Commentaire de Thucydide
sur Une nouvelle théorie scientifique de l'évolution de la lignée humaine


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Thucydide Thucydide 13 janvier 2006 17:29

Ce que j’ai lu ici m’incite à dire que les travaux exposés ici confortent la théorie de Darwin (effectivement, elle tient toujours, plus que jamais). Ce n’est pas la savane qui induit la modification du sphénoïde ou de quelque partie du squelette que ce soit, mais c’est elle qui favorise les individus qui, au cours de leur développement, présentent cette singularité, de plus en plus marquée. La première proposition, c’est du lamarckisme, la deuxième, du darwinisme.

Quant à avoir besoin de faire intervenir un « dessein intelligent » : l’évolution procède de manière imprévisible. On peut croire, en observant un résultat final (l’homme) qu’il y a un dessein là-dessous, mais scientifiquement parlant, il n’y a pas la moindre justification pour le croire. (Philosophiquement, on croit ce qu’on veut.)

C’est comme si, après avoir jeté les dés une centaine de fois, noté la centaine de combinaisons obtenue, fait le calcul que la probabilité d’avoir obtenu précisément cette centaine de combinaison était au départ extrêmement faible, on en déduisait qu’un dessein intelligent avait décidé que ce serait cette centaine de combinaisons qui sortirait et pas une autre. C’est ainsi qu’il se trouvera toujours des crédules pour croire, en cas de coïncidence un peu fortuite, que c’est Dieu qui a guidé leur main, ou leurs pas, etc.

Un dernier point : on fait tout un foin autour de la bipédie des humains, comme si c’était une amélioration quasi divine de la condition humaine. On oublie seulement que la bipédie est répandue chez les animaux. Dans le cas des mammifères, beaucoup de kangourous, gerboises, lièvres-sauteurs, etc. Mais bien avant ça, les dinosaures l’ont développée il y a plus de 200 millions d’années. Ils ne sont jamais arrivés à l’intelligence, parce qu’il leur manquait des « pré-requis » tels que la vision binoculaire, un pouce opposable, un comportement social, un encéphale déjà développé. Toutes ces qualités étaient développées par les singes avant qu’ils ne se mettent debout, ça a préparé le terrain pour le singe nu (Homo sapiens). Quant aux dinosaures, leurs descendants oiseaux ont obtenu une partie de ces « pré-requis » et auraient pu développer l’intelligence si leur membre antérieur n’était pas trop spécialisé en vue du vol. Certains d’entre eux -les perroquets- utilisent une des pattes arrière comme une main, et font, comme par hasard, partie des plus intelligents oiseaux. Mais l’évolution, qui est imprévisible, ne leur a pas donné l’intelligence industrielle des singes nus.


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