Commentaire de Marc Bruxman
sur Mythes et réalité de la libéralisation du marché postal


Voir l'intégralité des commentaires de cet article

Marc Bruxman 9 juillet 2008 15:59

Le problème des zones rurales est un faux problème. Il est lié au prix unique sur toute la france et le problème est le même pour la SNCF.

Vouloir un prix unique si l’on habite Paris ou trifouillis-les-oies c’est comme si je demandais aux habitants de trifouillis-les-oies de payer mon loyer de francilien. J’ai choisi d’habiter Paris, je paie donc un loyer plus élevé, et je juge que cela en vaut la peine. D’autres habitent en zone rurale, ils paient un loyer très faible au m2 mais ils demandent aux autres de payer leur coût postal.

Cela contribue à créer des situations absurdes ou le maintient de certains villages coute une fortune à la collectivité vu qu’il faut maintenir gare et bureau de poste. Ce n’est pas tenable.

La décentralisation c’est bien, mais cela implique que chacun paie pour son coin. Et c’est aussi valable pour le métro parisien financé en partie par le reste de la France. Le tout rend flou le cout réel d’habiter à tel ou tel endroit et contribue à prendre de mauvaises décisions.

En fait le problème des postes ce n’est pas forcément la nationalisation ou la privatisation mais bel et bien cette obligation d’assurer le service public sur tout le territoire. On peut parfois se demander ou cela s’arréte. J’ai habité longtemps la Savoie et il y a effectivement certaines fermes situées dans des endroits tellements improbables qu’y amener les services de base doit couter plus cher à la collectivité que les revenus de la personne qui y habite. Dès lors on voit qu’on est dans une situation absurde ou cet habitant coute plus à la société qu’il ne lui rapporte même si il travaille. Cet argent aurait pu servir à autre chose de plus utile.

Pareil pour la SNCF quand on sait que 40% des voies accueillent 6% du traffic on se dit que le service public a peu être du bon, mais quand on sait qu’il n’y a pas l’argent pour adapter le RER francilien pourtant utilisé par des millions de personnes chaque jour on se dit qu’il y a un gros problème d’affectation de ressources. Et ce n’est pas un problème de rentabilité. Je conçois très bien qu’un service public puisse faire des pertes si il est utile aux gens. Mais consentir des efforts considérables pour une poignée d’usagers c’est justement une très mauvaise utilisation de l’argent public.

Alors c’est peut être un tabou et je vais me faire moinsser mais faire payer le vrai prix du service public à tout le monde c’est peut être une idée. La grande majorité de la population aura un meilleur service moins cher et les autres auront le choix de payer plus cher pour continuer à avoir un service (de même que l’on ne paie pas 700 € mensuel pour 30m2 dans le gers).





Voir ce commentaire dans son contexte