Commentaire de GRL
sur Interroger les vérités assénées : l'exemple de l'islam sur Agoravox


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GRL GRL 7 janvier 2008 12:12

Avec le phénomène religieux , nous sommes devant une entité traitant de l’infiniment grand comme de l’infiniment petit. La réalité religieuse part du texte féderateur, de la vie d’un prophete et de la déclinaison de son témoignage dans des millions de cerveaux, d’imaginaires, dont les faits historiques ont de plus traversé les ages de ce monde.

La religion possède une longévité exceptionnelle et vit en tant que telle au travers de nous. La religion déclinée au travers des milliards de croyants de ce monde, c’est à dire , le réalité religieuse, le paysage religieux mondial , relève donc ... de l’infiniment complexe.

Comment en parler alors sans prendre parti , par quelles notions faut il aborder le phénomène religieux pour pouvoir apporter une pierre à l’édifice monumental d’interpretations , de compréhension , qui se voit érigé par les hommes depuis la nuit des temps ?

M’est alors avis qu’il faut donc pour pouvoir en parler , reconnaitre au travers d’une religion les principes qui attachent tout homme à une idéologie , une théorie , un courant de pensée.

L’on peut dire que le religion est venue calmer une angoisse majeure qui traverse tout etre humain. Elle est en tout premier lieu , l’illusion de contrôle nécessaire à la survie. ( ??? quoi ? ) L’illusion de contôle . L’etre humain ne supporte pas de ne point expliquer les choses qu’il ne comprend pas, de ne pas maitriser son destin, et depuis qu’il sait qu’il va mourir un jour, il a eu besoin de dessiner un eden ( souvent symbolisé par un jardin ) pour pouvoir placer un espoir dans un paradis. L’eden est retrouvé dans les religion les plus insignifiantes de ce monde tout comme la symbolique du jardin.

Puis , à coté de la question de « l’après la vie terrestre », se situe évidemment la question de l’avant. D’où venons nous , nous qui avons conscience d’exister ? Et de la même façon , toutes les religions , de l’animisme , du vaudou, du polythéisme jusqu’à l’islam, ont représenté une genèse et une cosmogonie. Un Dieu « mâle » un autre « femelle » et une lignée , une légitimité de descendance déversée sur tout un peuple de croyants. C’est encore un point commun de l’ensemble des religions de ce monde.

L’homme est en ce sens , une créature atemporelle dont la vie est coincée dans un laps de temps grand comme une virgule. Il se projette et voit le monde avant lui et après lui , cela l’interroge et l’effraie. Il doit expliquer et se rassurer . Il l’a fait avec la religion.

Le dogme, est alors apparu et dès que loi et religion ont fusionné à l’intérieur de bêtes sociales, d’immense groupes de croyants, et les schismes ont commencé à se créer. Chiites et Sunnites pourraient se décrire chacun , les disciples d’Abu Bakr d’un coté et ceux d’Ali de l’autre , mais est ce bien le plus important ? Non , à mon sens , celà fait parti du baratin. Les Chiites sont les pauvres, la gauche dépossedée des musulmans, les Sunnites, descendants des riches Omeyyades, sont la droite, les tenanciers de l’échoppe comme des ressources, ni plus ni moins. Et le schisme profite toujours d’un tel contexte. Chiites et Sunnites se battent pour le pouvoir d’administrer les immenses ressources du monde Islamique mais la couverture d’un tel combat passe officiellement et poliment par la différenciation religieuse. ...

... c’est à dire qu’à toute personne qui tenterait de se dire un jour , « mais pourquoi nous déchirons nous ainsi de puis tant de temps » la réponse identitaire doit primer sur celle de la raison . « Je suis un disciple d’Ali , ... » avec toute la légitimité que ma religion donne à mon combat.

Ainsi , la religion est devenue un drapeau , tous les schismes exprimant une volonté de séparation tout d’abord , de differenciation des dogmes , puis de désintegration du groupe originaire maintenant differencié , et de la réassimilation des ses bases libres , c’est à dire la conversion forcée ou non des croyants. Toutes les religions font celà , car au travers de la religion , se sont toujours exprimées les velleités de dominance de leaders assoiffés et de nouveau prophètes apportant contre vérités sur contre vérités et boulversant ainsi la marche du culte. Judaïsme , Christianisme , Islam , sont des schismes à l’interieur d’une même histoire , d’une continuité.

Parler de l’Islam aujourd’hui , comme l’étoile montante du fanatisme , serait moins alambiqué si l’on parlait plutôt des ressources pétrolières du moyen orient. En ce sens , tout est dit , ou plutôt , « vu à la télé » . On ne va pas raconter l’histoire récente à nouveau.

Voilà comment, ce qui répondait aux angoisses, aux questions les plus primordiales de l’homme à l’avènement de sa conscience, s’est trouvé instrumentalisé par les grands processus de la course à la dominance , à l’ordre de préséance des nations, voilà comment la religion qui répondait aux angoisses personnelles perdues au fond d’une conscience naissante du plus torturé des primitifs , s’est retrouvé être le terrain de chasse à l’influence, un terrain exclusivement politique et militaire par extension.

Et comment se fait il ? ............... La réponse partielle est que si l’homme n’avait pas un besoin naturel absolument vital , de croire en Dieu ou en une autre idéologie non théologique d’ailleurs , pour pouvoir conserver l’illusion de contrôle de sa destinée , si il avait réellement pu s’en passer , la politique ne serait jamais arrivé à pénétrer durablement et aussi efficacement la religion , et créer le dogme , la loi , si contestée si sujette à polémique au jour où l’Islam tente de réveiller sa bête sociale à coup de sacrifices humains... Tout est mélangé , infiniment complexe.

Alors pour pouvoir réflechir à propos de la religion , il me semble bon de continuer à recueillir tous les invariants de la condition humaine qui font que cette religion est absolument nécessaire , comme réponse à l’inconnu angoissant , et de continuer à observer selon quels mécanismes de la pensée, le religion dans sa dimension collective , devient un drapeau , un marqueur idéologique, le ciment de la bête sociale .

Deux dimensions , l’une individuelle , l’autre collective, répondant chacune à des aspiration toutes différentes , et mélangées à souhait lorsqu’il s’agit de nous enfumer le paysage. Que du bonheur pour les neurones !

J’arrête ici , pour aujourd’hui , merci pour l’article , et merci de votre lecture . GRL.


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