Commentaire de Dudule
sur Evolutionnisme : la bestiole qui défie Darwin
Voir l'intégralité des commentaires de cet article
Et bien, je ne suis pas un spécialiste de l’évolution des espèces, et tout ça, je suis physicien de formation.... Je suis un peu surpris d’être cité par certains comme une autorité sur ce fil.
Ce qu’il faut lire ? Gould, Gould, et encore Gould ! En plus, c’est écrit pour être compréhensible par le dernier des crétins, ce qui ne gâte rien, bien au contraire. Et c’est suffisamment bien tourné pour laisser au lecteur son esprit critique... ce qui est très habile : le bougre n’écrivait pas pour prêcher des convertis, mais bien pour passionner son lecteur et détruire toute forme de pensée, on va dire, "magique"... Il était un progressiste, au sens politique du terme, en "djihad" contre le retour de la droite cul-béni dans son pays. Et c’est réussi : les essais de Gould son tous passionnants, pour le spécialiste comme pour le profane.
Je l’écris d’autant plus volontiers que, il y a quelques années, j’avais de sérieux doutes sur le darwinisme, tout ça... en étudiant la question, et en creusant un peu, je me suis aperçu que mes doutes étaient fondés sur une ignorance profonde et des a priori prétentieux (du genres "qui sont tout ces types qui nous parlent d’évolution alors que j’en sais plus qu’eux sans avoir ouvert un bouquin sur la question"......).
Les mécanismes de l’évolution des espèces sont très bien connus, et en plus il reste plein de mystères (apparition de la première cellule, du premier eucaryote, du premier organisme multicellulaire, etc.), ce qui ne gâte rien non plus : la science sans mystères, c’est aussi passionnant que la comptabilité. Une grave erreur de certaines scientifiques et de beaucoup de non scientifiques, c’est de s’imaginer que la science doit tout expliquer… Et comme la « science » n’explique pas tout, c’est qu’elle a tord, d’après certains… Comme disait un des mes profs de mécanique quantique : « La nature répond aux questions qu’on lui pose… ». Si on ne pose pas les bonnes questions, on a de mauvaises réponses, ou pas de réponse du tout.
Le monde vivant tel que le décrit Gould est beaucoup plus, on va dire, esthétique, cohérant, pertinent et incroyablement stimulant pour la réfection que n’importe quel délire neo-lamarkien (j’en ai lu sur ce fil), ou bien sûr, créationniste... encore faut-il faire le petit effort de le lire, et/ou de réfléchir un peu sur le monde vivant incroyablement divers que peuvent faire apparaître des mutations aléatoires plus ou moins sélectionnées par hasard.
Le meilleurs essai de Gould : Le Rat Taupe du Désert : il y a tout dedans : la pression sélective variable suivant qu’un gène soit plus ou moins nécessaire à la survie, et surtout que cette variabilité des gènes est quantifiable !... Justement parce qu’il y a sélection par le milieu... Plus un gène est nécessaire à la survie, moins il a de « latitude », de possibilités de mutation : la sélection naturelle empêche toute variabilité. Les gènes inutiles mutent à tire larigot, assurant l’adaptabilité des espèces. Un beau jour, l’un d’entre eux s’avérera nécessaire. Et ceux qui sont entre les deux, plus ou moins utiles, son plus ou moins encadrés par la sélection… et c’est quantifiable ! Et ça marche (je veux dire, le modèle mathématique qui décrit tout ça !... ce qui ne veut pas dire qu’il y ait quoi que ce soit de déterminisme là dedans : ce qui est merveilleux avec les statistiques, c’est de pouvoir quantifier le hasard, c’est à ça que ça sert : pas déterministe, mais si le modèle n’est pas bon, on s’en aperçoit très vite). Gnifique ! De quoi renoncer à toute tentation néo-lamarkienne ou bondieuserie diverses et variées.
Qui a lu cet essai de quelque page et conteste l’évolution des espèces par mutation aléatoire et sélection (variable) par le milieu est de mauvaise foi…