Commentaire de antiholiste
sur Nombre de fonctionnaires : indicateur de la volonté de réforme ?


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antiholiste 4 avril 2008 03:52

Un extrait de l’article cité par l’auteur sur le modèle canadien : http://www.ifrap.org/0-ouvrirlesite/reforme-canada.html

— Les résultats de cette politique ont été spectaculaires : dès l’exercice 1996/1997, l’objectif de déficit était atteint, et même dépassé (1% au lieu de 3%), et, depuis 1997, le budget fédéral a été constamment en excédent, le Canada étant en 2003 le seul pays du G7 à avoir un budget fédéral en excédent ; la dette fédérale est passée de 66% à 44% du PIB, les impôts ont diminué de 40,1% du PIB en 1993 à 37, 5% en 2003, les dépenses publiques passant au total de 48,8% du PIB à 37,1% pendant cette période ; la croissance moyenne du PIB a été, de 1994 à 2003, de 3,6%, la plus forte du G7, avant les Etats-Unis ( 3,2%) ; l’emploi a crû de 2,2%/an, le taux le plus élevé du G7, avant les Etats-Unis (1,3%), et la proportion des familles pauvres est passée de 14% en 1996 à 10,9% en 2000. De plus, malgré les baisses d’effectifs, la qualité des services publics ne s’est pas détériorée. Au contraire, mieux suivie qu’auparavant, grâce à des enquêtes sur l’opinion des usagers, elle s’est améliorée, les fonctionnaires étant davantage motivés qu’auparavant.

Le parti libéral a été réélu au pouvoir en 1997, puis en 2000, et le sera vraisemblablement en février 2004, le ministre des finances Paul Martin remplaçant comme premier ministre Jean Chrétien, qui, à 70 ans, prend sa retraite. Comme l’a expliqué Paul Martin dans plusieurs discours, la cause principale de la réussite de cette politique fut la volonté politique inébranlable manifestée par le tandem au pouvoir : l’objectif à deux ans de réduction du déficit serait atteint, quoiqu’il arrive. On ne reviendrait pas sur une décision de réduction de dépenses, même si elle apparaissait comme une erreur. Dans leur poursuite de l’objectif d’assainissement des finances publiques, les dirigeants ne se laisseraient pas influencer par les slogans fallacieux maniés par les lobbies de la dépense publique (comme nos habituels "un bon budget est un budget en hausse", "la relance par la dépense publique", "la défense du service public", "on ne réforme pas l’Etat contre les fonctionnaires", à traduire par : les syndicats de fonctionnaires ont le droit de bloquer toutes les réformes). A quelle source ces dirigeants ont-ils puisé une telle volonté politique ? La réponse a été fournie par ces dirigeants eux-mêmes : dans leur profond et sincère désir, partagé avec les Canadiens, de défendre les acquis sociaux du Canada. Comme l’a déclaré Paul Martin : "le fait que les charges de la dette menaçaient les dépenses de nos meilleurs programmes sociaux - santé et retraites - était simplement inacceptable".  —

La grande différence entre le Canada et la France, qui explique en grande partie pourquoi une telle réforme a été possible là-bas et semble improbable en France, réside dans la confiance réciproque qui existe entre les citoyens canadiens et leurs institutions politiques. En France, c’est défiance et intolérance à tous les niveaux de la société, en commecant par ce site.


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