connaissance) devant une situation inverse.


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