Commentaire de thomthom
sur Au secours... les professionnels de l'immobilier sont devenus fous !


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thomthom 25 avril 2008 19:50

Le fameux principe du nuage de Tchernobil (dévié par les montagnes)... ou dans un autre registre de la ligne Maginaux ! En France on connait bien le concept ! On trouve toujours une bonne raison pour se croire à l’abris de ce qui se passe à l’extérieur ! Et on ne manque jamais d’imagination.

D’autre part, savez-vous que si on compare la flambée des prix de ces dix dernières années à l’évolution des revenus des ménages, les prix en France ont bien plus flambé qu’aux USA ?

Quand au concept d’atterrissage en douceur, c’est une douce mélodie.... bien dangereuse et stupide. Contrairement à ce qui est dit plus haut, un atterrissage, même en douceur, consiste en une descente. La notion de douceur ne concerne pas l’ampleur de la baisse car un atterrissage quel qu’il soit consiste toujours à rejoindre la terre. La douceur concerne donc la pente, la vitesse de la descente. Les professionnels mettent en avant cette hypothèse soit disant rassurante... mais c’est plutot pour nous inciter à continuer d’acheter à des prix délirants le plus longtemps possible. Mais ce scénario serait en fait dramatique : si vraiment l’atterrissage se faire en douceur, ca veut dire que l’inévitable baisse des prix va s’étaller sur des années. Or, un marché en baisse, c’est un marché morose, avec peu de ventes, avec peu d’investissement et donc peu de constructions... aie aie aie pour l’activité économique et les emplois... Sans compter que les acheteurs potentiels prendront leur temps : si les prix commencent à baisser, les acheteurs potentiels auront tendance à essayer d’attendre la fin de la baisse avant d’achter, de peur de voir leurs biens dévalorisés rapidement. En attendant, ils font quoi ? Ils continuent de se loger dans des locations minuscules pendant des années ? Et ceux qui ont acheté récemment ? Il va falloir qu’ils attendent peut etre 20 ans (10 ans de baisse et au moins autant de nouvelle hausse) avant de voir leurs bien retrouver ca valeur de départ.

Ne croyez-vous pas, au contraire que le scénario le moins pénalisant, celui qu’il faudrait essayer de favoriser, serait celui d’une bonne purge du marché ? Une baisse brutale, mais courte des prix. Cela permettrait au marché de plus rapidement retrouver une phase de croissance, que l’on espèrererait cette fois raisonnable (juste légèrement supérieur à la croissance, selon la tendance "historique"). Ca permettrait de conserver les emplois, agents immobiliers et macons, ca permettrait aux acheteurs potentiels de mener à bien leur projet plus rapidement, et aux propriétaires actuels de voir le bien retorver plus vite la valeur actuelle de leurs biens.

Combien vous pariez que les agents immobiliers n’évoqueront ce scénario que lorsque le marché sera complètement bloqué (chute vertigineuse des transactions alors que les prix seront encore presque maintenus) ? Bah oui... tant qu’il reste des pigeons à plumer, autant leur tenir le discours qui les incite à acheter.... et quand il n’y en aura plus, il faudra bien changer de ton pour éviter des années de morosité ! C’est plein du subtilité, le monde de la communication "profesionnelle".

N’oubliez pas que le marché immobilier est une prophétie auto réalisatirce :

Si tout le monde pense que ca va monter, les prix montent (plus de demande et des vendeurs qui maximisent donc leurs prétentions)

Si tout le monde pense que ca va baisser, ca baisse (qui va acheter un bien dont la valeur diminue chaque année ? et les vendeurs... ils ont tout intéret à vendre au plus vite avant que ca ne baisse plus, quitte à baisser leurs prétentions)

Et plus ca monte, plus tout le monde pense que ca va monter, plus ca monte.... jusqu’au point de rupture ou tout s’inverse.

Il y a 3 ans, ceux qui annoncaient une baisse à venir passaient pour des zozos. Pour la majorité, les prix allaient continuer longtemps à grimper au même rythme. Il y a quelques mois, les baissiers n’étaient plus qu’une "opinion minoritaire", la majorité imaginant une stagnation (les prix n’ont pas tant monté que ca depuis 2006... le gros de la hausse, c’est 2000-2006). Aujourd’hui, le concensus se tourne plutot vers une "petite baisse" ou une "baisse significative, mais pas chez moi" (quand tout le monde pense ca, ca pose un problème de cohérence du diagnostique au niveau national.... à vous d’envisager lequel des 2 éléments du "baisse, mais pas chez moi" est faux). Et maintenant, quelle sera la prochaine étape ?


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