Commentaire de pepin2pomme
sur Le mur du silence français autour de l'espéranto se lézarde


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pepin2pomme 1er septembre 2008 14:13

J’aimerais juste apporter un petit témoignage.

Je me suis mis à apprendre l’espéranto, voici quelques mois, sur un coup de tête. ça a commencé par un article sur wikipédia qui a excité ma curiosité, et "je suis tombé dedans".

Tous mes amis, à qui je dis que j’apprends l’espéranto me demandent invariablement  : "Et ça t’apporte quoi, tu ferais mieux d’apprendre (ou de perfectionner) une autre langue !".

Est-ce qu’on demande à un alpiniste, ce que ça lui apporte que de gravir une montagne ? A chacun son Everest.

Est-ce qu’il est plus idiot d’apprendre l’espéranto que la chronologie des rois de France ?

A ceux qui prétendent qu’il est vain d’apprendre une langue "artificielle", j’aimerais rappeler que le peuple d’Israël a fait le choix d’une langue, certes pas artificielle, mais éteinte depuis longtemps. Aujourd’hui, l’Hébreu est parlé couramment.

Il faut aussi préciser qu’il existe une sorte d’accadémie ou de congrès d’espéranto, qui veille à intégrer chaque mot nouveau dans cette langue. Ainsi, chaque mot, même rare (comme des termes médicaux, de chimie, de botanique ...) possède une traduction univoque.

Pour ceux qui seraient tentés comme moi de franchir le pas, c’est très simple, il y a des cours gratuits sur internet. La grammaire tient sur 3 pages, pour le vocabulaire, il y a des efforts à faire, mais si on a des bases en Français, Allemand, Anglais et Latin, la plupart des mots ne posent aucun problème. Après cela, on charge un petit dictionnaire on-line (toujours gratuit) et on peut au bout de quelques mois, déjà lire les chroniques du Monde Diplomatique en Espéranto (articles renouvelés chaque mois) histoire de s’entraîner.

J’ai été frappé par la constatation suivante : il est évident que l’espéranto est plus facile à apprendre pour un européen de l’ouest que pour un ressortissant "d’ailleurs". Pourtant les communautés les plus actives sur internet sont chinoises, hongroises, polonaises (peut-être l’effet Zammenhof), coréennes ...
Ainsi, radio Varsovie a une chronique quotidienne de 30 minutes (postcastable).

Une autre question : pourquoi peut-on présenter l’albanais (pour prendre cet exemple parmi plein d’autres) comme option au Bac, et non l’espéranto ?

Un dernier sujet de réflexion : Internet et l’espéranto. On parle de 2 millions d’espérantistes. Il y a autant d’espérantistes que de personnes parlant l’Alsacien. Pourtant, quand je me promène dans ma région, j’ai plus de chances de me faire comprendre si je m’adresse en Alsacien. Le problème avec l’espéranto, c’est que 2 millions de personnes diluées dans 7 milliards d’individus, ça fait pas grand-chose. C’est ici qu’opère la magie d’internet, que la notion de village virtuel prend tout son sens. Peut-être qu’internet permet d’être ce catalyseur qui permettra un jour de concrétiser le rêve de Zamenhof , en proposant un noyau d’accrétion ? Pour l’instant, c’est pas le cas, mais on peut rêver. Soyons utopistes, je crois qu’il faut une certaine dose d’utopie (je n’ai pas dit de naïveté).


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