Commentaire de Forest Ent
sur Et si les vessies étaient en fait des lanternes ?


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Forest Ent Forest Ent 12 octobre 2008 15:36

C’est en lisant un de vos post sur la concentration du pouvoir médiatique dans les mains de quelques uns que je me suis décidée à venir régulièrement sur Agoravox.

Remarque encadrée à l’attention de Carlo. smiley

Cette crise "inopinée" me semble en tout cas démontrer que la presse débite des infos sans informer.

Ne peut-on pas considérer que leur surévaluation pourrait être traitée par une reprise de ces crédits à taux zéros dans le cadre de nationalisations partielles ?

Il y aura de toutes façons une forme de nationalisation, que ce soit celle des crédits, des banques ou de l’immobilier. Mais il y a de toutes façons trop de dette. Ca ne fait que transférer l’excès vers l’état. Si personne ne lui prête, il ne peut qu’imprimer de la monnaie, dont ça baisse la valeur, ce qui pose d’autres problèmes.

Est-il si facile d’évaluer ce qui se planque dans les paradis fiscaux ?

Question à poser à Denis Robert. smiley Non, ce n’est pas facile. On n’y est pas bien accueilli, et on ne vous ouvre pas grand les comptes. Il faudrait une forme de contrôle des changes.

Trichet ne fait-il pas son avare quand il s’agit de faire marcher fiduciairement la planche à billets ?

Les banques centrales n’ont plus aucun moyen d’action depuis deux ans. Il m’a semblé logique de conserver l’outil des taux directeurs pour le moment où il serait le plus utile, qui ne me semble pas encore venu. Il faut que le système redevienne solvable pour pouvoir le financer.

Les banques Françaises n’ont-elles pas encore suffisamment de liquidités pour se permettre de garder leurs bons clients ?

C’est bizarre. Leurs comptes sont remplis de trucs qui n’ont pas cours et elles ne savent pas si elles ont des sous ou pas. Il y a énormément de paris mutuels sur des faits qui dépendent du résultat de ces paris. Par exemple quand BNP et SG ont tous les deux vendu une assurance sur la faillite de l’autre. Une situation un peu inextricable. La "crise du sac de noeuds". Tout le monde sait que ça ne vaut pas autant que prévu, mais ça vaut combien exactement ? Si l’on est un peu drastique et si l’on constate tous ensemble que ça ne vaut pas grand chose, alors on efface dans les comptes plusieurs fois le PIB de la planète, et aucune banque n’y survit. Il y a des apprentis sorciers qui se sont éclatés.

A quelque chose malheur est bon.

J’aimerais bien. Mais ce que j’ai lu sur le résultat des crises passées ne m’enthousiasme pas. Ce que je crains surtout n’est pas économique, mais politique. Il va bien falloir montrer que c’est la faute de quelqu’un. On ne peut quand même pas avouer que toutes les classes dirigeantes occidentales se sont gobergées sur le dos de la plèbe en se foutant du lendemain. Il va falloir un coupable. En général, on commence par brûler quelques juifs, manouches et lombards, et puis on lance une croisade. Il me semble que le temps s’approche où nous devrons faire des choix moraux individuels au pied du mur : crier au loup avec la foule, ou bien sauver ce qui peut l’être. Enfin, c’est pour ce que j’en dis...



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