Commentaire de Ingrid du Midi
sur Le Bilderberg, lobby le plus puissant du monde ?


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Ingrid du Midi 11 septembre 2007 11:39

Un article reprenant en partie cette citation a été censuré par Agoravox en mars :

http://blog.360.yahoo.com/quicalt?p=87

Nicolas Sarkozy, l’Etat et l’identité nationale (1)

(...)

Le colonialisme et l’impérialisme utilisaient des façades nationales. Mais ils correspondaient en réalité, déjà au début du XX siècle, à des intérêts de grands holdings internationalisés dont les alliances de la première guerre mondiale furent le reflet. Paradoxalement, la situation n’apparaît pas fondamentalement différente sept siècles plus tôt pour la croisade albigeoise, qui ne fut pas une entreprise « française » mais directement ordonnée et organisée par la Papauté dans le contexte de la politique théocratique à l’échelle européenne décrite dans mon article du 5 mars. Même si, par la suite, le pouvoir royal en fut le grand bénéficiaire.

En revanche, l’ordonnance de Villers-Cotterêts de 1539, faisant du français la seule langue officielle, fut directement l’oeuvre du pouvoir royal et reflétait une conception de l’Etat. La langue des « élites » de la monarchie était imposée à l’ensemble de la population. Mais on oublie souvent de rappeler, en rapport avec ladite ordonnance, que ce pouvoir royal mit l’Europe a feu et à sang par les rivalités entre François I et Charles V pour l’hégémonie continentale. L’équivalent de la première guerre mondiale, avec les moyens de l’époque. Et si à la première guerre mondiale succéda la Révolution d’octobre 1917, les ravages causés par les guerres entre princes et souverains de la Renaissance (entourage papal compris), leur soif de pouvoir et de richesse... furent sanctionnés par le triomphe de la révolution protestante qui était, déjà, devenue internationale.

Dans ces conditions, il paraît très difficile d’empêcher un européen, « juge » ou « simple » citoyen et quelle que soit sa nationalité, d’avoir sa propre opinion sur l’histoire et le fonctionnement institutionnel des pays voisins. Ce qui n’impliquerait pas pour autant, de la part de ce citoyen, un positionnement favorable à la construction d’institutions européennes dont il peut craindre à terme, précisément, un comportement et un fonctionnement trop proches de celui des puissances du passé. Avec une circonstance aggravante : un Etat européen ou mondial du XXI siècle risquerait d’être un Etat privé. En 1991, le fondateur de la Commission Trilatérale David Rockefeller avait déclaré notamment : « La souveraineté supranationale d’une élite intellectuelle et de banquiers est sûrement préférable à l’autodétermination nationale pratiquée ces derniers siècles ». Tout un programme, où on voit mal ce qu’il adviendrait des langues dites « minoritaires » sous une telle théocratie financière.


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