Commentaire de Pierre R. - Montréal
sur Le défi Sarkozy


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Pierre R. Chantelois Pierre R. - Montréal 11 mai 2007 10:57

J’ai côtoyé la politique au Québec pendant plus de trente ans. Ce que j’ai appris est simple : le pouvoir est souvent paralysé par les conjonctures de toutes sortes. Que ce soit l’économie qui bloque des réformes en raisons d’absence d’argent neuf (nouvelles liquidités), que ce soit le social qui bloque (les intérêts particuliers plus forts que l’intérêt collectif paralysant des développements majeurs), que ce soit des facteurs externes qui interfèrent radicalement dans la gestion de l’État (au Québec, la libre circulation des échanges commerciaux qui compromet des secteurs sensibles comme la culture), le pouvoir politique n’a rarement les mains libres pour mener à termes les grandes réformes. Il y aura toujours quelque part un abandon de ces réformes tant les levées de boucliers et les montées aux barricades feront vaciller le pouvoir. Le pouvoir n’a jamais été le garant des promesses électorales.

La réforme des moeurs électorales ou du mode de scrutin, par exemple, est une promesse qui se prend avant une élection et qui est rejetée froidement aux oubliettes après une élection. Quel gouvernement voudrait, une fois élu, changer la donne ?

Si les grandes réformes ne sont pas réalisées la première année, à un rythme d’enfer, bon vent mauvais temps, elles sombreront dans les méandres de la contestation des uns, de l’appui des autres, et au milieu de la plus belle indifférence de la majorité.

N’oublions pas ce beau mot de Gaulle : L’autorité ne va pas sans prestige, ni le prestige sans l’éloignement." Le pouvoir éloigne de sa base le corps politique car il la fâcheuse manie d’oublier ses racines jusqu’à la veille d’une réélection.

Pierre R.

Montréal (Québec)


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