Commentaire de Eloi
sur Petit cours d'économie politique en temps de crise
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Sauf quand il y a monopole bien sûr, monopoles qu’il faut combattre qu’ils soient privés ou étatiques.
Ce n’est pas évident. Dans certains cas, le capital qu’il faut accumuler pour fabriquer le produits sont si énormes qu’ils excluent par définition l’apparition de nouveaux concurrents : c’est de plus antilibéral (coût d’entrée et de sortie). Dans ces cas-là, mieux vaut un monopole d’état
De plus, pour les technologies d’avenir, l’histoire montre que la promotion des grandes avancées technologiques est souvent menée par l’etat (bon souvent pour des raisons guerrières), qui, elle peut supporter le risque d’un retour sur investissement nul.
N’oublions pas que quand une entreprise verse des dividendes à ses actionnaires c’est parce qu’elle dégage des bénéfices, pour ce elle a une obligation de perpétuelle innovation.
Sauf si la vue des actionnaires est à si courte vue qu’ils se contente de piller les ressources de l’entreprise. De plus, souvent il est meilleur marché de racheter une invention (risque de développement assumé par d’autres) ou de bloquer le marché par une position dominante.
J’ai relu tous les commentaires je n’ai pas vu trace d’utilisation concrète d’une nationalisation à bon escient. Reprenez moi si j’ai mal lu.
Vous avez raison, mais nous pouvons en trouver :
* nationalisation de la création monétaire. Interdite aux banques. Interdite constitutionnellement à l’Etat (ou à la banque centrale, dans notre cas) en cas d’inflation. Election démocratique du président de la BCE, sur un programme
* nationalisation de l’énergie nucléaire, pour des raisons évidentes de sécurité et de frais de développements qui font que c’est de toute façon l’Etat qui s’en charge
* récupération des autoroutes : comme il n’y a pas de concurrence possible, la privatisation n’a pas de sens. Privatisation des services d’entretient, pourquoi pas, mais propriété d’état
...
Sur quoi pourrions nous en effet nous appuyer pour dire qu’une entreprise nationalisée à une politique d’innovation plus efficace que si elle ne l’est pas ?
Elle a plus droit au risque : voir ci-dessus. De plus, elle n’a pas à payer d’actionnaires. Enfin, la recherche technologique demande une certaine tranquilité d’esprit pour être efficace et surtout éviter d’être trop dangereuse.
Les projets que vous soumettez dans un commentaire plus haut sont intéressants, mais ne sont pas des nationalisations (vous n’avez pas dit le contraire, c’est juste une remarque),
Vous avez raison. Dans l’idéal mieux vaut que l’état soit commanditaire en effet. Malheureusement, les marchés publics sont une foire d’empoigne et d’un clientélisme très malsain. Les règles imposées (appels d’offres) sont souvent bidons et le résultats d’arrangements préalables. Au final, n’obtenons-nous pas un cocktails pire encore ?
Je vous propose la chose suivante :
* survie (individuelle et de société) entreprises publiques : on s’en moque si elle ne sont pas rentables puisqu’elles sont nécessaires
* loisirs : entreprises individuelles
Si notre débat porte ensuite uniquement sur la frontière entre survie/loisirs, nous pouvons devenir constructifs dans le débat et ne pas épiloguer sur les mérites de tel ou tel modèle économique (ce qui en soit n’a au final guère d’intérêt)
Cordialement