Commentaire de billy
sur « Le chien » nouvelle arme délivrée sans permis !


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billy 22 novembre 2007 17:52

les origines du Rottweiler

Tout commence dans les montagnes de l’hymalaya par le Dogue du Tibet, qui va se répartir sous la forme du molosse chez les romains. A Rome, les chiens vont combattre dans l’arène les fauves ou les gladiateurs et seront enrôlés dans les armées pour aider les légions dans leurs conquêtes.

C’est ainsi que l’on voit le Général Fulius Germanicus conduire ses hommes à travers la Suisse. Pour se nourrir ils ont avec eux deux types de chiens de guerre, le premier est très puissant et ne sert qu’au combat, le second est un molossoïde plus léger qui peut être utilisé pour la garde du campement ou pour conduire les troupeaux qui servent à nourrir les soldats. Au passage ils vont faire souche et donner le Bouvier d’Entlebuch, celui d’Appenzell, le Grand Bouvier et le Bouvier Bernois. Les Romains arrivent en Allemagne dans le Bad Wurtemberg où ils vont créer une colonie très importante du nom d’Arae Flaviae (villa rouge) qui se transformera tout naturellement en « Rottweil ». Dans l’Allemagne de l’époque il y avait déjà des chiens de type Dogue, descendants des molosses introduits au Ve siècle par une peuplade de conquérants venant des steppes de l’oural, les Alans. Ces Celtes étaient appelés Alanus au moyen-âge si l’on en croit les textes : « L’Alan gentil de la taille d’un Lévrier, l’Alan vautre qui tire sur le Mastin, qui est bon à chasser aux ours et aux sangliers ; et Alan de Boucherie qui sert à garder les maisons et à conduire les bœufs ». C’est ce dernier qui donnera chez les Germains le Saucepacker (celui qui attaque les truies) ou Bullenbeisser (celui qui mort les taureaux). Il deviendra le Metzgerhund (chien de boucher) qui sert à conduire les bovins en s’imposant aux plus récalcitrants, à retrouver les cochons à demi-sauvages qui se nourrissent dans les bois, à chasser l’ours, le loup ou le sanglier. On trouve également dans son pays d’origine des bergers de type lupoïde en Thuringe ou dans le Wurtemberg qui donneront l’incontournable Berger Allemand. Parmi les races étrangères qui viendront s’ajouter à ce melting-pot canin il ne faut pas oublier les chiens des marchands de bestiaux qui se retrouvent à ce très important marché qu’est la ville de Rottweil. On peut citer le Berger de Beauce ou Bas-Rouge qui en 1762 est un compromis de plusieurs races bergères en France, ou les Bouviers suisses, que l’on nomme du nom générique de « Sennenhund » qui signifie chiens de paysans et de vachers.

Les bergers et les éleveurs de bovins se rencontrent à Rottweil et comparent les qualités respectives de leurs chiens, n’hésitant pas à accoupler les meilleurs sujets entre eux. Le Bouvier (Treiber) doit être rustique, obéissant, courageux, actif, intelligent. Les chiots sont sélectionnés de manière empirique, souvent sur des critères esthétiques comme la répartition des couleurs (du moment qu’ils ressemblent aux parents, c’est qu’ils doivent être aussi bon qu’eux) ceux qui n’y répondent pas sont tués sans pitié car à l’époque le chien n’a pas de valeur marchande. A Rottweil l’orientation se fait vers un chien de taille moyenne, puissant sans être lourd, avec un mental d’acier pour s’imposer aux bovins les plus vindicatifs. Les chiens de la région ont une excellente réputation et avoir un chien de Rottweil c’est l’assurance de posséder un instrument de travail fiable, mais également un gardien redoutable. On dit par exemple que les marchands qui revenaient du marché attachaient au cou de leur chien le produit de la vente dans une bourse de cuir et malheur au malandrin qui aurait cherché à leur dérober. Vers 1860 la route devient interdite pour le transport à pied des bestiaux, ils doivent emprunter le chemin de fer, ce qui met les chiens au chômage. Quelques uns d’entre eux sont destinés à garder les propriétés, d’autres deviennent chiens de patrouille pour la police. Avec le début de la cynophilie, une sélection est mise en place par des d’éleveurs passionnés. C’est en 1892 à Heibronn lors d’une exposition canine que sera présenté le premiers sujet sous le nom de « Rottweiler ». La race a du mal à se fixer, elle trouve peu d’amateurs et est très mal connue en dehors de la région, c’est alors qu’une opportunité se présente. Nous sommes à l’exposition d’Heidelberg en 1905, organisée par le Club des Amis des chiens, le Président de cette manifestation cherche une race originale qui pourra plaire au Président d’honneur, il évite les races étrangères comme l’Airedale, ou les races déjà connues comme le Berger Allemand et, jette son dévolu sur un Rottweiler nommé Stumper appartenant à un éleveur de Teckel, Albert Graf. Ce fut un succès répercuté par les médias et par les amateurs. Apartir de cet instant débute la reconnaissance véritable de la race. Le 13 Janvier 1907 c’est d’ailleurs le Président de cette exposition Karl Knauf qui deviendra le responsable du premier Club de race officiel, le Deutscher Rottweiler Klub qui enregistrera dans son livre le premier étalon nommé Russ vom Bruckenbuckel, un fils de Stumper. Il faut dire que la race avait eut un standard élaboré en 1893 par Albert Kull, artiste peintre de son état qui fut publié en 1901, et que ce passionné avait lui-même créé en 1899 une association avec les amateurs de Leonbergs sous le nom d’Internationalen Klub für Leonberger und Rottweiler hund. En Avril 1907 un nouveau club né, c’est le Suden Deutsch Rottweiler Klub qui devint en juin 1913, l’international Rottweil Klub.

