Commentaire de Roland Verhille
sur Crise des « subprimes » et pêcheurs en eaux troubles


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Roland Verhille Roland Verhille 28 mars 2008 21:22

Gdm, je comprends que, pour vous, l’avantage ressenti par chacun des deux coéchangistes, positif pour chacun d’eux, au-delà de la quantité de monnaie ayant fixé le prix du bien échangé, est de l’argent (de la monnaie vous voulez dire je suppose, comme dit plus clairement à propos du banquier). Partant de là, vous soutenez qu’un spéculateur ayant vendu le bien avec lequel il a spéculé plus cher qu’il ne l’avait payé a créé de la valeur pour le montant de son profit.

Je n’ai pas la moindre envie d’essayer de vous changer les idées si elles font votre bonheur. Mais si vous venez sur ce site entretenir un dialogue, et si comme moi vous y recherchez le moyen de compléter ainsi votre information quitte à changer vos idées si ces informations vous semblent remettre en cause vos idées, je vous dois la politesse de vous répondre, même si c’est pour mettre le doigt sur une erreur commise.

Votre raisonnement est troublé parce que vous introduisez le concept de valeur dans l’analyse des échanges économiques. Ces échanges sont ceux de biens et services qui sont créés, qui circulent, qui sont consommés plus ou moins vite et remplacés en début d’un nouveau cycle. Ces échanges ont leur image dans les échanges de monnaie. La monnaie quantifie des prix intervenus dans les échanges, pas des « valeurs ». Et la monnaie ne se consomme pas. Elle est créée par les états, les banques la multiplient avec leurs opérations de crédit dans des limites soit convenues entre elles toutes, soit imposées par des autorités publiques. Elle est détruite par les états, de même que par les banques lorsqu’elles réduisent leur en cours global de crédits.

Dans tout cela, le concept de valeur, celui d’avantage individuel, n’intervient qu’au niveau des motivations. La seule réalité, c’est la monnaie et les prix.

Vous commettez une erreur de fait en soutenant que l’avantage invoqué par vous, élément subjectif et abstrait, est de la monnaie, élément ayant une existence matérielle.

Vous commettez une deuxième erreur en soutenant que le spéculateur crée de la « valeur ». Car là, vous restez au plan individuel du spéculateur, sans porter votre analyse au niveau global de l’économie, et vous restez au plan de la psychologie. Le profit encaissé en monnaie par le spéculateur est sorti de la poche de celui qui lui a versé cette monnaie. Ce que l’un a en plus, l’autre l’a en moins en termes monétaires, au total il y a somme nulle. Le bien avec lequel il y a eu spéculation n’a pas changé, il est resté le même.

Enfin, pour l’imprimeur, j’ai voulu dire que sans contrainte restrictive dans la création monétaire limitant les demandes de crédit, point n’est besoin de banque centrale, les banques pourraient demander directement à l’imprimeur de leur délivrer les billets de monnaie qu’elles désirent, et s’arranger entre elles pour les échanges interbancaires.

Voilà gdm, faites ce que vous voulez de ces explications, conservez vos idées si vous y tenez, et merci d’avoir prêté attention à mes exposés. De mon côté, je suis attentif à tout ce qui peut m’être expliqué que j’ignorerais, et n’hésiterais pas une seconde à modifier mes idées si ces explications me montraient où et en quoi elles sont erronées.

 


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