Commentaire de Yves Rosenbaum
sur La crise de l'immobilier américain, ou l'éternel recommencement
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« Le fondement de la crise c’est le fait que de plus en plus de capital trouve de moins en moins de débouchés productifs »
Je pense que ce fondement est en fait davantage une particularité de notre époque, et qui a certainement contribué à la naissance de cette bulle. Je ferai remarquer que cette évolution est relativement « récente » : mes connaissances en économie et en histoire ne me permettent de définir une décennie bien précise, mais me permet néanmoins d’affirmer que n’existait pas cet « embouteillage » de capitaux ni en 1929, ni au XIXè siècle et encore moins à l’époque de la « crise des tulipes ». Je tenais néanmoins à préciser que cet article n’a pour but que de retracer les points communs des crises financières au regard de l’histoire. Chaque crise a ses propres particularités, dont de nombreuses ont été débattues, discutées et parfois démontrées dans ce débat, et ce de manière très constructive. Le surplus de capital que vous évoquez est un élément indéniable dans la création de la bulle qui a donné naissance à la crise actuelle. Le surplus de capital que vous évoquez est un élément indéniable dans la création de la bulle qui a donné naissance à la crise actuelle, et pourrait bien donner naissance aux suivantes.
« sans changement de la manière d’investir le capital et d’utiliser la plus value, nous resterons dans ce mécanisme cyclique des crises. »
Je ne suis pas sûr qu’un changement de physionomie profond du modèle actuel - loin d’être acquis au demeurant - ne puisse à lui seul résoudre le problème. La nature humaine étant inchangeable, seule une réglementation de la deuxième phase décrite dans mon article serait utile. C’est seulement en agissant sur les mécanismes de levier et en les supprimant que l’on peut avoir une chance de minimiser les risques de crise financière : sans démultiplicateur, la bulle en restera à l’effet de soufflé. Seulement, cela paraît virtuellement impossible de pouvoir, à tout lieux et tout moment, agir de la sorte. Ma conclusion, fort pessimiste dirons certains, est donc que les crises financières sont inéluctables. Mais pas pour les raisons évoquées par la majorité des analystes et autres « experts »...