vendredi 20 janvier 2006 - par Alain Lambert

La Suède récolte les fruits de sa discipline budgétaire

C’est un titre du Monde de ce soir, à la page 15 ! Après une discipline exigeante dans les années 1990, le pays a dégagé un excédent budgétaire pour la 1re fois depuis 2002. Sa croissance est supérieure à la moyenne européenne.

Le commissaire européen n’a pu s’empêcher de féliciter les pays nordiques (Danemark, Finlande et Suède), en raison de leurs finances publiques excédentaires. Méditons ce qu’il dit : « La véritable explication, c’est une croissance bien supérieure à la moyenne européenne, et elle est due au courage qu’ils ont eu dans les années 1990 de faire des réformes » ... « La croissance suédoise a été en moyenne de 3 % par an de 1994 à 2002, quand celle de l’Union européenne était de 2,4 % par an ». L’année 2005 a été marquée par une augmentation des investissements, ainsi que par une reprise de la consommation privée.
Pär Nuder, ministre social démocrate des finances, répète volontiers que la Suède est passée, au cours des années 1990, par une crise profonde, suivie par une politique d’austérité unique, qui a permis d’assainir les finances publiques. J’ajoute que la Suède a aussi « déréglementé plus et plus tôt que la plupart des autres pays des secteurs comme l’électricité, la téléphonie, l’aviation ou la poste ».
Un universitaire en a même conclu que « la flexibilité de l’économie permet au pays de mieux répondre aux variations de conjoncture, même s’il reste encore à assouplir le marché du travail » !
Comme trop souvent, en démocratie, les oppositions critiquent la discipline budgétaire. En Suède, c’est l’opposition conservatrice qui le fait, puisque la majorité est socio-démocrate ! En France, c’est plus simple, personne n’est pour la discipline. Jusqu’à quand ?
 

Voir aussi précédents billets :

NAO suédois : à la recherche d’une dépense publique efficace.

La réforme de l’Etat suédois pourrait-il inspirer la réforme en France ?



5 réactions


  • Ludovic Charpentier (---.---.68.100) 20 janvier 2006 11:42

    C’est amusant de voir en effet un sénateur de la majorité gouvernementale louer la rigueur budgétaire de pays sociaux-démocrates... Je vous rappelle quand même un détail que vos collaborateurs ont parfois tendance à oublier : si les pays Scandinaves assainissent leurs finances, ils l’ont fait en utilisant principalement l’arme fiscale (record du monde pour le Danemark avec une fiscalité directe de 60%... Je ne sais pas si les Français accepteraient de se voir ponctionner la moitié de leurs revenus en impôts directs, même si paradoxalement les impôts indirects sont beaucoup plus injustes pour les particuliers comme pour les entreprises).

    Vous avez raison de pointer vos regrets quand des oppositions critiquent la rigueur budgétaire. C’est le problème, entre une gauche qui augmente (parfois) les dépenses et une droite qui réduit (souvent smiley) les recettes. Dernier exemple avec la décentralisation où des collectivités de gauche comme de droite se retrouvent contraintes de tenir des promesses coûteuses avec des revenus réduits. Puissent les parlementaires être davantage honnêtes quels que soient leur tendance, vous avez raison de pointer que la social-démocratie n’est pas incompatible avec la rigueur budgétaire... Puisse la France s’en inspirer...


  • (---.---.150.128) 20 janvier 2006 17:28

    Il faut reconnaître à Alain Lambert une honnêteté intellectuelle : faite l’éloge d’un gouvernement social-démocrate.

    Il lui reste plus qu’à proposer ces réformes dans le programme de l’UMP (ça sera dur ;)).


  • michel lerma (---.---.59.247) 21 janvier 2006 18:38

    Enfin,dans ce pays,un conscensus républicain existe sur un modèle de société à suivre : LA SUEDE.

    Quand nous aurons chassé l’usurpateur du pouvoir ,une majorité politique qui devra se situer entre le PS et l’UDF,à l’exclusion des extrèmes pourra faire de vrai réformes dans ce pays sans détruire l’économie et le social.

    Il est temps de réformer l’Etat afin de le rendre plus moderne,flexible et etre vraiment au service du public.

    Aujourd’hui,nous payons pour rien car la qualité du service n’existe plus,et nous payons pour permettre à une minorité de bénéficier d’un status particulier et de financer ses avantages et sa superbe retraite !

    Remettons les choses à leur place avant qu’il ne soit trop tard et allons le plus rapidement à l’élection presidentielle anticipée.


  • philippe montagne (---.---.42.246) 23 janvier 2006 15:16

    jusqu’a quand ? jusqu’a la faillitte de notre systeme. les francais pratiquant la politique de l’autruche et ne sachant pas compter, les politiciens etant tous plus indifferents les uns que les autres quant a l’avenir de la France,seule la banqueroute du systeme nous forcera a agir. je ne vois pas d’autre analyse possible, tres malheureusement.


  • Christophe (---.---.58.18) 24 janvier 2006 22:00

    Il faut reconnaître que le papier est bien documenté. Cependant, et c’est malheureusement la tendance actuelle, on transforme certains propos pour en extraire ce que nous soutenons. Pour être intellectuellement honnête, il faut aller jusqu’au bout de l’article du Monde. En avançant

    Un universitaire en a même conclu que « la flexibilité de l’économie permet au pays de mieux répondre aux variations de conjoncture, même s’il reste encore à assouplir le marché du travail » !,

    il aurait été mieux, à mon sens, d’exprimer

    Un universitaire en a même conclu que « la flexibilité de l’économie permet au pays de mieux répondre aux variations de conjoncture, même s’il reste encore à assouplir le marché du travail ». Un avis que ni le gouvernement ni les syndicats ne partagent.

    Mais il est vrai que l’étiquette politique que l’on porte est parfois un lourd fardeau et ne permet pas de faire les louanges d’un gouvernement qui ne semble pas souhaiter prendre la direction que le parti du gouvernement français veut prendre.

    A part cela, nous avons certainement à apprendre des autres pays. Encore faut-il conserver une part d’objectivité dans l’analyse des mesures prises, sans a priori ni contraintes dogmatiques. Vous êtes suffisamment intelligents, au niveau gouvernemental, pour le faire, quelque soit votre bord politique.


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