Commentaire de sam
sur L'Ecole nationale des citoyens (ENC)


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sam (---.---.105.81) 19 août 2006 15:50

Que je ne soit pas expert ne me dispense pas d’avoir du bon sens ! Et je ne vois point comment il serait possible de simplifier un problème en y rajoutant des paramètres aléatoires ? Que la machine soit complexe, et que de ce fait il soit nécessaire d’avoir des experts pour prendre des décisions ; cela j’en convient. Mais il ne me semble pas que c’est en rajoutant des rouages à cette machine que nous allons la rendre plus simple.

Qu’il y ai eu besoin, à une époque, d’experts que le pays ne possédait pas (ou ne possédait plus) pour exercer les taches de la haute administration ; je n’en doute pas. Mais aujourd’hui que nous avons partiellement réussi la massification des études, et nous ne manquons pas d’ingénieurs ni de docteurs dans tous les domaines d’expertise. Donc, soit les diplômes délivrés par nos écoles d’ingénieurs et nos écoles doctorales sanctionnent réellement la valeur des compétences acquises - et dans ce cas il me semble justifié de dire que l’ENA est devenue obsolète ; soit ces diplômes sont de la monnaie de singe - et dans ce cas là, il faudrait le dire ouvertement aux étudiants pour les dispenser de perdre leur temps.

De plus, si la baisse du niveau de formation est bien une réalité ; je ne vois pas, par quel tour de magie, l’ENA aurait été épargnée par cette baisse de niveau - et cela ne plaide donc pas plus pour sa survivance. De mon point de vue, l’ENA fait partie de ces vieilleries de la république qu’il serait temps de faire disparaître - au meme titre que les jeux de chaises musicales a la tête des grandes entreprises publiques et des postes de la haute administration.

Mais je reste toujours sur ma faim : à quoi peut bien servir de fabriquer un contre pouvoir qui serait proche du peuple pour contre-balancer le pouvoir coupé du peuple ? Quand votre voiture n’assure plus son office que faites vous ? Vous prenez un camion pour la transporter peut-être ? Soyons réalistes ... si cette ENC devait servir, en ce cas elle devrait tout simplement remplacer l’ENA.

Qu’il faille de l’expertise et un fort soutient de la population pour mener à bien une réforme de la fiscalité j’en conviens ; mais là encore je ne vois pas l’intérêt de la bureaucratie. A moins que vous considériez qu’un comptable est un bureaucrate ? Par contre, pour mener à bien une telle réforme, il faudrait sûrement des représentants capables d’effectuer l’expertise nécessaire, et capables d’expliquer leur réforme aux citoyens. En ce sens, je suis parfaitement d’accord avec l’auteur de l’article qui plaide pour un pouvoir plus proche des intérêts du peuple ; je ne vois simplement pas la logique consistant à simplifier la machine en lui rajoutant des rouages.

Nous avons en France 36000 communes, une centaine de conseils généraux, plus de vingt région, 577 députés, 331 sénateurs, etc etc ... ce qui abouti à une proportion de 1 élu et 10 fonctionnaires pour 100 français. Est-ce que cela n’est pas suffisant pour que le pouvoir soit proche du peuple ? Les non-énarques dans ce lot sont-ils tous incompétents ?

Et puis, quelle serait la logique de fonctionnement de cette ENC ? Les citoyens seraient formés pour acquérir les compétences nécessaires pour exercer leur mandat ? Croit-on pouvoir former des docteurs en sciences en quelques mois, pour le jour ou il devront débattre de problèmes liés au recyclage des déchets nucléaires ? Ne va-t-on les former qu’à la bureaucratie et ainsi les amener à se couper du peuple ; ou bien va-t-on d’abord faire une sélection des citoyens en fonctions de leur niveau d’expertise ? Mais alors l’ENC ne sera-t-elle pas devenue la même chose que l’ENA ?

sam


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