Commentaire de Sylvain Reboul
sur De Descartes à Benoît XVI ou de l'impossibilité de concilier rationnellement foi et raison


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Sylvain Reboul Sylvain Reboul 15 septembre 2008 14:10

Descartes a donné, pour sortir du doute méthodologique (donc de soi comme sujet du doute radical), de la preuve d’Anselme la forme d’une preuve quasi (onto)logique et une portée comme fondement de la possibilité de la connaissance rationnellement vraie. Ce qui n’était pas le propos d’Anselme. Chez Anselme la foi est première et dernière, chez Descartes le sujet est premier et sa foi ne peut seule le conduire à la vérité scientifique sans que l’existence objective de Dieu soit établie en raison.

C’est pourquoi c’est la preuve (onto)logique de Descartes qui a été le point de départ du débat philosophique avec Pascal et Kant etc...Tout dépend si l’on prend au sérieux le doute cartésien comme effectivement radical ou si l’on n’en fait qu’une représentation rhétorique habile qui ne prouve rien d’autre que le contenu d’une foi préalable incontestable pour tenter de convaincre l’incroyant comme le suggère lui-même Descartes dans les "principes de la philosophie". Mais il y a plus : Descartes cherche à établir la vérité de la science comme indépendante de la théologie officielle (et cela contre les théologiens qui ont condamné Galilée) et cela l’oblige à prouver que Dieu existe en tant que condition de possibilité de la connaissance scientifco-mathématique et expérimentale (avec des réserves quant à cette dernière) qui, tout à la fois ,dépend de Dieu, mais nous délivre de cette dépendance vis-à-vis de la théologie, dans le but de faire progresser le savoir ! (Ouf)

Mais c’est, me semble-t-il, un débat trop technique pour être développé ici.



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