Commentaire de Vijayavada
sur Peut-on caricaturer le prophète Mahomet ?


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Vijayavada (---.---.122.148) 5 février 2006 16:45

Une chose demeure assez étrange néanmoins : comment une poignée de dessins dans un petit journal d’un petit pays (le Danemark, ce n’est quand même pas les USA, voire la France, l’Allemagne ou le Royaume-Uni) sont-ils devenus en si peu de temps une « insulte de l’Occident contre les musulmans ». Ces dessins n’engagent-ils pas en priorité la responsabilité de leur(s) auteur(s) ?

A propos de la représentation de Mohamed, il est vrai que l’on touche à un tabou religieux et culturel, mais cette « infraction » à l’interdit religieux (visant l’idolâtrie, et qui ne semble pas avoir toujours existé, mais je ne suis pas spécialiste en la matière) n’étant pas l’oeuvre d’un musulman, je ne vois vraiment pas où est le problème, bien que l’on puisse comprendre que des membres de la communauté musulmane puissent être gênés ou choqués, et qu’ils le fassent savoir.

J’en arrive donc à la liberté d’expression, et de presse, qui ne sont pas là pour faire plaisir à tout le monde, mais pour faciliter le débat, en particulier politique, afin de donner à chaque citoyen la possibilité de se forger une opinion personnelle, ce qui implique l’exposé de principes parfois inconciliables (voir l’opposition capitalisme/communisme qui fut sans doute bien plus violente, y compris dans les caricatures). En fait, si tout le monde était d’accord, il n’y aurait pas besoin de liberté d’expression, ce qui explique pourquoi des états la réduisent ou l’interdisent : pour, aussi mais pas seulement, donner l’impression que tout le monde est d’accord.

De plus, je n’ai pas lu toutes les interventions, mais il me semble que personne n’a noté la condamnation de ces caricatures par le grand rabbin de France Joseph Sitrück, et par la conférence épiscopale de France. La frontière ne se situerait donc pas entre musulmans et « infidèles », mais bien plus entre une frange « religieuse » et une frange « laïque », ce que les luttes autour des droits des homosexuels, ou, plus anciennement, de l’avortement et de la contraception, avaient déjà mis au jour.

Enfin, je ne sais plus qui (Ambre, peut-être ?) se réjouissait que l’homme musulman puisse être condamné à mort pour adultère. Au-delà du débat sur le rôle de la femme et de l’homme dans un couple, je ne pense pas que l’adultère soit une raison de condamner quelqu’un, a fortiori à mort, car, à mon sens, on ne peut considérer l’adultère comme un crime. Certes, on peut y voir une erreur, voire une trahison, mais en aucun cas une raison de tuer quelqu’un (si temps est qu’il y en ait une, d’ailleurs). Tout compte fait, l’adultère, comme bien d’autres choses, n’est-il pas une expression de la faillibilité humaine, bref de notre humanité (si l’être humain était infaillible, il serait divin) ?


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