Commentaire de Aurelien Veron
sur La crise de l'immobilier américain, ou l'éternel recommencement


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Aurelien Veron 15 août 2007 19:08

Sachez que l’environnement bancaire est extrêmement réglementé (ce qui arrange les grands groupes, car la réglementation est leur meilleur allié en fixant une barrière à l’entrée de leur secteur) avec de nombreux ratios prudentiels. La question de l’évaluation des risques est extrêmement animé au sein de ces établissements qui subissent une très lourde pression des actionnaires...et des autorités de tutelle. Sans parler des règles comptables IAS et des effets de la loi Sarbanes Oxley...

Quand on rentre dans les détails du débats, difficile de croire à une solution simple. En tout cas, c’est une préoccupation majeure des fonds et des banques...ce qui n’empêche pas de graves erreurs. Mais il ne faut pas oublier que l’Etat n’est pas le mieux placé pour parler précautions, pas plus en France qu’aux Etats-Unis ou au Japon. Bref, il n’y a pas de solution magique, réglementaire ou Etatique. Les différents acteurs tâtonnent, font des erreurs, en tirent des leçons et tentent d’améliorer leur travail avec une meilleure vigilance de chacun.

Exemple : vous achetez une maison de campagne. Est-ce pour la revendre et tenter de dégager un profit ou pour y vivre 25 ans ? Si vous comptez la revendre rapidement, après des travaux lourds de rénovation, vous pourriez être tenté de savoir en temps réel si la revente risque de vous mettre en faillite (baisse du marché immobilier) ou risque de vous rapporter (d’ailleurs,alors pourquoi le fisc ne tenterait-il pas d’exiger sa part sur un hypothétique gain à la revente ?) Imaginez enfin que la loi vous impose de bloquer de l’argent en réserve en cas de baisse du marché immobilier. Et patatra, la baisse arrive et la banque exige de mettre de l’argent sur un compte bloqué à hauteur de la perte estimée, Vous avez beau lui expliquer que vous ne voulez pas revendre et que c’est un placement patrimonial, la loi est la loi. Vous trouveriez ça absurde, non ? Alors imaginez comment réagissent des fonds lorsqu’il s’agit d’évaluer et de provisionner des pertes face à des actifs détenus dans une perspective de longue durée !


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