Commentaire de Aurelien Veron
sur La crise de l'immobilier américain, ou l'éternel recommencement


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Aurelien Veron 15 août 2007 18:45

Pour commencer, sachez que le capitalisme est un environnement économique, le libéralisme est une pensée. Capitalisme et libéralisme sont donc deux concepts différents (Cf http://www.alternative-liberale.fr/t137-Liberalisme_contre_capitalisme_.html). Je sais, ça va vous paraître bizarre. C’est pourtant un fait.

Le capitalisme chinois ne respecte pas le contrat, le Droit,ou les droits individuels les plus élémentaires, ni d’ailleurs la propriété privée quand on voit avec quelle facilité les expropriations ont lieu. Et je ne parle pas de l’environnement. Bref, nous sommes loin du « rule of law » libéral. Les contraintes les plus atroces ont lieu sans réelle action des autorités publiques : du Tibet aux prisonniers politiques forcés de travailler en passant par l’esclavage que les responsables communistes locaux protègent ou le déversement des produits toxiques dans les fleuves.

Le capitalisme d’Etat la française s’articule autour de quelques grands corps réunis qui forment des clubs de décision, de nommination...et de rémunération. Les grands patrons, issus ou proches des cercles du pouvoir politique, se signent mutuellement des chèques (primes, stocj option, parachutes dorés) qu’aucune gouvernance d’entreprise normale ne tolérerait ailleurs, quand il ne s’agit pas de fraude pure et simple (chèques antidatés). L’absence de frontière précise entre le pouvoir politique et l’ensemble du grand patronat protège les situations de monopole, les subventions ciblées et les réglementations sur mesure qui freinent l’arrivée de concurrents. Si une grosse entreprise est menacée, l’Etat vole à son secours avec l’argent du contribuable. Pour un Alstom, combien de Bull, de Crédit Lyonnais...

Le capitalisme anglosaxon n’est pas proprement libéral, mais il l’est toutefois nettement plus que chez nous ou qu’en Chine : le pouvoir politique est parfois proche de plusieurs grosses entreprises (cas Bush manifeste, moins clair en grande Bretagne ouen Australie) favorisées, et il maintient sa ligne mercantiliste (au sens propre souvent mal connu) et protectionniste. Certaines grosses entreprises bloquent aussi l’accès à la compétition avec des moyens frauduleux, souvent avec l’aide du législateur cela dit. Toutefois, l’innovation est beaucoup plus rapide dans cet environnement un peu plus compétitif, les grands peuvent trébucher ou tomber, et les petits prendre leur place demain.

Je suis certain que vous allez compléter ce rapide tableau.


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