Commentaire de Jean-Philippe Immarigeon
sur La démocratie française est devenue quantique


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Jean-Philippe Immarigeon Jean-Philippe Immarigeon 24 avril 2007 18:22

L’analogie entre une urne et la boite de Schrödinger ne vous a-t-elle jamais frappée ? N’est-ce pas le vote qui se trouve par définition dans un état de superposition que l’on ne réduit qu’en ouvrant l’urne et en dépouillant ? N’est-ce pas d’ailleurs un peu ainsi que Jean-Jacques la définissait (ou plus récemment Claude Lefort en parlant de "lieu d’incertitude) puisque la volonté générale ne peut, n’en déplaise aux libéraux, jamais être dite avant que la voix de majorité ne soit comptée ?

Ainsi, il existe une volonté générale, mais elle n’est pas conceptualisable a priori (les lois naturelles, les lois économiques, etc..., tout ce dont Rousseau disait qu’une fois définies, on n’en est pas plus avancé pour savoir ce qu’est une loi politique), elle est tout entière contenue dans l’urne et dans cette urne, le vote est de droite comme de gauche en même temps comme le chat est vivant ou mort, jusqu’à ce que l’on ait ouvert l’urne comme on ouvre la boite pour « découvrir » dans quel état est le chat ?

Que découvre-t-on alors, et c’était le cas pour le référendum de 2005 ? Que la France est la dernière nation à comprendre que la démocratie est et ne peut être qu’une incertitude. Va-t-on avoir une suprise au second tour, et qui dit que le ou la présidente aura d’ailleurs sa majorité parlementaire un mois plus tard ?


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