Dès 1910 l’accent est mis sur les aptitudes du Rottweiler comme chien de service et les amateurs organisent des démonstrations qui sensibilisent les administrations, c’est le moment où le Rott sera vraiment intégré dans les services de police de plusieurs grandes villes comme Hambourg ou Francfort. Avec la guerre, il sera employé sur le front comme chien de liaison, chien de garde et de patrouille ou chien sanitaire, des rôles dont il se tire très bien et qui vont renforcer son image de chien d’utilité. A la fin du conflit les éleveurs tentent de reconstituer le cheptel et il faut attendre le 3 juillet 1921 pour que les animosités s’apaisent et que les deux clubs, le DRK dirigé par O. Hell et l’IRK présidé par E. Stiefel, se réunissent pour tenter de trouver un compromis. C’est le 14 Août 1921 qu’ils acceptent de se regrouper au sein d’une même fédération, l’Allgemeinen Deutschen Rottweiler Klub ou ADRK, qui subsiste encore aujourd’hui. Le mot d’ordre est toujours le même « l’utilité avant tout » et en 1924, c’est la mise en place des premières épreuves de travail, très proches du Schutzhund actuel, afin de sélectionner les meilleurs reproducteurs. L’année suivante on pouvait compter dans le livre des origines ( zuchtbuch) environ 13600 sujets inscrits. La seconde Guerre Mondiale va sérieusement entamer l’élevage car le Rott est réquisitionné pour servir dans tous les postes et souvent aux premières lignes. A la fin des hostilités la sélection est reprise avec sérieux et selon des règles draconiennes qui ne se sont jamais démenties, tant du point de vue morphologique pour respecter la conformité au standard, que du point de vue du caractère qui doit demeurer ferme mais équilibré. En 1960 le nombre de sujets inscrits depuis la création du livre des origines atteint 40.000.

En 1968 le contrôle de la dysplasie de la hanche est instauré et, en 1969, est créée l’Internationale Föderation für Rottweiler Freunde afin d’uniformiser la sélection dans tous les pays. En 1984 la revue « Des Rottweiler » éditée par le Club de race est expédiées à tous les membres de l’ADRK, dans toutes les parties du monde. En 1990 le test de sociabilité (BH) est rendu obligatoire pour tous les reproducteurs, ce qui permet au Club de race d’éviter une première fois que le Rott soit inscrit sur la liste des chiens « dits dangereux ». En 1998 la loi qui interdit la coupe de queue va porter préjudice à la vente de chiots dans le pays, les amateurs ne retrouvent plus l’image de leur Rott. En 1999 le Club instaure le contrôle de la dysplasie du coude (ED). En 2000, le nombre de sujets inscrits au livre des origines dépasse les 104.000. Dans son pays il est classé dans plusieurs régions sur la liste rouge des chiens « dits dangereux » malgré les efforts du Club de race pour le défendre. Il faut compter pour l’ADRK plus de 10.000 adhérents répartis dans plus de 50 pays avec un siège social situé à Minden. Dans son pays il demeure le molosse national le plus apprécié, avec derrière lui, dans l’ordre de préférence : Le Boxer, le Dogue Allemand et le Doberman.


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