Commentaire de Marcel Chapoutier
sur La démocratie participative, un label convoité par les maires français


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Marcel Chapoutier Marcel Chapoutier 19 mai 2008 15:29

La démocratie participative est la seule idée plus ou moins neuve, qui découle d’une constatation devenue cruciale que nos élus deviennent des électrons libres qui n’en font qu’à leurs têtes (beaucoup trop sensibles à des intérêts "privés" et à leurs propres carrières plutôt qu’au bien commun) après avoir obtenu un chèque en blanc par des élections plus ou moins nettes.

" La démocratie (bourgeoise), c’est la possibilité pour les opprimés de choisir, tous les quatre ou cinq ans, leurs oppresseurs."
" La démocratie ce sera quand les cuisinières pourront être chefs d’Etat." LENINE
 

Mais qu’est-ce que cette "démocratie participative" ?

 "Durant la révolution française, d’âpres débats opposaient les démocrates, nostalgiques de l’agora athénienne, et les tenants de la représentation, processus par lequel le peuple délègue sa souveraineté à des représentants. Notre démocratie représentative est le fruit d’un compromis entre ces deux conceptions, a priori opposées. Elle a, tant bien que mal, plutôt correctement fonctionné pendant deux siècles. Aujourd’hui, tout le monde s’accorde à reconnaître que ce modèle est en crise : d’abord, parce que, depuis la révolution individualiste, il devient très difficile de déléguer à quelqu’un d’autre ses opinions et son pouvoir de décision ; ensuite parce que, sociologiquement, l’écart ne cesse de se creuser entre la société politique (les représentants) et la société civile (les représentés).

La démocratie participative se veut une réponse à cette crise. En invitant les citoyens à participer plus directement aux décisions qui les concernent, on tente de combler un peu l’écart qui s’est creusé. L’un des exemples les plus significatifs est le budget participatif, inventé au début des années 90 à Porto Alegre et reproduit depuis dans de nombreuses villes brésiliennes. Mais aussi, plus près de nous, les conseils de quartier mis en place par certaines municipalités françaises.

Le problème, c’est que, très vite, des tensions surgissent entre les élus - qui se targuent de leur légitimité - et ces instances de participation - parfois plus dynamiques mais qui "ne représentent qu’elles mêmes". Pour contourner cette difficulté, on a tendance à privilégier une troisième voie : la démocratie délibérative. Il s’agit, cette fois, de mettre l’accent sur les conditions et la qualité du débat, afin de réussir à construire de l’intérêt général. Les conférences de citoyens et autres forums hybrides en offrent un bon exemple : on associe des citoyens - généralement tirés au sort - à la mise en place de politiques économiques ou de grands choix technologiques, en les formant et en les aidant à élaborer un point de vue commun sur le sujet. Très usités dans les pays scandinaves, ces outils tardent cependant à s’imposer en France."

(Philippe Merlant, extrait du livre de Jacques Robin & Laurence Baranski L’urgence de la métamorphose)"

C’est ça le problème, d’abord le fait que peu de monde sait ce que c’est, et le fait que beaucoup d’élus locaux, maire et autres, récupèrent ce principe en créant des CCS (Conseil Consultatif de Secteur) tout en les contrôlant, car une assemblée indépendante de citoyens serait à même de leur demander des comptes sur leurs gestions des biens publics (quelques fois catastrophiques). Et oui c’est bien là que le bât blesse.

Appelons ça comme vous vous le voulez, Comités Citoyens ou Conférences Citoyennes mais c’est la seule solution d’avenir en France et ailleurs,(en dehors des partis politiques, c’est important ils ne pratiquent jamais la démocratie qu’ils prônent à l’intérieur de leur parti), il y en a assez de ces rois et princes tout puissants et maffieux qui nous gouvernent et nous manipulent, en utilisant le principe de la carotte et du bâton.

Il n’y a pas d’autres solutions c’est soit permettre aux citoyens de participer de manière active à la vie politique soit le danger d’un gros ras le bol général style mai 68 (avec de gros risques car les moyens de répression sont 100 fois ce qu’ils étaient en mai 68)...

Attention une réelle démocratie participative indépendante, ne va pas tout solutionner d’un coup de baguette magique, mais c’est une alternative saine plutôt que de râler devant sa télé (ou faire le troll sur AgoraVox) ou déprimer en se rendant compte que l’on ne maitrise pas grand chose dans sa vie.

Konseledise... 


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