Commentaire de Roland Verhille
sur Crise des « subprimes » et pêcheurs en eaux troubles


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Roland Verhille Roland Verhille 29 mars 2008 23:04

Gdm,

L’ouvrage en ma bibliothèque de Stiglitz ne comporte pas les exemples numériques que vous invoquez. Je suis donc gêné pour vous répondre là-dessus. Dans mon ouvrage, l’édition originale de1997, l’auteur traite « des échanges avantageux pour toutes les parties » … « l’échange sera bénéfique pour les deux », « Dans un échange volontaire entre deux individus, il n’y a que des gagnants ». Quand tout de suite après, il poursuit : « L’échange volontaire se caractérise donc fondamentalement par le fait que tout le monde y gagne », il faut comprendre « toute le monde » comme visant tous les coéchangistes, chacune des parties à l’échange, pas ceux qui y sont étrangers. Je crains que vous ne lisiez mal Stiglitz en comprenant qu’il explique que le monde entier gagne dans un échange entre deux parties.

L’avantage dont parle Stiglitz, c’est celui qui n’est pas compris dans le prix, celui qui fait que sacrifier le montant de monnaie du prix vaut moins que ce que vaut pour l’acquéreur l’objet acheté. Cette différence de « valeur » n’est pas comprise dans le prix, elle n’est pas monétisée. Pierre qui sacrifie son fauteuil au prix de € 125 dit par le "marché" valoir le fauteuil estime que ces €125 valent plus que son fauteuil, ou dit autrement que son fauteuil vaut moins que ces € 125, qu’il a en plus des 125 € encaissés dit valeur du fauteuil un « avantage » qui vient en supplément. Celui qui a acheté le fauteuil de Pierre pense lui que ces € 125 valent moins que ce fauteuil, pou dit autrement que le fauteuil vaut plus que ces € 125. Ce sont ces deux estimations opposées et contradictoires non comprises dans le prix qui permettent l’échange au prix unique de € 125.

La monnaie moderne, celle crée par les banquiers et non par la banque centrale, ne me semble pas tellement différente de l’ancienne. Dans ces anciennes monnaies "privées", il n’y a pas de garantie formelle de son prix d’échange (sa valeur). C’est « le marché » qui détermine approximativement sa valeur. Dans les monnaies modernes, celles émises par les banques (des titres de créance), c’est aussi « le marché » qui détermine son prix, sa « valeur ». Il n’y a pas de garantie de valeur. Ce que vous pensez être une garantie du titre par la banque, la valeur de sa créance sur l’emprunteur, ce n’est pas une garantie, c’est le moyen pour le banquier d’honorer ses propres dettes. Si sa créance ne vaut plus rien, ses dettes restent sans changement.

Gdm, il me semble que notre discussion a épuisé son sujet. Encore merci.

 


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