Commentaire de sisyphe
sur Le discours de la méthode du président Sarkozy


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sisyphe sisyphe 16 mai 2008 12:16

Bon. Comme j’avais proposé un article, hier, en rapport avec la grève, qui n’a pas eu l’heur d’être accepté par les modérateurs, je vous le poste ici, puisque c’est en relation directe avec le sujet :

Tous azimuts.
L’entreprise de démolition générale Sarko, Fillon, Medef and Co, après ses offensives contre le code du travail, le contrat de travail, la durée légale du travail, les rmistes, les chomeurs, le smic, s’attaque désormais au droit de grève.
Mettant en pratique les consignes patronales de démolition du programme du Conseil national de la résistance, voilà le nouvel objectif de notre droite des complexés.
 

En ce 15 Mai de grève, alors que, dans toute la France, les fédérations de fonctionnaires -en tête desquelles celles de l’Education- ont appelé à la grève et à des manifestations pour dénoncer les suppressions de postes et la Révision générale des politiques publiques (RGPP) dans laquelle les syndicats voient un "plan social déguisé", que tous les secteurs de la Fonction publique (Etat, Hospitalière et Territoriale) seront touchés par le mouvement que les syndicats annoncent "très suivi", on assiste, de la part du gouvernement, à une offensive concertée, un véritable tir groupé.

A tout saigneur, tout tonneur : c’est d’abord Xavier Darcos (ministre de l’Education Nationale),qui, après avoir essayé de désamorcer le mouvement, a décidé, comme le 24 janvier lors d’une précédente grève, d’organiser un Service minimum d’accueil (SMA) dans les communes qui le souhaitent pour prendre en charge les enfants du primaire.

La mesure, qui devrait concerner près de 3.000 communes selon le ministère, a provoqué comme en janvier une levée de boucliers des syndicats qui y voient une "remise en cause" du droit de grève, d’autant que Xavier Darcos menace d’en passer par la loi pour obliger les enseignants à déclarer leur intention de faire grève 48 heures à l’avance.

Devant le refus des mairies d’assumer une charge qui ne leur revient pas légalement (mais revient à l’état) , il en profite pour dénoncer"la grève des professeurs, mais aussi des maires socialistes" ; histoire de ratisser large, et de désigner à la vindicte populaire ; non seulement les enseignants, les élèves, mais également l’opposition (on comprend que sa non-réelection comme maire lui reste un peu en travers de la gorge)

C’est ensuite André Santini (secrétaire d’état chargé de la fonction publique) qui emboite le pas, jugeant "la grève comme un mode de déclaration daté", lui préférant le petit bandeau "à la japonaise", avec, évidemment, continuation du travail.

C’est encore Eric Woerth (ministre du budget et de la fonction publique), qui estime, jeudi 15 mai, sur i-Télé, que "défiler avec des pancartes pour dire ’je veux plus de moyens’, c’est une manière très égoïste de voir les choses".

On connait la chanson : "prise en otage" des contribuables, pleurnichements pseudo-compassionnels sur les mères qui se retrouvent avec leurs enfants sur les bras (snif !), coût inutile de la grève, et mauvais impact sur le fonctionnement des services publics ; l’éternel refrain victimaire cherchant, comme d’habitude, à opposer des catégories de français entre eux pour les diviser : rien que du très classique orchestré par les violons de la droite-medef.

Mais, là, évidemment, le mouvement s’inscrit dans l’entreprise générale de démantèlement du service social, venant après les remises en cause successives de tous les autres acquis sociaux énoncés plus haut.

Datée, surannée, égoïste, coûteuse, pénalisante, la grève est ainsi désignée comme la prochaine victime expiatoire offerte en sacrifice au dieu-libéralisme, et à la toute-puissance triomphante du marché-roi.

Car, ne nous y trompons pas : cette attaque concertée est loin d’être ponctuelle : elle intervient comme ballon d’essai de prochaines offensives beaucoup plus radicales, cherchant, au bout du compte, à se débarrasser définitivement du droit de grève.

Sous des dehors d’apparente cacophonie, ce gouvernement et cette majorité sont finalement très cohérents : ils s’appliquent à mettre en oeuvre la politique des organismes et de la classe qu’ils servent : le medef, et les détenteurs des puissances financières, dont ils ne sont que les valets zélés.

Ce sera donc aux travailleurs, aux citoyens, de se montrer, de leur côté, aussi déterminés, solidaires et résolus, sous toutes les formes possibles : syndicats, associations, comités d’entreprises, pour empêcher ces atteintes à leurs libertés fondamentales.

Plus que jamais, s’éprouve la nécessité de nous regrouper, pour mettre en échec l’énorme tentative de démolition du peuple français, mise en oeuvre par ses adversaires au pouvoir.

VIVE LA GREVE !!!!

 

(cet article a été proposé AVANT l’intervention du TzarKozy, qui n’a fait que confirmer cette analyse)


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